Une centrale photovoltaïque qui verra le jour en août prochain sur l’ancien site de TDF à Montsinéry-Tonnégrande en Guyane aura comme spécificité de stocker l’énergie solaire à grande échelle.
Selon les données de l’ADEME, la Guyane bénéficie d’un gisement solaire important et constant, variant de 5 à 7 kWh/m²/jour, tandis que la durée moyenne annuelle d’insolation est estimée à 2.200 heures pour Montsinéry.
Dans un container, des dizaines de batteries auront pour objet de stocker l’énergie solaire permettant à la population locale de disposer de l’électricité à la tombée de la nuit.
Le projet Toucan permettra de produire de l’énergie renouvelable et donc de limiter la dépendance énergétique de la Guyane. Il sera à l’origine de retombées financières pour le propriétaire du terrain (TDF), pour les entreprises locales, et pour les collectivités. Des emplois ont été créés en phase chantier (60 ETP) et en phase exploitation (3 à 4 emplois directs et indirects).
Les caractéristiques techniques du projet Toucan sont les suivantes :
• Une emprise au sol du projet (structures photovoltaïques, locaux techniques, local batteries stockage d’énergie, clôtures) de 10 ha ;
• Une puissance installée de 4,968 MWc pour une production annuelle attendue de 6.710 MWh ;
• Une centrale photovoltaïque clôturée ;
• 62.100 modules First Solar à couches minces, composés de tellure de cadmium (CdTe), répartis sur 1.035 structures bipente à double orientation, de 60 modules chacune et d’emprise unitaire de 47 m² ; une distance de 5 cm entre chaque module photovoltaïque est laissée afin de permettre la diffusion des eaux pluviales et de la lumière ;
• Hauteur d’1 m environ en partie basse et de 1,7 m environ en partie haute des structures ; leurs rangées seront espacées de 3 m ;
• Des fondations de type vis ou pieux enfoncés dans les sols à une profondeur qui sera déterminée par les études de sol ;
• Un local de 288 m² accueillant le stockage d’énergie (c’est-à-dire un ensemble de batteries NaS de puissance exploitée à 1,67 MW, l’électronique de puissance ainsi qu’un transformateur) ; 1 base de vie positionnée à l’extérieur de l’emprise (projet Lambert, 32 m²), 1 poste de livraison (29 m²), et 5 locaux onduleurs + transformateurs (15,5 m²) ;
• Des réseaux électrique, téléphonique, et de télé-détection ;
• Un raccordement en souterrain jusqu’au poste source de Monstinéry à 150 m du projet.
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Le projet Toucan en trois phases
• Une phase de chantier, d’une durée de 8 à 10 mois environ, correspondant aux travaux d’aménagements nécessaires à l’implantation de la centrale, puis les travaux de réalisation proprement dits : fondations des locaux, implantation des pieux ou vis, assemblages des structures photovoltaïques, pose des réseaux etc. Cette phase de travaux est une période transitoire, source de nuisances spécifiques limitées dans le temps et dans l’espace.
• Une phase permanente ou d’exploitation, qui consistera à produire de l’électricité à partir de l’énergie solaire et à la distribuer, à stocker de l’énergie et à la restituer selon les besoins, sur une durée de 20 ans a minima. Cette phase d’exploitation ne sera concernée que par des activités de maintenance (maintenance du matériel, lavage des panneaux).
• Une phase de démantèlement, qui consiste à retirer toutes les infrastructures et à remettre le site dans son état initial d’avant projet afin de lui redonner sa fonctionnalité précédente. Cette phase comme celle des travaux est une période transitoire, source de nuisances spécifiques limitées dans le temps et dans l’espace
Bonne idée , attendons de voir le coût , et surtout le retour de la technologie du stockage batteries NaS. A suivre avec intérêt ….
Une réponse facile serait de dire que bien entendu il n’y a pas de percée technologique puisque c’est EDf (En) qui réalise ce projet! ( je plaisante…). Plus sérieusement, je ne sais pas trop répondre à votre question ( encore que je connaisse pas tant de projets de ce type), mais rappelons qu’il s’agit avant tout de produire de l’électricité dans une ZNI, en plus très petite (130MW à la pointe), et que dans les ZNI il y a toujours cette limite de 30% max de puissance instanée par de l’intermittent. C’est un des moyens de respecter la limite tout en accroissant (en energie) la part de renouvelable.
Je critique souvent EDF pour leur monopole clanique. Question technologie ça n’est pas anodin avec 1.67 MW de batteries exploité, et derrière près de 5 MWc de panneaux PV malgré ce qu’en pense Sicetaitsimple c’est pas petit !! . C’est la gestion du parc batterie qui sera à elle seule un défi , et croyez moi ça n’est pas à mettre dans toutes les mains . Alors attendons , je leur souhaite la réussite, car c’est la porte d’entrée pour d’autres applications.
