En 2012, les entreprises et les ménages allemands ont contribué à hauteur de 95 % du financement total lié au climat en Allemagne où la banque publique KfW Bankengruppe et les incitations gouvernementales ont joué un rôle fondamental.
Une nouvelle étude publiée vendredi dernier par Climate Policy Initiative (CPI) met en évidence la première vue d’ensemble complète sur la manière dont les entreprises, les ménages et le gouvernement allemands financent l’énergie renouvelable, ainsi que l’efficacité énergétique.
Le rapport intitulé « The German Landscape of Climate Finance** » (Contexte du financement lié au climat en Allemagne) montre qu’en 2012 l’Allemagne a investi 1,5 % de son PIB, soit 37 milliards EUR, dans des mesures visant à réduire l’impact du changement climatique.
Ainsi, il apparaît que les capitaux privés ont contribué et contribuent considérablement aux investissements liés au climat en Allemagne. En 2010, la majorité du financement lié au climat (22 milliards d’euros) provenait d’entreprises issues de tous les secteurs de l’économie, notamment des agriculteurs, des services publics liés à l’énergie et des entreprises industrielles et commerciales. Les ménages ont investi la somme considérable de 14 milliards d’euros.
D’après CPI, les incitations gouvernementales contribuent significativement à débloquer des capitaux privés au profit du financement lié au climat en Allemagne. Près de la moitié des investissements privés liés au climat (16,5 milliards d’euros) ont été appuyés par des prêts à faible taux d’intérêt offerts par des banques publiques comme KfW ou Rentenbank.
"Il incombe au gouvernement de créer un contexte favorable aux investissements des entreprises et des ménages dans l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique. En effet, les prêts à faible taux d’intérêt garantis par le gouvernement et des politiques telles que la tarification incitative semblent avoir considérablement contribué à encourager ces investissements privés", a déclaré Barbara Buchner, directrice de CPI Europe.
Le gouvernement allemand est déterminé à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80-95 % d’ici 2050 et à supprimer progressivement l’énergie nucléaire d’ici 2022. Ces objectifs exigent des investissements significatifs qui vont au-delà des fonds publics disponibles. Par conséquent, la part importante du financement privé peut être interprétée comme un signe positif dans la stratégie de l’Allemagne visant la réduction des émissions de carbone.
Le rapport a également examiné l’utilisation du financement lié au climat en Allemagne, et présente le montant des investissements de capitaux totaux dans l’énergie renouvelable et les investissements différentiels dans l’efficacité énergétique. La génération d’énergie renouvelable représentait la majorité des investissements allemands liés au climat en 2010, avec 26,6 milliards d’euros. Les projets d’énergie renouvelable à petite échelle, tels que des installations solaires photovoltaïques résidentielles, constituaient 75 % des investissements dans l’énergie renouvelable, alors que le 25 % restant était composé de projets à grande échelle. Les investissements dans l’efficacité énergétique s’élevaient à 7,2 milliards d’euros, dont 3,3 milliards d’euros étaient destinés à d’autres investissements spécifiques liés au climat.
Le rapport souligne également des lacunes au niveau des données et des rapports quant au suivi du financement national lié au climat. Par exemple, les besoins de financement globaux de l’Allemagne restent indéterminés et il n’est pas clair si le niveau de financement actuel est suffisant pour atteindre les objectifs de l’Allemagne en matière de climat et d’énergie. « Si nous souhaitons que la transition énergétique de l’Allemagne soit réussie, et que d’autres pays apprennent de notre expérience, nous devons mieux comprendre les flux de financement actuels ainsi que l’impact des politiques en place sur les investissements », a précisé Ingmar Juergens, directeur adjoint de CPI Berlin.
Le rapport est téléchargeable en suivant ce lien (.pdf) : ici
** Le rapport « German Landscape of Climate Finance » s’inscrit dans les efforts du Climate Policy Initiative visant à suivre le financement lié au climat dans le monde. Une autre étude de CPI intitulée « The Global Climate Finance Landscape 2012 » (Contexte mondial du financement lié au climat en 2012) qui sera publiée le 3 décembre 2012 offre une évaluation complète des flux de financement lié au climat à l’échelle planétaire.