Alors que l’issue finale après l’accident nucléaire survenu à la centrale de Fukushima est encore très incertaine, les investisseurs ISR** sont déjà en mesure d’évaluer les différents scénarios énergétiques à long terme consécutifs à cet événement dramatique.
Fukushima devrait marquer un tournant pour les politiques énergétiques au sens où cet accident a sérieusement ébranlé la confiance du public dans la sûreté nucléaire. Il a fallu plus de 20 ans au secteur nucléaire, au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, pour pouvoir amorcer un nouveau cycle de construction de capacités. En réponse aux événements survenus récemment, les pouvoirs publics vont devoir privilégier le renforcement des normes de gouvernance et de sûreté applicables au secteur nucléaire. Ceci devrait engendrer des coûts supplémentaires pour le nucléaire, le rendant moins attrayant au plan économique ;
Cette tendance se dessinera au détriment de la part du nucléaire dans le mix énergétique mondial.
Le gaz naturel et le charbon pourraient alors être plébiscités à court terme même s’ils demeurent moins attractifs en termes de risque géopolitique (pour le gaz) et d’empreinte carbone élevée (pour le charbon). Par conséquent, à plus long terme, de nombreux pays n’auront d’autres solutions que de se tourner vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables pour disposer de sources d’approvisionnement en énergie qui soient sûres et propres. Selon Dexia Asset Management (Dexia AM), les investisseurs seront prêts à accorder une prime aux énergies renouvelables sûres, tout en attribuant une décote plus importante au nucléaire jugé plus risqué.
L’énergie nucléaire et le compromis en pleine évolution entre croissance de la demande énergétique et inquiétudes sur la sûreté
Aujourd’hui, l’énergie nucléaire représente 6 % de la production d’énergie primaire à travers le monde et près de 15 % de l’électricité mondiale. En valeur absolue, le Japon est le troisième producteur d’énergie nucléaire au monde (derrière les Etats-Unis et la France1). Aurélie Faure, analyste ISR chez Dexia AM, explique : « Avec une population de 127 millions d’habitants, une économie moderne et aucun accès direct aux ressources, le Japon est un condensé des défis qui se posent à notre monde pour assurer la sécurité de l’approvisionnement en énergie, tout en continuant à croître de manière durable. »
Les pays développés se sont dotés de capacités nucléaires afin de garantir leur indépendance énergétique dans le sillage de la crise pétrolière. Toutefois, après les catastrophes de Three Mile Island et de Tchernobyl, la progression du nucléaire a marqué le pas dans les années 1990.
Deux tiers des centrales nucléaires actuellement en chantier se trouvent en Chine, en Russie et en Inde, des pays où les autorités ont fait le pari du nucléaire, comme alternative aux énergies fossiles pour satisfaire leurs besoins énergétiques. Ces dernières années, la progression de la demande en énergie, les besoins en renouvellement des capacités installées et la lutte contre le changement climatique ont contribué à une « renaissance » du nucléaire, celui-ci représentant (avec l’hydroélectricité) la seule source d’énergie disponible à grande échelle et avec de faibles émissions de CO2
Cependant, l’accident de Fukushima a marqué le retour en force des inquiétudes sur la sûreté nucléaire
Lorsque le séisme de Tohoku et le tsunami ont frappé les côtes japonaises le 11 mars 2011, les réacteurs en service à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi (propriété de Tokyo Electric Power Co (Tepco) qui en assure également l’exploitation) ont été automatiquement mis à l’arrêt.
Cependant, l’interruption de l’alimentation électrique du réseau a entraîné une panne des systèmes de refroidissement qui constituent un élément vital des centrales nucléaires. Les groupes électrogènes qui devaient prendre le relais ont été, à leur tour, noyés par les inondations dues au tsunami, ce qui a entraîné une perte de réseau totale de la centrale. La baisse du niveau d’eau dans les cuves du réacteur a exposé le combustible à l’air. La panne électrique a également empêché la circulation d’eau dans les piscines où repose le combustible usagé. Ces deux facteurs ont conduit à une élévation de la radioactivité. De l’eau de mer a été déversée dans une tentative pour refroidir les réacteurs. Dans le monde entier, l’inquiétude est grandissante au sujet de la contamination radioactive.
