Pour la première fois en Alsace, un bâtiment composé de six logements labellisé Minergie va voir le jour à Zillisheim (68).
La labellisation suisse Minergie entend améliorer la consommation d’énergie de plus de 60% par rapport à la réglementation thermique française 2005.
Ce chantier est mené par la société de promotion Ameva et l’architecte Philippe Riethmuller, avec l’accompagnement technique de l’ALME Mulhouse Sud-Alsace (Agence Locale de la Maîtrise de l’Energie) et du cabinet Batsynergie pour les études Minergie, l’appui de la commune de Zillisheim et les financements de la Région Alsace, l’ADEME et l’Union européenne dans le cadre du programme énergivie. Il a démarré en septembre dernier, et devrait s’achever à l’été 2008.
La consommation maximale prévue de cette future résidence est de 42 kWh/m².an pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire et la ventilation. La facture d’énergie sera ainsi divisée par 3 par rapport à un bâtiment construit selon la réglementation thermique en vigueur. Ce niveau de performance correspond au niveau défini par Effinergie qui vient de voir le jour en France et va pouvoir s’appliquer aux futurs bâtiments économes en France. Ce type de constructions est appelé à se généraliser prochainement d’après les premières décisions issues du Grenelle de l’environnement.
Le contexte et la labellisation Minergie
La résidence La Source sera située en plein cœur du centre historique de Zillisheim. Ce projet de bâtiment économe en énergie a été suscité par les démarches de l’ALME qui a, dès 2004, dans le cadre du programme énergivie, contacté les maîtres d’ouvrages pour les inciter à construire ou rénover des bâtiments avec des exigences de performance énergétique bien supérieures aux réglementations en vigueur.
Dans ce cadre, la commune de Zillisheim a engagé différentes démarches afin de vendre un terrain dont elle était propriétaire à un promoteur devant accepter cette volonté politique d’y implanter un bâtiment économe en énergie. C’est la société de promotion Ameva, en partenariat avec l’architecte Philippe Riethmuller, qui a souhaité relever le défi.
La construction concerne six appartements de type F2 et F3, de 60 à 71m² habitables et bénéficiera du label MINERGIE, devant répondre aux cinq exigences suivantes :
· Une réflexion en amont sur les performances thermiques de l’enveloppe du bâtiment.
· Un renouvellement d’air au moyen d’un système d’aération douce (renouvellement d’air pouvant être contrôlé toute l’année au moyen d’une installation de renouvellement d’air ou de fenêtres automatisées).
· Des valeurs limites Minergie à l’indice de dépense d’énergie (celui-ci comprend la consommation d’énergie spécifique pour le chauffage des locaux, la préparation d’eau, l’entraînement électrique de l’installation d’aération et de climatisation par m2 de surface de référence énergétique et par année. Le calcul se fait au niveau de l’énergie finale).
· Des exigences supplémentaires, en fonction de la catégorie du bâtiment, concernant l’éclairage et la production de froid et de chaleur industriel (pour chaque catégorie, des exigences qualitatives, des valeurs standard ou des règles sont applicables pour le justificatif du standard Minergie).
· L’investissement supplémentaire lié à la mise en œuvre des solutions basse énergie ne doit pas dépasser 10% par rapport au coût des bâtiments conventionnels comparables.
Depuis le 1er juillet 2006, lors de la vente d’un logement et du 1er juillet 2007 en cas de location, la loi exige qu’un certificat de performance énergétique soit annexé à l’acte de vente ou au bail. Ce certificat, délivré à l’issu d’un diagnostic, indique la quantité d’énergie que consomme le logement et sa performance sur une échelle de A à G, ainsi que des recommandations visant à améliorer cette performance. Le critère de performance énergétique devient donc un critère d’achat ou de location d’un logement.
Les prescriptions techniques
Le cahier des charges pour la labellisation Minergie, établi sur la base d’une étude réalisée par le cabinet suisse Batsynergie à la demande de l’ALME a défini les choix techniques à mettre en œuvre :
· Isolation des murs : 16 cm de polystyrène expansé par l’extérieur
· Isolation des combles et des rampants : 26 cm de laine minérale
· Isolation du plancher sur vide sanitaire : 14 + 5 cm de polystyrène expansé
· Fenêtres en double vitrage peu émissif, Ug = 1,1 W/m².°C
· VMC double flux avec récupération de chaleur (efficacité de l’échangeur supérieur à 80% et moteur à faible consommation d’énergie)
· Chauffe-eau solaire : 12 m² de capteurs
· Chauffage collectif gaz condensation
Les coûts
Le surcoût est aujourd’hui estimé à 10% du montant total des travaux, pour un bâtiment dont la facture d’énergie sera divisée par 3 par rapport à un bâtiment construit selon la réglementation thermique en vigueur.
L’accompagnement et l’assistance technique
Le maître d’ouvrage et l’équipe de maîtrise d’œuvre bénéficient d’un accompagnement et d’une assistance technique de l’ALME et du cabinet suisse Batsynergie (expert Minergie) tout au long de la réalisation du bâtiment.
Les futurs acquéreurs seront sensibilisés et informés au moment de leur achat. Le bâtiment bénéficiera d’un suivi des consommations d’énergie pendant au moins un an.
Les acteurs directs du projet
La commune de Zillisheim
La société de promotion AMEVA (Zillisheim)
L’architecte Philippe Riethmuller (Illfurth)
Accompagnement et études techniques Minergie :
ALME Mulhouse Sud Alsace
Cabinet Batsynergie (Suisse)
Région Alsace, ADEME, Union europénne, dans le cadre du programme énergivie.
Vivement que le phénomène s’inverse et que l’on montre du doigt les constructions et constructeur qui construisent encore en dépit du bon sens et du respect de l’Homme. Ensuite pour parfaire le label Effinergie, il faudrait aussi intégrer des chantiers propres et des matériaux utilisés non polluants. Heureusement que l’on peut encore progresser sinon la vie ne serait pas fun…
Rt2005 – 60% et avec un surplus de budget de 10% max! et en plus en Alsace ou il fait bien frisquet l’hiver! Et tout ça juste avec un bonne réduction des besoins par la réflexion architecturale et un simple système de production de calories avec de la chaudière gaz condensation et sans cette shadokerie énergétique des pompes à chaleurs! N’en déplaise à Mr Adrien Zeller (de rien 😉 ) président du CR Alsace qui croit dur comme fer en la monumentale et encore trop souvent invisible arnaque (producteurs d’élec + vendeurs de gaz réfrigérants + opportunistes du pseudo développement durable), et qui mise aveuglément le gros paquet (des sous de ses contribuables) dessus, ceci prouve bien qu’on peut surpasser très simplement cette supercherie des onéreuses et inutile PAC, qui ne font rien avancé du tout. Je rappel, que les PAC ne font que truquer les scores de conso en locale(compteur idividuel), en déplaçant le problème au niveau de l’énergie primaire en amont des centrales élec, tout en y prélevant la même quantité d’énergie qu’une chaudière individuelle! Pour infos les coef de performance des PAC sont en vérité annulés par les mauvais rendements des centrales et de la distribution d’élec (environs 70% de pertes!) .Donc là franchement je dit super Effinergie !! ceci est enfin rendu possible par ce que ce label s’intéresse aussi à la consommation d’énergie primaire , et non seulement à l’énergie finale apparente aux compteurs des clients! On avance vraiment ce coup ci …et surtout en montrant bien que ce n’est pas les organes de production d’énergie qui doivent évoluer, mais bel et bien avant tout les modes constructifs, et modes de conception architecturales et urbanistiques! souhaitons une grosse couverture médiatique et un bon accueil à ce véritable exemple!
Encore une fois on s’amuse avec énergie primaire, énergie secondaire….rendement de production de distribution….. Je crois que le grand vainqueur ici il y en a deux….la planète et son locataire. En choisisssant une pompe à chaleur ou PAC, air air ou sur nappe ou capteur vertical il y aurait encore plus de bénéfices sur les deux tableaux(en Alsace plusieurs projets fonctionnent merveilleusement bien, il faut dire que le sol est parfait avec une nappe au raz du sol, un capteur vertical sans échange avec la nappe c’est parfait, les rendements sont au RDV). Avec une PAC c’est se libèrer des énergies fossiles (le Gaz Naturel en reste une) et moins de C0².
La bonne nouvelle, c’est que les français appliquent l’isolation par l’extérieur et de fait renvoi l’inertie des murs à l’intérieur, ce qui paraît tout de même plus rationnel. Evidemment à moins de 50 kWh/m2/an, les locataires ou propriétaires y trouveront leur compte. Après cela, le débat PAC ou gaz condensation me paraît secondaire. Une PAC eau/eau de qualité peut très bien faire l’affaire si on n’est pas raccordé au gaz. Personnellement j’ai une Viessmann à condensation qui fonctionne très bien et j’ai hésité à me lancer dans une PAC avec une opération de forage d’autant que j’ai besoin d’eau chaude à 65 °C pour les radiateurs et que la PAC n’est pas optimale à cette température… quand elle est capable de le faire. L’ennui c’est que l’idéal concerne toujours les logements neufs qui représentent au maximum 1 % par an des logements… alors dans un siècle ! Je vais quand même essayer l’isolation par l’extérieur sans casser la maison !
… toujours les mêmes techniques utilisées ! Quand on voit que ce type de bâtiments n’est conçu qu’avec les sempiternelles « laines minérales » accompagnées de leur camarade de tromperie « polystyrène expansé », alors que ces matériaux ont un bilan sur leur cycle de vie désastreux, c’est qu’il y a quelquechose qui cloche dans le système ! Il y a moyen de faire aussi bien, voire mieux, avec des matériaux sains, durables et à faible impact environnemental !!! ——————————— La modération de notre consommation énergétique pase par l’isolation : http://www.isologic.org
Remplacer la laine de verre et le polystyrène expansé pourquoi pas, mais il faut trouver aussi bien du point de vue thermique et économique. Bien vu de rerouter vers le site isologic, mais où sont les tarifs ? pour avoir beaucoup comparé les prix des isolants écologiques et non écologiques, il faut reconnaître que l’écologie a un surcoût. Quand on a des moyens limités, comme beaucoup de français, on doit calculer serré. J’ai acheté des panneaux de liège, j’envisage de la fibre de bois… mais je dose en fonction de mes moyens. Même si ce n’est pas idéal, ce n’est pas tout à fait un hasard si les constructeurs de maisons présentent des modèles « parpaing-polystyrène-chauffage électrique » pour tirer les prix. L’écologie doit s’insérer dans l’économie pour ne pas pas rester une affaire d’initiés idéalistes.