C’est la ZNI que je qualifie de petite ( 130MW à la pointe), et donc effectivement l’istallation est déjà grosse en rapport.
Rappelons les objectifs de ce projet, tels qu’au moins ils étaient définis dans l’AO de la CRE: – une installation pilotable, avec une pente de prise de charge, une pente de baisse de charge, et une production constante dans la journée (variable selon l’ensoleillement du jour bien sûr), mais pas supérieure à 40% de la puissance crête. – des capacités de services système, fréquence et tension. Cf l’annexe 4 du cahier des charges disponible ici: Bref, du PV+batteries qui bien entendu ne peut pas faire plus que ce que l’ensoleillement permet, mais qui est pilotable. Dans une ZNI à mon avis il n’y a pas d’autre solution pour atteindre une forte pénétration. Combien ça coute? Je ne sais pas, mais « l’état des lieux » ( même lien) montre un prix moyen des offres de 440,3€/MWh….Pas donné….
Les batteries ont un nombre de cycles limité et sont chères. Rien sur la conservation de l’énergie solaire de façon simple et efficace. La chaleur solaire peut être conservée du jour pour la nuit simplement, dans le sol avec quelques tuyaux sous terre tous les 2 à 3m , et même conservée de l’été pour se chauffer en hiver, comme cela fonctionne à http://www.dlsc.ca ( lire ) réellement depuis 2007 pour se chauffer après installation gratuitement, à perpétuité, sans la moindre pollution (pas CO2, pas de particules, pas de radioactivité, pas de catastrophes nucléaires, et très réel, pas une théorie imaginaire ). C’est une géothermie peu profonde sans pompe à chaleur à recharge solaire en été pour se chauffer en hiver, très simple et efficace. Enfin la chaleur solaire thermique à concentration à 300°C du jour, peut être conservée sous terre aussi, comme font naturellement les régions volcaniques avec géothermie naturelle sur des millions d’années, de l’été pour l’hiver, comme pour w.dlsc.ca , pour alimenter un générateur thermique d’électricité classique, à meilleur rendement que le photovoltaïque, qui alors fonctionne nuit et jour, toute l’année, même sans soleil l’hiver, gratuitement, à perpétuité, sans aucune pollution, ni inconnue technologique vue les géothermies profondes qui fonctionnent déjà, sans la nécessité impérative de recharge solaire à concentration en été, pour éviter leur épuisement à long terme. Il est effarant qu’on privilégie les études absurdes, alors qu’on néglige des solutions simples efficaces qui fonctionnent déjà.
C’est-à-dire que « la conservation de l’énergie solaire » thermique en Guyane, au-delà des chauffes-eau solaires, ça présente assez peu d’intérêt!
Je suis très étonné que votre site se félicite du système de batteries NaS dans ce projet. Ces batteries fonctionnent à 350 C° avec deux composants l’un très dangereux, le deuxième très polluant : Le sodium liquide , qui explose au contact de la vapeur d’eau contenue dans l’atmosphère (plus exactement l’hydrogène de la molécule H2O) Le soufre qui, au contact de l’atmosphère devient principalement du SO3, lui-même avec la vapeur d’eau est à l’origine des pluies acides;de fait SO4H2. Qui plus est, la Société japonaise NGK, seule fabricante de ce type de batteries a connu un incendie le 21 septembre 2011 au Japon sur un ensemble de 2 MW (soit un ensemble de 172 tonnes debatteries) exploité par la Tokyo Electric Power Company, incendie qui a duré 8 heures et a détruit l’ensemble de l’installation avec les émanations correspondantes. Mais j’oubliais. Il ya deux type de renouvelables: le politiquement correct qui permet de toucher de juteuses subventions et donc, tout ce qui ne s’inscrit pas dans le discours « bobo » doit être soigneusement caché; ainsi la dangerosité (je ne parle même pas de la durée de vie et des problèmes de recyclage) et l’empreinte chimique des batteries electro-chimiques. Le renouvelable sans subventions genre barrage hydraulique et STEP pour les réserves d’énergie (Station de Transfert d’Energie par Pompage) contre lesquelles il faut multiplier les recours pour laisser le champ libre aux dénicheurs de subventions. Vive la chimie écologique et restons cohérents n’est-ce pas!
Le sodium ça peut être dangereux, mais attention toutefois à ne pas confondre les différents types de sodium en mélangeant le bon et le mauvais : Si c’est du sodium vert qui fonctionne avec de l’éolien ou du photovoltaïque, il n’y a aucun danger et c’est même très écologique. En revanche s’il s’agit de sodium noir qui transporte la chaleur dans un réacteur nucléaire, c’est la chose la plus dangereuse du monde. Pour finir, la cohérence n’est absolument pas nécessaire dans les combats militants, seuls les débats raisonnés et argumentés requièrent cette qualité.