L’élément déclencheur d’un débat national et international sur la sûreté nucléaire
Les événements de Fukushima ravivent le débat au niveau national et international sur la sûreté nucléaire. Comme nous l’explique Laurent Milliat, analyste ISR chez Dexia AM : « Il a fallu plus de 20 ans au secteur nucléaire, au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, pour amorcer un nouveau cycle de construction de capacités. Fukushima marque un tournant pour les politiques énergétiques à travers le monde, dans la mesure où les nouvelles exigences en matière de sûreté et la réticence des populations vont sans aucun doute entraîner l’ajournement, voire l’annulation, d’une partie significative des projets nucléaires en cours de développement. »
De nombreux pays, notamment au sein de l’UE, revoient les normes de sûreté applicables à leurs installations existantes dans le cadre de tests de résistance. Ils remettent en question les allongements de durée de vie des centrales préalablement décidés et envisagent la fermeture anticipée de leurs unités les plus anciennes. Plus important encore pour l’avenir, la réticence généralisée du grand public et des populations locales va par ailleurs faire obstacle au potentiel de mise en chantier de nouvelles tranches nucléaires
Les réponses apportées par les autorités aux inquiétudes croissantes sur le nucléaire prendront incontestablement diverses formes (entre pays pro- et anti-nucléaires). La réaction de l’Allemagne qui n’a pas tardé à opter pour la fermeture de ses réacteurs les plus anciens est emblématique de l’importance de l’acceptabilité du nucléaire par le public, au-delà de simples considérations électorales de court terme. La France pourrait faire face à l’ouverture d’un débat sur la question. Quant aux Japonais, ils vont très probablement reconsidérer leur dépendance vis-à-vis de cette énergie. L’Italie vient tout juste d’annoncer un moratoire d’un an sur les procédures d’installation de nouveaux sites nucléaires. Et même les pays émergents, à l’instar de la Chine et de l’Inde, gros consommateurs d’énergie pour les besoins de leur économie, ont annoncé avoir entamé un examen approfondi de leur politique nucléaire. La Chine a suspendu l’approbation de ses nouveaux programmes et projets dans le nucléaire afin de procéder à des inspections de sûreté dans toutes ses centrales en cours de construction.
Ces examens sur la sûreté devraient potentiellement aboutir aux résultats suivants :
– standardisation qui tende vers les plus hauts niveaux de normes de sûreté à travers le monde, avec une attention particulière accordée à la résistance des systèmes de refroidissement et au confinement des piscines de combustible usagé ;
– examen encore plus rigoureux de l’exposition des centrales nucléaires aux risques de séisme, de tsunami et d’inondations ;
– amélioration de la gouvernance qui régit les relations entre les agences indépendantes de sûreté, les pouvoirs publics et les exploitants nucléaires (au vu de ce qui se passe au Japon et des potentiels conflits d’intérêts) ;
Étant donné que les coûts de l’industrie nucléaire vont très probablement augmenter, l’énergie nucléaire va devenir moins économique avec une hausse des dépenses d’investissement et de maintenance, des éventuelles taxes sur le nucléaire et des coûts accrus liés à l’enfouissement à long terme des déchets nucléaires.
** ISR = Investissements Socialement Responsable
1 En pourcentage de la production électrique, le nucléaire représente près de 30 % au Japon, 28 % dans l’UE et 20 % aux États-Unis.
2 États-Unis, France, Japon, Russie, Allemagne, Corée du Sud, Chine et Inde.
Bonjour à tous et à toutes . Qui serait en mesure de dire oû en sont les recherches sur la fusion nucléaire ? je pense qu’il faut rechercher dans toutes les directions . Merci d’avance !
Augmenter la sécurité ne réglera en rien les risques inhérents à cette technologie.Cependant il est bien sur indispensable de gérer au mieux la phase transitoire actuelle. Les normes , réglements n’ont de valeur qu’appliquées par les hommes, or depuis quelques années on assiste en France et je suppose ailleurs à la banalisation du risque qui se traduit en particulier par la politique de sous traitance généralisée et la dégradation du statut et protection des ouvriers et techniciens qui interviennent dand toutes les opérations de maintenance. Une mesure utile serait en particulier d’exiger l’assurance de disposer d’entreprises pérennes et protection du salarié à la hauteur des enjeux du métier. Une erreur commise par un salarié peut avoir des conséquences dramatiques , surtout si celui ci la cache par peur de perdre son emploi ( horizon pour lui bien plus immédiat que le risque potentiel d’accident).
