Alstom a annoncé hier avoir investi 40 millions de dollars supplémentaires dans BrightSource Energy, une société américaine spécialisée dans la génération d’électricité solaire thermique avec une technologie axée sur les tours solaires thermiques à concentration.
Ainsi, depuis son entrée au capital en 2010, Alstom a progressivement augmenté sa participation et détient aujourd’hui plus de 20% du capital de BrightSource.
BrightSource a achevé récemment la première phase de construction de la centrale d’Ivanpah dans le comté de San Bernardino, en Californie. Ce complexe de production électrique solaire (ISEGS – Ivanpah Solar Electric Generating System) est le projet de centrale électrique solaire le plus important au monde.
Alstom et BrightSource mènent conjointement des activités de recherche et développement dans le domaine du stockage de l’énergie solaire et des solutions hybrides combinant solaire et énergies fossiles. Les deux entreprises ont également décidé d’étendre la couverture géographique de leur partenariat à l’Inde et l’Australie, deux pays où les conditions d’ensoleillement conviennent le mieux à la technologie de tours solaires de BrightSource et où Alstom bénéficie de solides références en matière d’ingénierie et de construction de centrales électriques.
Par ailleurs, les 2 entités ont déjà annoncé leur intention de travailler ensemble dans le bassin méditerranéen et en Afrique.
"En consolidant notre partenariat avec BrightSource Energy, nous confirmons notre volonté de développer et fournir conjointement une offre de solutions intégrées pour centrales solaires thermiques. Nous sommes convaincus du développement et de la future compétitivité de la technologie des tours solaires. Ce nouvel investissement d’Alstom dans BrightSource renforce notre engagement sur ce marché prometteur et notre stratégie consistant à fournir des solutions durables pour l’ensemble des énergies renouvelables, qu’il s’agisse de l’hydroélectricité, de l’éolien, de la géothermie, des énergies marines et de la biomasse", a déclaré Jérôme Pécresse, président d’Alstom Renewable Power.
"Ce nouvel engagement dans BrightSource Energy confirme que notre technologie de tours solaires est essentielle pour répondre à la demande croissante à travers le monde pour une énergie propre, fiable et rentable", a ajouté John M. Woolard, président directeur général de BrightSource Energy.
Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), l’énergie solaire regroupant énergie solaire à concentration et énergie photovoltaïque pourrait représenter 25% de la production d’électricité totale d’ici 2050 et couvrir un tiers de la demande mondiale à partir de 2060. A elle seule, l’énergie solaire concentrée pourrait satisfaire 11,3% des besoins en électricité dans le monde d’ici 2050.
La chronologie des financements
Avril 2011 : Google injecte 168 millions de dollars dans BrightSource Energy >>>
Avril 2011 : Alstom devient le second actionnaire de BrightSource >>>
Mai 2010 : BrightSource lève 150 millions de dollars supplémentaires >>>
Mai 2010 : Alstom entre au capital à hauteur de 20% avec un investissement de 55 ME >>>
Mars 2010 : Le ministère américain de l’énergie devient le garant d’un prêt de 1,4 milliard de dollars >>>
Juin 2008 : BrightSource Energy inaugure son centre de développement de l’énergie solaire (Israël) >>>
mai 2008 : Google investit 10 ME dans la compagnie BrightSource >>>
Siemens vient d’abandonner ce secteur et Alstom décide d’y investir… Pécresse à la tête d’Alstom Renouvelables est assez actif, ouverture d’usines d’éoliennes terrestres, montée en game sur les grandes éoliennes terrestres, discussions sur l’hydrolien et sur des usines de production, ouverture d’une usine pour son éolienne off shore, acquisitions dans la géothermie grande profondeur, dans la biomasse, Alstom est-il en train d’opérer une mutation?
