Le projet Smart Grid Vendée vient d’être lancé officiellement aux Sables d’Olonne : pendant 5 ans, ce véritable « laboratoire à ciel ouvert » va embarquer plus de 150 collectivités locales, des industriels, start-up, chercheurs, ingénieurs, enseignants afin de tester de nouvelles solutions pour préparer le réseau électrique de demain.
Le projet Smart Grid Vendée vise à expérimenter à l’échelle du département de la Vendée, de nouvelles solutions pour gérer et moderniser la distribution de l’électricité à l’heure de la transition énergétique.
Pour mener à bien ce projet innovant, le consortium Smart Grid Vendée déploiera jusqu’à fin 2017 des moyens d’envergure, avec un budget d’un montant de 28 millions d’euros.
Le réseau de distribution d’électricité doit aujourd’hui s’adapter dans le cadre de la transition énergétique à de nouveaux défis tels que l’augmentation de la production d’énergie décentralisée à partir d’énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque) ou le développement des véhicules électriques. Pour accompagner ces changements ainsi que le développement de nouveaux usages de l’électricité marqués par la recherche d’une plus grande sobriété énergétique, il est nécessaire de poursuivre la modernisation du réseau électrique, en y mettant toujours plus «d’intelligence ». L’entrée dans l’ère des smart grids (réseaux intelligents) marque ainsi une étape décisive dans la modernisation des réseaux.
Avec Smart Grid Vendée, les partenaires du consortium ont l’ambition de définir les nouveaux outils pour un réseau électrique intelligent capable de tirer le meilleur parti des énergies renouvelables et de la modulation de la consommation. Le réseau intelligent est un réseau très fortement automatisé, capable de s’adapter très rapidement aux fluctuations de la production et de la consommation. C’est aussi un réseau plus sûr dans lequel le client joue un rôle actif comme l’indique la notion de "consom’acteur". Pour accomplir cette rupture technologique, les solutions suivantes seront développées pendant le projet Smart Grid Vendée :
► Mise en place de capteurs télécommandés sur 100 bâtiments publics (mairies, piscines, écoles…) pour renforcer l’intelligence et la réactivité du réseau électrique et pour favoriser la maîtrise de la demande en énergie (MDE)
► Développement de solutions informatiques innovantes de simulation et de prévision de l’état du réseau électrique, de la consommation et de la production
► Mise en place de nouveaux automatismes sur le réseau pour gérer de façon dynamique les moyens de production d’origine renouvelable
► Création d’outils d’aide à la décision et au pilotage actif de la consommation et de la production
En créant des solutions informatiques, des outils d’aide à la décision, en installant plus de 300 capteurs, nécessaires pour développer encore plus l’intelligence du réseau, Smart Grid Vendée est une expérimentation grandeur nature, à l’échelle du département de la Vendée, particulièrement riche en consommation d’électricité provenant d’énergies renouvelables.
Une action spécifique sera lancée auprès des collectivités locales du département autour de trois axes de travail : maîtrise des consommations, production à partir d’énergies renouvelables, participation à la « flexibilité » du réseau en adaptant temporairement leur consommation en cas de pic de consommation, par exemple.
Smart Grid Vendée a pour ambition de poursuivre la voie déjà ouverte par un ensemble de projets de recherche et développement sur le territoire français. ERDF par exemple est fortement impliquée dans une quinzaine de projets pilotes de recherche et développement aux c ôtés de nombreux partenaires institutionnels, industriels et universitaires en France et en Europe.D’ores et déjà, des résultats encourageants sont à noter en matière de pilotage des réseaux, d’insertion d’énergies renouvelables, d’information des consommateurs et de modulation de puissance.
Pourquoi une telle révolution est-elle nécessaire ?
Pour permettre au réseau électrique d’anticiper et d’accompagner les évolutions liées à la transition énergétique. Plusieurs défis sont à relever :
Le développement des énergies renouvelables
Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre auront pour effet une augmentation considérable de la production d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque. Or, ces sources de production d’électricité ont plusieurs particularités :
Les producteurs sont disséminés sur tout le territoire — il pourrait y avoir jusqu’à 1 million d’équipements photovoltaïques en 2020 — et connectés au réseau de distribution, ce qui signifie que celui-ci voit sa vocation originelle, la distribution, complétée d’une nouvelle dimension : l’intégration de l’électricité depuis des sources de production multiples.
La production d’électricité d’origine éolienne ou photovoltaïque est intermittente et aléatoire. Elle ne correspond pas nécessairement aux périodes de forte consommation. Ainsi, la production solaire est plus faible en début de soirée, à l’heure du pic de consommation. Le réseau doit être capable de s’adapter à ces nouvelles conditions et d’assurer à chaque instant la sécurité d’alimentation en électricité des 35 millions de clients.
L’essor des véhicules électriques
À l’horizon 2020, le nombre de véhicules électriques en France pourrait atteindre 2 millions d’unités, soit 7 % du parc de véhicules légers. Pour les alimenter, 400 000 bornes de recharge publiques et 4 millions de bornes privées seront nécessaires. La mobilité électrique représentera alors 1 à 2 % de la consommation totale d’électricité et surtout 10 % de la pointe nationale, si tous les véhicules sont mis en recharge simultanément à 19 h. Le réseau électrique devra être capable de répondre à cette nouvelle demande en garantissant aux utilisateurs l’acheminement de l’électricité en toute sécurité.
