Les Cabinets de conseil SYNDEX/ALPHA ont réalisé une étude pour le compte du CGDD** sur « la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans les secteurs industrie et énergie impactés par le Grenelle de l’environnement et l’évolution du système européen ETS d’échange des droits d’émission des gaz à effet de serre ».
Cette étude présente l’intérêt, comparé à d’autres travaux sur les impacts du Grenelle, d’appréhender les mutations de l’emploi dans leur globalité, en ne se limitant pas aux secteurs pourvoyeurs d’emplois « verts » mais en pointant les risques de destruction d’emplois liés à la mise en oeuvre du Grenelle, avec une analyse des retombées plus qualitative que quantitative et des approches typologiques de la vulnérabilité de certaines catégories de travailleurs au regard des possibilités de reconversion et de formation.
L’étude attache une grande importance aux stratégies d’acteurs analysées secteurs par secteurs. Globalement le constat partagé conduit à montrer que si le changement de modèle de croissance ouvre de nouvelles potentialités, il induit des coûts supplémentaires et le déclassement de certaines activités.
Trois conditions de réussite de la transition s’imposent : l’insertion des mesures du Grenelle dans le cadre d’une politique industrielle plus large tenant compte de l’ensemble des enjeux liés au développement d’une industrie « bas carbone », la sécurisation des parcours professionnels et le dialogue social à tous les niveaux (entreprise, secteur, territoires).
Une quinzaine de volets sont étudiés dont le chauffage urbain, la sidérurgie, le raffinage, l’industrie automobile, etc. (télécharger l’étude .pdf)
Concernant celui des énergies renouvelables, il est dit que "la France occupe encore une place relativement mineure en Europe dans l’éolien et le solaire (voir les emplois comparés en France par rapport aux champions européens que sont l’Allemagne ou l’Espagne)."
Selon le scénario (NSAT) qui intégre le paquet Climat-énergie récemment adopté par le parlement européen, en moyenne annuelle sur la période 2006-2030, les emplois directs liés aux investissements nets s’élèveraient à 676 000 équivalents temps plein (ETP), à comparer aux 399 000 ETP directs du scénario Base line, soit un écart de 69 % d’un scénario à l’autre. Cet écart est lié principalement au développement des énergies renouvelables.
En effet, plus des deux tiers des investissements sont attribuables aux énergies renouvelables dans le scénario NSAT, contre à peine un tiers dans le scénario Base line.
On y a apprend également que sur la période 2000-2005, "les énergies renouvelables ont été le 1er facteur de création d’emplois directs en Europe, notamment grâce au développement du parc éolien. La poursuite du renouvellement des capacités avec des centrales à gaz à cycle combiné a été le deuxième facteur."
Il y aura peu de nouveaux métiers dans l’industrie, mais des besoins importants de formation chez les installateurs en énergies renouvelables.
Selon Jean-Philippe-Roudil, l’actuel délégué général du Syndicat des énergies renouvelables, « il ne faut pas attendre, avec les EnR, de révolution en termes de création de nouveaux métiers si ce n’est le métier de développeur de projet ou de contrôleur/coordinateur qualité. Pour le reste, les EnR offriront davantage d’emplois sur des métiers traditionnels avec de nouvelles compétences, notamment dans l’ingénierie ».
En matière de formation, le défi principal réside, pour les professionnels de la chaîne de valeur (architectes, bureaux d’étude, constructeurs de matériels, installateurs, assureurs, investisseurs, etc.), dans l’intégration de nouvelles technologies de production d’énergie thermique (solaire, pompe à chaleur, chauffage par biomasse) ou électrique (solaire photovoltaïque, production combinée de chaleur, électricité utilisant des moteurs Stirling ou les piles à combustible).
** Commissariat général au Développement durable (CGDD)
pour télécharger l’étude ne fonctionne pas !
A première lecture, je suis étonné. J’espère que cela n’est dû qu’à une lecture trop rapide, mais je partage quand même mes premières impressions, même si je dois revenir dessus dans quelques jours… Il est question de « changement de modèle de croissance ». Où puis-je trouver les modèles dont il est question? Manifestement, le Grenelle et les échanges de droit d’émission de GES européens servent de cadre à ce nouveau modèle, mais est-il explicité quelque part? Merci de me donner des références. L’impression générale qui se dégage pour moi est une certaine continuité dans l’activité économique et donc l’emploi. Les changements sont lents, 2020 est trop proche pour voir les résultats importants d’un virage amorcé plutôt dans la douceur. Si cette impression est correcte, je ne peux que m’interroger sur l’efficacité de la démarche face à « l’urgence d’une réorientation du modèle de croissance ». Mais j’ai du mal à aborder la problématique de l’énergie et des émissions de GES à l’échelle nationale et européenne sans prendre un peu de recul sur l’utilisation des matières premières et donc des modes de consommation. Dès lors, je pressens (j’espère?) d’autres changements, précipités par des modifications de comportement de consommateurs qui pourraient provoquer des ruptures au cours de la décennie par rapport au scénario retenu dans l’étude. Par exemple, l’introduction des véhicules électriques et hybrides « reste lente à l’horizon 2020 ». Mais ne peut-on pas envisager une accélération brutale de cette tendance au cours de la décennie, davantage entrainée par la demande que contrôlée par l’offre? Ou un retrait de la demande pour le transport personnel, transféré vers les transports publics, qui affecterait l’emploi de façon plus prononcée? Autre observation: deux domaines en particulier me semble manquer dans l’analyse. Le premier est celui des métiers de l’éducation et de la formation. Le second concerne les réparations et le recyclage « artisanal ». Comment développer la réflexion, l’analyse, l’action consonante sans un support éducatif approprié. Les enseignants sont-ils prêts? Le seront-il? Les écoles de formation supérieures se sont-elles adaptées? S’ils ne le sont pas, quels changements prendre en compte pour ces métiers? Pourquoi ne pas associer les praticiens dans le cycle éducatif dès le collège, pour apporter leurs perspectives et leurs connaissances aux élèves, et aux éducateurs, et donc accélérer la prise de conscience, la création de solution, l’acceptation (la demande?) de changements un peu plus prononcés? Grand chantier – mais n’est-il pas un des constituants fondamentaux? Si l’étude mentionne que certains métiers sont appelés à se localiser, je ne trouve pas de références au potentiel du recyclage et de la réparation locales et artisanales. N’y a-t-il pas là de nouveaux métiers, ou tout du moins des métiers à réapprendre? Assez dit. Je relis ça avec plus d’attention pendant que vous m’aidez à y voir plus clair…
C’est résolu. le lien URL de l’étude a été rétabli. Le modérateur
page 97 le scenario tendanciel prevoit 300 MW de photovoltaique installé pour l’année 2012 (et 537 en 2020) Erreur ? (au vu des 3000 MW de « file d’attente » à realiser dans les 18 mois) Rapport Poniatowski du 13 avril
Ce sont soit des emplois d’installateurs qu’apportent-t-ils à l’économie francaise ; pratiquement rien soit des emplois d’importateurs de materiel non seulement ils n’apportent rien à l’économie francaise mais ils contribuent a creuser le deficit commercial, et ils occupent a Bruxelles et ailleurs de fortes positions de lobbying