PwC a dressé dans une étude, un portrait de la filière photovoltaïque en France ainsi que son devenir à l’horizon 2030.
L’industrie photovoltaïque française traverse une crise dont l’issue s’avère incertaine note PwC dans l’étude.
Contrairement à l’Allemagne ou à la Chine, la France n’a pas su en effet se doter à ce jour d’une industrie de taille suffisamment importante et compétitive pour rivaliser avec les leaders du secteur.
Malgré une volonté du législateur d’augmenter la part d’énergies renouvelables dans le mix énergétique français, le développement de l’énergie photovoltaïque en France reste limité et génère un déficit commercial croissant.
La filière photovoltaïque française représente pourtant selon PwC une opportunité industrielle prometteuse qui a déjà permis à ce jour la création de l’ordre de 17.000 emplois. De nombreuses entreprises se sont positionnées sur l’ensemble de la chaîne de valeur, ce qui a favorisé le développement d’une offre locale, néanmoins fortement dépendante des importations. Le coût de l’énergie photovoltaïque devrait devenir compétitif avec les énergies conventionnelles dans les années qui viennent, ce qui laisse envisager une forte croissance du secteur à moyen terme.
Dans le contexte du débat sur l’énergie devant livrer ses conclusions en juin 2013, le modèle de développement de cette filière est aujourd’hui remis en question.
La forte concurrence internationale sur les produits de l’amont (cellules, modules…) requiert la structuration d’une filière compétitive de taille suffisante pour rivaliser avec une industrie internationale qui se développe à grande vitesse.
L’industrie française est faiblement développée sur l’amont de la filière (production des cellules et des modules). Plus des deux tiers des emplois concernés sont concentrés sur l’ingénierie et l’installation, qui ne représentent au total que 20 % de la création de valeur du cycle de production des panneaux photovoltaïques, et ne suffisent pas à fournir le marché français.
Il en résulte que la balance commerciale du secteur est fortement négative (-1,5 milliard d’euros en 2010, -900 millions en 2009). L’amont est structurellement soumis à la concurrence internationale et le nombre d’acteurs sur ce segment est encore élevé en France. Néanmoins, aucune ligne de production de modules n’a encore atteint en France la taille critique de rentabilité qui se situe aux alentours d’un gigawatt.
Ainsi, les unités existantes ne bénéficient pas d’un effet d’échelle suffisant pour garantir une rentabilité qui soit durable, tant à l’export que sur le marché français.
Selon le rapport Charpin de juillet 2010, « les grands industriels français se sont peu mobilisés pour le photovoltaïque à ce stade, à l’exception d’EDF EN ». Le défit de la compétitivité de l’amont de la filière ne sera relevé que par l’émergence souhaitable d’acteurs en mesure de construire des lignes de production dépassant la taille critique. A l’instar du secteur de l’aéronautique ou de celui de l’automobile, l’émergence d’un (ou de plusieurs) « leaders » permettrait de garantir des capacités de production locales en assurant le développement d’un réseau de sous-traitants, ce qui générerait la création de nombreux emplois.
A ce jour, les conditions ne semblent pas encore réunies pour la réalisation d’investissements massifs à court terme permettant l’émergence de « leaders » industriels, compétitifs sur le marché international.
Plusieurs freins pénalisent les projets industriels français:
• La difficulté d’accéder aux financements : le coût du financement représente de l’ordre de 40 % du coût final de l’installation. Les entreprises françaises bénéficient difficilement de financements à faible coût, ce qui explique notamment l’avantage compétitif de l’Allemagne.
• La taille limitée du marché local: contrairement à la Chine ou aux Etats-Unis qui représentent des marchés substantiels, la taille actuelle du marché français est limitée (objectif à court terme : 500MWc/an). Ce facteur représente un sérieux handicap car la taille critique ne peut être atteinte que par une large ouverture à l’export, ce qui implique un surcoût lié aux droits de douane.
• La faible contribution des « utilities » : les fournisseurs d’énergie conventionnels seraient en mesure de changer la donne en matière d’investissements. Ces acteurs limitent pour l’instant leurs investissements car ils sont habitués à des performances financières à plus court terme que celles qui sont procurées par les installations photovoltaïques.
• Une baisse trop rapide des tarifs d’achat: le dispositif en vigueur a instauré une réévaluation trimestrielle des tarifs de rachat en fonction des demandes de raccordement. Cependant, ce nombre de demandes ne reflète pas le nombre de projets pouvant être effectivement réalisés.
En effet, le taux d’échecs (hors acceptation administrative) est important, ce qui provoque une surestimation de la demande et par conséquent une sous-évaluation des tarifs de rachat. Les acteurs de la filière interviewés nous ont indiqué que la baisse importante des tarifs de rachat est bien plus rapide que la baisse de leurs coûts de production.