Les nouveaux modes de consommation de l’électricité
La maîtrise de la demande en énergie (MDE) est un des points clés de la transition énergétique. Elle consiste à répondre à l’évolution des besoins, sans pour autant augmenter la production grâce à une meilleure gestion de la consommation. Sur le réseau électrique, les « effacements » permettront par exemple, au client, d’arrêter ou de différer l’utilisation d’un appareil électrique lors d’un pic de consommation. Il suffira au client de s’entendre à l’avance avec son fournisseur ou un professionnel spécialisé dans l’effacement, les automatismes feront le reste. Le réseau intelligent pourra gérer ces ajustements en conciliant sécurité du réseau, maîtrise des consommations et confort d’utilisation.
Des capteurs de mesures pour observer le réseau
La consommation des bâtiments résidentiels et tertiaires représente 60 % de la consommation électrique nationale. Elle constitue donc une des sources majeures des solutions de maîtrise de la demande en énergie (MDE). L’idée est de consommer mieux, c’est-à-dire, au bon moment, en modulant ce qui peut l’être sans créer d’inconfort pour les utilisateurs. Pour y parvenir, une nouvelle génération de GTB « Gestion Technique de Bâtiments » permettra de programmer l’utilisation des postes chauffage, ventilation et climatisation des bâtiments publics sélectionnés dans l’expérimentation Smart Grid Vendée. De plus, ces bâtiments seront pilotés grâce aux compteurs de nouvelle génération par système d’information exploitant les données récupérées.
Outre ces compteurs, donnant des informations de mesure sur le réseau Basse Tension (BT), des capteurs de nouvelle génération, embarquant électronique et télécommunications high-tech seront déployés sur l’ensemble du réseau moyenne tension (HTA).
Ces capteurs permettront de suivre au plus près la vie du réseau — augmentation subite de la tension liée au démarrage d’éoliennes, évolution du transit en temps réel et en tout point du réseau — et ainsi garantir la sécurité, la stabilité, la fiabilité, l’égalité d’accès et la qualité de l’alimentation électrique.
Chiffres clés
• 95% de la production issue des énergies renouvelables est directement connectée au réseau de distribution.
• Il pourrait y avoir jusqu’à 1 millionde producteurs photovoltaïques en 2020
• En 2020, les véhicules électriques pourraient représenter entre 1 et 2% de la consommation électrique globale. Pour alimenter les 2 millions de véhicules électriques en circulation il faudra 400 000 bornes publiques et 4 millions de bornes privées.
** Cette rencontre s’est déroulée en présence de Michèle Bellon Présidente du directoire d’ERDF, de Jean-claude Merceron Président du SYDEV et sénateur de la vendée, Bruno Lechevin Président de l’Ademe ainsi que des autres partenaires de ce consortium : Alstom, Actility, RTE, Cofely-ineo, Legrand et le CNAM.
Ok pour le notion de gestion individualisee de la consommation (residentielle notamment) en fonction de la production, mais que signifie exactement Smart Grid et qu’est-ce que ca englobe comme notion ?
bonne question ! même si l’échelle de territoire peut être discutée, c’est intéressant de noter qu’ici on semble parler d’un échellon départemental via ERDF, c’est donc de la moyenne tension, au niveau de poste(s) source(s) donc
Une façon d’occuper le terrain mais surtout une façon de tout doucement préparer les consommateurs à une tutelle irréversible, à un big brother qui nous surveillera en permanence et quand ça va dépasser du couloir, bing un petit coup de baguette comme les vaches qui veulent aller paitre chez le champ du voisin. Ca me rappelle le coup de la grenouille qu’on chauffe tout doucement et qui à la fin crève sans avoir compris pourquoi alors que si elle avait subit tout de suite la température finale elle aurait surement donner un bon coup de patte pour se barrer. Bon, si ça doit permettre de mieux optimiser le mix énergétique…
il faudrait en mettre un à fessenheim pour voir comment gérer 900 MW en moins quand la centrale s’arrête pour cause d’incident! le mardi 2 juillet 2013! une paille aléatoire ;o) d’une énergie soit disant prédictible! au passage l’autre 900 MW du site était en maintenance (prévu) mais 900 MW aussi quand même comparé à l’arrêt de prod d’une éolienne de 2MW ou d’une centrale solaire de 100kW ya pas photo
C’est le quasi quotidien des réseaux electriques européens ( pas seulement francais) de faire face à des pertes d’unités de production de 1000MW ou plus, rassurez vous c’est prévu pour… Pour 10000MW d’éolien (en plus ou en moins d’ailleurs) en quelques heures comme ça peut arriver en allemagne , c’est un peu plus compliqué….
¤ Lorsque les quatre réacteurs d’une même centrale s’arrêtent au même moment, en arrêt d’urgence, cela doit poser quelques problèmes au réseau. Cela s’est produit au Blayais le 12 février 2009. Une puissance de 3.640 MW qui s’effondre en un instant. C’était autant que toute la puissance éolienne installée en France à l’époque. Tout cela à cause de déchets végétaux qui bouchaient les entrées d’eau de refroidissement. Comme avec les méduses plus récemment pour une centrale britannique. En été, il n’y a pas que l’eau des fleuves qui devient plus chaude et moins abondante. En bord de mer, il y a aussi les méduses qui prolifèrent. La disparition du thon rouge (surpêche) en Atlantique (comme en Méditerranée) y est pour quelque chose. Le problème du Blayais s’est répété le 26 février 2009, avec deux réacteurs (soit 1.820 MW) pour commencer. Le 3e a ensuite été arrêté et le 4e mis à basse puissance. Puisque c’est l’ASN qui le dit … Le nucléaire est-il toujours une énergie prédictible et sûre ?
C O M M U N I Q U A N T et non intelligent (mot à tord ou à raison réservé aux êtres humains exclusivement)