Une douzaine de groupes industriels ont signé lundi un accord, qui marque la première grande étape du projet Desertec. Cette initiative promet d’approvisionner l’Europe en électricité à partir d’énergie solaire captée dans le désert nord-africain.
15% des besoins énergétiques européens pourraient être assurés par la technologie solaire thermique, déployée à grande échelle dans le désert nord-africain. Le surplus d’énergie pourrait servir localement au dessalement d’eau de mer. Un projet évalué à 400 milliards d’euros, qui pourrait être mis en oeuvre entre 2020 et 2050.
Lundi à Munich, 12 entreprises, allemandes en majorité, ont signé le protocole d’accord pour la création du bureau d’études Desertec Industrial Initiative (DII).
Parmi les principaux objectifs du bureau d’étude figure l’élaboration de plans d’exploitation concrets et des projets de financement associés, ainsi que le lancement des préparatifs industriels pour la construction d’un grand nombre de centrales solaires thermiques interconnectées et réparties dans toute la région MENA.
Il analysera et permettra la mise en oeuvre d’un cadre technique, économique, politique, social et écologique et sera doté d’un budget d’1,8 million d’euros. Les activités de DII sont orientées vers l’élaboration de plans d’investissement réalisables dans un délai de 3 ans suivant sa création.
Le bureau d’études sera fondé au plus tard le 31 octobre 2009 sous forme de GmbH (Sarl) régie par le droit allemand, prévoit l’accord. Une fois créé, il pourra être rejoint par d’autres entreprises.
« Les partenariats qui se formeront à travers les régions grâce au projet Desertec vont ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre les peuples de l’Union européenne, de l’Asie occidentale et de l’Afrique du Nord », s’est félicité le Prince Hassan bin Talal de Jordanie.
« La création de Desertec Industrial Initiative est une étape clé dans le projet de la Fondation Desertec concernant la sécurité énergétique, aquatique et climatique, au niveau mondial » a déclaré pour sa part le Dr. Gerhard Knies, Président du conseil d’administration de la Fondation Desertec.
* Les sociétés fondatrices de DII, principalement concentrées en Europe, au Proche-Orient et en Afrique du Nord (MENA), sont les suivantes : ABB, ABENGOA Solar, Cevital, Deutsche Bank, E.ON, HSH Nordbank, MAN Solar Millennium, Münchener Rück, M+W Zander, RWE, SCHOTT Solar, SIEMENS.
Voir en ligne : le site de Desertec
Elle est bien leur idée, mais un peu chère pour donner 400 milliards à un seul consortium de 12 géants qui n’investissent que 1,8 million d’euros, et qui n’associe pas dès la création les Etats où vont se trouver les centrales (leur a-ton demandé leur avis, le désert il est où?). Nouveau passage en force donc, dans ce style kolossal tout en finesse qu’on apprécie tant chez nos voisins allemands. Cela rappele au passage le forcing effectué en 2008 par Angela Merkel pour torpiller l’UPM sous prétexte que puisque cela utilise des fonds européens donc les 27 pays de l’Union font partie de l’UPM, dont l’Allemagne, bien connue pour ses plages méditérranéennes! Et qu’est-ce qu’on nous sert un an après, en plus le 13 juillet, le jour même du premier anniversaire de l’UPM: un consortium surtout allemand qui se présente en projet européen pour notamment récupérer la manne de l’Union Européenne? C’est de la provocation pure et simple! Alors arrêtons en France de vendre uniquement des centrales nucléaires, et proposons un autre projet: un vrai projet méditérranéen associant des entreprises (pas des états, ça a l’air trop compliqué) de nos voisins Espagnols,Italiens,Tunisiens, Lybiens, Algériens, Marocains, dans l’esprit de départ de l’UPM. Mr Borloo…
Il est dit explicitement sur leur site « It is envisaged that other companies will join the DII once the company has been established. The aim is for the DII to include interested companies from a variety of different countries. », donc ce ne sera pas un projet allemand (1) Apparemment on va tout mettre sur la table et discuter des meilleures options « The investigations carried out to identify suitable technologies for power generation and transmission will not be biased towards a particular outcome » (1) L’objectif avoué est de fournir de l’électricité solaire aux européens et de « generate sufficient power to meet the needs of the producer countries as soon as possible » (1). Donc l’option de fournir de l’électricité solaire aux pays hébergeants les centrales est au coeur du projet, soit comme rémunération en « nature » pour l’occupation des terrains, soit comme vente de centrales « classiques » au prix « de gros » solaire. Les écolos font déjà remarquer (90% sont pourtant largement nourris de protéines et calories qui n’ont pas été produits en europe, encore moins localement) que chez nous des centrales solaires sur de la terre agricole posent problème. Que dire alors des agrocarburants qui ne peuvent que pérenniser le moteur thermique avec les conséquences connues ? Sans pétrole ni agrocarburants, il faudra de l’électricité pour faire avancer nos voitures. Satisfaire une bonne part des besoins énergétiques de la région avec ce type d’énergie semble une bonne chose, comme la possibilité d’augmenter l’accès à l’eau (on peut imaginer pomper l’eau de mer et laisser la chaleur des déserts faire la distillation). Je pense qu’il faut favoriser à outrance l’efficacité énergétique (le moins cher et le plus écolo), puis les sources distribuées et le stockage et l’amélioration du réseau. Mais nos besoins demeurent énormes si le transport s’électrifie en totalité et si on envisage 100% d’électricité via les renouvelables (un jour). A ce stade du projet (face à l’option « tout éolien » européenne) je pense encore (n’en déplaise à Olivier) que c’est une option à considérer. Je pense toujours que l’option « PV à concentration » doit faire partie du mix, par sa simplicité, ses moindres besoins en eau et son potentiel d’évolution. La diminution des coûts et les améliorations technologiques reviendront ici.