Et dire qu’il suffirait de seulement réduire de 15% la demande électrique mondiale pour se passer du risque nucléaire. Des pays comme les usa ou le Japon vont sans doute maintenant privilégiés les économies d’énergie en taxant davantage les gros consommateurs d’éléctricité et en renforçant les subventions aux énérgies renouvelables. Pour la France il n’y a par contre guère d’espoir que cela change vu la puissance du lobby nucléaire qui hélas « influence » très très très fortement les décisions politiques énergétiques…
– Sortie programmée du nucléaire. – Développement des ENR avec grosse remise en question sur les besoins énergétiques de la planète => Chasse au Gaspi. – Accélération des recherches sur la fusion avec un objectif rabaissé à 2030.
La fusion en 2030… xD Merci de m’avoir arraché un sourire dès le matin !! 🙂
oui jsui pas tro daccord mais bon
La fusion ne sera pas préte avant un siécle. voir
…car les causes profondes de l’accident risible japonais (en effet le laxisme Tepco et gouvernement japonais est clair, voir l’avertissement de l’AIEA de 2008) ne sont pas même connues avec certitude. Ils avaient tout sur place pour prendre la bonne décision une fois le tsunami arrivé et le courant électrique perdu: ouvrir une vanne vapeur et une autre prélevant de l’eau dans les piscines combustibles usés: Ils avaient « de quoi tenir » 4 jours l’arrivée de camions pompiers avant que les piscines ne découvrent les vieux combustibles. Ceci dit, lancer cette accident au niveau de désastre est risible et déconsidère les Cassandres car combien y a-t-il et aura de morts (nucléaires) dans cette affaire? Certainement moins de 10: Un accident de bus en fait autant tous les jours dans le monde. Là où je serais pleinement d’accord avec les anti-Nucléaires est au cas où cette activité nucléaire totale (centrales, retraitement) serait laissée dans les mains de capitaux privés au delà de leur influence « fric », c’est à dire 15% de participation aux capitaux. Au Japon c’est plus de la moitié, d’où un bon exemple à ne pas reproduire. EdF reste 85% public, mais être prudent sur la suite, ref ERDF dont le réseau de transport n’est plus maintenu en état pour un service sûr mais pour rentavilité optimum: deux philosophies non compatibles.
d’où le nucléaire permet une indépendance énergétique? faut arreter avec ces mensonges franco-français. Non le nucléaire n’aide en rien l’indépendance énergétique. Et il ne faut pas oublier les tranches nucléaire nécessaire à l’enrichissement de l’uranium (qui non ne vient pas de france) moins de 10 morts ? ah tu parles seulement de l’impact direct reconnu, mesurable, validé par le gouvernement. Jamais ne seront inclu les fausses couches, les graves malformations, la zone morte autour de la centrale (30km, mais 40 mini demandés par l’AIEA)… ah oui le fait qu’EDF soit à 85% à l’état change tout, vraiment tout. La sous-traitance massive d’EDF sur les entretiens périodiques prouve la forte plus-value de l’état. Qui suit ces travailleurs sur le long-terme? Quelles sont leurs conditions de travail ? Faut pas oublier l’acident sur la centrale du blayais. Ce faire réveiller par le prefet pour demander l’évacuation de brodeaux, ça a du faire drole à Mr Juppé….
C’est tout de même super drôle. Entre la découverte du phénomène de la fission et une application industrielle il s’est écoulé de l’ordre d’une trentaine d’année. Mais entre les deux il y a eu le projet Manhattan ! Et lorsqu’on évoque un effort identique pour la fusion, ça prête à rire. J’aimerais bien comprendre là où se trouve la pointe d’humour, car lorsqu’on considère les enjeux, et les risques, je trouve tout cela nettement moins amusant. Mais bon, d’aucun pensaient que l’avion était un « loisir sans avenir »…, qu’au delà de 100 KmH un passager se trouvait écrasé dans le siège d’une voiture Et que la navigation à la vapeur représentait des risques incalculables avant longtemps. La suite on la connaît. Perso je préfère rester humble face au potentiel du genre humain, d’autant que la principale difficulté réside dans la maîtrise d’un énorme frein : La bêtise.
l’ACCIDENT comme vous dites qui est une CATASTOPHE N’EST PAS TERMINE ET LOIN D’ETRE SOUS CONTROLE
Il existe en France, en quantités considèrables, nous permettant rapidement de diminuer la part du nuclèaire et d’avoir le temps de mettre en place des solutions péernnes ( autres fissions, fusion, renouvellables efficaces …). On ne peut écarter sans débat ni recherche l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste que la providence à donner à la France.
un réacteur faisant 500 MW je pense que à l’arret rapide comme cela c’est produit on est plus prêt de 50 MW à évaqué ,cest certainement ce qui à produit la fusion.
