Après l’annonce du géant allemand E.on concernant la fermeture d’une de ses centrales à gaz en Slovaquie, c’est la compagnie norvégienne Statkraft qui a annoncé la cessation de sa deuxième centrale à gaz.
En Angleterre, la société SSE a quant à elle suspendu tout nouvel investissement jusqu’en 2015.
"La situation du secteur du gaz en Europe est désastreuse", a déclaré Jean-François Cirelli, dans une interview accordée à Reuters, le 15 mai 2013, estimant que le gaz, qui représente un quart de la consommation énergétique primaire en Europe, a perdu de sa compétitivité en raison de l’émergence du charbon américain et des cours de CO2, au plus bas.
"GDF Suez a réduit sa capacité de production de 7,3 gigawatts entre 2009 et 2013, et prévoit de la réduire encore de 1,3 gigawatts. Un total équivalent à la capacité de huit centrales nucléaires", a-t-il indiqué.
"En Europe, nous rejetons le gaz de schiste mais nous importons le charbon"
Cette situation résulte notamment du développement du gaz de schiste aux Etats-Unis, que les industriels commencent d’ailleurs à exporter. Du point de vue du président d’Eurogas, même si les exportations américaines ont été approuvées, les premières livraisons de gaz non conventionnels n’arriveraient en Europe qu’à la fin de l’année 2016. "En Europe, nous rejetons le gaz de schiste mais nous importons le charbon", a-t-il par ailleurs allégué.
Le président d’Eurogas a appelé la commission "Energie" à prendre des mesures permettant de relancer l’investissement dans le secteur du gaz lors du conseil européen, le 22 mai prochain. Selon lui, seules des sources d’énergie d’appoint conventionnelles peuvent accompagner le développement des énergies renouvelables intermittentes.
Dans le cadre d’un mix énergétique guidé par la réduction des émissions de carbone, le choix du charbon, source d’énergie fossile la moins chère et la plus polluante, parait en effet inadapté.
Serais-je fier si j’étais européen? L’Europe championne du monde pour adhérer aux thèses désignant le CO² comme ennemi public n°1, ayant institué un début de marché de CO² à vocation contraignante, dominant le monde par ses capacités installées en énergies Renouvelables dans une géopgraphie très favorable à leur développement, est-elle sur la voie de la sagesse? Pas encore apparemment car ses émissions de CO² corrigées des aléas économiques ne baissent pas, l’Allemagne construit à toute vitesse un grand parc Lignite (la bête marron des écologistes) dont la taille atteint déjà celle du parc éolien français, ferme ses centrales non productrices de CO² pour raisons électoralistes, constate avec stupeur que les CCG (les seules capable d’épauler les éoliennes sur demande) se ferment les usnes après les autres sans bruit pour raisons économiques. Davantage de charbon, lignite, moins de nucléaire et moins de CCG, tout ça augmente la part CO² dans le bilan. Eolien (30GW) et PV (33GW) équivalent en production annuelle à 22GW plein temps. Coupant 8.2GW de nucléaire, 8.6 de CCG en cours et rajoutant 7GW de lignite, ça fait 23.8GW plein pot, donc apparemment le bilan en puissance fournie reste équilibré (ouf) mais en CO², c’est clair, il y a augmentation. Cette situation est-elle transitoire? On verra
« En Europe, nous rejetons le gaz de schiste mais nous importons le charbon » Pourquoi pas mettre des droits de douanes sur le charbon pour concurrence déloyale vis à vis du gaz? Pour rendre ça plus sexy, on pourrait appeler ça une taxe carbone sur l’énergie à l’entrée dans l’Union. Après tout on met bien des droits de douanes sur les panneaux solaires, pourquoi pas sur le charbon? Et rien n’empêche GDF Suez d’importer du gaz de schiste US, ce qu’il va faire d’ailleurs!
Les émissions de CO2 en Allemagne ont effectivement augmenté de 1,6% en 2012, du fait de l’augmentation de l’utilisation du charbon, rendu moins cher à cause du GDS américain :
Egalement un rapport de Poyry qui montre que plus aucune centrale à charbon et lignite ne se construit en Allemagne Bah non, votre lien dit que 8GW de charbon sont en construction et seront achevés d’ici 2015 (p. 5).