Le 6 janvier dernier, s’est déroulée à l’établissement de Lyon d’IFP Energies nouvelles la réunion de lancement du projet Dalmatien sur l’évaluation de l’impact environnemental potentiel du captage de CO2 aux amines.
Le captage et le stockage géologique constitue l’une des solutions étudiées pour réduire les émissions à l’atmosphère de CO2 issues des installations industrielles. Pour que cette technologie soit déployée industriellement, il faut qu’elle soit acceptable tant sur le plan environnemental que sociétal.
D’une durée de 3 ans, le projet a été sélectionné par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) dans le cadre de l’appel à projets "Systèmes Energétiques Efficaces et Décarbonés".
Piloté par IFP Energies nouvelles (IFPEN), le projet Dalmatien rassemble 4 autres partenaires : CEHTRA, EDF, l’Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles (ESPCI) et le Laboratoire de Réactivité de Surface (LRS) de l’Université Pierre et Marie Curie (UMPC).
Dalmatien a pour but de recenser, de manière exhaustive, les produits qui pourraient être générés par l’utilisation de solvants chimiques (amines) pour capter le CO2 dans les fumées. Il s’agira également de comprendre la formation de ces produits et d’en déterminer le niveau éventuel de toxicité. Ce projet permettra donc d’identifier et de mettre en place des mesures visant à limiter les éventuelles émissions de produits critiques dans le cadre des normes environnementales en vigueur et futures.
Les différents partenaires mettront à la disposition du projet leurs compétences complémentaires, ainsi que leurs équipements de laboratoire et unités pilotes.
Les travaux conduits dans le cadre du projet Dalmatien apporteront des éléments permettant d’encadrer l’impact environnemental du captage de CO2, et donc de renforcer son acceptabilité.
Les partenaires du projet :
CEHTRA (Consultancy for Environmental & Human Toxicology and Risk Assessment) est un cabinet de conseil indépendant spécialisé dans l’évaluation du risque des produits chimiques pour la santé humaine et l’environnement. La société a été fondée en France en 2001 et regroupe aujourd’hui plus de 40 consultants, disposant ainsi des ressources nécessaires pour mettre en œuvre et suivre l’ensemble des données requises pour l’enregistrement de substances soumises aux réglementations européennes et nationales, et s’est forgé une solide expérience dans l’évaluation des risques pour la santé humaine et l’environnement associés à l’utilisation des produits phytosanitaires, biocides, et des substances chimiques. La réalisation de dossiers réglementaires pour l’enregistrement de substances règlementées constitue son cœur de métier. Des toxicologues de CEHTRA participeront à ce projet et apporteront leur expertise dans l’évaluation du profile toxicologique des produits de dégradation identifiés des amines. Ceci comprendra des recherches/synthèses bibliographiques ainsi que des évaluations in silico (QSAR).
Le laboratoire «Sciences Analytiques, Bioanalytiques, et Miniaturisation» de l’Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles de la Ville de Paris (ESPCI-ParisTech) (24 permanents, co-direction : P. Gareil/V. Pichon) est une équipe de l’Unité Mixte de Recherche PECSA (UMR UPMC-CNRS-ESPCI 7195, 80 permanents, Dir. P. Levitz). Deux groupes de cette équipe, situés à l’ESPCI, participent à ce projet. Le premier a développé de fortes compétences dans le domaine de la chromatographie en phase liquide, du traitement de l’échantillon, de l’analyse de traces et d’ultra-traces, des techniques de traitement couplées ou non en ligne aux techniques chromatographiques et dans la miniaturisation de ces outils. Il est reconnu internationalement pour ses activités dans le domaine de l’extraction sur phase solide et du développement de supports sélectifs tels que les immunoadsorbants et les polymères à empreintes moléculaires (MIP). Le second possède une solide expertise dans les séparations chromatographiques bidimensionnelles que ce soit en phase gazeuse, liquide ou supercritique. Il développe également des approches innovantes pour la réalisation de séparations en phase gazeuse ultra rapides sur puce.
IFP Energies nouvelles est un organisme public de recherche, d’innovation et de formation intervenant dans les domaines de l’énergie, du transport et de l’environnement. Sa mission est d’apporter aux acteurs publics et à l’industrie des technologies performantes, économiques, propres et durables pour relever les défis sociétaux liés au changement climatique, à la diversification énergétique et à la gestion des ressources en eau.
Le Laboratoire de Réactivité de Surface (LRS) est une Unité Mixte de Recherche UPMC-CNRS. Ses travaux sont dédiés à la synthèse et à l’optimisation de matériaux inorganiques fonctionnalisés pour des applications de catalyse hétérogène ou en milieu biologique. La compréhension des réactivités met en œuvre une approche intégrée allant de l’étude de surfaces bien définies (monocristaux, films minces) à celle de solides divisés (oxydes, matériaux poreux, nanoparticules) grâce, notamment, au développement de techniques permettant la caractérisation des sites actifs et des interfaces en présence de réactifs gazeux ou liquides. Les membres de l’équipe « Chimie Eco- et Bio-compatible » impliquée dans ce projet apporteront leur expertise dans l’étude des mécanismes des réactions d’oxydation en solution en présence de catalyseurs hétérogènes.
Le groupe EDF : EDF R&D appuie le groupe dans ses choix technologiques et orientations stratégiques pour garder un prix de l’électricité compétitif, préparer le parc de production du futur, améliorer la qualité de service tout en préservant l’environnement et en développant des solutions innovantes. Réduire les émissions de CO2 de ses centrales thermiques est un des challenges qu’EDF entend relever dans les prochaines années. C’est pourquoi, EDF poursuit, avec d’autres partenaires industriels, ses recherches pour tester les technologies de captage et de stockage de CO2 susceptibles de réduire puis quasiment de supprimer les émissions de CO2. EDF est, par exemple, ainsi engagé avec Alstom et l’ADEME dans la construction d’un démonstrateur de recherche de captage de CO2 innovant sur l’unité n°4 de la centrale de production d’électricité de charbon du Havre.