Tu ne t’es pas trompé de fil de discussion par hasard ? 😉 Je te répond ici quand même : la puissance résiduelle décroit au cours du temps… et cette décroissance n’est pas du tout linéraire. On est de l’ordre de 200MW au moment de l’arret, 50 MW après seulement une heure et quelques MW lorsqu’on compte le temps en jours. Il y avais un lien avec mon estimation de puissance résiduelle, je t’invite à le consulter. (Certes il ne marchait pas tout à l’heure, mais c’est maintenant corrigé). Pour plus de détails et une meilleure compréhension du phénomène, je peut aussi t’inviter à consulter les Clefs CEA n°45 : Physique nucléaire et sureté (dispo en ligne là : ) qui traite de la question dans l’un de ses chapitres (mais c’est un peu plus technique pour le coup).
Le contrôle de la fission et celui de la fusion ne sont pas comparables. Ça n’est pas la seule présence d’un projet militaire ambitieux et lourdement subventionné qui différencie le cas de la fission et de la fusion. (d’ailleurs, il y a aussi eu des recherches intenses sur la fusion… et toutes tous les armements actuels orientés « destruction massive » utilisent la fusion(non-contrôlée)). La différence majeure consiste dans le fait que la fission est un phénomène physique qui peut se produire dans des conditions « terriennes », j’entends par là, des conditions proches de celles qui règnent un peu partout sur notre bonne vieille planète et dans lesquelles nous, humains, sommes assez à l’aise. Le cas d’une réaction de fission nucléaire en chaine naturelle (à Oklo au Gabon) en est d’ailleurs l’illustration flagrante. La réaction en chaine de fusion, quant à elle, ne se produit (et ne peut se produire) à l’état naturel que dans les étoiles (peut-être existe-t-il d’autres cas insolites, mais certainement pas sur une planète comme la notre). Elle met donc en jeu des phénomènes beaucoup plus difficiles à observer et donc à comprendre. (globalement, l’humain est plus adapté à observer, comprendre et s’adapter à ce qui se passe autour de lui plutôt que ce qui se passe dans une étoile ou un trou noir). Cela implique que la connaissance physique des phénomènes étudiés dans le cadre de la fusion nucléaire est relativement lacunaire et beaucoup plus lente à s’étoffer car difficile à baser sur l’expérience. Des analogies, des modèles et des théories complexes doivent être mis sur pieds, en parallèle avec des moyens expérimentaux souvent sophistiqués et couteux, pour tenter d’utiliser des résultats expérimentaux indirects. Voilà pourquoi la fusion contrôlée, ça n’est pas encore pour demain. Et le jour où le problème du confinement sera résolu (maintenir des conditions « cœur d’étoile » au sein d’un dispositif quelconque à la surface de notre planète), s’il est résolu un jour ; il restera encore à trouver un moyen d’exploiter l’énergie ainsi émise, ce qui, selon la solution nécessaire à conserver le confinement, ne sera pas forcément simple à mettre en œuvre.
Dans cette article, la génération IV est mis en avant. Le projet retenu en France pour ce type de réacteur s’appele Astrid, il tourne avec du Sodium. Il est clair qu’après Fukushima, il sera sans doute HORS de QUESTION de batir un réacteur contenant du Sodium qui bruel au contact de l’air et explose au contact de l’eau. Il n’y a pas de mesures ultimes face à un tel élément (que je qualifirais de diabolique). AU moins à Fukushima, on peut envoyer de l’eau de mer …… Le jour ou la recherche sur le nucléaire française arrétera de nous recycler les vieilles solutions, faites nous signe ….
