Aujourd’hui, une nouvelle étape sera franchie dans le projet de gazoduc Nabucco, avec la signature d’une accord intergouvernemental.
Signé à Ankara, l’accord concerne 5 pays : la Turquie, la Roumanie, la Hongrie, La Bulgarie et l’Autriche.
Selon la Commission européenne, qui a chapeauté cet accord, le texte détermine les termes et conditions de l’exportation du gaz en provenance de mer Caspienne et du Moyen-Orient. Il définit notamment les conditions d’usage du gazoduc.
Les acheteurs et vendeurs de gaz s’adresseront à un interlocuteur unique : Nabucco International Company. Les conditions d’accès ont été harmonisées pour respecter la legislation des 5 pays concernés par le transit du gaz, et la réglementation du marché européen.
Le gazoduc reliera l’Est et le Sud de la Turquie avec Baumgarten, en Autriche. Il traversera les territoires des 3 Etats signataires de l’accord..
Nabucco pourra répondre à 5 à 10% des besoins en gaz de l’Europe. Il pourra également être utilisé en sens inverse, pour des livraisons de gaz vers la Turquie.
Mais les négociations sont longues, étroitement liées à la question de l’adhésion de la Turquie à l’Europe. Sur les 35 chapitres thématiques prévus, seuls 11 ont été ouverts à ce jour et l’accord d’aujourd’hui est le fruit de 6 mois de négociations.
La prochaine étape devrait être la conclusion de contrats de capacités : les engagements de livraisons, par les vendeurs et les acheteurs, constitue l’une des clés du financement du projet, inidique Bruxelles.
Au moins 50% de la capacité de Nabucco sera vendue sur le marché libre. Les 50% restants seront réservé en première option aux propriétaires et à leurs affiliées. Si ces compagneis ne font pas usage de cette option, la capacité est revendue sur le marché. Selon la Commission, un fort intérêt a été observé de la part de compagnies d’Azerbaidjan et d’Irak.
"Le projet Nabucco est d’une importance cruciale pour la sécurité énergétique européenne, et sa politique de diversification de l’approvisionnement gazier et des voies de transport", a rappelé le Président de la Commission Manuel Barroso. "La signature montrera que nous sommes déterminés à faire de ce pipeline une réalité aussi vite que possible."
"La Turquie et l’UE ont trouvé le bon équilibre pour l’accord intergouvernemental, espérons que cela constitue un point de départ pour une future coopération fructueuse dans notre relation bilatérale, entre un fournisseur et les pays consommateurs" a-t-il ajouté.
Je trouve paradoxal le mépris dans lequel la France particulièrement tient l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne. Je ne parle pas seulement d’islamophobes, rabiques comme Philippe de Villiers, ou plus policés comme Nicolas Dupont-Aignan, mais surtout le responsable en chef de la France, le Président Sarkozy. Voyez les obstacles que la France lance systématiquement contre l’adhésion de la Turquie, qu’elle sabote tout particulièrement, en leader des quelques pays européens qui frémissent à l’idée de l’adhésion de la Turquie. C’est bien sûr parce que le président Sarkozy « surfe » sur les sondages d’opinion, qu’il maintient son opposition à l’entrée de la Turquie. Le « partenariat privilégié-sic- » est un lot de consolation ridicule. Donc la question de fond est de savoir pourquoi une islamophobie est aussi régnante chez les français, et dans leurs élites nationales. Au point de préférer le risque d’un étouffement par Gasprom, plutôt qu’être allié dans l’Europe avec la Turquie. Les turcs sont de bien bonnes poires de nous faire le cadeau de Nabucco.