A l’occasion d’une conférence parlementaire qui s’est tenue le 6 décembre 2012, Jérôme Pécresse a exprimé en tant que Président d’Alstom Énergies Renouvelables, son avis sur la thématique des énergies renouvelables.
"Le groupe Alstom est un des leaders mondiaux de la production d’énergie (…) Ce groupe est très impliqué dans les énergies renouvelables. Nous sommes actifs sur toutes les énergies renouvelables existantes, à l’exception du photovoltaïque" a indiqué pour commencer Jérôme Pécresse.
Et de poursuivre :
"Les différentes énergies dans lesquelles nous sommes actifs en sont toutes à des stades de maturité technologique et industrielle différents. Leurs coûts de production d’électricité sont aussi différents ; en outre, ils disposent de niveaux d’industrialisation assez disparates en France."
"L’hydroélectricité est la source d’énergie renouvelable la plus développée en France et dans le monde. Il s’agit d’une technologie assez mûre, même si nous continuons à la faire évoluer. De plus, il s’agit d’un marché très significatif à l’échelle française. Cette source d’énergie non onéreuse est à la base d’une industrie globalisée, présente depuis une cinquantaine d’années."
"Pour le groupe Alstom, l’hydroélectricité représente, en France, 1 % du chiffre d’affaires mondial. En revanche, la France comprend encore 15 % des emplois du groupe dans le secteur de l’hydroélectricité. En effet, dans les années 60, lorsque l’État avait lancé un programme hydroélectrique, Alstom s’était associée à EDF pour construire cette filière ; à présent, le marché est globalisé et il reste dans le groupe l’essentiel de la filière : le cœur technologique du métier. Ainsi, l’exemple de l’hydroélectricité montre que l’opportunité issue d’une volonté politique et la création d’une filiale avec un électricien peut être l’occasion de créer une entité pouvant survivre à la globalisation du marché."
"L’éolien terrestre représente une technologie assez mûre, même si celle-ci continue à s’améliorer via des gains de productivité. L’éolien terrestre constitue une technologie coûteuse ; néanmoins, dans des pays comme le Brésil, le coût de production de l’énergie éolienne terrestre sera bientôt compétitif par rapport à ceux de l’énergie nucléaire ou fossile. L’industrie de l’éolien terrestre, bien qu’elle ait été développée en France, ne s’est pas concrétisée à travers la constitution d’une filière : toutes les éoliennes qui ont été installées dans notre pays viennent d’autres pays européens (Allemagne, Espagne, etc.). Cela provient du fait que le développement de l’éolien a été obéré par d’importantes contraintes administratives ; de plus, aucun effort de massification n’a été consenti. Massifier les besoins constitue la condition nécessaire pour qu’un industriel puisse créer, sur le territoire français, dans l’éolien terrestre, le dispositif qui n’existe pas à ce jour."
"L’éolien offshore posé est une technologie existante. Elle est largement perfectible, bien qu’elle soit déjà industrialisée. Il s’agit d’une technologie coûteuse (le tarif est de l’ordre de 200 euros le mégawattheure) ; le gouvernement britannique a annoncé un objectif de réduction du coût de production de l’énergie éolienne offshore vers 100 livres sterling le mégawattheure, bien qu’un tel tarif reste plus important que celui de l’énergie de source fossile. Nous devons, en tant qu’industriels, engager un processus de baisse des coûts de production de l’équipement pour la turbine, sachant que pour l’éolien offshore, le coût de production de la turbine représente à peu près 40 % du coût de production du parc, alors que pour l’éolien terrestre, ce taux est de 80 %. Il est donc nécessaire de faire baisser le coût de production de la turbine et des autres facteurs de production (fondations, installation, bateaux, etc.)."
"La filière industrielle française de l’éolien offshore s’est engagée dans la bonne voie, puisque grâce à l’appel d’offres qui avait été lancé par le gouvernement précédent, nous avons réussi à réaliser l’effort de massification des besoins. L’électricien français et les industriels avec lesquels il est associé créeront des emplois. Alstom érigera quatre usines sur le territoire français, deux à Saint-Nazaire pour construire la nacelle et l’alternateur (cœur névralgique de la turbine), deux à Cherbourg pour construire les pales et les mâts. Ces usines représentent 1 000 emplois directs et 4 000 emplois indirects ; EDF, en charge des fondations et de l’installation sur ces périmètres, créera 2 500 emplois. À Saint-Nazaire, les permis de construire ont été déposés pour la construction des deux usines ; nous allons donc élaborer une filière industrielle : les turbines seront assemblées en France et seront produites à partir de composants français ; nous tentons de nous intégrer dans un écosystème économique local, avec des fournisseurs locaux. Une vraie dynamique s’est installée avec les filières industrielles existantes dans les endroits où Alstom s’implante."
