Alors que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) estimait mi-juin que les tarifs de l’électricité devaient augmenter au 1er août 2015 dans une fourchette comprise entre 3,5% et 8%, la ministre de l’Ecologie avait pris le contrepied de cette annonce, en affirmant une hausse des taux moindre.
Ainsi, la hausse des prix de l’électricité pour le résidentiel sera en moyenne de 2,5% et intégrera bien le premier tiers du rattrapage.
La CRE a en effet donné un avis favorable à cette décision gouvernementale et précise : "l’arrêté tient compte des rattrapages tarifaires à effectuer, en les étalant sur les trois prochaines années". En clair, le consommateur n’échappera pas à d’autres hausses des prix qui seront étalées sur 3 ans, jusqu’en 2018.
La hausse recommandée par la CRE fait suite à des rattrapages qui doivent compenser l’insuffisance des hausses survenues depuis 2012, période durant laquelle EDF n’a pas bénéficié d’une fixation de prix fonction de ses coûts comptables. Les rattrapages restant à réaliser correspondant aux écarts entre coûts et recettes des tarifs en application de la méthode du « coût comptable CRE » appliquée jusqu’au 30 octobre 2014, s’élèvent à 1.682 millions d’euros.
Et les entreprises ?
S’agissant des tarifs jaunes et verts qui portent sur des puissances de plus de 36 kVA, la CRE donne également un avis défavorable.
La CRE a rappelé à diverses reprises, dans sa délibération du 30 octobre 2014 portant avis sur le projet d’arrêté relatif aux tarifs réglementés de vente de l’électricité comme dans son récent rapport, l’obligation d’effectuer l’intégralité des rattrapages tarifaires des années 2012, 2013 et 2014 d’ici le 31 décembre 2015, comme l’a souligné le Conseil d’Etat.
La CRE a jugé que les hausses envisagées au 1er août 2015 sont très insuffisantes pour réaliser l’intégralité des rattrapages d’ici le 1er janvier 2016, date à laquelle ces tarifs auront été supprimés.
La CRE a regretté ensuite que ces évolutions tarifaires ne donnent pas aux consommateurs jaunes et verts un signal les incitant à choisir une offre de marché avant le 31 décembre 2015. A cet effet, elle signale que la conjoncture actuelle sur les marchés permettrait à une très large majorité de consommateurs de bénéficier de prix de l’électricité significativement inférieurs aux tarifs réglementés. Par ailleurs, elle a rappelé que les clients souscrivant une puissance supérieure à 36 kVA qui n’auront pas choisi une offre de marché le 31 décembre 2015 passeront en offre transitoire pour une durée maximale de 6 mois. A l’issue de ce délai, la fourniture d’électricité ne devrait ne plus être assurée.
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