@ambiel: l’abandon par Siemens du solaire dont thermodynamique s’explique notamment par la diffculté à faire émerger Desertec (absence de foncier sécurisé et de financements dus à risque pays suite au printemps arabe, la BEI ne suffisant pas à supposer qu’elle prête). Pour revenir à Alstom, il est probable qu’il s’offre un poste d’observation sur la techno hybride fossile / solaire de Brightsource, et se positionne sur la réalisation de futurs contrats incluant US. Au passage, une centrale Brightsource ressemble à la centrtale française de Targassonne (maintenant reconvertie au gaz) mais avec un stockage vapeur et non sels fondus. Ce qui s’appele inventer de l’eau chaude!
Très honnêtement, ça m’étonnerait.
Et voilà, dès qu’un projet EnR est lancé par EDF ou Areva, les critiques s’amoncellent sur leur opportunisme. Si c’est un leader mondial des turbines de combustion utilisés par les combustibles fossiles qui se diversifie dans le domaine, là par contre, pas l’ombre d’une remarque désobligeante. Non pas que je trouve que ce ne soit pas bien qu’Alstom fasse cela, d’ailleurs leurs CCGT haut rendement et hautes performances en charge partielles sont aussi intéressantes, il y aura toujours une place pour cette techno, autant qu’elle progresse et soit le plus concurrentiel possible face au charbon, mais le 2 poids, 2 mesures est ahurissant.
Ceci dit arrétons de raler, il y a un truc que je ne comprenais pas du tout concernant cette centrale, c’est le refroidissement, comment miraculeusement ils pouvaient avoir une source froide sans avoir besoin d’eau. En fait ils n’ont rien inventé, ils utilisent juste des aérocondensateurs, qui sont une techno extrêmement intéressante, dont j’avais encore jamais entendu parlé, et je me demande bien pourquoi ! En français : Mais le document anglais suivant est beaucoup plus complet et précis : http://www.powermag.com/water/Air-cooled-condensers-eliminate-plant-water-use_1361.html Et on découvre que la chine est en train de massive rétro-fitté ses centrales au charbon avec cela pour économiser de l’eau, il y a déjà 35 GW de capacité qui ont été convertit, c’est presque génial. Au détail près que si on cherche des infos dessus, la première chose qu’on trouve sont les offres des sociétés qui se proposent de nettoyer vos aérocondensateurs une fois que la pollution atmosphérique les a bouché, et visiblement ils ne choments pas du tout, voir : http://www.tubetech.com/case-studies/power-case-studies/massive-performance-increase-follows-fin-fan-unit-acc-clean/
Les aerocondenseurs ( pas aerocondensateurs) sont une techno utilisée depuis longtemps déjà.Vous pouvez trouver une des plus grosses applications en Afrique du Sud, sur la centrale charbon de Matimba, datant du début des années 80. En France, vous pouvez notamment la trouver mise en oeuvre sur les centrales CCG de Poweo Pont-sur-Sambre et Alpiq Bayet. Un petit défaut, c’est que cette source froide est de moins bonne qualité qu’un refroidissement par eau et que le rendement global de la centrale en est affecté, d’autant plus que le climat est chaud. Mais bon, s’il n’y a pas d’eau…
Pour tout dire le miracle dans un climat chaud tel que celui de Ivanpa, je n’y croyais pas. Mais le rendement de pont-sur-sambres est donnée à 57 ou bien 58% suivant les sources, à peu près 1% en dessous de Irwing 5, soit quand même parmi les meilleurs rendements qui soit pour une turbine classe F de chez Siemens (je savais pas jusqu’à présent que PSS utilisait des aérocondenseurs, mais j’ai justement déjà passé un peu de temps à regarder ses perfs). Donc il ne semble pas qu’il y ait vraiment un impact sur le rendement global ? Ou bien Siemens a juste « oublié » ce que deviennent les chiffres quand il se met à faire un peu chaud ? C’est vrai aussi que pour une CCGT, la quantité de refroidissement nécessaire est moindre que pour une centrale charbon ou nucléaire. Je me demande s’il est possible/rentable de choisir le meilleur des deux monde, envoyer de l’eau quand on en a, et sacrifier un peu de rendement mais continuer à faire fonctionner la centrale avec juste les aérocondenseurs lors des pics de chaleur et qu’on a des problèmes de prélévement d’eau.