Une nouvelle fois, l’Union Européenne se distingue dans le solaire photovoltaïque, en restant la première filière électrique sur le plan de la puissance nouvellement installée.
En effet, durant l’année 2011, 21.528,9 MWc de centrales solaires photovoltaïques ont été connectées, portant la puissance cumulée du parc de l’Union européenne à 51.357,4 MWc. D’après l’organisme EurObserv’ER, c’est plus du double de la puissance des nouvelles centrales éoliennes qui s’élève à 9.368 MW.
L’Union européenne demeure la principale zone d’installation et représente 74% de la puissance nouvellement connectée, la puissance photovoltaïque installée dans le monde fin 2011 étant de 69 GWc. La production d’électricité photovoltaïque a doublé en 2011 par rapport à 2010 : 44.8 TWh (22.6 TWh pour 2010).
La croissance du marché du photovoltaïque a pris de court les pouvoirs publics, et ce malgré la mise en oeuvre de systèmes d’incitation de plus en plus complexes censés prendre en compte la dynamique du marché.
Cependant aucun gouvernement n’avait prévu que le prix des modules photovoltaïques continuerait à chuter, et de façon aussi rapide. On peut même parler de baisses vertigineuses. Cette baisse beaucoup plus rapide que celle des tarifs a conduit à une nouvelle course à l’installation, les investisseurs cherchant à exploiter au mieux le différentiel entre les tarifs d’achat et le coût réel du kWh photovoltaïque. En Allemagne, c’est finalement l’épuisement des stocks durant le mois de décembre qui a mis un terme à la spéculation.
Hors d’Europe, le marché le plus actif se situe en Chine. Selon le China Electricity Council, la puissance raccordée au réseau durant l’année 2011 aurait atteint 2 140 MWc contre une puissance de l’ordre de 500 MWc en 2010. D’après les statistiques du Bureau national de l’énergie chinois, la puissance installée durant l’année 2011 aurait, elle, atteint les 3 GWc.
Cela signifierait que 29 % de la puissance installée en 2011 était en attente d’être connectée. Ce niveau de croissance a en partie été rendu possible par l’introduction en août 2011 du premier tarif d’achat photovoltaïque national fixé à 1,15 CNY par kWh (14 c€/kWh), relayant ainsi les différents tarifs mis en place dans les provinces chinoises. La montée en puissance du marché chinois devrait s’accélérer durant les prochaines années. Pour 2012, deux des principaux fabricants de modules chinois, Suntech et Trina Solar, s’attendent à un niveau d’installation de l’ordre de 4 à 5 GWc. L’objectif à moyen terme, fixé par la National Energy Administration, a été évalué deux fois en 2011. Il est désormais fixé à 15 GWc d’ici à 2015, ce qui correspond à une production de l’ordre de 20 TWh. Selon plusieurs sources non gouvernementales, le pays compterait déjà plus de 45 GWc de projets.
Le marché des États-Unis a, selon l’Association américaine des industries de l’énergie solaire (SEIA), atteint un niveau record de 1 855 MWc en 2011, soit une progression de 108 % par rapport à 2010. La SEIA explique cet engouement par la conjonction de trois facteurs : la baisse des prix des installations photovoltaïques qui en moyenne ont perdu 20 %, une augmentation de la taille des installations, et l’expiration du programme de subvention du Département du Trésor des États-Unis au 31 décembre 2011.
Au Japon également, la puissance installée durant l’année 2011 a franchi le cap du GWc avec, selon la Japan Photovoltaic Energy Association, 1 296 MWc (dont 86 % dans le résidentiel). Dans ce pays, le nouveau tarif d’achat mis en place en novemb r e 2009 pou r l e r é s i den t i e l necouvre que l’électricité excédentaire non consommée par le particulier, celui-ci disposant parallèlement de subventions à l’installation. Selon le gouvernement, ce système est bénéfique car il diminue la consommation d’électricité des foyers qui cherchent à favoriser la revente.
Quant au secteur non résidentiel, il ne bénéficie plus depuis 2011 d’aide à l’investissement, mais le tarif de revente de l’électricité non consommé a été augmenté, passant de 16 Yen/kWh (environ 15 centimes d’euros) à 40 Yen/kWh (environ 35 centimes d’euros) pour les systèmes de moins de 500 kWc. Un tarif d’achat est également prévu pour les très grandes centrales (> 500 kWc), à partir de juillet 2012.