Et bien voilà, le véritable visage des anti-nucléaires. Défendre les gaz, les pétroles et les charbons. La planéte ne se réchauffe pas, rassurez-vous ……
Il reste toujours la solution de ne pas refroidir le réacteur dans les cas de situations accidentelles graves qui pourraient survenir et dans lesquelles l’étanchéité des des circuit de sodium ne serait plus garantie. (Ainsi, pas de risque chimique liée au contact de l’eau et du sodium). Je détaille un peu : Il faut rappeler que, pour l’accident de Fukushima, le refroidissement continu et ininterrompu apparait comme une nécessité car il permet de préserver au mieux le confinement (sinon le réacteur fond et le corium a toutes les chances de traverser la dalle de l’enceinte de confinement qui n’est pas prévue à cet effet). A l’opposé de cette « solution » du refroidissement à tout prix, il peut être envisagé de ne pas refroidir et de laisser totalement fondre le réacteur en cas de situation accidentelle grave. Ceci à partir du moment ou la structure basse est étudiée pour recueillir le corium et pour lui résister afin de préserver le confinement intact, même en cas de fonte totale du réacteur. Cette solution revient à anticiper tous les cas les plus défavorables dans lesquelles le réacteur fond en totalité. C’est une solution de sécurité, certainement plus couteuse mais qui a l’avantage d’être un système passif (donc sûr et assez indépendant de l’environnement et de l’exploitation) tandis que le « refroidissement à tout prix » est une démarche active et manifestement assez compliquée à mettre en œuvre en situation accidentelle dans un environnement dévasté par une catastrophe naturelle. Je sais que cette solution est mise en place dans l’EPR (et d’autres ? je ne sais pas…) en doublage des systèmes de refroidissement à l’eau plus classiques (système principal par les générateurs de vapeurs et système de secours par aspersion, recirculation, etc.). On pallie ainsi les risques de perte totale de refroidissement. A mon sens cette solution passive aurait du être mise en œuvre sur tous les réacteurs construits après le retour d’expérience de TMI. Pour un réacteur au sodium, en cas de perte de système de refroidissement principal, on pourrait avoir uniquement ce système passif de récupération du corium. Cela n’aurait, je pense, pas de conséquence significative sur la sureté pour l’environnement… le seul problème serait qu’une perte du refroidissement principal impliquerait directement la ruine du réacteur par fusion du cœur. (Ce qui n’est pas forcement problématique en soi, puisque les accidents de ce genre sont quand même assez rares et que les dégâts ne seraient que matériels).
A de passage: j’imagine que votre intervention n’est qu’une provocation? Y’avaitka.. Ben voyons…Sortez nous vos diplômes es-spécialiste en situation ultime sur des BWR et on en reparle…Plus tard, on verra quel a été vraiment le film des premières heures, mais en attendant, évitez de raconter n’importe quoi, sauf si vous étiez à ce moment là dans une des salles de commande. A ccsiaix: vous vous trompez de combat en dénigrant les autres sources d’énergie…Pour l’instant, c’est au nucléaire de se défendre, pour ce qu’il est.Un accident majeur tous les dix ans ( environ, 79, 86, 2011), c’est tout simplement inadmissible pour l’opinion publique (même si TMI était majeur en terme d’accident mais mineur en termes de conséquences).Et pas la peine d’expliquer que la technologie est différente entre un PWR, un RMBK ou un BWR, ça tout le monde (ou presque) s’en fout, même si c’est vrai.
Je me demande quel est la bande de foux furieux qui ont pu èmettre et mettre en pratique une solution de ce genre ? Un réacteur bourré de plutonium refroidi par un métal explosif en fusion…… Il est clair que les solutions bricolées de dernier recour (eau de mer , arrosage par des camions pompe , hélicoptère…)qui ont permis au dernier moment de contrôler plus ou moins la catastrophe japonaise auraient déclanché un énorme cataclysme s’ils avaient été appliqué sur un réacteur bourré de sodium. J’espère que les responsables du programme surgénérateur ont enfin compris qu’il faut trouver une autre solution type sels fondus ou hélium supercritique voire plomb fondu et éliminer cette folie qu’est le réacteur à caloporteur sodium.
