D’une capacité de 100 mégawatts, la plus grande centrale thermique solaire à concentration en activité dans le monde vient de démarrer a averti dimanche, la société Masdar** et ses partenaires Total et Abengoa Solar.
Située dans l’ouest des EAU, dans l’émirat d’Abou Dhabi, Shams 1 a été conçue et développée par Shams Power Company, joint venture entre Masdar (60 %), Total (20 %) et Abengoa Solar (20 %).
Occupant une superficie de 2,5 km2, soit 285 terrains de football, la centrale Shams 1 produira assez d’électricité renouvelable pour alimenter environ 20.000 foyers des Émirats arabes unis.
La construction du champ solaire constitué de 768 miroirs paraboliques d’Abengoa Solar aura nécessité 3 ans pour un budget global de 600 millions de dollars. A terme, la capacité maximale de la centrale devrait atteindre 2.000 MW.
Intégrant les technologies cylindro-paraboliques les plus récentes, Shams 1 compte plus de 258.000 miroirs. En concentrant la chaleur dégagée par le rayonnement solaire direct vers des tuyaux remplis d’huile de synthèse, Shams 1 produit de la vapeur qui entraîne une turbine et produit ainsi de l’électricité. Comme la vapeur est compressée lorsqu’elle entre dans la turbine, l’efficacité du cycle s’en trouve augmentée considérablement. L’infrastructure comprend également un système de refroidissement sec qui réduit de façon significative la consommation d’eau : un avantage crucial dans la région aride de l’ouest d’Abou Dhabi.
Par ailleurs, comme l’électricité solaire est produite pendant les périodes de forte demande, les EAU réduisent l’utilisation de générateurs couteux et très peu utilisés sur l’ensemble de l’année pour « écrêter » les pointes de consommation.
"L’inauguration de Shams 1 constitue une avancée majeure pour les énergies renouvelables au Moyen-Orient", a déclaré le Dr. Sultan Ahmed Al Jaber, Président-directeur général de Masdar. "A l’image du reste du monde, la région est confrontée à des besoins croissants en énergie et s’efforce en même temps de réduire son empreinte environnementale. Le démarrage de Shams 1 est une étape importante qui démontre que les énergies renouvelables à grande échelle sont une solution pour fournir de l’électricité de façon durable, accessible et sûre."
En incluant Shams 1, le portefeuille d’énergies renouvelables de Masdar représente près de 68 % des capacités de production de ce secteur dans le Golfe et 12 % des capacités installées d’énergie à solaire concentré dans le monde.
"Abou Dhabi réalise des investissements pour faire émerger un nouveau secteur de l’industrie de l’énergie, tant à l’échelle nationale qu’internationale", a déclaré le Dr. Al Jaber. "Par l’intermédiaire de Masdar, les EAU redéfinissent leur rôle en tant que fournisseurs d’énergie pour le monde entier. Intégrant aussi bien des exportations indispensables d’hydrocarbures et des infrastructures modernes d’énergie renouvelable, nous équilibrons notre mix énergétique et diversifions notre économie – évoluant ainsi vers un avenir plus durable. Aujourd’hui, les EAU sont le seul membre de l’OPEP capable de proposer des hydrocarbures et des énergies renouvelables au marché international."
"En tant que partenaire de longue date d’Abou Dhabi, nous sommes particulièrement fiers d’avoir participé au défi que représentait la construction de Shams 1. C’est une étape majeure dans l’exploitation du potentiel solaire dans la région", a déclaré pour sa part Christophe de Margerie, PDG de Total. "Nous partageons la vision d’Abou Dhabi qui prévoit un avenir prometteur pour les énergies renouvelables, aux côtés des énergies fossiles. Total est aujourd’hui un leader mondial du secteur de l’énergie solaire. Forts de ce statut, nous sommes ravis d’accompagner les EAU dans la diversification de leur mix énergétique."
"Le Moyen-Orient dispose de près de la moitié du potentiel mondial d’énergie renouvelable", a enfin déclaré Santiago Seage, PDG d’Abengoa Solar. "L’énergie solaire abondante permet réellement d’intégrer des sources d’électricité propres et durables pour répondre aux enjeux de sécurité énergétique et aux changements climatiques. La région a besoin de plus de projets tels que Shams 1 et nous sommes impatients de repousser les limites de l’énergie du futur."
** Masdar, entreprise détenue par l’émirat d’Abou Dhabi et dédiée aux énergies renouvelables, est en partenariat sur ce projet avec Total et Abengoa, entreprise espagnole spécialisée dans les infrastructures énergétiques.
Aargh! encore une nouvelle unité d’énergie (ou de puissance moyenne?): le « pour alimenter environ X foyers des Émirats arabes unis », ça donne quoi en « pour alimenter environ X foyers français »? Et en pound.inch-2.s-3 (si si, c’est de la puissance moyenne…)? Et en MWh/an, tout simplement? Cordialement.
Cette installation de 2.5km² ne délivre « que » 100MW(à midi, quand il fait beau). Soit 40W/m², quand le soleil délivre 1kW/m² et les 4%.
