L’élimination des subventions aux énergies fossiles est un facteur clé dans la réduction des gaz à effet de serre, qui permettrait aussi de stimuler lentement mais sûrement l’économie mondiale souligne un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Le rapport conteste l’idée reçue voulant que les subventions bénéficient aux pauvres, argumentant que nombre de ces mécanismes de soutien des prix privilégient les classes supérieures de la société plutôt que celles à faibles revenus.
De plus, ces subventions servent à détourner les fonds nationaux des politiques et initiatives innovantes qui sont susceptibles d’avoir un impact beaucoup plus important sur les moyens de subsistance et modes de vie des classes sociales les plus défavorisées.
Dans le monde, près de 300 milliards de dollars ou 0.7 pour cent du PIB mondial sont alloués aux subventions énergétiques annuellement.
La plus grande part du budget sert à abaisser ou réduire artificiellement le prix réel des combustibles comme le pétrole, le charbon et le gaz, ou l’électricité issue des combustibles fossiles.
La suppression de ces subventions permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 6 pour cent par an, tout en contribuant à une augmentation de 0.1 pour cent du PIB mondial.
Le rapport souligne que certaines subventions ou mécanismes de soutien, telles que les allègements fiscaux, les incitations financières ou autres mécanismes de marché peuvent générer des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux comme les tarifs de rachat qui sont à l’origine d’une révolution des énergies renouvelables dans certains pays comme l’Allemagne et l’Espagne.
Le rapport reconnaît aussi que certaines subventions, quand elles sont bien conçues et limitées dans le temps peuvent contribuer à des objectifs sociaux et environnementaux importants, comme les subventions qui promeuvent l’utilisation de combustibles moins nocifs pour la santé et l’environnement que le charbon.
Le rapport cite aussi le cas du Chili, dont le taux d’électrification rurale est passé de près de 50 pour cent à plus de 90 pour cent sur une période de 12 ans, grâce à des subventions bien conçues.
Ce même rapport note que de nombreuses ‘bonnes’ subventions ont rarement un objectif économique et s’attaquent rarement au problème de la pauvreté. C’est pourquoi le rapport n’hésite pas à balayer le fameux préjugé qui soutient que la suppression des subventions aux énergies fossiles nuira aux pauvres.
Le rapport fait état aussi des subventions de Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL) en Inde où 1.7 milliards de dollars ont été investis au cours de la première moitié de 2008 pour faciliter l’accès aux combustibles à des ménages pauvres. Toutefois, les subventions GPL ont surtout été bénéfiques aux ménages à revenus plus élevés…Malgré l’inéfficacité de la subvention, le programme a été prolongé jusqu’à 2012.
Finalement, l’étude démontre que dans plusieurs pays en développement les subventions ne privilégient pas les pauvres et l’environnement mais plutôt les ménages bien nantis, les constructeurs d’équipement et les industries productrices de combustibles.
Achim Steiner, Sous-secrétaire général des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE a résumé : « Au final, plusieurs subventions aux énergies fossiles voient le jour pour des raisons politiques et servent à soutenir et perpétuer des inéfficiences dans l’économie mondiale – à ce titre elles font partie des échecs du marché comme le changement climatique. »
Il a ajouté : « Il reste moins de 500 jours avant l’importante conférence sur le climat à Copenhague fin 2009. Les gouvernements devraient réexaminer leurs subventions énergétiques et supprimer celles qui sont inefficaces et portent préjudices aux ressources limitées. Celles-ci retardent l’introduction des énergies renouvelables ou d’autres formes efficaces de production d’énergie, en érigeant des barrières qui vont des transports en commun jusqu’aux appareils économes en énergie. »
Le nouveau rapport du PNUE Reforming Energy Subsidies: Opportunities to Contribute to the Climate Change Agenda a été lancé mardi à Accra (Ghana) lors de la réunion de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Les gouvernements s’y sont rassemblés pour poursuivre les négociations relatives à la feuille de route de Bali afin de parvenir à un nouvel accord plus ambitieux sur le climat à Copenhague en 2009.
Le rapport Reforming Energy Subsidies: Opportunities to Contribute to the Climate Change Agenda est publié par la Division Technologie, Industrie et Economie du PNUE. L’auteur principal est Trevor Morgan de Menecon Consulting, qui travaille aujourd’hui au sein de l’Agence Internationale de l’Energie.
Il cite que la Russie détient le plus grand volume de subventions avec un total de près de 40 milliards de dollars par an qui sont principalement investis dans la réduction du prix du gaz naturel.
L’Iran est en deuxième position avec 37 milliards de dollars. Six pays dépassant les 10 milliards de dollars en subventions suivent. Il s’agit de la Chine, de l’Arabie saoudite, de l’Inde, de l’Indonésie, de l’Ukraine et de l’Egypte.
Pour télécharger le rapport : www.unep.org
Pourquoi une subvention accordée aux ménages pauvres profitent plus aux riches?Quel est le degré de douleur sociale de l’arrêt de ces subventions (ce qui serait bénéfique pour la planète)?Subventionner le fossile/fissile est-il moins lourd pour les Etats que de subventionner le renouvelable?merci d’avance pour vos réponses.
Pourquoi une subvention accordée aux ménages pauvres profite plus aux riches?Quel est le degré de douleur sociale de l’arrêt de ces subventions (ce qui serait bénéfique pour la planète)?Subventionner le fossile/fissile est-il moins lourd pour les Etats que de subventionner le renouvelable?merci d’avance pour vos réponses.
La subvention n’est pas accordée aux ménages mais au prix de base du litre de carburant à la pompe ou à celui du Kw. C’est donc plus inefficace à la pompe où tous les camions et bus peuvent venir se fournir ainsi que les gourmands 4X4. Les ruraux, c’est à dire les vraiment plus pauvres, ici 60% de la population au-moins ont des charrettes avec des anes. Pour l’électricité, c’est différents les particuliers ont des tarifs plus élevés que les industriels, la question ensuite c’est la compétitivité d’entreprises locales qui paient fort cher le Kw.Pour financer le renouvelable, c’est rapide pour des entreprises qui sont susceptibles des faire appel aux « crédits carbone » seulement en Afrique je n’ai encore eu de preuve de réussite d’un tel projet. Je travaille sur plusieurs projets de cette nature et lance un appel à des sociétés qui voudraient conclure un accord avec une entreprise du sud qui s’engage dans les énergies renouvelables, à base d’ordures ménagères ou de jatropha
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