le danger ne venait pas d’une explosion nucléaire encore qu’une fonte des matèriaux fissiles aurait pu couler au sol et atteindre une masse suffisante pour vaporiser des éléments radioactifs dans toutes les directions. Le danger provenait des explosions chimiques rendues possibles par la décomposition de l’eau en un mélange fait d’hydrogène et d’oxygène. Une température assez élevée pour faire fondre les métaux peut percer la cuve , l’enceinte , se répandre dans le sol et l’atmosphère de façon massive . Une fois les abords immédiats de la centrale massivement contaminés , plus rien n’était contrôlable , il fallait évacuer toutes les salles de contrôle et les 6 réacteurs auraient alors pu vomir des tonnes de produits radioactifs pendant des années sans que plus aucun technicien ne puisse s’en approcher sous peine de griller en enfer sous le feu de la simple radioactivité locale . la pèriode du plutonium est tout sauf courte (24 000 ans), le césium 137 demande 10 pèriodes (3OO ans) pour voir son taux de radioactivité descendre d’un facteur 1000. Quand au césium 135 sa pèriode est de 2,3 millions d’années Ce n’était rien dormez bonnes gens !!!!!
Je vous cite: »Je voudrais tout de suite dire à sicétaitsimple qu’il n’y a jamais eu de redivergence car il ne pouvait pas y en avoir en raison d’une perte de géométrie du coeur et d’une perte de modérateur. Ce serait un peu long à expliquer ». Je vous rassure, vous n’avez absolument pas besoin de m’expliquer quoique ce soit, nous avons simplement besoin de données de mesure fiables pour nous faire une idée, et celles-ci ne sont à l’évidence pas disponibles… Eh bien si vous voulez bien, on va attendre les rapports à venir, dans quelques mois ou plus.On verra bien s’il y a eu réaction de fission locale entretenue dans le corium.
Moi je l’ignorais… Un circuit secondaire apte à refoidir par convection. Intéressant également. Ingénieux et toujours dans le sens de la sécurité avec un système simple et passif de plus. Merci pour l’info. Cela dit, les systèmes au plomb et au gaz sont probablement intéressants également et ont des avantages certains d’un point de vue risque chimique. Il me semble que toutes les pistes sont étudiées dans le cadre des recherches sur la génération 4 (même si la France est plus centrée sur le sodium de part son expérience dans le domaine, mais c’est bien là l’intérêt des programmes de recherches internationaux.) PS : Je viens de poster, mais beaucoup plus haut… j’avais ouvert le formulaire de réponse il y a une heure. ^^
1) Pourquoi cet accident ? Par inconscience ou souci d’économie, autrement dit de profit, pour eviter des depenses le mur de protection a été defini pour une vague de 6 mètres alors que le vague a fait plus du double. L’accident était inevitable. La responsabilité est là clairement définie 2) Il est indispensable de remarquer que de nombreux reacteurs japonais ont subi le seisme apparament sans accident. On sait donc maitriser les accidents de seisme, et la preuve ne vient pas d’un cas paticulierr mais de plusieurs reacteurs dont certains sont agés. En ce qui concerne la France ou risquons nous un tsunami de grande hauteur ? Je laisse la reponse aux specalistes du climat 3) En prenantn du recul sur les trois accidents de centrales il est indispensable, au lieu de faire peur (la peur n’est jamais une bonne motivation) d’une part d’analyser les degats humains et d’autre part d’en rechercher les causes Lea americains n’ont pas eu un seul mort avec une fusion partielle Les japonais ont remarquablement reagi au tres grave accident qu’ils ont subi accident classe 6. Combien y aura-t-il de morts ? malheureusemnt ily en aura mais ce nombre n’aura rien à voir avec le nombre de morts de Tchernobyl nombre mal connu de 4.000 à 20.000 environ suivant les sources. Le danger ce n’est pas la technique, mais la façon dont l’homme la gère. L’accidentn de Tchernobyl s’est transformé en immense catastrophe humanitaire essentiellement a cause de la facon dont le systeme soviétique s’est comporté. D’une part en construisant un reacteur instable et en plus avec la presence simultanée de graphite et d’eau (alors que les russes avaient des scientifiques tres competents mais bloqués par la bureaucratie) d’autre part en réagissant de façon bureaucratique a l’accident nié au debutpar les autorites Ce nombre de morts catastrophique conduit a faire le proces du systeme et pas celui de la technique. J’attend de voir quand on aura du recul combien l’accident japonais aura fait de morts. On peut déjà affirmer qu’avec cet accident du tsunami, d’une extrême gravité, qui a interesse plusieurs reacteurs du même site, ce nombre n’aura rien a voir avec celui de Tchernobyl il sera probablement du même ordre que celui d’un accident de mine de charbon. Pour etre complet il faudrait mentionner la,catastrophe de Bophal 3.000 morts le jour même et plus de 20.000 par la suite ce n’était pas du nucléaire mais une usine de pesticides. Et nous continuons a utiliser des pesticides en grandes quantités qui chaque années tuent et rendent malades les agriculteurs. Mais les lobbies des pesticides sont infiniment plus efficaces que ceux du nucléaire et les ecologistes ont sur ce sujet un silence assoudissant Quand au Charbon, chez nous les grandes catastrophes minières font partie de l’histoire et sont oubliées. Mais les 20.00 morts annuels dans le monde liés au mines de charbon sont une dure realité complètement oubliée devant les peurs crées par les medias au sujet du nuléaire
Et comment comptez vous faire circuler le sodium s’il n’y a plus d’électricité pour faire tourner les pompes ? En cas de panne de la circulation , inertie ou pas ,le sodium ne circulant plus (premier ou deuxième circuit même problème ) ,la chaleur ne peut plus s’évacuer , celle ci va donc s’accumuler dans le coeur et aboutir inéluctablement à sa fonte c’est à dire exactement au même problème , avec en plus l’impossibilité d’utiliser des systèmes de bricolage tels qu’ils furent utilisés au japon.