"En termes de recherche, Alstom s’implique avec les différents partenaires, dont France Énergies Marines et l’Institut de recherche technologique Jules Verne. Nous avons des besoins en termes de formation ; nous travaillons donc avec les régions, afin d’être certains que lorsque nos usines commenceront à recruter du personnel, elles trouveront les gisements d’emploi dont elles auront besoin (notamment en soudure, mécanique et électrotechnique)."
"Les trois champs gagnés par EDF ne rempliront les usines que pendant deux ans et demi. Nous allons ainsi tenter de trouver des contrats à l’exportation. Nous espérons beaucoup aussi des appels d’offres français à venir, afin d’atteindre l’objectif des 6 gigawatts. Nous sommes au début du lancement de cette filière. Les prémices du succès sont en place. Je crois que nous disposons d’un exemple dont nous pouvons nous inspirer dans d’autres filières d’énergies marines, renouvelables notamment – éolien flottant, hydrolien, etc."
"Toutes ces énergies n’ont pas atteint le même stade de maturité. Il s’agit de produire de l’énergie dans un environnement marin intrinsèquement hostile. Les technologies dont il est question relèvent de grands enjeux industriels. Alstom est impliquée dans ces enjeux, notamment en achetant la technologie de Rolls-Royce dans l’hydrolien. L’hydrolien a franchi le stade de la recherche et est sur le point de franchir celui du développement. Il sera rapidement possible d’industrialiser une filière hydrolienne et de rééditer le succès obtenu dans l’éolien offshore posé. L’industrialisation comporte plusieurs phases distinctes : la recherche, le développement, les tests opérationnels et l’industrialisation proprement dite. Il est important de passer par toutes ces étapes."
"Le gouvernement prévoit d’annoncer en début d’année prochaine, un AMI (Appel à manifestations d’intérêt) pour une ferme pilote dans l’hydrolien ; il s’agit d’une étape indispensable pour le développement de cette technologie, qui doit trouver son financement."
"Nous devons nous donner les moyens d’accompagner le développement des énergies marines renouvelables pour qu’elles donnent lieu à un succès industriel. Ce succès passe par la continuité des politiques publiques, un support de ces énergies au premier stade de leur développement, à travers des dispositifs tarifaires intelligents, le financement de fermes pilotes et des mécanismes d’appels d’offres permettant d’atteindre la massification nécessaire à la mise en œuvre d’un plan industriel."
Bravo, pour un spécialiste du sujet, d’exprimer une énergie en mégawatt/heure !
