Avec le projet Hydor, le groupe énergétique allemand, E.ON, teste depuis octobre en France une application innovante liée au stockage de l’hydrogène sur le site de la centrale Emile Huchet en Moselle.
Situé sur la Centrale Emile Huchet en Moselle, E.ON a mis en oeuvre un démonstrateur commercialisé par son partenaire technologique, McPhy Energy. Pour la première fois, ce nouveau procédé de stockage d’hydrogène sous forme solide, est testé dans des conditions industrielles.
L’environnement de la centrale d’Emile Huchet ainsi que les modes de fonctionnement des unités de production d’électricité permettent, en effet, d’effectuer une simulation grandeur réelle, 24h sur 24h. Ce projet, baptisé Hydor, s’inscrit dans le portefeuille de projets innovants du groupe E.ON, axés sur le stockage d’énergie, avec pour objet l’étude de l’intérêt économique et industriel des différentes technologies.
L’unité de stockage, pouvant contenir jusqu’à 4 kg d’hydrogène, est adossée aux équipements de la tranche thermique au charbon de 600 MW de la centrale d’où elle est pilotée depuis la salle des commandes. L’analyse de la qualité de l’hydrogène est suivie par plusieurs équipes à distance en France et en Allemagne.
Les programmes d’expérience auxquels cette unité est soumise, visent à tester son efficacité, sa flexibilité et son endurance ainsi que les cycles de chargement et déchargement de l’hydrogène. A partir de cette phase de test, les équipes étudient de futurs modèles économiques visant, par exemple, à intégrer le démonstrateur dans une chaîne de production et de distribution d’hydrogène jusqu’aux clients finaux.
Le stockage d’énergie est l’un des principaux axes de recherche du Groupe. E.ON expérimentera dès 2013 sur la centrale de Falkenhagen en Allemagne, l’application « Power-to-Gas » qui consiste à convertir de l’hydrogène par électrolyse, puis à l’injecter sous forme gazeuse dans le réseau de gaz naturel. Le projet Hydor s’inscrit dans le cadre de ce programme. Selon E.ON, il doit constituer "une solution flexible pour les marchés actuels et à plus long terme pour des applications telles que les piles à combustibles, le stockage stationnaire ou mobile (transport) ou encore l’injection dans les réseaux de gaz naturel."
"Nous sommes les premiers en France à utiliser cette technologie dans un environnement industriel. Hydor représente un défi technologique remarquable, porteur d’avenir pour le marché français. Nous avons reçu un accueil très favorable localement et notre effort pour favoriser une nouvelle filière verte est très apprécié" a précisé Luc Poyer, Président du Directoire d’E.ON France.
La montée en puissance des énergies renouvelables, associée à la recherche d’une plus grande efficacité énergétique et d’une meilleure prise en compte des contraintes environnementales, conduit les opérateurs à relever le défi du stockage, afin de contourner le caractère intermittent et non programmable des énergies comme l’éolien ou le solaire. Il est nécessaire, en effet, de développer des solutions permettant de stocker le surplus d’énergie dans les heures où la consommation est faible pour pouvoir le restituer lorsque la demande augmente.
Un axe fondamental de recherche dans le stockage d’énergie vise à convertir cette électricité dite « fatale » en hydrogène, qui, à la différence de l’électricité, peut se stocker relativement aisément. La conversion en hydrogène représente une alternative intéressante parmi les différentes technologies de stockage, comme les batteries ou les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) hydroélectriques.
En France, le stockage d’énergie s’inscrit en droite ligne dans les orientations politiques qui accompagnent la transition énergétique.
serait-il possible de créer une icône pour indexer spécifiquement les brèves traitant d’hydrogène, au nombre croissant? Merci pour votre réponse
nul n’est prophète…en son pays, n’est-ce pas McPhy, qui de déveloippe grâce à des installations pilotes avec des partenariats à l’étranger !
Bonne idée 🙂 La rédaction
Ce que fait McPhy Energy est une grande avancée dans le domaine du stockage de l’hydrogène. Mais même si McPhy arrivait à rendre son procédé parfait avec un coût nul et un rendement de 100%, il ne faut pas oublier que préalablement il faut produire l’hydrogène avec un électrolyseur puis ensuite il faut refaire de l’électricité avec une pile à combustible (ou un moteur). Ces deux opérations peuvent atteindre un rendement maximal de l’ordre de 50%, voire 60%. Le rendement global du stockage via l’hydrogène sera donc au mieux de 60% x 60% = 36%. En tenant compte des pertes du stockage, il ne faut pas espérer récupérer plus de 30% de l’énergie initiale, ce qui est fort peu. C’est bien de développer toutes sortes de technologies, mais il ne faut pas oublier qu’à la fin le client achète la moins chère !
