Le gouvernement britannique a décidé par la voix de son Ministre de l’Environnement, M. David Miliband, d’inscrire à son agenda un projet de loi instaurant les DTQs (Domestic Tradable Quotas).
Il s’agit de mettre en place une carte d’utilisation de quotas de CO2 invidualisés, afin d’impliquer la population britannique dans la stratégie de réduction des émissions de CO2 et l’aider à avoir un usage efficace de l’énergie.
Le principe est similaire à celui du marché européen des quotas de CO2 : allouer à chaque individu un certain nombre de crédits de CO2 correspondant à un tonnage de carbone équivalent par mois et lui distribuer une carte électronique lui permettant de payer ses factures d’électricité, ses billets de train, ses pleins d’essence…
Les personnes possédant un surplus de crédits en fin de mois pourront ainsi les revendre, de même que les personnes ayant besoin de crédits supplémentaires pour finir le mois seront en mesure d’en racheter au cours du marché. Le coût de mise en place du système serait réduit par le recours aux technologies existantes pour les cartes bancaires.
C’est ce concept qui est actuellement en cours d’étude de faisabilité par le Dr Brenda Boardman de l’Environmental Change Institute à l’Université d’Oxford. Cette étude inclut plusieurs aspects :
- le développement d’une méthodologie de mesure des émissions individuelles de CO2 ;
- la confrontation des DTQs avec des politiques alternatives (par exemple, la sensibilisation de la population par le recours massif à la labellisation des appareillages et aux calculateurs d’émissions) ;
- l’ouverture d’un débat public au sujet de ce concept ;
- l’identification des conséquences potentielles d’un tel système.
De nombreux obstacles subsistent tels que le choix du niveau des quotas de CO2 à allouer à chaque personne et l’inégalité des dépenses énergétiques selon les modes de vie (campagne/ville). Cependant l’engagement du gouvernement de légiférer sur la question pourrait permettre une mise en place des DTQs dans une dizaine d’années.