Le Ministre chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique, Eric Besson, a demandé vendredi dernier aux distributeurs de carburants en France de répercuter intégralement la baisse des cours des produits pétroliers.
Ainsi, suite à la décision de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) de remettre sur les marchés 60 millions de barils de stocks, les cours du pétrole brut ont baissé de plus de 7 dollars en 24 heures. Cette baisse des cours du brut commence d’ores-et-déjà à se traduire sur celui des produits raffinés.
Le Ministre a demandé aux principaux distributeurs de produits pétroliers en France de répercuter sans délai cette baisse importante dans le prix des carburants à la pompe. Il précise que d’ores-et-déjà, "les groupes Total, Esso, Shell, ENI, Auchan, Leclerc et Les Mousquetaires se sont engagés en ce sens."
La décision de l’AIE devrait se traduire par une mise sur le marché progressive de 2 millions de barils par jour sur une durée de 30 jours. Cette opération dans la durée doit permettre de renforcer l’approvisionnement du marché en prévision des départs en vacances de juillet et août.
Il faut savoir que l’AIE va introduire sur le marché du brut léger et pauvre en soufre, soit une qualité comparable à celle de la production libyenne manquante et appréciée des raffineurs.
Pour la France, cette opération conduit à réduire les stocks d’environ 3,2 millions de barils. Les stocks stratégiques nationaux resteront à un niveau supérieur au plancher de 90 jours fixé par l’AIE.
"A moyen terme, la décision de l’AIE pourrait s’avérer à double tranchant, et entraîner une remise en question par l’Arabie saoudite de sa promesse d’accroître rapidement sa production de façon très significative", relevaient vendredi les analystes de Commerzbank.
Au lieu d’avoir une TIPP flottante qui limite les hausse de carburant, on devrait avoir une TIPP flottante qui limite les baisse. Il y aurait ainsi un prix minimum garanti des carburants. Ce prix augmenterait doucement d’annee en annee. Les avantages de cette mesure: – Garantir la competitivite des initiatives et innovations permettant d’economiser du carburant. Cela faciliterait le financement de toutes les start-up du secteur, et des gros industriels qui pourraient mettre des milliards sur la table pour des innovations a plus grande echelle. – Cela ferait comprendre au consommateur que l’ere du petrole bon marche est definitivement terminee, et qu’il faut desormais se tourner vers les produits et vehicules economes. On pourrait imaginer que la part flottante de cette TIPP soit reversee au consommateurs sous la forme de subvention au vehicules et equipements economes. Notre pays pourrait ainsi prendre de l’avance (ou rattraper son retard) dans l’economie post-petrole. Pas facile d’etre elu en 2012 sur cette idee, je le reconnais… Pourtant…
l’ère du pétrole bon marché est bien finie, à nous d’anticiper. Mais c’est vrai qu’augmenter le prix de l’energie est à peu près aussi populaire que le nucléaire !! 😉 voir pire !! Courage aux futurs élus….
Je me joins à Samivel51 et js pour un prix minimum des carburants, quel que soit le mécanisme. Ceci dit, absorber tout différentiel négatif par l’intermédiaire de la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques, qui remplace la TIPP), ça peut effectivement être un mécanisme simple et élégant, surtout si cela alimente aussi un fond de recherche sur le CSC ou toute autre mesure qui réduit les émissions de GES dues aux carburants fossiles. Quant à la baisse du prix à la pompe, je doute qu’elle soit significative dans son amplitude (voir le décompte ici) ou dans la durée. Par contre, je veux bien croire que l’OPEP se raidisse face à ce baroud d’honneur et que ça nous laisse encore un peu plus vulnérables dans les mois difficiles… Mais au fait, à quel prix moyen du baril les stocks dans lesquels on puise ont-ils été constitués?
Effectivement, même si peu de consommateurs achètent leur bagnole en se disant que le carburant devrait baisser, je pense que ce type de mesures serait intéressant à mettre en oeuvre. Pour peu que l’argent ne soit pas détourné bien sur…
Il faudrait aussi qu’Enerzine renomme cet article « Mauvaise nouvelle, les prix des carburants vont baisser »
Du point de vue du consommateur et de son pouvoir d’achat, cela se défend 🙂 La rédaction
Indulgence oui, toujours, mais représentation des contributions aussi, non? Aller, un petit geste pour animer le débat! Je vote pour la proposition de ccsiaix! Un peu d’humour sur les sujets graves, c’est bien aussi.
la baisse est récente, mais il faut aussi comprendre que lors de la hausse, le dollar baissait et donc pour un pays comme la France le coût du pétrole était quasiment stable du fait de la hausse de l’euro. C’est l’inverse qui arrive actuellement du fait du débouclage des contrats de carry-trade…par contre, le risque à venir c’est la baisse de l’euro qui ne compensera pas la baisse du pétrole et qui d’ailleurs tient surtout à la baisse de l’activité économique mondiale ?! mais cette affaire montre bien que nos pays et nos citoyens et politiciens ne sont guère prêts à envisager les conséquences du peak oil qui date de 2008 selon les meilleurs experts…..
c’est vrai qu’avec un nb croissant de véhicule capables de moins de 5L/100km, il y a une vraie urgence à réduire le prix du carburant en France… Une fois de plus, on insulte l’avenir avec ce genre de mesure complétement idiote! Baisser le prix de l’essence pour quoi faire? Pour pouvoir continuer à rouler 10 km/h plus vite que les limitations? Pour rouler en ville à moins de 25 km/h de moyenne, la clim à fond en tournant pendant 10 minutes pour trouver une place de stationnement? Pour aller chercher la baguette et les croissants le dimanche matin à la boulangerie du bourg qui est à 1km du domicile? A moins que ca ne soit pour continuer à encourager l’achat de petit crossover et autre SUV qui n’ont jamais eu autant le vent en poupe que ces derniers mois. Ce pays et ses dirigeants souffrent d’un grave manque de culture énergétique. C’est désolant.
On finit par admettre que le pétrole va manquer, apprendre que son prix baisse semble aller à l’encontre de toute logique économique: ce qui est , ou devient, rare est cher. Mais aussi bien sûr de tout avenir écologique, on pousse au gaspillage avec toutes les nuisances attendues.Les intervenants le disent fort bien.