Tout à fait d’accord sur la nécessité de prendre un peu de recul (par rapport à son écran de télé). Les journalistes réalisent de nos jours un travail de désinformation particulièrement soigné et prennent apparemment un plaisir fou à se faire messagers de l’apocalypse… D’ailleurs, dès que la guerre en Libye s’est faite plus angoissante que l’accident de Fukushima, ce dernier, qui faisait tous les titres, a d’un coup, été totalement éclipsé. Un public angoissé est un public fidèle… un public fidèle est un public rentable… n’oublions pas que la télé fonctionne surtout sur les recettes publicitaires. Quant aux autres catastrophes minières, chimiques, etc. elles ne sont pas à oublier. Ainsi que la gestion de toutes les autres « choses » dangereuses qu’on oublie parfois. Je regardais ce midi un reportage (France 5 – Le magazine de la santé) sur la gestion assez préoccupante de la mise en décharge de l’amiante… je ne pense pas qu’il y aura polémique sur le sujet… alors qu’il y aurait matière à l’avoir apparemment ! Personnellement, si j’ai le choix de vivre à proximité d’une telle décharge ou d’un centre de stockage de déchets nucléaires, mon choix est vite fait : je vais là où la gestion des risques est la plus étudiée et la plus sérieuse !! Et deux séries de questions sur les RNR : – 1) Les russes ont bien fait des réacteurs au plomb aussi, non ? Dans des sous-marins même, si ma mémoire est bonne ? Il étaient modérés ? avec du graphite (je vois mal de l’eau dans le plomb) ? – 2) Pourquoi de l’hélium dans les réacteurs rapides au gaz ? Pour ses propriétés physiques (thermiques) ou pour ses propriétés neutroniques ? Coté neutronique, j’aurais plutôt vu l’hélium, au contraire, comme un bon modérateur vu la taille du noyau (4 nucléons contre 12 à 14 pour le carbone qui est lui même utilisé comme modérateur). Plus les particules (le neutron à thermaliser et l’atome modérateur) sont de masses proches, plus le choc est efficace à ralentir la particule légère (le neutron), n’est-ce pas ? Ou alors sa qualité vient simplement d’une section efficace de capture, qui serait notablement inférieure à celle des autres gaz (CO2, N2, …) ? Y’a-t-il d’autres phénomènes en jeu, d’autres critères de choix ? (Autres que la capture des neutrons et que la thermalisation par diffustion élastique/inélastique*) * quelqu’un saurait m’expliquer la différence ? Autant en mécanique générale, je comprend bien la distinction, autant en physique des particules, la température se confondant avec l’énergie cinétique et la déformation étant impossible, je vois mal comment avoir une collision inélastique (sauf éventuellement à exciter des électrons de l’atome cible ? ou c’est une horrible bêtise que je viens de dire là ?)