Et pour 600 mn$ , vous pouvez bien avoir 0.6GWc en PV… Ok les chiffres sont bizarres mais l’installation est néammoins intéressante. La chaleur est stockable, on peut donc théoriquement produire après le choucher du soleil J’aime bien la phrase « comme la vapeur est compressée… » .. allez , j’ignore qui a pondu ce texte, je peux juste dire qu’il n’a pas fait bcp d’ingénierie , cependant les photos sont géniales , ne donnent pas envie d’y aller mais d’y mettre des km² de pnneaux chinois à 1$/MWc …
ces articles, au demeurant interessants, sont une purée de chiffres sans cohérence tellement cela manque de clareté et de lien direct d’une phrase à l’autre. bref c’est clair comme du jus de boudin, mais malheureusement trés habituel.
Une énergie qui est exploitée depuis 20 ans en californie , qui atteint la rentabilité grace au surcoût de l’électricité lors de la tranche horaire située en pleine chaleur dans un pays fortement climatisé. l’énergie thermosolaire est particulièrement adaptée à la région du golfe car la demande y est également maximale vers 14H lorsque les climatiseurs tournent à plein régime. je dirais même que les jours de pluie (ça arrive parfois) les besoins diminuent parallèlement à la production. Quand au rendement de ce genre de centrales il tourne habituellement autour de 15-18% , peut être plus compte tenu des améliorations dont semble se targuer l’article ci dessus. Les calculs faits plus haut ne tiennent pas compte de la surface réelle des cilindres mais de la surface au sol qui contient de nombreux vides.
Comme le montre cette autre photo, les concentrateurs solaires ne recouvre pas toute la surface au sol. Il faut éviter que l’ombre créée un concentrateur solaire ne tombe sur le concentrateur solaire qui est situé dernière.
« La possibilité d’accumuler la chaleur sur un simple lit de galet(matèriel particulièrement bon marché) permet de produire sans soleil et de moduler la production en fonction des besoins ». Euh, votre affirmation me semble un peu osée….Vous avez une source, concernant le « simple lit de galets »?
Certaines pierres ont la capacité de stocker de grandes quantités de chaleur pendant très longtemps. Comme les péridotites et les pierres ollaires utilisées dans les saunas. Source Une centrale solaire sans photovoltaïque
Total envisage à l’avenir au moyen-orient plutôt du PV (son produit SunPower). Au moment de la décision de l’investissement de la centrale présentée ici les 2 techno étaient à parité, mais depuis le cout du PV a été divisé par 3 d’ou leur orientation en direction de cette technologie. Surtout que dans ces pays le pic de consommation est entre 13H et 14H conditionné par la clim. Leur courbe de consommation suit celle de la production du PV ce qui limite un peu plus (en plus du surcout) l’intérêt du solaire thermique à concentration face au PV.
car leur demande est au maximum au milieu du jour (clim). Le coût au KWé ne semble pas énorme (4800€) donc pour 8h/jour on friserait les 2500h/an sans subir l’effet destructeur de la variabilité. Pour moi qui suis lassé de voir des investissements invraisemblables en EnR (les rendant anti-économiques) j’apprécie cette bouffée d’air. Reste à confirmer ces chiffres. L’idée d’un lit de galets est excellente, nul besoin de « trouver » ça sur Internet, un potache de 16ans la trouve de lui-même. Une épaisseur d’1 mètre sur toute ls surface couverte par les miroirs suffirait à avoir une source de chaleur pratiquement constante tout au long de l’année, donc d’électricité. Quand verra-t-on enfin ce genre d’installation voir le jour? Cela serait une vraie EnR, stockable, modulable qui serait une alternative aux fossiles. En terme d’utilisation des sols, ici nous avons 40MW par km² tandis que les meilleurs parcs éoliens ne fant que 7MW/km² à cause des remous causés par une hélice nécessitant de la distance avant d’en coller une deuxième. Et à ceux qui disent que le terrain reste libre pour toute utilisation, je leur dis: « Montrez que vous ne trichez pas, faites construire votre habitation principale au milieu d’un tel parc éolien…. » Pas demain la veille.
¤ J’en vois que cela ne gène pas de se promener toute la journée au milieu des éoliennes. Et d’y trouver leur nourriture. De plus, cela ne fait pas tourner le lait comme le prétendent certains anti-éoliens.
Euh, il y a quand même quelque chose qui me gène, là ! Que va faire le sable emporté par le vent quand il viendra frapper les superbes miroirs super polis ? Il va tellement les rayer qu’ils ne réfléchiront plus rien. Pour avoir vécu plus d’un an au Qatar, j’en sais quelque chose ! L’initiative est louable, mais la politique ne tient pas compte de la technique, les études de faisabilité et de durabilité sont trop souvent oubliées. Encore une fois, j’invite tout le monde à (re)lire la nouvelle de Pierre Boulle qui traitait déjà à son époque des à-côtés de l’énergie solaire. Desertec a été abandonné depuis qu’ils ont constaté qu’elle consommerait plus d’eau que le pays n’en dispose.