Dans le débat national en cours sur la transition énergétique, la Fondation Nicolas Hulot (FNH) a travaillé sur des propositions dont l’une consiste à se séparer progressivement mais totalement du combustible fioul dans la partie chauffage, d’ici 2020.
Aujourd’hui, environ 4 millions de ménages français se chauffent au fioul, et pour 75% d’entre eux, cela n’est possible que grâce à l’utilisation de chaudières individuelles. Selon la FNH, cela représente environ 21 Mt CO2 (soit 3 à 4% des émissions de CO2 françaises) et 7 Mtep (10% de la consommation française totale de pétrole).
De plus, explique la FNH, ce mode de chauffage reste très coûteux pour les ménages qui y ont recours, puisqu’il dépend du prix du baril de pétrole : "la facture moyenne annuelle se situe autour de 2.000 €, soit la plus grosse facture parmi les différents modes de chauffage actuels. Cette facture élevée est d’autant plus problématique que ce mode de chauffage concerne principalement les précaires énergétiques, dont le budget est déjà limité".
La Fondation estime par ailleurs que la persistance de l’utilisation du fioul dans le chauffage en France demeure incohérente : "c’est une énergie fortement émettrice de GES, elle est importée et participe donc à la dépendance énergétique de la France, elle est sujette à des augmentations continues de son prix dues à la raréfaction du pétrole, avec de graves conséquences économiques et sociales."
Pour sortir complètement du fioul – chauffage, des mesures "efficaces" doivent être prises selon la FNH, et la première d’entre elle est liée aux travaux d’isolation. "Le chauffage le moins cher est celui que l’on ne consomme pas, et passe donc principalement par une importante isolation. Il faudra donc que le gouvernement accélère le plan de rénovation thermique du parc de bâtiments existants, afin de réduire au plus vite et dans une large mesure la consommation énergétique des habitations."
"Cette première étape permettra une première réduction de la facture énergétique des ménages utilisant du fioul, même si cela n’est pas une solution de long terme dans le sens où elle ne les prémunira pas d’un risque d’augmentation exponentielle de leur facture en cas de choc pétrolier" ajoute la Fondation.
La seconde mesure consisterait à mettre en place des modes de chauffage de substitution au fioul.
Le nouveau mode de chauffage choisi devra bien évidemment être dimensionné en fonction des besoins énergétiques de l’habitation concernée : "c’est pourquoi aucune solution générale n’est applicable et le mode de chauffage retenu doit répondre aux différentes caractéristiques du bâtiment. Ainsi, en milieu rural, le recours au gaz n’est pas une option pertinente, dans les zones non raccordées au gaz de ville. A contrario, l’utilisation du bois énergie paraît être un mode de chauffage bien plus adéquat."
La pompe à chaleur (PAC) pourrait être bien adaptée (avec un poêle bois en complément) dans des logements bien isolés. Afin d’assurer que les modes de chauffage de substitution correspondent bien aux caractéristiques des bâtiments, une aide publique soumise à des conditionnalités fortes devra être développée : "elle permettra le financement de l’installation du nouveau mode de chauffage tout en assurant le respect de critères environnementaux."
Cette proposition combine des enjeux réglementaires et fiscaux : "pour être appliquée, elle implique en effet une annonce à l’avance par les pouvoirs publics ; ensuite sa mise en œuvre doit impérativement être associée à des mesures d’accompagnement financier et technique. La transposition réglementaire de cette mesure peut se faire de manière assez simple et rapide avec l’affirmation de l’interdiction d’installation ou de remplacement de nouveaux systèmes de chauffage au fioul" commente la FNH. "Dans les logements neufs construits après 2012 et respectant la norme BBC, ce type de chauffage est déjà banni par les niveaux de performance exigés : l’action se portera donc principalement sur les logements anciens."
Enfin, une attention toute particulière doit être portée aux ménages en situation de précarité énergétique, dont les moyens budgétaires ne leur permettent pas de financer ces travaux : "la quote-part financée par l’Etat doit donc dans ce cas être proche de 100% des coûts d’investissement. Pour les autres, elle devra être dégressive en fonction du niveau de revenu des ménages."
