Le gouvernement a annoncé mardi par voie de presse pour le 1er septembre 2010 une baisse de 12% pour tous les tarifs, à l’exception du résidentiel inférieur à 3 kW intégré au bâti.
Enerplan, l’association professionnelle de l’énergie solaire, retient de l’annonce gouvernementale un côté positif : le maintien du tarif sur le résidentiel, segment à fort contenu en emplois. Toutefois, le secteur doit s’attendre à parcourir la courbe d’apprentissage fiscale de façon accélérée et devra être extrêmement vigilant vis à vis des exigences in fine retenues par le CEIAB pour la définition de l’intégration au bâti.
En dehors du résidentiel individuel, les autres segments de marché du photovoltaïque intégré au bâti, après une baisse de 17 à 30 % début 2010, vont connaître une nouvelle baisse de 12% au 1er septembre. Cela devrait très fortement ralentir le développement de nouveaux projets intégrés au bâti au-delà de 3 kW.
Selon Enerplan, même si le principe de la baisse des tarifs d’achat du photovoltaïque a déjà été intégré dans les propositions de la profession, celle-ci regrette que la complexité administrative s’intensifie.
Si les professionnels du solaire ne sont pas hostiles par principe à une baisse des tarifs, qui était souhaitée par le secteur pour mieux réguler le développement du marché, ils n’ont pas été entendus sur les principales contreparties demandées : simplification administrative et introduction d’un coefficient d’insolation pour pondérer les tarifs de l’intégré au bâti.
"Le cadenas des contraintes administratives n’a pas encore été déverrouillé pour fluidifier le marché, alors que cela représente une charge lourde pour le secteur". Au contraire, le Comité d’Evaluation de l’Intégration au Bâti (CEIAB), a introduit la notion d’épaisseur dans la définition du plan de toiture, pour bénéficier du tarif intégré au bâti. Cette condition supplétive non prévue directement dans l’arrêté tarifaire, introduit un aléa sur le régime du tarif applicable en 2011(58 ou 37 c€/kWh) en fonction de prescriptions locales d’urbanisme. Par ailleurs, le communiqué ministériel introduit la notion de cap (500 MW/an), qui n’est pas sans poser questions sur son application, notamment vis-à-vis d’une différentiation des segments de marché.
Ces incertitudes, celles relatives à la marge de tolérance sur l’épaisseur finale du produit intégré dans le plan de toiture, comme celles du pilotage des tarifs en fonction du volume atteint, pénalisent le développement des PMI françaises du photovoltaïque intégré au bâti.
La volonté du gouvernement, qui vise à contenir la dynamique du marché photovoltaïque en France, risque au final de privilégier le développement des centrales au sol, tout en étouffant d’incertitudes l’émergence du photovoltaïque intégré au bâti. "Ce qui n’est pas bon pour les PMI et PME d’un secteur à fort potentiel de valeur ajoutée économique, sociale et environnementale".
Enerplan rappelle que "le photovoltaïque intégré au bâti, tel qu’il se développe en France représente déjà plus de 7 000 équivalents temps plein non-délocalisables, avec un potentiel à 14 000 emplois d’ici 2012".
En tant que représentant des acteurs de terrain du photovoltaïque, l’association indique qu’elle "fera valoir durant la période d’automne ouverte aux débats sur l’adaptation du système de régulation des tarifs d’achat, la corrélation à rechercher entre l’incitation tarifaire et le contenu en emplois des différents segments de marché".
« La volonté du gouvernement, qui vise à contenir la dynamique du marché photovoltaïque en France, risque au final de privilégier le développement des centrales au sol ». Je ne vois vraiment pas où est le coup de pouce aux centrales au sol à travers ce nouveau décret. Avec une nouvelle baisse de 12% des tarifs, c’est toute la filière industrielle française naissante de la construction de centrales au sol qui risque d’être tuée dans l’oeuf. Le petit intégré au bâti est encore une fois privilégié dans notre pays, et avec lui une orientation industrielle qui laisse circonspect. Regardons plutôt les chiffres : pour une installation de 3kWc intégrée, ce sont environ 80% de son coût total qui passent dans les panneaux et les onduleurs…étrangers!Pour seulement 10% de main d’oeuvre. Pour une centrale au sol, entre le développement du projet (bureau d’études), la main d’oeuvre, la préparation du terrain et les supports des panneaux, ce sont près de 50% du coût total de la centrale qui sont réservés à des participants français! De plus, la filière des centrales au sol est déjà de nature industrielle et a vocation à rapidement évoluer vers l’export (comparée à celle de l’intégré au bâti encore très artisanale et semblant réservée au seul marché français). Seulement pour cela ce secteur plein de promesses, notamment en termes d’emplois, n’a vraiment pas besoin d’être entravé par tant d’obstacles, surtout aussi imprévisibles et brutaux que cette baisse de tarif.