Ne soyons pas naîf, le ticket d’entrée dans cette société commerciale ne sera pas le même pour les suivants. Sinon OK sur importance efficacité énergétique. A l’opposé de cette approche « propriétaire », rien n’empêche de proposer un autre projet, un vrai projet méditerranéen évoqué plus haut. Proverbe africain: « le soeil brille pour tout le monde »…
nous nous appretons à realiser 2 parcs solaires au sud algerien le 1er pour une production de 1.7 gigawatts au sud de la wilaya de tlemcen, le 2éme de 9 gigawwats au niveau de la wilaya d’adrar et ce au titre de l’investissement privé 100 % algerien.l’on se demande ou sont les aides europeennes, jusqu’a ce jour on ne cherche qu’a nous faire payer une taxe carbone. eT oui l’afrique en general et l’algerie en particulier dispose de son ancadrement et a tre cours terme nous produirons nos propres équipements. TRANSFERT DE TECHNOLOGIE OUI AUMONE NON Salutations ali fouad zatla expert consultant en developpement durable
Oui je suis d’accord avec vous, il faut que la priorité aille aux populations locales, et une fois leur consommation électrique comblée par les panneaux solaires, les européens pourraient utiliser l’excédent. Mais pas l’inverse ! PRIORITE AUX POPULATIONS LOCALES ! PS : Pour le pétrole ca n’a pas l’air de déranger qui que ce soit que nous (européens) pillions les ressources en pétrole des pays d’afrique avant même qu’ils ne puissent les utiliser…
En effet cela ne se fera jamais: Il faudrait que le Sahara soit en Europe avec unification politique. Je prends date ainsi. De plus près de 50% des investissements iront au transport vers l’Europe, du jamais vu et qui plombe de suite toute veilléité de rentabilité voire de surcoût raisonnable. Enfin, qui peut-être assez stupide pour penser que les africains ne vont pas monnayer leur Soleil alors que nous n’en avons assez ni les terrains nécessaires? Quand on allait forer des trous à pétrole en Arabie dans les années 1940, il n’y avait pas de taxe au baril. Maintenant qu’ils ont trouivé le filon les gens du désert recommenceront et taxeront ce soleil. Pour moi tout cela est une intox destinée à récolter des crédits publics et des investissements de particuliers naïfs afin de les consommer vite fait en innombrables études techniques, de marché, légales, des campagnes de promotion TV et puis…. ….le projet sera abandonné dans peu d’années et ses auteurs seront an très longuies vacances aux Caraïbes…Fin de la Bulle. C’est dommage car l’énergie solaire est la mailleure après l’hydraulique. Ce sale coup opportuniste porté en reculera encore d’autant sa réalisation. Je préfère de loin les ambitieux projets espagnols au Texas, Arizona, ils sont réalistes.
Je vous signale que personne ne pille les richesses de ces pays puisque que leurs produits sont payés en monnaie sonnante et trébuchantes. Ou alors je sais plus ce que veut dire piller. Mais quand on parle d’utiliser du soleil c’est tout benef pour eux vu qu’on utlilise une ressource non exploitée et infinie et cela crée de l’activité chez eux. On ne se plaint jamais quand une usine est crée chez nous, et pourtant sa pollue…
merci pour ce témoignage exemplaire. Un point pour bien comprendre: supportez-vous le projet Desertec? Et pourquoi évoquer la taxe carbone? Merci
Pour Africain Des projet de 1.7 et 9gigawatts?? ca me très peu probable. Ok pour des gigawatts/heure mais si c’est le cas, autant dire que votre crédibilité en tant qu’expert en developpement durable est proche de zero…
Je suis étonné que personne ne l’ait encore mentionné: ne trouvez-vous pas un // flagrant entre la »richesse Soleil » et la »richesse gaz et pétrole » ? Les pays qui en sont lottis n’ont rien fait pour, au départ: c’est un cadeau de la Nature ! Sous-sols réservoirs riches en gaz et pétrole pour les uns, Immensité désertique saharienne où l’une voire La seule richesse est d’être baignée par du Soleil, pour les autres ! Il faudra considérer des approches, un respect mutuel et des règles similaires dans l’un et l’autre cas. Il n’est pas question de piller ! Il faut impliquer, motiver, inciter et faire participer les populations et instances locales. Parmi les protagonistes et partenaires de DII et Desertec il y a des gens sérieux…rien qu’à voir ce que des gens comme Cévital ont réalisé par ailleurs en Algérie. (à la base de son nom, ambition de »c’est vital! » pour l’Algérie ! Belle cause, non, s’il en est!)…et autres sociétés prestigieuses comme ABB, Siemens, etc…où intégrité, respect et challenges ont pris des positions ancrées, sans pour autant être désintéressés, of course ! Donc, Bon Soleil à Désertec ! et Bonne Réussite ! Faudra que l’UE, l’UPM et l’ONU veillent et encadrent: Respect et Intégrité ! Attention aux tentations et dérives lobbyistes et mafieuses ! A+ Salutations Guydegif(91)
Je signale pour ceux qui ne l’ont pas vu l’article de M. Tregouet Pour répondre à votre étonnement concernant l’absence de commentaires sur les « dérives » ressemblant à celles touchant les pays producteurs de pétrole et de gaz, lisez mon commentaire là-bas. Ce n’est pas tant les « dérives lobbyistes et mafieuses » que l’on doit craindre (car on peut les surveiller, puisqu’elles sont de notre fait) que la « maladie hollandaise » démultipliée, facteur de déstabilisation sociale et donc géopolitique (qui est mécanique, et donc relativement inévitable).