Ces recommandations reviennent à remplacer le fioul par de l’uranium, une source d’énergie qui elle aussi est « importée et participe donc à la dépendance énergétique de la France ». L’idée du bois est excellente, pourquoi cantonner celui-ci à être un complément ? Pour le chauffage, le bois et l’énergie solaire sont à mon avis les seules sources d’énergie qui n’ont pas les défauts avancés du fioul…
Pompes a chaleur… ben voyons, il est fort ce Hulot…Rien de nouveau sous le soleil…
Devinez qui a planché sur ce point du dossier à la FNH … Jean Marc Jancovici, le mec resté bloqué au niveau des idées dans les années 80…
remplacer le chauffage au fioul par des chaudiere à bois (dechiqueté ou granulé) en campagne et éventuellement par du gaz de ville, je ne vois pas bien en quoi c’est une recommandation « pro-nucléaire ». La seule option un peu electrique est la pompe à chaleur, qui ne consomme qu’un quart de ce qu’elle fournit en chaleur (le reste probenant de la chaleur du sol ou de l’air selon le systeme utilisé). Même fournie par une centrale fioul ou une centrale à charbon, cela économisera 3/4 de CO2 par rapport à une chaudiere fioul individuelle. Je reste persuadé que la filaire bois devrait être plus chaudement recommandée, mais va expliquer ça au gouvernement en place …
Et pourtant Michèle Rivasi, qui se prétend écologiste, s’est élevée contre l’installation d’une chaufferie au bois pour la ville de Montélimar. A sa décharge, il faut cependant rappeler que le chauffage au bois produit 2 fois plus de particules fines que le diesel.
Petite précision: EELV (RIVASI) s’est opposé à une centrale de cogénération biomasse, pas une simple chaufferie. Et pourtant cette installation est équipée avec un filtre à manche permettant des émissions de particules bien en deca des valeurs réglementaires. (
En France, le chauffage (donc le chauffage au fioul, au gaz naturel et électrique) représente 25% de l’énergie consommée en France (environ 43 millions de TEP (ou 500 TWh) sur 170 millions de TEP consommés). C’est plus que les voitures (moins de 25 millions de TEP) et les camions (environ 20 millions de TEP). La France a un potentiel de production de 20 millions de TEP de biomasse par an. Bien sur l’usage du bois et de la biomasse doit être réservé à des chaudières de grande puissance (hopitaux batiments..) qui sont équipées de système de traitement des fumées performants.” Les pompes à chaleur valorisant la chaleur des eaux usées consomment environ 6 fois moins d’électricité qu’un chauffage électrique. A Lyon, un chauffe-eau solaire de 80 m2 permet d’obtenir 3,7 TEP de chaleur par an. Sans parler de l’isolation. Il y a de quoi en finir avec le chauffage au fioul et au gaz naturel afin de réduire une facture énergétique française qui se monte, hors inflation, à 207 milliards d’euros depuis 2008. Source Le poids du secteur du bâtiment en 2003
Voici une étude de l’ADEME sur cette question. Evaluation technique, environnementale et économique des techniques disponibles de dépoussiérage pour les chaufferies bois de puissance installée comprise entre 0 et 4 MW
Un scandale Suédois: des habitations chauffées à 29°C au lieu de 19°C ! « L’architecte Hans Eek a en effet présenté des courbes de température intérieure de ce genre relevées dans une des 20 « maisons sans chauffage » qu’il a réalisées à Goteborg. … maisons passives … « oui, mais les gens peuvent ouvrir les fenêtres ». … Précisions nécessaires: les 29°C étaient mesurés pour une température extérieure de +3°C et par -21°C à l’extérieur la mesure était de +22°C. » Sites sur la « maison passive », le label Minenergie … (liste) Voir aussi le « puits canadien » en version hiver et le « puits provençal », le même en version été. Et le « plancher solaire direct » (PSD) pour le solaire thermique. Car une maison sans chauffage et confortable, c’est ce qu’il y a de mieux à construire pour éviter beaucoup de consommations de fioul, gaz ou électricité. Un petit investissement supplémentaire au départ, pouvant être faible, et de grandes économies pendant un siècle.
