Dans son rapport annuel, le groupe pétrolier BP envisage l’épuisement des ressources pétrolières d’ici 2048.
Comme chaque année, BP dresse un tableau de l’évolution de la consommation mondiale en matière d’énergies.
Malgré des prix élevés et volatils, la consommation globale en 2006 n’a cessé de croître dans le monde, atteignant une croissance des énergies primaires de 2,4%. Un chiffre inférieur à la consommation relevée en 2005, mais qui reste supérieur à la croissance moyenne de la décennie précédente.
Le rapport note la plus forte progression pour la consommation de charbon : +4,5% sur l’année. Une hausse principalement imputable à la Chine, qui représente 39% de la consommation de charbon au monde, et atteint 15% de la consommation énergétique mondiale toute ressources confondues.
Pour les pays développés, la hausse de la consommation s’observe principalement dans le domaine du nucléaire. L’atome enregistre une augmentation de 1,4% à l’échelle mondiale. Les deux tiers de cette consommation sont attribuables aux pays de l’OCDE.
Le gaz reste malgré tout l’énergie primaire dominante en Europe et le charbon en Asie. Au niveau mondial, le pétrole garde la tête des énergies utilisées. IL connaît néanmoins une diminution inédite de sa consommation, puisqu’il enregistre une hausse de 0,7% en 2005, soit la moitié de sa croissance annuelle moyenne des dix dernières années.
L’élévation du prix du baril n’a pas empêché la Chine d’alimenter son appétit énergétique : +7% de pétrole consommé en 2006.
Par ailleurs, BP relève une stagnation des réserves de pétrole sur la même année, et prévoit un épuisement des réserves dans 40 années et demi au rythme actuel de la production. L’épuisement progressif des réserves va de paire avec la hausse des coûts d’exploration.
Enfin, le rapport note un développement rapide des énergies alternatives, éolien et solaire notamment. Mais malgré une croissance de l’ordre de 25% en 2006, les éoliennes ne dépassent pas les 1% de la part d’éléctricité produite dans le monde, le solaire encore moins.
On n’a pas 40 ans de pétrole. Ca n’a pas de sens de parler en années. On peut discuter des chiffres, mais on a en gros en réserve 40 fois la consommation annuelle. Ce qui a vite fait d’être interprété par les médias/grand public en « il en reste pour 40 ans », alors que c’est totalement différent.Il restera du pétrole bien après 40 ans, et les ennuis commenceront à arriver bien avant. Même chose pour le gaz et le charbon d’ailleurs (j’y reviendrai plus tard). On ne pompe pas du pétrole comme on pompe l’eau d’une piscine.40x ça porte les réserves restantes à environ 1250Gb, la consommation mondiale annuelle étant actuellement de 32Gb. Mais la production ne restera pas constante à ce qu’elle est actuellement, et ce pour des raisons géologiques. On ne pompera pas 85mb/j pendant encore 40 ans, et à la 41e année il n’y a plus une goutte dans les puits. Non. La production passera par un maximum et déclinera ensuite. C’est ce qu’on appelle le pic pétrolier, ou peak oil. Et contrairement à toutes les *conneries* (parce qu’il y en a des pas mal même chez les journalistes ) que vous pourriez avoir entendu au sujet du pic, c’est une certitude mathématique (théorème des intervalles bornés). Qui d’ailleurs ne concerne pas que le pétrole, mais aussi le gaz, le charbon, l’uranium, les métaux… Ce n’est qu’une question de temps. Et pour le pétrole ce sera très probablement pour la prochaine décennie. Au fil des ans, les compagnies deviennent de plus en plus locaces, et officiellement elles l’estiment pour 2020 à peu près. Officieusement en interogeant des géologues, on est même plus proche de 2015, voire un peu avant. Ce qui n’est pas du tout pareil que le fameux « il en reste pour 40 ans »…Par ailleurs pour vous prouver que ce n’est pas du flan, les élèves de l’école des Mines de Paris on eu l’occasion d’avoir 16 heures de cours concernant ces problématiques. Que vous pouvez d’ailleurs revoir en vidéo sur le site de l’école. Bref contrairement aux bêtises que vous pourriez avoir entendu, le peak oil n’est pas la fin du pétrole, ou un retour « dans les grottes de lascaux » (cf les dires d’un journaliste), ou l’apocalypse, ou que sais-je d’autre… C’est « juste » la fin du pétrole bon marché. De moins en moins de production année après année avec une demande qui augmente. Parce qu’actuellement le pétrole est bon marché par rapport aux services qu’il rend. 1L d’essence = 10Kwh. Soit autant d’énergie que 10 paires de jambes ou 100 paires de bras qui travaillent pendant une journée. Tout ça pour 1.5€ en moyenne. L’énergie en général est très bon marché, c’est notre dépendance qui est énorme et qui nous coûte cher.Un petit mot au sujet de l’idée répendue qui disait qu’en 1970 on avait 30 ans de réserves: répondrais à M. Chatel ceci: est passé d’un tiroir à un autre (La hauteur totale de la barre 342 Gtep = 2500 Gb, correspond aux réserves ultimes estimées).Parce que depuis 1970 les réserves ultimes estimées sont stables, elles n’augmentent plus: pour cause:(source: Exxon 2002)Le pic des découvertesa eu lieu au début des 60’s, et depuis le début des 80’s la consommation a dépassé les découvertes.Donc depuis les 80’s, les réserves physiques diminuent, quoiqu’en disent les chiffres officiels manipulés politiquement: = prouvées = 90% de chances d’extraction2P = probable = 50% de chances d’extraction3P = possible = 10% de chances d’extractionDonc en 2048 il restera encore du pétrole, mais on aura des problèmes bien avant, et ce dès la prochaine décennie… Le pic devrait en gros ressembler à quelque chose comme ça:ême l’Institut Français du Pétrole (pourtant très optimiste) revoit ses estimations à la baisse. Il y a 2 ans: remarquerez que ce qui était probable en 2005 (50% de chances d’un plateau à 90Mb/j jusqu’en 2030) est passé en possible (10%). C’est très vraissemblablement la courbe jaune qui va se produire.
PS: La mise en page a sauté, ce qui fait que ce n’est plus très lisible. :/
Je prendrais l’exemple de la Pennsylvannie, le premier état américain a produire du pétrole.La Pennsylvannie a atteind son pic de production en 1891, 32 ans seulement après le premier puits foré par Edwin Drake. A cette époque ils produisaient quelques 90 000 barrils/jours (environ 50% de la production mondiale!). La production a commencé à décliner, mais a connu un 2e pic plus bas en 1937.Mais 117 ans après le pic, cet état produit encore du pétrole :)Dernier chiffre disponible : 292 000 barrils en janvier 2008. 9400 barrils/jours.10 fois moins qu’en 1891. Pour celà, ils exploitent quelques 15000 puits. Ca fait donc environ 0.7 barrils par jour par puits.L’Arabie saoudite produit 1000 fois plus avec presque 10 fois moins de puits, il y a donc 4 ordres de grandeur de différence pour la production par puits.Certains puits produisent depuis plus de 100 ans.Maintenant, rembobinons la bande jusqu’en 1890. A ce moment là, on aurait pu dire avec raison, qu’il restait en Pennsylvannie des réserves équivalentes à quelque chose comme 50 ans de production, et que moins de la moitié des réserves totales avait été épuisées. N’empêche qu’on n’était qu’à un an du pic de production 🙂