Selon un rapport très intéressant publié mardi par la Direction générale des douanes et des droits indirects, "le déficit croissant des produits pétroliers raffinés contribue de façon importante à l’alourdissement de la facture énergétique de la France."
Ce déficit qui a atteint 9,7 milliards d’euros rien qu’en 2010 devrait dépasser les 13 milliards d’euros en 2011.
Ce phénomène s’explique principalement par un déséquilibre entre l’offre et la demande de distillats, qui conduit à un surcroît d’importations de gazole. Si les achats de gazole viennent encore majoritairement des pays de l’UE, ils sont en forte hausse depuis la Russie et l’Asie, où les capacités de raffinage sont en augmentation, souligne les services des Douanes.
Détérioration du déficit des produits pétroliers raffinés
Depuis 2002, la facture énergétique s’alourdit sensiblement (de -22,0 milliards à -48,0 milliards en 2010), contribuant pour près de la moitié à la dégradation du solde commercial français. Ce
creusement du déficit énergétique s’explique par celui du pétrole brut, mais aussi par celui des produits pétroliers raffinés. Entre 2002 et 2010, le déficit des produits pétroliers raffinés s’amplifie ainsi de -7,2 milliards (-11,1 milliards pour le pétrole brut et -5,9 milliards pour le gaz naturel). Il atteint -9,7 milliards en 2010.
Cette détérioration du solde des produits pétroliers raffinés résulte d’une forte progression des importations, notamment de celles de gazole (+15,8 % par an entre 2002 et 2010), qui constituent désormais plus de la moitié des achats. Le déficit des échanges de gazole s’élève ainsi à -8,9 milliards en 2010 (-6,5 milliards depuis 2002) et devrait être proche de -13 milliards en 2011. En revanche, les échanges d’essence sont excédentaires : +2,3 milliards en 2010 et probablement autour de +2,8 milliards en 2011.
Forte hausse des importations de gazole
Compte tenu de la forte diésélisation du parc automobile français (7 véhicules sur 10 immatriculés en 2010, contre 5 sur 10 en moyenne en Europe), liée notamment à une fiscalité avantageuse, la demande porte surtout sur le gazole. Ce dernier constitue ainsi 80 % de la consommation de carburants en France.
En revanche, l’offre de raffinage, qui est relativement inélastique (une raffinerie produit pour moitié environ du gazole, le reste étant constitué d’essence, de fioul lourd et de kérosène), ne permet pas de répondre à cette demande, d’où un surcroît d’importations. Cette poussée des achats de gazole se trouve renforcée par la faiblesse des marges de raffinage en France, qui peut expliquer le déplacement des raffineries vers les lieux d’extraction du pétrole et les grands pays émergents à forte croissance, bénéficiant de coûts salariaux plus faibles et de normes environnementales plus souples.
Entre 2002 et 2010, les importations de gazole en valeur ont ainsi été multipliées par plus de trois. Cette augmentation tient plus à l’accroissement des quantités importées qu’aux hausses de prix. Parallèlement, les exportations d’essence produite en surplus (soit 27 % des ventes de produits pétroliers raffinés en 2010) ont été multipliées par plus de deux.
Part croissante de la Russie et de l’Asie dans les approvisionnements de la France
L’Europe constitue le principal client et fournisseur de produits pétroliers raffinés de la France, avec 61 % des exportations et 74 % des importations en 2010. La Russie, les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni sont les premiers pays fournisseurs. La Russie représente désormais 28 % des importations françaises de produits pétroliers raffinés (12 % en 2002), soit la plus forte progression sur les dernières années. Avec 9 % des exportations mondiales en 2009, la Russie est le premier fournisseur mondial, devant les Etats-Unis, Singapour et les Pays-Bas.
L’Asie représente également une part croissante des achats de produits pétroliers raffinés de la France (9 % en 2010, après 1 % en 2002), avec notamment une très forte augmentation des importations depuis l’Inde et Singapour (respectivement +62 % et +43 % par an en moyenne entre 2002 et 2010). L’Asie connaît en effet une nette hausse de ses capacités de raffinage du fait d’une demande énergétique croissante et de ses faibles coûts de production. En particulier, l’Inde est en passe de devenir un hub régional important pour le raffinage.
A l’exportation, les principaux clients de la France pour les produits pétroliers raffinés sont les Pays-Bas, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Belgique. Les exportations vers les Etats-Unis, qui avaient fortement augmenté jusqu’en 2006, progressent plus modérément par la suite. De fait, les débouchés outre-atlantique apparaissent de plus en plus limités en raison d’une consommation d’essence en baisse (développement des biocarburants, véhicules plus économes, ralentissement de la croissance économique) et des nouveaux centres de raffinage qui y sont développés.
Des situations contrastées au sein de l’UE
Au sein de l’UE, les situations en matière d’échanges de produits raffinés sont contrastées. L’Allemagne présente un déficit croissant, proche de celui de la France, à -10,8 milliards en 2010. L’Espagne affiche également un déficit, mais relativement contenu (-3,5 milliards).
En revanche, l’Italie et le Royaume-Uni sont fortement excédentaires, avec des soldes de respectivement +6,2 milliards et +2,8 milliards
C’est pas clair. Soit le probleme est que nous avons 80% de vehicules diesel, auquel cas les importations de gasole devraient etre a peu pres compensees par des exportations d’essence. Soit le probleme est un deficit de capacites de raffinage et alors je n’y comprends plus rien puisque nos raffineries continuent de fermer les unes apres les autres.
en rire ou en pleurer ? 1/ la motorisation Diesel (Rudolph de son prénom) est plus efficace d’un point de vue énergétique, donc fait moins consommer et donc émet moins de CO2, Alleluia ! 2/ Adapter une raffinerie coûte trop cher d’où deficit français et importations , Aïe ! 3/ Je fais moins consommer, j’émets moins de CO2, mais je suis un vrai pollueur en recrachant (plus ou moins selon les millésimes et la nationnalité des modèles, mais quand même) des fumées, des particules, des suies des oxydes d’azote, je suis, je suis…. ?
Bien sûr on parle beaucoup du CO2, mais beaucoup moins des particules. Pourtant les effets sur la santé des particules fines générées par les moteurs diesel est très préoccupante (cf. augmentation des allergies, asthmes, maladies respiratoires et peut-être certains cancers). Réduire notre consommation de gazole aurait certainement un effet bénéfique sur le santé.
Le gouvernement devrait peut-etre promouvoir un reequilibrage en faveur des petits moteurs essence derniere generation, en etant un peu plus genereux avec eux dans la grille bonus/malus. Cela pourrait preserver l’activite de raffinage en France et economiser des transports internationaux de produits raffines, transports qui consomment du CO2 (sans parler des risques de pollution).
Les véhicules « long trajet » qui polluent le moins sont les Hybrides à moteur essence, ils sont disponibles à moins de 20 000€ .
que voila un debat de riches pollueurs. Il existe des tas de solutions pourtant (liste non exaustive): – transports en commun – velo – vacances a la maison