La semaine dernière, EDF indique avoir remis à l’Autorité de Sûreté du Nucléaire (ASN) pas moins de 19 rapports d’évaluations complémentaires de sûreté (ECS) pour ses sites nucléaires en exploitation et en construction.
Ce ré-examen approfondi de la conception des centrales post-Fukushima a été réalisé à la demande du gouvernement français conformément au cahier des charges publié par l’ASN, le 5 mai 2011.
L’ASN publie d’ailleurs sur son site les rapports remis par les exploitants nucléaires le 15 septembre 2011 dans le cadre des (ECS). Ils concernent les 80 installations nucléaires prioritaires et sont disponibles pour consultation dans la rubrique "Les évaluations complémentaires de sûreté".
Selon EDF, ces rapports consistent à réévaluer les centrales existantes et en construction (intégrant les EPR) et de s’assurer ainsi des marges de sûreté des installations face :
- aux risques de séisme et d’inondation ;
- à la perte simultanée de la source de refroidissement et des alimentations électriques ;
- aux conséquences en cas d’accidents graves ;
- aux règles appliquées dans le domaine de la sous-traitance.
Effectuées pour l’ensemble d’un site, ces évaluations consistent à prendre en compte des situations extrêmes qui dépasseraient celles retenues lors de la conception des installations nucléaires et des réexamens de sûreté successifs. Le Groupe français d’électricité précise qu’elles seront "menées par plus de 300 ingénieurs d’EDF."
EDF entend ainsi réhausser encore le niveau de sûreté des centrales nucléaires grâce à des mesures complémentaires post-Fukushima proposées à l’ASN. A l’issue de l’instruction par l’ASN fin 2011, EDF élaborera un plan d’action qui s’étalera sur plusieurs années, comprenant à la fois les études complémentaires et les modifications décidées.
Calendrier :
Les 12 décisions du Collège de l’ASN du 5 mai 2011 prescrivent aux différents exploitants d’installations nucléaires la réalisation d’un rapport répondant à un cahier des charges précis selon le calendrier suivant :
1er juin 2011 : remise d’une note présentant la méthodologie retenue pour mener l’évaluation, l’organisation mise en place pour respecter les échéances fixées et la structure détaillée envisagée pour le rapport ;
15 septembre 2011 : pour les installations prioritaires dont les centrales nucléaires, transmission par les exploitants d’un rapport présentant les conclusions de l’évaluation. Ce rapport proposera les études complémentaires ainsi qu’un calendrier adapté pour ces études ;
15 janvier 2012 : remise des notes méthodologiques pour les installations moins prioritaires ;
15 septembre 2012 : transmission des rapports pour les installations moins prioritaires.
Afin d’analyser les rapports des installations prioritaires, l’ASN a saisi l’IRSN et les deux groupes permanents d’experts (GPE) réacteurs et usines. Le travail de ces experts s’organise selon le calendrier suivant :
6 juillet 2011: réunion et avis des GPE sur les notes méthodologiques ;
19 juillet 2011 : prise de position de l’ASN sur les notes méthodologiques ;
début novembre 2011 : rapport de l’IRSN sur les évaluations complémentaires de sûreté des installations prioritaires ;
8-10 novembre 2011 : réunion des GPE pour analyser les rapports des exploitants.
L’ASN rendra son rapport sur les évaluations complémentaires de sûreté (ECS) fin 2011.
Merci à Enerzine pour cet article clair et précis. Il précise de plus bien que ces rapports seront jugés par l’ASN, au lieu d’être l’autojugement d’EDF par EDF que prétendent les antinucléaires.
Pour rester sur le débat de la transparence du nucléaire, EDF a ouvert les portes de ses centrales ce week end à 10 000 visiteurs, et ce pour la première fois depuis l’époque des attentats du 11/09. Cet événement a été couvert par la presse locale, mais la presse nationale (qui est à la botte du puissant et diabolique lobby nucléaire, tout le monde le sait) a préféré ne pas en dire un mot (pas un seul, j’ai cherché) et couvrir à la place un événement infiniment plus porteur de sens pour le débat ce jour là : la manifestation monstre de 1500 (1500 !) militants antinucléaires en Alsace. Un événement monstre comme je vous le disais, qui par son caractère inédit va sans doute bouleverser quelques convictions. En attendant, Dieu que c’est bon d’être aussi puissants et egemoniques dans ce débat !
J’ai déjà feuilleté quelques rapports, c’est intéressant et très documenté. Pour l’instant, je retiens que certaines parties de certaines centrales sont potentiellement inondables (avec des marges importantes cependant). EDF proposent de faire quelques travaux… à voir. L’idéal, serait quand même qu’aucune centrale ne soit inondable même avec 30 cm d’eau douce arrivant lentement (ce qui est très différent de 15 mètres d’eau salée arrivant au galop sur des kilomètres).
On se croirait à la guerre pourtant l’atome civil c’est vraiment une énergie pacifique et sans danger, non ? Bon, donc un bataillon super équipé et mobilisable en 24h « all over the world » ça fera sans doute un « petit » budget assez coquet (impôts ?) à ajouter sur la liste déjà longue des coûts externes du nucléaire. Et puis c’est sûr que ça vaut le coup de remettre le paquet sur ces installations vieillissantes et à la merci d’une inondation, ce qu’EDF n’a visiblement pas anticipé (gloups !) comme le fait remarquer honnêtement l’ami Dan 1. Jusqu’où s’arrêteront-ils ? aurait dit Coluche
Il n’y a rien d’extraordinaire à ce que le nucléaire se dote d’une force d’intervention rapide dont les moyens seraient mutualisés. C’est tout a fait normal et ce type de structure existe déjà hors du nucléaire et du militaire. Par exemple, après la tempête de 1999, EDF a mis en place la FIRE qui est maintenant à la main d’ERDF pour relancer le réseau de distribution (un peu plus de 1,3 million de kms de ligne) : C’est plutôt rassurant de prendre ce chemin, plutôt que le chacun pour soi. Ensuite dire : « On se croirait à la guerre pourtant l’atome civil c’est vraiment une énergie pacifique et sans danger, non ? » relève de la provocation Qui vous a dit que le nucléaire était sans danger ?