Le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité (RTE) qui vient de publier son analyse prévisionnelle du passage de l’été 2013 prévoit que l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité en France ne présente pas de risque particulier pour l’ensemble de l’été 2013, à conditions normales de températures comme en cas de canicule (+7°C par rapport aux normales).
Par cette étude, RTE cherche à identifier à l’avance les éventuelles périodes de tension sur cet équilibre ; les leviers à activer par les acteurs du marché de l’électricité et par RTE pour éviter toute rupture de l’approvisionnement sont aussi explorés.
La consommation en France (continentale) en période estivale est bien sûr moindre que celle enregistrée en hiver, période de pointe de la consommation électrique. Cependant, des épisodes de forte chaleur peuvent induire des baisses de production afin de respecter les exigences environnementales en vigueur sur les sites de production. En outre, le développement des usages de ventilation et de climatisation conduit à un surcroît de consommation électrique. En été, la consommation augmente de 500 MW par degré supplémentaire à la pointe journalière, soit l’équivalent de la consommation d’une ville comme Nantes et son agglomération, d’environ 500 000 habitants. La conjugaison de ces deux phénomènes, observée notamment durant les étés 2003 et 2006, est l’objet d’une attention particulière dans l’étude menée par RTE.
A conditions météorologiques normales et sans préjuger des risques spécifiques en Bretagne et dans l’Est de la région PACA, la situation prévisionnelle de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité en France continentale ne présente pas de risque particulier pour l’ensemble de l’été 2013. Une vigilance particulière est maintenue dans la région PACA compte tenu du risque d’incendie et de mise hors service de l’axe double 400 kV à partir de Toulon.
Cette évaluation résulte de perspectives stables sur la consommation prévisionnelle pour l’été 2013 par rapport à l’été 2012 compte-tenu des indicateurs économiques disponibles, et d’une disponibilité prévisionnelle du parc de production français en hausse de 1 100 MW par rapport à l’été 2012. Cette hausse de la disponibilité est ét ablie sur la base des éléments transmis par les producteurs, et intègre notamment les annonces des producteurs d’arrêts temporaires de certains groupes à cycle combiné gaz. Enfin, le développement de la production d’origine photovoltaïque (3 700 MW de puissance installée aujourd’hui en France) se poursuit à un rythme soutenu conduisant à une augmentation de la disponibilité moyenne de cette filière de 700 MW par rapport à l’été 2012.
Par ailleurs, des investissements importants réalisés (ou en cours), pour développer son réseau (moyens de soutien de la tension électrique, ligne Cotentin-Maine, …) concourent à améliorer la sécurité du système électrique français.
En cas d’épisode de canicule, caractérisé par des températures supérieures de 7°C aux températures de référence pendant plusieurs jours, l’analyse de RTE montre qu’aucun recours à un approvisionnement en provenance des pays voisins ne serait nécessaire pour cet été, le système électrique français conservant même un potentiel d’exportation durant toute la période.
Enfin, le développement des énergies renouvelables (ENR) en Europe contribue à l’accroissement de la capacité de production observée pour cet été dans l’ensemble de l’Europe. Lors des creux de consommation de l’après-midi et de la nuit des surplus de production dans les pays voisins, pourraient même apparaître pendant plusieurs heures, sollicitant les interconnexions et pouvant nécessiter la baisse des moyens de production classiques en Europe.