La France présente des atouts qui jouent en sa faveur :
• Un coût de l’énergie électrique peu cher : la production des modules est très énergivore, notamment pour les modules de types Sc-Si (les plus répandus). Le faible coût de l’électricité permet de limiter les coûts de production lors de la production des cellules.
• Une R&D innovante: bien positionnée en termes d’innovation, la filière française pourrait devenir leader sur les technologies à forte valeur ajoutée, notamment dans les applications d’intégration au bâtiment et du stockage de l’énergie. Le gouvernement a renforcé le soutien à la recherche et au développement sur la production d’énergie solaire en 2011 et 2012 notamment à travers les investissements d’avenir gérés par l’ADEME et les instituts d’excellence en énergies décabonées gérés par l’ANR.
• Un tissu industriel dynamique : l’engouement suscité par les tarifs de rachats attractifs pré-moratoires a montré la volonté de nombreux acteurs de se positionner sur l’ensemble de la filière des panneaux photovoltaïques.
• Un potentiel d’installations important : la faible proportion du photovoltaïque dans le mix énergétique français laisse entrevoir l’existence d’un grand nombre de sites prédisposés à des installations photovoltaïques. Le réservoir de croissance pour cette technologie est particulièrement élevé ce qui rend crédible l’hypothèse d’une croissance forte du secteur à l’avenir si les conditions économiques sont réunies.
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Le rapport complet de PwC est téléchargeable à cette adresse : ici
Investir dans l’industrie du PV en France, chasse gardée d’un système mono-énergie et ultra-centralisé est de la folie. Vous dépendez totalement de la reglementation et du cadre d’aides, et l’histoire récente montre que l’étét n’hésite pas à sabrer la filière dès qu’elle dépasse 6mois de fonctionnement stable. Or un industriel a besoin d’une vision à au moins 5ans. Nous n’y arriverson pas si la France ne laisse pas son marché intérieur se développer à un rythme correct pendant au moins 5années. Pour rappel, le nucléaire à eu en France 60années de politique stable, et de soutien total.
En Espagne et en Italie, ces panneaux photovoltaïques peuvent produire jusqu’à 2 fois plus d’électricité. En échange, on peut récupérer une partie du charbon économisé grâce à ces panneaux. Et l’utiliser dans des centrales à très haut rendement. En 2007, les centrales au charbon ont produit 74,6 TWh en Espagne et 50,8 TWh en Italie.
Pas tout à fait d’accord, entre les 1400H du sud est de la France et les 1500H du sud de l’espagne il n’y a pas une grande différence. même entre le nord de la France et ses 950H, il n’y a pas un facteur 2 avec l’espagne ou l’Italie. Il faut avant tout raisonner en cout LCOE, à 100€ le MWh on peut installer quelques GW de PV dans le sud de la France, en particulier en PACA ou les clim estivales pourraient être entiermeent compensée avec ce PV qui produit pile aux mêmes heures que la demande de clim.
Elle va de 700 kWh/m2 dans le nord de l’Europe à 1900 kWh/m2 dans le sud de l’Europe.
Ok mais entre la moyenne française et la moyenne espagnole la différence est faible, 20% à peine en énergie produite. Et en France il n’y a plus d’indice régional donc la moyenne à prendre en compte est plutôt celle du sud de la France, très proche de l’énergie que l’on peut produire dans le sud de l’Europe. Et ce qui compte au final c’est à combien est produite l’énergie. En Espagne et en Italie on va arriver à la produire autour de 70€, en France on pourra la produire autour de 80/90€. A ces niveaux, plus bas que ceux du nucléaires, dans 10ans cela aura un vrai sens économique d’avoir 20/30GW de PV chez nous. Surtout que moyénné sur leur durée de vie (35/40ans), on aura un prix stable et degressif, moyenable à moins de 70€ en France. ça permettra de compenser l’augmentation induite par la production de base avec des EPR et de la biomasse à plus de 100€.
L’énergie solaire incidente sur un plan horizontal est de 1100 kWh/m2 par an en Lorraine. C’est que la que se trouve la plus grande centrale photovoltaïque de France. Il y a pas mal de centrales photovoltaïques dans le nord de l’Europe qui seraient bien mieux en Espagne et en Italie. Le sud de l’Allemand reçoit seulement 1300 kWh/m2 par an.