Une fois de plus le Gouvernement tire à côté de la plaque en répétant des arguments qui ont fait long feu… A lire l’excellente analyse d’Hespul () qui démonte une à une les assertions fallacieuses sur lesquelles le Gouvernement fonde sa décision de baisser les tarifs, et qui lui sont soufflées par le lobby nucléaire et EDF en 1ère ligne. Adieu créations d’emplois, adieu énergies renouvelables, quelle farce que ce Grenelle de l’Environnement !
Au delà du montant du tarif d’achat, nous avons présenté nos propositions pour un développement de ce secteur en France, notamment : _ une simplification administratives avec seulement 3 tarifs : en intégration, en surimposition sur toiture et au sol. _ un respect des règles d’intégration : les modules doivent faire l’étanchéité (nul besoin de calculer l’épaisseur du système…) _ un élargissement du tarif résidentiel à plus de 3 kWc pour profiter de l’ensemble des toitures et non à seulement 20 m2. _ éventuellement, une modulation du tarif d’achat en fonction du département pour tous les projets, et non seulement pour les parcs de plus de 250 kWc. Liste des propositions sur Ceze & Orb Energie :
Après avoir obligé des artisans à passer qualisol, puis qualiPVn puis qualiBAT etc.. maintenant qu’ils sont formés pour poser du PV en toiture, le gouvernement au travers « des professionnels du PV » (c’est qui les professionnels) ? vient de décider de l’épaisseur que doit faire le système (support + PV). Es ce qu’on avait défini l’épaisseur des vélux par exemple ? Alors pourquoi définir une épaisseur pour les systèmes PV intégrés en toiture ? A part privilégier le film mince collé sur des tôles, je ne vois pas de matériel apte à l’usage surtout pour les toitures en ardoise ! Autre coup de gueule ! le gouvernement nous assurait en mars 2010 qu’il n’y aurait pas de changement avant janvier 2011, eh bien c’etait un GROS MENSONGE, puisque le tarif et la définition de l’intégration (cf épaisseur) sont modifiés à la date du 1er septembre 2010. A quand la prochaine modification ? novembre 2010? ou bien octobre 2010 ? Toujours est-il que le CEIAB n’a toujours pas publié la liste du matériel agréé à compter du 1er septembre. je vais faire pareil: je devais embaucher 3 jeunes ! eh bien on va sursoir aux embauches. les jeunes disent merci au gouvernement ! Ch SAILLIARD, gérant IECE Import
le gouvernement favorise, par la baisse du tarif, les panneaux au Cadmium et ses utilisateurs. Cette mesure élimine les panneaux au silicium polycristallins plus performants, mais plus chers dont les prix remontaient du fait de la forte demande mondiale et de la baisse brutale de l’euro vis à vis du dollar. L’état étant le principal actionnaire de la société qui utilise, principalement, ces panneaux au sulfure de cadmium et tellurure il fausse la concurrence avec des panneaux law cost qui posent des problèmes pour l’environnement du fait de la dangerosité du Cadmium et de ses composés.