@Elmomo Comparez ces chiffres : importation annuelle d’uranium : 8000 tonnes cout de U3O8 : 100€/kg Faites le calcul, vous verrez que nous sommes loin des 207 milliards impoirtés en produit pétrolier donnés par climax1891 Et puis, la cogénération nucléaire pourrait etre développé, même si j’imagine que psychologiquement avec les idées reçues dissiminées dans les esprits par les anti, cela rsque d’etre maintenant difficile..
Facture énergétique de la France en milliards d’euros 2011 (donc corrigés de l’inflation). 2008 : 59,2 milliards d’euros 2009 : 39,3 milliards d’euros 2010 : 47,5 milliards d’euros 2011 : 61,4 milliards d’euros 59,2+39,3+47,5+61,4=207,4 Source Bilan énergétique de la France pour 2011, page 58
Si on subventionne les chaudieres a bois, la production de bois pourra-t-elle suivre la demande? J’entends que l’Allemagne importe deja des pellets de bois des Etats Unis, ce qui n’est pas franchement ecologique.. Par ailleurs, la combustion du bois n’est pas tres propre. A reserver aux zones peu peuplees, probablement.
Aprés avoir silloné la planète avec le l’hélicoptère, le plus polluant des moyens de transport, le KVH (Khmer Vert Heliporté) veut interdire le fuel!!! Et il a tous les visages des totalitarismes: Celui du fascisme: « Le chauffage le moins cher est celui que l’on ne consomme pas »: tu allume le chauffage, le brigade des KVH saute sur ta maison et l’éteint!!! Celui du communisme : « la quote-part financée par l’Etat doit donc dans ce cas être proche de 100% des coûts d’investissement. » comme en URSS, si c’est surchauffé, ouvre la fenetre!!! Ferait mieux de ne plus ramener de plantes aquatiques invasives en France, le KVH et de la fermer!!!
Les propositions de la fondation Nicolas Hulot me paraissent relever du plus élémentaire bon sens. Surtout que l’alternative au fioul de chauffage n’est pas figée dogmatiquement mais adaptée selon les conditions de l’environnement proche. Celui qui a une conduite de gaz réseau qui passe devant chez lui peut très facilement échanger sa vieille chaudière au fioul contre une toute neuve à condensation avec une régulation digne de ce nom. En plus, il traite les principales sources de déperdition via une isolation raisonnée (pas la peine de viser la RT 2012 dans l’ancien). Le résultat est que facture et pollution diminuent drastiquement au profit d’un confort accru. Celui qui est loin du gaz réseau peut viser la chaudière à pellets ou le poêle + isolation. Dans les zones climatiques moins rigoureuses, la PAC seule peut être une bonne solution (aérothermique ou géothermique). Pour celui qui a un peu plus d’argent, on peut rajouter un poêle à pellets. Le tout est de ne pas faire les choses dogmatiquement et de ne pas se tromper de priorité car la France a le plus grand intérêt à lancer des actions vigoureuses pour réduire son addiction au pétrole.
A noter, si on en croit le chiffre cité de 21Mt/an de CO2, que celui-ci est du même ordre de grandeur ( 27,4Mt en 2011) que les émissions de la totalité de la production électrique en France. Allez comprendre les débats sans fin sur le contenu en CO2 du chauffage electrique…..
Et que fait-on des marchands de fioul et de tous les salariés de cette filière? Du démantèlement de chaudière fioul? 😉
Apparemment c’est un problème l’emploi, puisque les EnR vont en produire des centaines de milliers ! EELV nous promet la fermeture rapide de 24 réacteurs avec un bilan positif pour l’emploi… alors ce n’est pas quelques milliers de vendeurs de fioul qui vont arrêtre le RSF. De toute façon ils vont vendre des pellets et faire de l’isolation.