Le plan « Énergie Méthanisation Autonomie Azote » (EMAA) a été présenté la semaine dernière conjointement par le Ministre de l’Agriculture (Stéphane LE Foll) et la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (Delphine Batho).
Ce plan s’inscrit dans une double logique : D’une part une démarche agronomique fondée sur le respect de l’équilibre de la fertilisation, la réduction globale du recours aux intrants et la substitution de l’azote minéral par l’azote issu des effluents d’élevage ; Et d’autre part, une volonté de développer la production d’énergies renouvelables dans le cadre de la transition énergétique de notre pays.
Le plan EMAA doit permettre une « gestion globale de l’azote » sur les territoires, en valorisant l’azote organique et en diminuant la dépendance de l’agriculture française à l’azote minéral. Cela réduira les coûts de fertilisation, limitera la pollution liée à l’azote en mettant à profit les excédents d’azote organique et réduira le recours aux engrais minéraux. Ce plan vise également à développer un modèle français de la méthanisation agricole, privilégiant des installations collectives, des circuits d’approvisionnement courts et des technologies et savoir-faire français.
L’objectif du gouvernement est de développer en France, à l’horizon 2020, 1.000 méthaniseurs à la ferme contre 90 à fin 2012. Cela mobilisera 2 milliards d’euros d’investissement et permettra de créer environ 2.000 emplois pérennes au plus près des territoires.
Le plan prévoit notamment :
– le lancement, en 2013, d’un appel à projets « gestion collective et intégrée de l’azote » ;
– l’optimisation du tarif d’achat pour l’électricité produite à partir de biogaz pour favoriser les projets de méthanisation collective à la ferme ;
– la simplification des procédures administratives pour le développement des projets de méthanisation ;
– un meilleur accompagnement des porteurs de projets ;
– des efforts de structuration de la filière, dans le cadre d’un projet présenté au
Programme investissement d’avenir pour créer une filière nationale dans le domaine des équipements de méthanisation et dans le domaine de la valorisation des digestats.
L’intégration de la filière méthanisation dans l’activité agricole offre d’importantes opportunités. Ainsi, en produisant de l’énergie renouvelable à partir de déchets, d’effluents d’élevage et de productions agricoles, elle permet leur valorisation énergétique, agronomique et économique, tout en contribuant à l’autonomie énergétique des exploitations agricoles.
Ensuite, elle permet de substituer de la chaleur, des carburants et engrais d’origine fossile, et de réduire les coûts d’intrants pour les exploitations agricoles.
En créant des opportunités pour améliorer les cycles de rotation des cultures, elle ancre davantage les exploitations agricoles dans la dynamique de leur territoire tout en en apportant un revenu complémentaire à leur activité principale : un projet de méthanisation peut être un élément structurant au cœur d’un projet de développement durable d’un territoire rural et permettre une diversification de long terme des exploitations agricoles.
Le potentiel de production d’énergie renouvelable par cette technologie est en outre considérable, du fait de son aptitude à valoriser une grande diversité de matières organiques (déchets et productions agricoles, déchets des industries agroalimentaires et des collectivités).
Ce plan a été présenté dans le cadre du débat national sur la transition énergétique qui donnera lieu à une loi de programmation à l’automne.
CHIFFRES-CLÉS
A fin 2012, on comptait environ 90 installations de méthanisation à la ferme en France. Depuis 2011, l’on a constaté environ 70 nouveaux projets d’installations par an. L’objectif affiché nécessite le développement d’environ 130 nouveaux projets par an entre 2013 et 2020, soit une augmentation d’environ 80 %par rapport au rythme d’émergence de nouveaux projets actuellement observé.
Origine des apports d’azote en France : engrais de synthèse 2 110 kt/an ; effluents d’élevage 1 820 kt/an ; boues de station d’épuration et composts 21 kt/an ; fixation symbiotique 500 kt/an (80 % en provenance des légumineuses des prairies permanentes et 10 % des cultures de luzerne)
Je connais très peu la méthanisation. Si je fais le lien avec l’article wiki sur la méthode, les objectifs dont il est question ici, devraient permettre de produire 625MW ce qui est tout à fait honorable pour les montants cités. En revanche, une phrase m’interpelle : « 2 milliards d’euros d’investissement et permettra de créer environ 2.000 emplois pérennes » Est-ce que ces investissements sont uniquement étatiques ? parce que cela fait 50 000€ / an et par emploi. Ce qui revient (à la louche) au salaire d’un cadre, charges comprises. Si c’est là le montant des subventions, autant confier cela à des fonctionnaires 😉 Autre question sur le modèle : la matière première est elle achetée ?
92 à fin 2012 ! Depuis 2011, 70 développés / an ! 1000 d’ici 2020 ! Ambitieux ! Va falloir y aller efficacement ! On vient donc de bien loin! Tout plein de BONNES SOLUTIONS et BONS OBJECTIFS dans ce plan !…on peut y rajouter le BioChar associé au Compostage….. Mais faudra aussi que le Plan tienne l’1 des points-clé: ….la simplification des procédures administratives pour le développement des projets de méthanisation… Et puis, il y a moyen de trouver des Solutions de financement participatif, citoyen, solidaire, local et non-spéculatif avec ErCiSol et Energie Partagée….. voir sites web. Donc, YA+KA ! ASAP ! A+ Salutations Guydegif(91)
Il serait judicieux d’utiliser toutes ces unités de méthanisation pour la régulation du réseau et ainsi limiter le recours aux centrales à flamme classique.
Il y en a des milliers en Allemagne depuis 15 ans. Du coup y’a de grandes chances que nos 1000 unites soient « made in Germany ». Et apres on va se demander comment font les allemands pour avoir un chomage aussi bas.
que les deux volets du plan ( « gestion de l’azote » et « méthanisation ») seront équilibrés et ne donneront pas lieu à des dérives à l’allemande (en gros de l’agriculture intensive de maïs avec force engrais industriel dont azote pour « nourrir » les unités de méthanisation).