Le groupe SPIE, spécialiste des services dans les domaines de l’énergie et des communications, a publié une étude européenne sur la notoriété et la perception de l’efficacité énergétique ainsi que de la COP21.
La notoriété de la COP21 varie selon les pays
Ainsi, 78 % des Français indiquent en avoir entendu parler, 59 % des Allemands, 45 % des Belges, 37 % des Néerlandais et 34 % des Britanniques. Parmi ces Européens, respectivement 50 % des Français, 30 % des Allemands, 20 % des Belges 26 % des Néerlandais et 19 % des Britanniques déclarent voir précisément ce dont il s’agit.
Pour la majorité des Européens, il s’agit d’un événement majeur qui va permettre de créer un élan collectif, de mobiliser les pays sur le réchauffement climatique, de communiquer sur ce sujet et de sensibiliser les citoyens. La plupart se disent en outre personnellement intéressés par cette initiative. Pour autant, en dehors de la Belgique, seule une minorité considère qu’elle va permettre de changer les choses et d’apporter des réponses concrètes.
Efficacité énergétique : halte au gaspillage !
La majorité des Français (68 %), des Belges (68 %) et des Néerlandais (60 %) indique avoir entendu parler de l’efficacité énergétique, un niveau de notoriété plutôt élevé même si ceux qui déclarent voir précisément ce dont il s’agit sont minoritaires en France (20 %) et en Belgique (18 %) et qu’environ un tiers n’en a pas du tout entendu parler dans ces pays. L’efficacité énergétique apparaît nettement mieux connue en Allemagne (92 %, dont 43 % déclarant même voir précisément ce dont il s’agit) et surtout au Royaume Uni (94 %, dont 70 % précisément).
Spontanément, les Européens associent surtout l’efficacité énergétique à l’isolation et dans une moindre mesure à l’énergie solaire, aux équipements à basse consommation et aux appareils intelligents de gestion de l’énergie. Et lorsqu’on leur propose une liste de ce que peut représenter l’efficacité énergétique, tous les Européens évoquent en premier lieu l’idée qu’il s’agit d’éviter le gaspillage que ce soit en France (52 %), en Allemagne (52 %), en Belgique (52 %), aux Pays-Bas (46 %) ou au Royaume-Uni (60 %).
Des Européens attentifs à la réduction des consommations d’énergies
Dans tous les pays, plus de 8 citoyens sur 10 se déclarent attentifs à la réduction des consommations d’énergies à leur domicile : 85 % aux Pays-Bas, 88 % au Royaume-Uni, 91 % en Belgique et même 95 % en France et en Allemagne. Dans les lieux publics, les Belges et les Français se déclarent majoritairement attentifs (respectivement 71 % et 69 %) alors que les autres nationalités apparaissent plus mitigées (de 49 % aux Pays-Bas à 55 % au Royaume-Uni).
Logiquement, plus le lieu entre directement dans leur champ d’action, plus les citoyens se déclarent attentifs aux consommations d’énergie. Dans le détail, dans tous les pays, les propriétaires et les personnes dont le foyer dispose d’un niveau de revenus moyen se déclarent plus attentifs à la consommation d’énergie au sein de leur domicile que la moyenne.
Une température idéale de chauffage ?
Dans tous les pays, la plupart des citoyens considèrent que les magasins sont trop chauffés, que ce soit en France (67 %), en Allemagne (62 %), en Belgique (60 %) ou dans une moindre mesure au Royaume-Uni (54 %) et aux Pays-Bas (49 %) mais que leur logement est chauffé comme il faut (78 % des Néerlandais, 70 % des Français, 69 % des Allemands, 66 % des Belges et 56 % des Britanniques).
Les personnes interrogées situent très majoritairement la température intérieure idéale au-dessus de 19° (64 % au Royaume-Uni, 68 % aux Pays-Bas, 79 % en Belgique et même 85 % en Allemagne). Dans le détail, quasiment un tiers des Européens (32 %) situent cette température idéale de chauffage à 20° et une moyenne de 21 % à 21°. On remarquera enfin que 21 % des Allemands et 15 % des Belges la situent à 22°. Tous se déclarent cependant prêts à suivre des recommandations en la matière, de manière plus importante sur leur lieu de travail qu’à leur domicile.
Mobilisation sur l’efficacité énergétique : les particuliers et les collectivités en tête
Si la plupart des Belges (52 %), des Néerlandais (51 %) et des Britanniques (45 %) considèrent que leur pays se situe dans la moyenne en matière d’avancée sur l’efficacité énergétique, les Allemands estiment majoritairement que leur pays est en avance (52 %) et les Français qu’il est en retard (51 %).