Le fait d’être une entreprise non soumise à la rentabilité court therme est certainement positif, mais n’oublions pas Tchernobyl ou la notion de rentabilité capitalistique n’était pas présente mais qui a néanmoins conduit à des comportements défiant les règles de professionalisme et de sécurité
C’est sensé être une réponse ?? Je désire simplement une information (objective !), pas un sourire en coin ! En ce qui concerne des économies d’énergie (et d’eau …) avez-vous pensé à calculer ce qu’ on gagnerait avec le végétarisme ? (certains l’on fait !!!) Merci de répondre !
Nous avons débattu fusion
Réponses en vrac et sans argumentation autre que le ouï-dire et la « culture » : 1- Les RNR plomb des sous-marins russes de sinistre mémoire donnent des frissons à plus d’une personne… Le RNR plomb tel qu’envisagé dans le Forum Gen IV, c’est un réacteur sous-critique couplé à un accélérateur et une cible de spallation, alias ADS (accelerator driven system), alias rubiatron. Il a pour mission d’être un transmuteur (burner en anglais) pour diminuer la quantité d’éléments à vie longue issus des REP, ou de produire des noyaux d’intérêt médical. Très accessoirement, il est électrogène. Promoteurs : Belgique (Myrrha, en version Pb-Bi), Italie. 2- He : Ce qui compte, ce n’est pas seulement la masse du noyau, mais sa section efficace de capture… He3 est très capturant, pas He4… Et effectivement, il y a une excitation dans un choc inélastique, mais des nucléons dans le noyau choqué. Voir P. Reuss, EDP sciences, Précis de neutronique (les meilleures pages étaient dans Googlebooks quand j’ai regardé), chapitre 7. Dans un VHTR, avec 500°C de gradient entre l’entrée et la sortie, même N2 est corrosif à certains endroits et formerait sans doute des nitrures ! CO2 serait une source d’oxygène, c’est donc pire. La question se pose à deux endroits : dans la cuve où ce n’est pas un problème car on peut la rendre épaisse ou la chemiser ; et dans l’échangeur de chaleur intermédiaire et là, la compacité est drastiquement chiante. Donc He. AMHA, les challengers valables, pour tout un tas de raisons, restent SFR, GFR et aussi MSFR (molten salt fast reactor, potentiellement alimenté en thorium).
Bonjour, Et en attendant pour dormir tranquille un petit site de rien du tout qui vous donne l’éloignement du réacteur le plus proche de votre domicile.c’est ici. C’est cool non ?
Quels sont les impacts sur la santé de tout cela dans les 5 ans ? Pour les forces d’intervention et les employés de tepco ? Pour ceux qui habitaient dans un rayon de 20 km ? Pour ceux qui mangent les fruits et légumes contaminés qui continuent à être vendus ?
voilà qui fait froid dans le dos …….
Le problème essentiel à Fukushima semble (attendons d’y voir plus clair) plus être lié au tsunami qu’au séisme. Et là, il y a avait manifestement un problème de conception de la centrale car le risque de tsunami supérieur à 10 mètres était parfaitement avéré sur cette côte. En quatre siècles, le Japon a subi au moins 10 tsunamis importants avant 2011 : 1605 ; 1611 ; 1703 ; 1707 ; 1766 ; 1792 ; 1854 ; 1896 ; 1923 ; 1933. Ils pouvaient difficilement dire que le risque d’une vague de 15, 20 ou 30 mètres n’existait pas dans les temps historiques. Les protections contre les tsunamis étaient manifestement insuffisantes… à suivre.
Le tsunami n’est pas du au séisme?
je vous recommande de lire un avis de scientifique : Il dit notamment : « La découverte de la tectonique des plaques, et donc du mécanisme à l’origine de ces séismes, ne date que de 1965. Les sismologues de l’époque ne font que commencer à relier les séismes au mouvement des plaques, pour en calculer les intensités possibles sur une autre base que la simple répétition d’événements connus. » Il ne faut pas oublier que avant les années 60, mais après les débuts du nucléaire, on avait du mal à faire le lien entre séismes et plaques, j’imagine donc que le lien entre séisme et tsunami n’était pas non plus correctement établi. Et là Claude Allègre pourrait probablement en parler savamment sans déclencher de fâcheuses réactions de la part de Sylvestre Huet.
Je réponds tardivement à votre message du 4/04. Le « vous pariez » s’adressait à mon hypothèse de réactions locales de fission ? Je veux bien parier, même si je perds ça ne changera pas grand chose au merdier total qui rêgne là-bas… Il faudra attendre un peu avant d’avoir une vue correcte sur le déroulé des évenements.