L’étude donne des pistes intéressantes pour tenter de repositionner la France dans ce segment énergétique : elle montre que la part du PV va inéluctablement (la baisse des coûts se poursuivra) aller croissant dans le mix énergétique, et que notre pays peut y reprendre des parts de marché mondial… si le pilotage politique de la filière n’est pas mené en dépit du bon sens ! Touchons du bois, même si le débat sur la transition énergétique ne se présente pas sous les meilleurs augures.
En effet, la plus grande centrale PV est installée à ROSIERES-EN-HAYE (Meurthe-et-Moselle). 120 MWc avec des modules PV US faits aux Philippines, centrale appartenant à la filiale d’EDF, EDF EN dans un marché où le gouvernement a instauré des quotas, c’est un aberration que seule notre pays est capable de faire! Ca fait mal de voir comment on a torpillé la filière française et je suis bien placé pour le dire… Cependant je reste persuadé qu’il faut développer le solaire PV sur notre territoire, car cela fera partie de notre mix et indépendance énergétique. Très bientôt, l’électricité PV sera compétitive et devrait permettre de faire exploser notre sacro sainte politique protégée par la caste du Corps des Mines
En 2007, l’Espagne et l’Italie ont produit 125 TWh avec le charbon. Cela correspond à la consommation de 17,4 millions de TEP de charbon en Espagne et de 11,5 millions de TEP de charbon en Italie. Avec l’industrie, cela une consommation de 36 millions de TEP de charbon. Donc les pays du nord ont tout intérêt à installer leurs centrales photovoltaïques en Espagne et en Italie. Pour, en échange, récupérer une partie du charbon économisé afin de le brûler des centrales supercritques à 45-49% de rendement.
Je comprends bien qu’une centrale PV va produire plus en Espagne ou en Italie qu’en Allemagne ou en Lorraine, mais absolument rien à vos « pays du Nord qui ont intérêt à installer leurs centrales PV en Italie ou Espagne » pour « en échange récuperer une partie du charbon économisé »…. En Espagne et en Italie, aujourd’hui il n’y a plus de tarifs d’achat ( officiellement en Espagne, plafond atteint en Italie). Plus de tarifs, plus de centrales PV (ou vraiment à la marge), c’est aussi simple que ça…..
Soit une instalation solaire qui permet de produire 1 TWh d’électricité par an en Allemagne. Elle va permettre d’économiser 2,6 TWh de charbon pour une centrale à 38% de rendement (rendement des centrales allemandes). Installer en Espagne, elle va permettre de produire 2 TWh d’électricité soit une économie de 5,5 TWh de charbon. Le double. Car le rendement des centrales espagnoles est de 36%. Résultat, pour le même prix, au lieu d’économiser 2,6 TWh de charbon, ou économiser 5,5 TWh. Plus l’écart entre le rendement des centrales est grand, plus le gain sera important.
Au delà de vos chiffres,de quoi nous parlez vous? Une boite allemande qui investit dans le PV en Espagne ou en Italie, c’est pour y faire des affaires, non? Mettons , c’est un chiffre rond et pourquoi pas en discuter, qu’aujourd’hui produire un MWh en Espagne ou en Italie revienne à 100€/MWh. Vous pensez qu’il y a un allemand qui va allez investir en Italie ou en Espagne avec un coût de 100€/MWh pour « rapatrier » ce MWh en Allemagne alors que les prix d’acaht sur les marchés en été et en milieu de journée sont de 40à 50MWh grand maximum? Bah non, il va le faire s’il peut vendre ce MWh avec un tarif à 100MWh en local.
J’ai bien peur que nos technocrates, à défaut de pouvoir réguler le système financier, l’industrie, ou les technologies,…continuent à « bidouiller » le marché de l’énergie. Avec la vison « rêvée » d’une production d’énergie centralisée et toute puissante, de type EPR par exemple. Le leader national représente déjà ce « phantasme technocratique ». Alors, va-t-on le transformer en oligopole ? Il faut avoir de la mémoire et se rappeler que c’est le monopole imposé du tout nucléaire qui nous a mis dans cette situation. Mêmes méthodes, mêmes résultats.
Soit un panneau photovoltaïque, installé en Allemagne, qui permet d’économiser 1 tonne de charbon par an. Le même panneau, installé dans des régions ensoleillées (Sud de l’Europe, Australie, Afrique du Sud, Inde) va permettre d’économiser 2,3 voir 4 tonnes de charbon car non seulement ces pays ont plus de soleil mais leurs centrales sont moins performates. En récuperant gratuitement ces 2 à 4 tonnes de charbon économisées, l’Allemagne pourra réduire ses achats de charbon de 2 à 4 tonnes au lieu de 1 seul tonne si le panneau photovoltaïque était installé en Allemagne. L’avantage du charbon est d’être transportable et stockage.