La question n’est pas fondamentalement le tarif en lui même, mais bien la méthode et ce qu’elle implique : – 12% d’un coup, soit pour n’importe quelle entreprise et donc pour toute une filière, un coup de frein sans préavis : en quoi aurait-il été difficile d’opérer une baisse progressive ? – c’est la deuxième baisse en 8 mois (la 1ère en janvier ; et après quelques remous en juin, cette baisse au 1er septembre. A quand la prochaine ? Peut-on vraiment recruter les licences pro et ingénieurs de l’université de la Réunion avec ce manque de visibilité à court et moyen termes ? Le calcul est-il rentable pour l’Etat et les collectivités ? En terme d’emplois directs et indirects ? En terme de croissance ? Pourquoi sabrer à coup de machettes aveugles des entreprises florissantes, innovantes, créatrices d’emplois et imposables ? Pourquoi gaspiller ainsi les fonds publics versés pour la formation mais aussi pour l’investissement de ces entreprises ? Pour les entreprises du PV en tout cas, (et pas forcément celles qui ont des pratiques douteuses et très opportunistes -très fréquent sur le marché des particuliers-), c’est très clairement 80 à 90% des clients en cours de décision qui font machine arrière. Rien n’est pire pour une entreprise, comme pour une économie, que des a-coups. Et si le gouvernement l’oublie, les entreprises le savent : pas de développement durable (vraiment durable) sans stabilité, prévisions, progression. Et de fait, quelle garantie que cette baisse ne touchera pas les particuliers ? Après tout, il y a encore quelques mois, le PV intégré devait être priorisé. L’accent devait être mis sur les possibilités de sortir des limites du PV en insistant sur la carte technique du stockage, de la R&D, de la maîtrise des « pics et des creux » de production… In fine, on assiste, comme encore trop souvent, à une décision politique de courte vue : « ça coûte trop cher en défiscalisation, donc on stoppe les projets avec défiscalisation même s’ils sont qui peuvent porter des critères de qualité et de technologie (comme le stockage) de façon plus rentable ; la liste des dossiers est trop importante : on coupe sur la quantité de production sans peser la qualité technique et financière des projets. C’est d’autant plus facile que la sacro-sainte limite des 30% d’énergies intermittentes sur le réseau n’est toujours pas fondée techniquement. Une mesure de précaution supplémentaire, que l’on peut comprendre, mais pourquoi diable ne pas travailler dans une vision décentralisée du réseau en fonction des besoins et des ressources effectives et potentielles ? EDF aura beau jeu de signaler que c’est le gouvernement qui fixe les tarifs : et qui sont les membres techniques des comités, conseils et autres commissions qui font les recommandations au gouvernement ? EDF ! De temps à autre, un sursaut d’éthique amène les autorité, comme la CRE a tirer l’oreille d’EDF comme en février 2009 où elle lui demandait de cesser les « confusions de genre ». Le fait est qu’aujourd’hui, plus à la Réunion qu’ailleurs, le gestionnaire de réseau étant EDF, aucun projet ne peut se faire sans son aval. Si à l’époque de la dérégulation des télécoms, France télécom avait partie de l’Autorité de régulation, je doute qu’on ait en 2010 le choix et les sains effets de la concurrences qu’ont apporté l’ex Guetali, Mobius, IZI, et autres Runnet pour ne citer qu’eux. Quant aux prix… Et dire qu’on ose encore nous parler du Grenelle de l’environnement, de Gerri et de l’autonomie énergétique ! Quant au Parc national des hauts et à notre si belle reconnaissance au Patrimoine mondial… Dans quelques années, on rira, à moins qu’on ne pleure, de pas pas avoir pris du recul et cherché de vraies alternatives plus tôt en jouant la carte de l’équilibre entre développement endogène et compétitivité soutenus par des aides directes et indirectes progressives (comme la ZFU par exemple). Mais à ce moment là, sans doute, les grands groupes nationaux et internationaux auront vidé le filon en cours des énergies carbones et pourront lancer, alors que les PME auront bien souffert ou disparu, leur technologie de stockage, de lissage, de suivi etc. De belles machines inventées ailleurs, sans forcément l’adaptation locale et surtout, importées (avec force subventions et au prix fort) et achetées auprès de leurs propres filiales… Comme quoi certains peuvent encore faire des prévisions à long terme… Quel savoir-faire tout de même ! pour la moralité, le développement endogène et durable, on repassera. Maleni974
l’amertume des gens sérieux qui se sont lancés dans ce businnes,et qui d’un coup voient leurs perspectives se réduire dramatiquement à très court terme… Pour autant, ils se sont lancés dans ce qui est une bulle spéculative car absolument déconnectée du marche de l’electricité, bulle qui peut devenir très rapidement horriblement couteuse pour la collectivité. Que le gouvernement réagisse et impose des réductions de tarifs est normal et il est dans son rôle, d’autant plus que le Grenelle avait fixé 5400MW en 2020, chiffre qui serait très largement dépassé au rythme actuel. Ceci dit, je pense que 12 % de baisse seront assez facilement absorbés…Les tarifs allemands actuels sont déjà inférieurs, et le soleil moyen francais est supérieur de 20%…Ce n’est donc pas, et de très loin, la mort du PV en France.