Le premier producteur au monde d’aluminium Alcoa, a annoncé hier un nouveau programme pilote, en collaboration avec CO2 Solution et Codexis, axé sur une technologie de capture du carbone conçue pour la séquestration des émissions industrielles de carbone dans le but de les neutraliser et de créer un produit commercialement viable.
Ce projet innovant sera financé par Alcoa et le Département américain de l’énergie (DOE)** par une dotation d’environ 13,5 millions de dollars provenant du National Energy Technology Laboratory (NETL).
Ce programme pilote fera appel à une technologie brevetée d’absorption en conduits pour la capture des émissions. La collaboration prévoit de développer des solutions pour le traitement et l’utilisation d’un sous-produit primaire du procédé de fabrication de l’aluminium appelé argile alcaline, ou résidu de bauxite, de même que d’autres résidus industriels alcalins.
Le projet pilote testera un procédé d’absorption qui combine les gaz de combustion traités, des enzymes et de l’argile alcaline pour créer un produit neutralisé, riche en minéraux, qui pourrait être utilisé dans des projets de récupération environnementale.
« La découverte de moyens pour transformer des résidus industriels en produits utiles créera une société plus durable pour les générations à venir. Nous sommes engagés dans ce projet et ce partenariat parce qu’ils s’inscrivent parfaitement dans notre conviction que les technologies durables sont fondamentales dans le maintien de nos ressources vitales, et donc de notre entreprise » a indiqué M. Kevin Anton, Chef du développement durable chez Alcoa.
Les scientifiques et ingénieurs du centre technique d’Alcoa à Pittsburgh dirigeront ce projet d’une durée de trois ans, qui sera jusqu’en décembre prochain dans une phase d’investigation.
« Nous avons récemment annoncé d’importants progrès dans notre premier programme de réduction d’émissions de CO2 provenant de centrales au charbon. Avec cette entente, nous prenons de l’expansion dans un deuxième marché d’importance où les nouvelles technologies peuvent ajouter une réelle valeur économique et où les déchets industriels pourraient être convertis en produits à valeur commerciale » a indiqué pour sa part le Dr Alan Shaw, président et chef de la direction de Codexis.
Depuis la fin 2009, Codexis et CO2 Solution collaborent au développement d’enzymes et de procédés sur mesure d’anhydrase carbonique (AC) ayant la capacité de réduire substantiellement les coûts de capture du dioxyde de carbone de sources industrielles. L’anhydrase carbonique est une enzyme qui catalyse dans la nature le transfert de dioxyde de carbone, et les résultats du programme à ce jour démontrent que la technologie peut être utilisée pour créer et déployer des biocatalyseurs d’AC avec une stabilité et une performance grandement améliorées dans des conditions industrielles exigeantes.
** La subvention du DOE a été octroyée dans le cadre d’un projet permettant de trouver des nouvelles façons de convertir les émissions de dioxyde de carbone provenant de sources industrielles en produits utiles comme des carburants, des plastiques, des ciments et des engrais.
Si j’ai bien compris les résidus de production de bauxite dont on ne sait habituellement que faire(argiles alcalines) servent de substrat à l’utilisation du CO2 par l’intermédiaire d’une enzyme (l’anhydrase carbonique) Rien n’est dit , ni sur les produits ainsi créés , ni sur les modes de fabrication , ni sur les volumes potentiellement utilisables , ni sur l’énergie globale et le vecteur d’énergie nécessaire pour l’extraction et utilisation de ce CO2 .