La diminution importante du prix des systèmes photovoltaïques a aussi permis l’ouverture de nouveaux marchés à fort potentiel. L’Australie aurait ainsi, selon l’Epia (l’Association européenne de l’industrie photovoltaïque), ajouté 700 MWc en 2011, le Canada et l’Inde 300 MWc chacun, et l’Ukraine 140 MWc.
Une baisse vertigineuse des prix
Selon le magazine Photon International, le prix moyen des modules monocristallins est passé de 1,44 € le watt début janvier 2011 à 0,82 € le watt en janvier 2012 soit une baisse de 43,1 %. Le prix moyen des modules polycristallins a quant à lui diminué, passant de 1,47 € le watt début janvier 2011 à 0,81 € le watt en janvier 2012, soit une baisse de 44,9 %. Ces prix s’entendent comme des prix moyens, ce qui signifie que des modules “sans marque” trouvaient acquéreur à 0,70 € le watt, les prix des modules de marque se négociant autour de 0,90 € le watt.
Conséquence, le prix des systèmes photovoltaïques est également en chute libre.
L’indice des prix de l’Association allemande de l’industrie solaire (BSW-Solar), qui prend comme référence le prix des systèmes installés en toiture de moins de 100 kWc (TVA non incluse), s’établit à 2 082 euros le kWc au 4e trimestre de l’année 2011 comparé à un prix de 2 724 euros le kWc au 4e trimestre 2010, soit une baisse de 23,5 % du prix des systèmes.
Pour mémoire, le prix de ces systèmes était de 4 200 euros le kWc au 4e trimestre 2008, soit un prix divisé par deux en trois ans. Ces baisses s’expliquent par la guerre des prix à laquelle se livrent actuellement les industriels sous l’impulsion des acteurs asiatiques, et chinois en particulier. Ces baisses ont été rendues possibles par l’augmentation très rapide des capacités de production (économies d’échelle), par les innovations technologiques et par la baisse importante du prix du silicium. À noter que les prix pratiqués dans les autres pays de l’Union sont généralement plus élevés du fait d’une structuration moins avancée de leur marché.
1,4 % de l’électricité de l’Union européenne
Le rayonnement solaire contribue désormais à 1,4 % de la production de l’électricité de l’Union, soit une production mesurée de l’ordre de 44,8 TWh en 2011 (+ 98 % par rapport à 2010).
Compte tenu de la puissance installée en fin d’année, la production d’électricité photovoltaïque devrait largement dépasser les 60 TWh en 2012, permettant à la part photovoltaïque de s’approcher du seuil des 2 %. Dans les pays les plus actifs, la part de l’électricité solaire est logiquement beaucoup plus élevée. Elle est, en 2011, de l’ordre de 3,6 % en Italie, 3,1 % en Allemagne et 2,6 % en Espagne.
Pour compléter les chiffres indiqués en fin d’article, la puissance installée en France serait de 2 800 MW fin 2011 soit environ 5% du total européen. Sur 14% de la surface de l’Union et avec un potentiel solaire et économique supérieur à la moyenne ça donne une petite idée de la performance. Sur la production, à ma connaissance aucun chiffre officiel publié ? Il serait pourtant intéressant de connaître le ratio puissance crête/production et de quantifier la part du solaire dans notre production nationale d’électricité (actuellement noyée dans la catégorie « autres » des stats RTE)
Je suis bien d’accord avec vous que « autres » de RTE pourrait etre amélioré, c’est trop imprécis, mais en même temps ce paramètres ne grimpe pas au dela de 7-8% dans les période de demande plutot basse. Il faudrait un truc a transparency.eex des allemands. Mais nous avons tout de même des mesures , ce qui est déja bien, et certainement pas le cas de tous les pays européens. Dommage.
la production electrique en france à partir de panneaux pv est environ de 1000 fois la puissance crete installée. c’est à dire que 2800 MW produisent en moyenne 2 800 000 MW/an. tout bon installateur aurait pu vous le dire !
OK pour ce chiffre théorique moyen généralement annoncé par les installateurs pour le calcul du retour sur investissement. On annonce aussi des COP très élevés pour aider à vendre des pompes à chaleur, ou des taux de croissance, au centième près issus d’experts mondialement reconnus pour faire adhérer à un programme… Pour moi seule la réalité compte et donc la production mesurée dans ce cas pour de tirer des enseignements. On peut trouver cette information localement notamment auprès de certaintes collectivités de régions ou sur des installations données, mais pas au niveau national ce que je trouve regrettable.
