Une étude publiée par PricewaterhouseCoopers (PwC) et Enerpresse révèle qu’en 2008 la baisse du Facteur Carbone Européen est d’une ampleur jusqu’à présent inégalée depuis 2001.
La production d’électricité représente 41 % des émissions mondiales de CO2 du secteur de l’énergie et constitue à ce titre un enjeu majeur dans le cadre des futures négociations du sommet de Copenhague.
Les émissions cumulées des 20 principaux électriciens européens s’élèvent à 760 Mt CO2, soit une diminution significative de 57 Mt CO2 par rapport à 2007 (- 7%). Cette baisse s’explique principalement par l’évolution simultanée du mix électrique de plusieurs électriciens européens, qui ont diminué cette année le recours au charbon, au profit de sources moins polluantes. Les énergies renouvelables pourraient rapidement constituer un relais de décroissance du facteur carbone de l’électricité européenne.
Le facteur carbone européen a baissé de 7% en un an
A contrario, la production électrique des 20 groupes considérés est constante en 2008 (augmentation de 2 TWh par rapport à la production de 2006, soit + 0,1%).Ceci explique que le Facteur Carbone européen présente une diminution équivalente à celle des émissions de CO2 et atteint 350 kg CO2/MWh en 2008, soit une diminution de 26 kg CO2/MWh par rapport à l’année 2007 (-7%).
Olivier Muller, directeur chez PwC France, spécialiste du changement climatique : « La baisse du facteur carbone européen en 2008, est d’une ampleur jusqu’à présent inégalée depuis le lancement de l’étude en 2001. Ceci s’explique principalement par l’évolution simultanée du mix électrique de plusieurs électriciens européens, qui ont diminué cette année le recours au charbon, au profit de sources moins polluantes. » Il ajoute : « Cependant il est encore trop tôt pour affirmer que cette baisse reflète une tendance de fond qui se confirmera au cours des prochaines années. Un suivi régulier de l’évolution du facteur carbone est donc plus que jamais nécessaire »
Les 20 sociétés étudiées représentent 54 % des émissions du secteur Electricité-Chaleur en Europe (27 pays).
Les onze premières entreprises émettent près de 50 % des émissions du secteur Electricité-Chaleur en Europe (27 pays). Cinq d’entre elles ont maintenu leurs émissions stables, deux ont vu leurs émissions augmenter, les autres ont diminué leur émissions.
Les 2 électriciens qui ont eu la plus forte progression d’émissions aux cours de l’année 2008 :
- Iberdrola : progression de 2,1 MtCO2, soit +9%, due à une augmentation de la production d’électricité de 11 TWh
- Statkraft : progression de 1,3 MtCO2, soit + 573%, due à une augmentation de la production d’électricité de 8,5 TWh (+19%), dont 3,9 avec de nouvelles centrales à gaz (changement du mix électrique, la part du gaz augmente de 7%).
Les 3 électriciens qui ont eu la plus forte réduction d’émissions au cours de l’année 2008
- Groupe Enel : réduction de 9,3 MtCO2, soit -10%. 75% de cette diminution est imputable à Endesa (Espagne/Portugal), qui a cette année fortement réduit son recours au charbon.
- Groupe RWE : réduction de 8,6 MtCO2, soit -6% due à un changement du mix en Allemagne, la part du nucléaire passant de 18% à 27% au dépend du charbon.
- CEZ : réduction de 6,5 MtCO2, soit -14% due à une diminution de la production de 5 TWh (-8%)
Les 5 électriciens principaux émetteurs :
- RWE (DE, UK) : 138 MtCO2, -6%
- E.ON (DE, UK, IT, FR) : 100 MtCO2, -6%
- EDF (FR, UK, DE, IT) : 90 MtCO2, stable
- ENEL (IT, ES, PT) : 83 MtCO2, -10%
- Vattenfall (DE, SE, FI) : 73 MtCO2, stable
Les 5 électriciens meilleurs facteurs carbone :
- Statkraft (NO) : 29 kg CO2/MWh, +573%
- Fortum (FI, SE) : 41 kg CO2/MWh, -35%
- Verbund (AT) : 101 kg CO2/MWh, -15%
- EDF (FR, UK, DE, IT) : 140 kg CO2/MWh, stable
- British Energy (UK) : 156 kg CO2/MWh, stable
Les 5 électriciens dont les facteurs carbone sont les plus élevés :
- DEI (GR) :1006 kg CO2/MWh, stable
- Drax (UK) : 818 kg CO2/MWh, stable
- RWE (DE, UK) :742 kg CO2/MWh, -13%
- CEZ (CZ) : 597 kg CO2/MWh, -7%
- Nuon (NL) : 503 kg CO2/MWh, stable
Quelle place pour l’électricité d’origine renouvelable dans l’Europe de demain ?
L’analyse du mix électrique des grands électriciens européens révèle que les énergies renouvelables ont contribué de façon marginale à la diminution du facteur carbone en 2008.
L’éolien et le photovoltaïque ont constitué en 2008 les principales sources d’énergie utilisées pour l’installation de nouvelles capacités de production électrique en Europe. L’engagement des Etats constitue le principal facteur incitatif au développement des énergies renouvelables.
En l’espace de 10 ans la part de l’électricité d’origine renouvelable est ainsi passée de 4,3 %à 15,1 % en Allemagne. Après une croissance de 16 % par an depuis 2003, le marché des énergies renouvelables en Europe représentait 49 milliards d’euros en 2007. « Ce marché devrait poursuivre sa croissance jusqu’à atteindre 150 milliards d’euros en 2020, si l’objectif de 20 % d’énergie renouvelable dans le mix énergétique européen est atteint. Ce développement devrait profiter aussi bien à de nouvelles entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables qu’aux électriciens historiques. » explique Olivier Muller, directeur chez PwC France.
Notes :
L’étude Facteur Carbone 2009
Le facteur carbone (ou facteur d’émission) est calculé en divisant les émissions totales de CO2 par la production totale d’énergie. Il est exprimé en kg CO2/MWh
D’autres analyses revèle que l’orientation vers des productions électriques propres n’est pas suffisante. Les stats remontées dans cette artcile sont essentiellement du à une baisse de la consommation d’énergie (la crise), donc la production d’électricité a base d’énergie fossile s’en trouve fortement diminué car c’est celle qui est utilisé en dernier recours, le nucléaire palliant principalement aux besoins. Du coup le calcul du mix energétique est favorable et semble plus vert Je suis donc mort de rire et pas du tout d’accord avec cette article et surtout à sa diffusion sans commentaire permettant de relativisé le côté positif qu’il dégage. Fred
Je confirme le message ci dessus. La production de base est typiquement moins carbonée que celle de pic. Dans le language MDP du protocol de Kyoto, la baseload est constituée de « LowCost/MustRun », c’est à dire les sources pas chères (biomasse, hydro) ou intermittentes (PV, éolien), et celles qui sont rigides (nucléraire, charbon parfois). Dans certain cas, l’hydro à réservoire peut servir à lisser les pics. Aux pic se trouvent les sources les plus chères typiquement plus carbonées (turbine à gaz naturel ou diesel, moteur diesel.)