Un kilogramme d’hydrogène contient environ 40 kWh (Pouvoir calorifique supérieur, pression d’un bar, température normale) de chaleur à utiliser directement (combustion) mais représente le minimum d’énergie à apporter à l’aide d’un électrolyseur comme cela semble être le cas ici. (Les vendeurs de piles à combustible utilisent en général le pouvoir calorifique inférieur pour gonfler les efficacités de leurs produits, au passage, ce qui représente en fait une quantité d’énergie moindre alors que l’hydrogène transporte plus d’énergie) Pour 4 kg d’hydrogène dans ce cas, cela nous fait 156 kWh. Comparons avec le temps nécessaire à la centrale à charbon située à côté pour fournir cette même quantité d’énergie. La centrale déploit 500 MW, ce qui représente en une seule seconde environ 139 kWh. Ainsi ce projet va permettre de stocker un peu plus d’une seconde d’électricité de la centrale à charbon ! On est loin des stockages massifs nécessaires à des centrales de grande taille. On pourra ainsi se rappeler que 2kg d’hydrogène représente une seconde d’électricité produite par une centrale de 1000 MW à pleine charge (ou 1,5 kg pour 1500 MW). Le prix d’achat de l’équipement serait intéressant à connaître et avoir des ordres de grandeur financiers : €/kg d’hydrogène d’origine électrique et €/ seconde d’électricité stockée.
– Stocker l’hydrogène pour l’utiliser ensuite avec une pile à combustible. – Fabriquer du méthane à partir de l’hudrogène (méthode Paul Sabatier) pour ensuite l’utiliser dans un moteur ou une turbine à gaz. – Mélanger l’hydrogène avec le gaz naturel. Cela donne un mélange appelé (20 % d’hydrogène et de 80 % de GNV).
Je veux bien entendre parler de rendement d’un système physicochimique… Mais il faut aussi le placer dans son contaxte, sinon cela n’a plus de sens. En l’espèce, il s’agit de récupérer de l’énergie qui, sans cela, serait perdue… Eoliennes et PV qui ont des pointes de fourniture en heures cresuses de conommation,… Centrale nucléaire dont la puissance ne peut pas varier rapidement… etc.. Dans ces cas, que devient le rendement réel ? Bien sûr, il faut que les installations de récupération soit amortissables dans des délais raisonnables… Mais toutes ces solutions ne doivent avoir pour conséquence que la réduction du prix de l’énergie, puisqu’on réduit les pertes (énergies non captée et non utilisée). Vous savez sans doute que tout groupe électrogène est rarement utilisé à sa puissance nominale… Là aussi, il y a de la récupération à faire !
« C’est bien de développer toutes sortes de technologies, mais il ne faut pas oublier qu’à la fin le client achète la moins chère ! » Heureusement que certaines personnes ne se limitent pas à ce raisonnement, mais choisissent parfois de payer plus cher pour quelque chose de moins poluant, ou simplement plus conformes à leurs convictions. Je suis par exemple prêt à payer mon électricité 3 ou 4 fois le tarif bleu EDF, pour ne plus cautionner leur système de production. Et je feai des économies en n’achetant pas une voiture neuve tous les 5 ans, par exemple.
il suffit d’aller sur le site McPhy pur lire ceci: » Après avoir réalisé des petits stockages d’hydrogène de 4 kg pour valider sa technologie en 2011, McPhy disposera d’ici fin 2012 de : stockage adiabatique MCP de 24 kg (soit 800 kWh). stockage non adiabatique MGH de 100 kg d’hydrogène (3,3 MWh). pour des quantités de stockage hydrogène importantes (plusieurs centaines de kg ou tonnes d’hydrogène), nous réalisons des solutions sur mesure adaptées à votre besoin. Puis début 2013, nous commercialiserons des stockages MGH de 300 kg d’hydrogène (10 MWh). EON essaye de valider un concept , quand le fonctionnement aura été validé en condition réelles, le passage à l’industriel pourra s’accélérer, avec les effets d’échelle associés. vive TOUS les stockages, de l’indus à l’individuel. et clin d’oeil à sicétaitsimple et oui de la production stockée juillet 2012 pourra être utilisée en décembre 2012! c’est déjà le cas avec l’hydraulique
Enerzine en avait parlé,il y a plusieurs mois: Stockage moyen terme d’hydrogène sous forme solide d’énergie renouvelable dans un micro-réseau résidentiel, dans le cadre du projet « Creative Energy Homes » (CEH): L’hydrogène est considéré comme un excellent vecteur d’énergie. Il est traditionnellement stocké à haute pression, ce qui n’est pas sans poser des questions de sécurité. La technologie développée par McPhy Energy permet de stocker l’hydrogène sous une forme solide, grâce à l’utilisation d’hydrures de magnésium qui sont respectueux de l’environnement, bon marché, aisément disponibles et entièrement recyclables. Les réservoirs de stockage d’hydrogène solide de McPhy Energy sont jugés « sûrs », avec un « très haut rendement », facilement transportables et obtiennent