C’est bien beau de vanter la croissance des MWc installé mais il faudrait aussi en parallèle donner le montant de ce que chaque consommateur devra payer à ceux qui s’enrichissent grassement avec un prix de rachat prohibitif après avoir bénéficié avec nos impôts de subventions pour leur investissement.
Il est bon de rappeler que les profits les plus « gras » dans le domaine de l’énergie sont de très,très loin et pour un bon moment encore ceux du pétrole. 1ère du CAC 40 : Total, largement au dessus de toutes les autres avec un profit de 12 milliards d’Euros (dont la moitié redistribué aux actionnaires et en payant moins de 3% d’impôts sur les sociétés…) Pour situer les choses auprès de ceux dont le compte en banque dépasse rarement 4 chifres, 12 000 000 000 d’Euros c’est grosso modo le chiffre d’affaire mondial du solaire photovoltaïque. Si on veut dénoncer des profits « honteux » voilà une cible de choix !
»…modules monocristallins est passé de 1,44 € le watt début janvier 2011 à 0,82 € le watt_c en janvier 2012 soit une baisse de 43,1 % » »…modules polycristallins a quant à lui diminué, passant de 1,47 € le watt début janvier 2011 à 0,81 € le watt_c en janvier 2012, soit une baisse de 44,9 %. » Il faudrait en // avec ces données de 0.82€ / Wc et 0.81 € / Wc AUSSI déterminer en teant que critère de décision, les coûts du kWh_PV en fonction de la zone géographique et de l’ensoleillement, pour avoir un bilan réaliste du retour de l’investissement prévu et ensuite faire ou ne pas faire, suivant ce bilan. De plus, en prévision de l’augmentation des prix du kWh_ErDF pour les 5 ans à venir (on parle de 30% càd 6% par an !), il faudrait promouvoir l’Auto-Conso + vente du (seul) surplus de kWhs ! A méditer ! …puis YA donc + KA ! A+ Salutations Guydegif(91)
Contrairement au pétrole les énergies solaires et éoliennes ne consomment aucun stock et ne compromettent aucunement les possibilités de l’utiliser pour les générations futures. Dans la comptabilité prix payé par kWh produit à partir de ressources fossiles, à combien estime-t-on la facture pour l’utilisation du « stock » existant ? Réponse : 0 ce qui effectivement permet d’obtenir un prix imbattable… Sur le chiffre d’affaire du solaire PV on trouve effectivement un peu de tout. Voilà une source.
Réjouissons nous de la baisse des prix des modules. espérons que celle des installations et de la maintenance suivra (évidemment pas au même rythme, on ne peut pas comparer !) Prix de production élevé au total pour la collectivité, ne serait ce que par les subventions et incitations fiscales, MAIS justement, puisqu’on parle de quelques % de production (effective), à savoir moins de 3% en Espagne, un des pays les plus favorisés par la nature en ce domaine en Europe, il faut bien admettre que les « derniers » %, ceux qui viennent combler (en moyenne et sur l’année …) le « manque » de production des autres « centrales » ne peut qu’être plus cher. D’où : bravo et merci le PV… tant qu’il reste marginal (quelques % de « vraie » production électrique.
En Espagne, trois parcs photovoltaïques de 400 Mw + 500 MW + 250 MW = 1150 MW vont être construits, SANS AUCUNE SUBVENTION. L’électricité sera vendue sur le marché, au prix de gros. Source : En Allemagne, 50 % de l’électricité a été produite par le photovoltaïque en mi-journée, vendredi 25 et samedi 26, avec une puissance de 22 GW, soit une production de 22 GWh à chaque heure. Source : Les usines tournaient pourtant vendredi. Ce n’est pas tous les jours comme cela, mais c’est indicatif, et cela fait baisser le prix de l’électricité sur les marchés. Et pour ce lundi de Pentecôte, la presse allemande spéculait sur un jour « 100% renouvelable » où la conjonction de grand soleil, de vent et d’une demande contenue du fait d’un jour férié feraient que, au moins pendant plusieurs heures d’affilée pendant l’après-midi, le pays n’aurait recours qu’à des sources renouvelables pour son approvisionnement en électricité.
Malgré un bel effort, il ne faut pas le nier, ce n’est pas encore tout-à-fait ça: