Environ 1,2 milliard de personnes n’ont pas accès à l’électricité, tandis que 2,8 milliards d’individus doivent se reposer sur le bois ou d’autres types de biomasse pour cuisiner et chauffer leurs maisons a indiqué la Banque Mondiale dans une nouveau rapport** rendu public lundi à l’occasion du Forum de l’énergie.
Ces combustibles solides sont une source de pollution intérieure dangereuse pour la santé qui contribue à près de quatre millions de morts prématurées par an, principalement chez les femmes et les enfants.
Le rapport indique également que la majorité des habitants encore privés d’électricité se situent dans vingt pays en développement d’Asie et d’Afrique subsaharienne, et que 80 % d’entre eux vivent en milieu rural.
Par ailleurs, les énergies renouvelables représentent 18 % de l’approvisionnement énergétique mondial, et c’est en Chine que se sont opérés l’essentiel des économies d’énergie et la plus forte expansion des énergies renouvelables.
Le rapport procède à la quantification de ces objectifs et identifie ce qu’il y a lieu de modifier et comment s’y prendre.
« La demande continue de devancer l’offre d’électricité : Cette électricité doit être abordable, produite d’une manière de plus en plus viable et utilisée plus efficacement, » a affirmé la vice-présidente de la Banque mondiale Rachel Kyte à l’occasion du lancement du rapport. « Faire face à un tel défi – satisfaire aux besoins élémentaires des populations, et ce de manière viable, exige de notre part un niveau d’effort sans précédent. »
Si 1,8 milliard d’individus ont pu avoir accès à l’électricité entre 1990 et 2010, ce chiffre est à peine supérieur à la croissance de la population mondiale qui correspond à 1,6 milliard d’âmes sur la même période. Pour assurer l’accès universel à l’électricité d’ici à 2030, il faudra doubler le nombre de nouveaux bénéficiaires. Cela nécessitera un investissement supplémentaire de 45 milliards de dollars par an, soit cinq fois plus que le niveau actuel. La facture carbone de cette expansion est cependant faible : l’élargissement de l’accès à l’électricité à ceux qui en sont encore privés augmenterait les émissions mondiales de dioxyde de carbone de moins de 1 %.
Les conclusions du rapport indiquent que seulement des progrès « modestes » ont été accomplis depuis 1990 en termes d’élargissement de l’accès à l’électricité et aux combustibles à usage domestique propres, d’accroissement de la part des énergies renouvelables et d’amélioration du rendement énergétique.
Au total, 20 pays d’Asie et d’Afrique représentent environ deux tiers des populations n’ayant pas accès à l’électricité, et trois quarts des populations utilisant des combustibles solides – le bois, le charbon de bois, les déchets d’origine animale et végétale et le charbon – pour préparer les aliments et chauffer leurs maisons.
Selon les calculs de l’étude, les énergies renouvelables représentent 18 % de l’approvisionnement énergétique mondial en 2010 et le taux d’amélioration du rendement énergétique exprimé en taux de croissance annuel composé (TCAC) de l’intensité énergétique s’établit à -1,3 % entre 1990 et 2010.
Quelque 20 pays dénommés pays à « impact spectaculaire » qui, selon le rapport, représentent 80 % de la consommation d’énergie, devront montrer la voix à suivre en multipliant par deux la proportion des énergies renouvelables pour la porter à 36 % de l’approvisionnement énergétique mondial et doubler le rendement énergétique.
En conclusion, il ressort du rapport que des mesures décisives doivent être prises pour atteindre ces objectifs, notamment en multipliant au moins par deux les investissements énergétiques et en adoptant « un train de mesures stratégiques global dont en particulier des incitations fiscales, financières et économiques, en éliminant progressivement le subventionnement des combustibles fossiles et en établissant une tarification des émissions de carbone. »
Le rapport indique que la Chine a enregistré les économies d’énergie les plus élevées et la plus forte expansion des énergies renouvelables à l’échelle mondiale. Pour sa part, l’Inde a permis, depuis 1990, à en moyenne 24 millions de personnes par an d’accéder à l’électricité et à 20 autres millions d’avoir accès à des combustibles modernes pour la cuisine et le chauffage.
« Dans le rapport, nous citons les pays à impact spectaculaire qui présentent le potentiel le plus élevé d’évoluer rapidement vers les objectifs visés, » a déclaré le responsable du secteur de l’énergie à la Banque mondiale Vivien Foster qui a dirigé l’équipe responsable du rapport. « Ce rapport prête à penser que des enseignements peuvent être tirés de l’expérience de ce que nous appelons les pays en mutation rapide. La Chine et l’Inde s’inscrivent de plus en plus dans cette catégorie. »
La communauté internationale devra également investir dans le secteur de l’énergie.
Selon le rapport, les investissements dans ce secteur, actuellement de l’ordre de 409 milliards de dollars par an, devront plus que doubler si l’on veut atteindre les trois objectifs : il faudra investir entre 600 et 800 milliards de dollars de plus, dont au moins 45 milliards de dollars dans l’accroissement de l’offre d’électricité, 4,4 milliards de dollars dans les combustibles modernes pour la cuisson, 394 milliards de dollars dans l’amélioration des rendements énergétiques et 174 milliards de dollars dans les énergies renouvelables.
** Premier d’une série de rapports destinés à suivre l’évolution vers les trois objectifs de l’initiative « Énergie durable pour tous » lancée en 2011 par le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, le rapport a été élaboré par des experts issus de 15 institutions différentes. Cette initiative mobilise une coalition mondiale constituée d’acteurs étatiques, du secteur privé et de la société civile pour atteindre, d’ici 2030, les trois objectifs qu’elle s’est assignés : généraliser l’accès à l’énergie, doubler les ressources énergétiques renouvelables et multiplier par deux le rendement énergétique.
Et depuis 1986 ‘on’ le dit et ‘on’ y travail ici: sur le priorité numéro 1 du World Game de Bucky Fuller. trimtab