Dans tous les cas, les personnes qui estiment que leur pays est en retard imputent le plus souvent cette situation à une volonté politique insuffisante de faire de l’efficacité énergétique une priorité : 84 % au Royaume-Uni, 86 % aux Pays-Bas et même 91 % en Belgique, 93 % en Allemagne et 94 % en France.
Dans tous les pays, les particuliers et les collectivités locales sont considérés comme les acteurs les plus mobilisés en faveur de l’efficacité énergétique, devant les entreprises et surtout devant l’Etat et ses administrations (qui ne sont jugés mobilisés que par une minorité dans la plupart des pays). Les Français se démarquent en mettant davantage en avant les collectivités locales et moins les autres acteurs alors que les Britanniques citent plus souvent chacun d’entre eux.
Faire des économies : 1er levier de motivation en matière de mesures d’efficacité énergétique
Dans tous les pays, lorsque l’on interroge les répondants sur les facteurs qui pourraient les inciter à modifier leurs comportements pour faire des économies, la première réponse est « le montant trop élevé de sa facture d’énergie » (de 85 % aux Pays-Bas à 93 % en Belgique). Vient ensuite l’opportunité de bénéficier d’avantages fiscaux, cependant moins évoquée par les britanniques (75 %) que par les autres populations européennes : 92 % en Belgique, 90 % en France, 89 % en Allemagne et 81 % aux Pays-Bas.
Les motivations sont ensuite d’ordre environnemental : la volonté de réduire la pollution autour de soi surtout (de 89 % en France à 73 % aux Pays-Bas) et également une certaine « conscience écologique » (de 85 % en France à 73 % au Royaume-Uni).
Pour réduire les consommations d’énergie dans les bâtiments, les Européens évoquent l’amélioration de l’isolation (surtout en France : 62 % et en Belgique : 57 %, moins aux Pays-Bas : 43 %), l’installation de dispositifs d’économies d’énergie (surtout au Royaume-Uni : 53 % et en Allemagne : 53 %, moins en Belgique : 44 %) et la sensibilisation des utilisateurs (surtout aux Pays-Bas : 53 %, moins au Royaume-Uni : 41 %).
Oui au progrès technique… et à un changement radical de mode de vie
Parmi les moyens permettant d’optimiser et de réduire la consommation d’énergie qui leur étaient proposés, plus de neuf Européens sur dix considèrent qu’il faut développer le progrès technique (entre 91 % en Allemagne et 95 % en France) puis qu’il faut impliquer tous les citoyens dans la mise en œuvre de gestes quotidiens (entre 87 % aux Pays-Bas et 94 % en France) et dans une moindre mesure qu’il faut alléger la réglementation et mettre en place une fiscalité incitative (entre 73 % au Royaume-Uni et 85 % en France).
« Beaucoup d’enseignements, dont certains sont très encourageants, peuvent être tirés de cette large étude : engagement des Européens en faveur de l’efficacité énergétique, optimisme quant à l’apport des technologies, conviction que les particuliers et les collectivités sont à l’avant-garde de la mise en œuvre, etc. », observe Gauthier Louette, président-directeur général de SPIE.
« Cependant, le fil conducteur semble être un certain pragmatisme. Oui au progrès technique, oui à l’efficacité énergétique, à condition que cela puisse aboutir à de réelles économies. C’est cette démarche de services de proximité que nous proposons à l’ensemble de nos clients, notamment aux collectivités locales, soucieuses d’offrir à leurs administrés de meilleurs services à moindre coût. » Et Gauthier Louette de conclure « Les conséquences de l’inaction seraient dramatiques et le prix à payer élevé. Cela serait d’autant plus irresponsable que beaucoup des solutions existent déjà et que l’on peut voir que la motivation et la sensibilisation croissante du corps social constituent un terreau favorable à une mise en œuvre rapide en Europe. »
Dans ce communiqué le terme « Européens » renvoie par conséquent au périmètre de l’étude, soit les Français, les Allemands, les Belges, les Néerlandais et les Britanniques
* Étude Harris Interactive pour SPIE. Enquêtes réalisées par internet du 7 au 15 octobre 2015. Échantillons nationaux représentatifs de 1 000 personnes dans chacun des pays suivants : France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas et Royaume-Uni. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle (pour la France) ou niveau de revenus (pour les autres pays) et région d’habitation.