Le 17/04 dernier , M.Ali Fouad Zatla ( qui avait alors le pseudo Salahdine ! ….. )en reponse a l’article » First Solar …48 MW aux USA » se marchait deja sur la cravate en melangeant allegrement les Watts-crete , les Gigawatts et les consommations annuelles exprimees en Kwatt…. je trouvais deja cela tres bizarre pour un EXPERT-Consultant …. Anyway , la Planete continue a tourner avec ou sans EXPERTS ! ( mais , pour Fredo , pas d’emballement , c’est tjrs. le meme …. projet ! et vs. risquez d’attendre tres tres longtemps une reponse a vos questions sur ce sujet ! )
Outre le problème éthique d´investir 400 milliards d´€ pour se fournir en électricité alors qu´il y a encore 600 millions d´africain sans accès à l elec, j ai un autre petit soucis avec ce projet: et l´eau dans tout ca??? chacune des centrales 50MW Andasol évapore quelques 800.000m3 d´eau par an (données MAN Solar Millennium), on les trouve où en Afrique du Nord? (ou plus tot aux dépends de qui?). A aucaun moment DESERTEC ne parle de ca, ou alors j ai raté… Je sais qu´il existe quelques rares centrales dans le monde avec tour de refroidissement par air mais ca reste une techno peu utilisée j´imagine pour le prix (et le bruit)… je ne vois pas le projet DESERTEC décoller avant d´avoir vraiment développer cette techno. Quelqu´un a des infos là dessus?
Je suis surpris car à la fois sur leur animation et sur le document explicatif ils semblent parler d’un circuit fermé. Je veux bien des fuites, mais 800000 tonnes par an cela implique (si on compte 7h de soleil par jour été comme hiver…) de l’ordre de 300 tonnes par heure. Vous lavez les miroirs au jet d’eau toutes les heures ou c’est moi qui ai raté un épisode ?
« Tour de refroidissement en Circuit fermé » ca signifie juste que l´eau de refroidissement (vaporisée dans l´air des tours de refroidissement) est en grande partie réutilisée et que seul une partie s´évapore réellement dans l´atmosphère (les 600.000 ou 800.000m3 par an, soit en gros 200m3 par heure de fonctionnement à puissance nominale).
@ Dams Imaginons qu’Andasol soit un modèle réduit de ce que deviendrait Désertec. S’il faut 600000 m3 pour 50MW il en faudrait en gros 2000 fois plus pour 100 GW, soit 1,2 milliard de m3/an. Est-ce beaucoup ? Oui. Est-ce un pillage d’une ressource locale ? Pas sûr. Ces pays importent bien plus de 10 Mt/an de céréales (l’Algérie seule dépasse 5 Mt/an) et sachant qu’il faut 1000 m3 d’eau pour donner une tonne de blé, il est facile de voir que nous leur exportons bien plus de 10 milliards de m3 d’eau par an sous forme de céréales…. Au demeurant, il semble invraisemblable que confronté à un manque d’eau, un projet de ce type ne puisse trouver des solutions localement adaptées. Pour mémoire on a déjà des systèmes thermosolaires consommant 90% d’eau en moins (avec Héliostats et miroirs), d’autres 175 fois moins (moteurs stirling) , plus le photovoltaïque concentré. A remarquer qu’aux USA de grands projets se lancent et sont tous dans des déserts où la ressource en eau est minimale et l’ensoleillement comparable voir supérieur à celui de l’Afrique du Nord. Ce projet ne se fera pas de façon satisfaisante sans envisager la durée (donc le caractère soutenable de cette production solaire à longue échéance) et bien sûr les intérêts des pays hôtes. Pas non plus sans offrir un plus face à des schémas concurrents qui seraient plus sûrs, moins coûteux, plus rapides à mettre en oeuvre.