bravo à Mr Pécresse pour son discours sur sa vision des énergies renouvelables, brillant….. mais encore une fois toutes ces grosses têtes pensantes françaises formées par les hautes écoles parisiennes se retrouvent toujours dans la méthode de centralisation globalisation et tiennent uniquement à fabriquer des « grosses Bertha »de X mégawatts. Aucune envie d’utiliser le savoir faire de plus d’un siècle sur l’hydraulique inférieur au mégawatts, d’utiliser le savoir faire de petite PME comme Vergnet dans l’éolien terrestre, et de créer ou soutenir comme en Allemagne des PME qui exportent aux quatre coins du monde… non il faut pour ces messieurs, rester dans le cercle parisien où on peut se gausser d’être important par les chiffres précédés de giga méga et autres téra….et prendre le petit pour futile, négligeable, accessoire, dérisoire, infime, infinitésimale, insignifiant voir véniel comme un péché ( d’orgueil sûrement)
centralisation encore et toujours, le mal français Voila la liste (sujette à caution). pour les brillantissimes énarques en mal de gigantisme et de dix puissance l’infini 10^21 zetta Z 10^24 yotta Y 10^27 xona X 10^30 weka W 10^33 vunda V 10^36 uda U 10^39 treda TD 10^42 sorta S 10^45 rinta R 10^48 quexa Q 10^51 pepta PP 10^54 ocha O 10^57 nena N 10^60 minga MI 10^63 luma L
L’on-shore ne va être compétitif qu’au Brézil (conditions économiques non transposables à l’Europe) tandis que l’off-shore restera cher, très cher. malgré les perfectionnements évidents de ces techniques, le grand responsable en est le régime de vents. S’ils variaient en permanence entre 90 et 100% de la puissance max du parc l’éolien, cette énergie on-shore serait aussi compétitive que l’hydraulique, donc la moins chère. mais il faudrait aller les installer sur une autre planète bien ventée pour passer du « si » à la réalité. L’off-shore restera toujours extrèmement cher, la mer reste la mer: A 200€ le MWh (coût et non prix de vente du propriétaire du parc éolien), la tonne de CO² économisée se monte à 330€ !! Je viens d’effectuer à mes frais un complément d’isolation de ma maison d’origine toute électrique: Sur les 25ans d’amortissements, la tonne de CO²-équivalent économisé ne me coûte que 22.3€. Combien vaut-elle sur le marché CO²? Rien, quelques €. Pourquoi? Parce que les gouvernements de chaque pays européen refusent de faire marcher le système en réduisant les allocations gratuites chaque année, comme prévu. Les gouvernements, même allemand et français, font des gesticulations médiatiques mais ne touchent pas au gateau charbon-lignite. Ils nous rançonnent pour 20ans avec leurs EnR folâtres hors de prix.
« L’etat d’inertie » centralisée sur la vision des géants de la predation. Tant que la vision des décideurs sera conditionnée par des sommes d’intérêts privées ou égoïstes,il ne pourra y avoir d’espaces d’emancipation pour les energies renouvelables. Non le développement durable c’est pas l e greenwashing durable d’alstom .
Encore une démonstration de tentative de ralentissement, … du monde. Manque d’adaptation aux besoins, aux évolutions technologiques et économiques. Comme si ces tentatives de « blocages » avait fonctionné pour : les magnétoscopes, le concorde, le minitel, les MO/ TO et autres EPR… Quelle perte de temps, juste pour maintenir les illusions, ou réelle volonté politique ? On est déjà dans l’ère des énergies renouvelables, de la production décentralisée et de la concurrence.
J’ai déjà écrit dans ce blog que je n’aimais pas beaucoup les technocrates des années 70+ qui, effectivement, forts de leurs diplômes ont refaçonné le pays. Mais au moins ils n’étaient pas ignorants, savaient ce qu’ils faisaient et ont contribué à notre aisance. De nos jours on les décrie et remplacés au pouvoir par les « politocrates » formés pour cela, champion des média (avec lesquesl ils ont énormémént de liens familiaux et personnels) et ils n’ont qu’un objectif: se faire élire au pouvoir et le garder à tout prix. Pas étonnant qu’ils chantent tous la même musique « dans le vent », tout comme de super-girouettes qu’ils maîtrisent souverainement. Que construiront-ils? Que restera-t-il de leur passage? Des réélections splendides, des statues aux Invalides, des noms de rues, bravo. Mais aussi un pays sur les genoux économiquement, sans idéal autre que de ne rien faire et profiter, laissant les problèmes majeurs masqués. « Après nous, le Déluge. » Il n’y a pas que la France, toute l’Europe de l’Ouest est sur la même pente. Nous avons mangé notre pain blanc et le délitement approche.
Encore une démonstration de tentative de ralentissement, … du monde. Manque d’adaptation aux besoins, aux évolutions technologiques et économiques. Comme si ces tentatives de « blocages » avait fonctionné pour : les magnétoscopes, le concorde, le minitel, les MO/ TO et autres EPR… Quelle perte de temps. Pour tout juste maintenir les illusions, ou reelle volonté politique ? L’histoire jugera et la population aussi, car on n’a plus les moyens des gaspillages des 30 glorieuses. On est déjà dans l’ère des énergies renouvelables, de la production décentralisée et de la concurrence.
Désolé, il reste un megawatt/heure malencontreux 2 lignes en dessous de celui qui a été corrigé.
tiens c’est marrant alstom fait impasse sur le photovoltaique malgré les + – 3GW de capacité installés en france