de très bonnes cinétiques de remplissage/vidange. L’objectif du projet CEH est de stimuler des idées de conception durable et de promouvoir de nouveaux logements innovants, économiquement viables et respectueux de l’environnement. Grâce à sa technologie, McPhy Energy estime « apporter une réponse pertinente à la demande du projet CEH en matière de stockage d’énergie, que ce soit sur le plan technique, écologique ou économique. » Dans la phase à venir du projet CEH, la solution McPhy sera utilisée pour le stockage d’excédent d’énergie solaire et/ou éolienne qui vise une autonomie d’énergie plus grande pour les maisons via un micro-réseau dédié. Les équipements de l’université de Nottingham pour le projet « Creative Energy Homes » représentent une installation de recherche hors norme. En effet, les maisons fabriquées dans le cadre du programme intègrent une gamme de technologies bas-carbone incluant la micro génération d’origine solaire et/ou éolienne ainsi que des pompes à chaleur géothermiques. Les maisons sont exploitées individuellement, utilisant uniquement l’énergie renouvelable produite localement. Cependant, une solution de stockage, commune aux différentes maisons, pour l’énergie excédentaire est nécessaire afin de couvrir les périodes de pic, particulièrement après le coucher du soleil et pendant les périodes de vent faible. Pour répondre à cette problématique, cette nouvelle phase du projet CEH prévoit la construction d’un micro-réseau incluant un système de gestion de l’énergie pour les différentes maisons. Il prévoit également l’intégration d’un réservoir MCP-N-4 de McPhy Energy afin de stocker le surplus d’énergie sous forme d’hydrogène solide (hydrure de magnésium) avec le maximum de performance. L’hydrogène sera ensuite utilisé, à la demande, pour alimenter des piles à combustible.
Bréve publiée le 06/09/2011 à 07:24 ©Enerzine.com
l’hydraulique de lac oui, mais malheureusement en France , et même en Europe pour faire simple on a quasiment fait le plein… A moins que vous n’ayez reperé une vallée à noyer, auquel cas il faut absolument y aller, vous allez voir que vous aurez un grand succès!
En ce qui concerne le rendement : c’est vrai qu’en théorie il n’est pas pertinent quand il s’agit d’une source d’énergie gratuite. Qu’on en récupère 1%, 10% ou 100%, c’est toujours de l’énergie gratuite. Mais les énergies renouvelables ne sont pas gratuites ! Les panneaux solaires et les éoliennes coûtent cher. Si pour supprimmer leur intermittence on stocke leur production avec un rendement de 30% seulement, on va automatiquement multiplier par 3 leur coût de production. En ce qui concerne le prix : oui, c’est vrai, il existe quelques consommateurs prêts à payer plus cher, mais pour la grande majorité seul le prix compte. Sans subvention, on n’installe pas d’énergie renouvelable, en France comme en Allemagne. Celui qui installe des panneaux photovoltaïques fait une opération financière, et pas grand chose pour la planète.
rickobotics démontre que c’estsisimple!!! ;o)
Merci pour le lien. Nous avons déjà largement parlé des STEP « Lempérière » sur Enerzine, je vous laisse chercher. Le problème, que vous ne voulez visiblement pas comprendre ( enfin au moins Tech), c’est qu’une STEP ce n’est pas un moyen de stockage intersaisonnier. C’est un moyen journalier, au mieux hebdomadaire ( un cycle hebdo, mais avec des recharges intermédiaires).
Au vu des niveaux de consommation et de la densité de stoquage (quelles qu’en soient les techniques connues et dispos aujourd’hui), ce n’est tout simplement pas possible et je n’en vois d’ailleurs aucun interet. On ne va pas s’amuser à remplir des lacs tout l’été pour les vider en hiver … Ca tiendrait qqs jours tout au plus. Idem pour stoquer de l’hydrogene liquide. A ce moment là, autant remplir les mines de charbon artificiel pour les reminer en hiver … Il y a toujours eu de la perte de production, surtout avec le nuke qui produit la meme chose de jour comme de nuit, mais ca reste toujours plus efficace que de stoquer sur des semaines voir des mois !! Par contre pour du stoquage/jours, ca devient très efficace, mais n’empèche pas de devoir activer des moyen de production supplémentaire en hiver. Le 100% ENR n’est pas pour tout de suite ne vous en déplaise, à moins que le vent ne compense parfaitement la perte de solaire en hiver … Mais si seulement la conso de base était ENR, il ne resterait ‘plus que’ la surconsommation hivernale à régler en fossile par ex, ce serait déjà un GRAND pas !
J’imagine que c’est à Tech que vous répondez? Parce que moi je n’ai pas grand chose à vous répondre, sauf peut-être sur le « Il y a toujours eu de la perte de production, surtout avec le nuke qui produit la meme chose de jour comme de nuit », qui n’est pas vraiment exact.