L’Ecosse parviendra à couvrir, d’ici à 2020, ses consommations brutes en électricité à partir d’énergies renouvelables d’après le projet EGPS (Electricity Generation Policy Statement) révélé le 12 mars dernier par le gouvernement.
Ce projet d’orientation de production d’énergie examine la façon dont l’Ecosse devra générer son électricité, en mettant en avant les changements qui seront nécessaires à l’atteinte des objectifs fixés par le gouvernement écossais.
Ainsi, il apparait que le pays s’apprête à abandonner le nucléaire. Cependant une prolongation de la durée d’exploitation des installations nucléaires existantes est fortement envisagée.
L’Ecosse compte mettre en place un mix énergétique qui aborde en priorité les 4 points spécifiques suivants :
- La sécurité de l’approvisionnement électrique
- Des prix abordables pour les consommateurs
- Une large décarbonisation d’ici à 2030
- Obtenir un avantage économique et compétitif pour l’Ecosse
Concrètement, le projet EGPS décrit les plans du gouvernement écossais en matière d’énergies renouvelables et de production thermique et électrique à partir de combustibles fossiles (houille, gaz naturel, pétrole) dans le futur mix énergétique du pays.
L’objectif affiché est la couverture, d’ici à 2020, de 100% au moins de la consommation brute d’électricité à partir de sources renouvelables, ce qui ne veut pas à dire que l’Ecosse dépendra à 100% du renouvelable, précise le rapport. Celui-ci fera partie d’un mix équilibré plus large.
La production électrique de l’Ecosse à partir de renouvelables sera complétée par des centrales thermiques qui seront progressivement dotées de dispositifs de captage et de stockage du carbone (CSC). Le rapport cite en effet un minimum de 2,5 GW de capacités thermiques.
Au niveau local, le pays s’orienterait vers au moins 500 MW d’énergies renouvelables (électricité et chaleur) d’ici à 2020. Autre objectif visé, diminuer de 12% la consommation d’énergie finale.
Par ailleurs, afin d’atteindre le seuil des 11% de la demande de chaleur à partir d’énergies renouvelables, le gouvernement pense également faire appel à la biomasse énergie à travers de petites unités de chaleur et de systèmes de cogénération.
Avec toutes ces orientations, l’Ecosse espère au final assurer son approvisionnement futur en électricité sans développer de nouvelles centrales nucléaires.
Concernant l’atome, le projet EGPS confirme l’intention de l’Ecosse d’abandonner progressivement le nucléaire et de ne plus construire de nouvelles centrales. Le pays n’exclut toutefois pas de prolonger la durée d’exploitation des installations existantes afin de maintenir la sécurité de l’approvisionnement au cours de la prochaine décennie, lorsqu’il passera aux renouvelables et à une production thermique "plus acceptable".
La procédure de consultation sur l’EGPS prendra fin le 4 juin 2012.
Globalement, l’électricité produite en Ecosse a légèrement diminué en 2010 par rapport à 2009. Alors que la production d’électricité à base de charbon est passée de 23,3% en 2009 à 29,5% en 2010, celle d’origine nucléaire a diminué de 32,5% à 30,6% en raison des opérations de maintenance imposées aux centrales**.
La production à partir du combusible gaz a également diminué, passant de 18,7% à 16,8%.
Enfin, la part des des énergies renouvelables représentait 19,1% de la production totale d’électricité en 2010, en légère baisse par rapport à 2009 (20,8%).
Consulter le rapport intégral EGPS >>>> ICI
Consulter des statistiques énergétiques de l’ECOSSE >>>> ICI
** L’Ecosse abrite actuellement 2 centrales nucléaires équipées chacune de 2 réacteurs avancés refroidis au gaz : Hunterston B 1 et 2 (430 MW chacun) et Torness A et B (600 MW chacun). Leurs autorisations d’exploitation expirent en 2016 et 2023 respectivement.
« L’objectif affiché est la couverture, d’ici à 2020, de 100% au moins de la consommation brute d’électricité à partir de sources renouvelables, ce qui ne veut pas à dire que l’Ecosse dépendra à 100% du renouvelable, précise le rapport. Celui-ci fera partie d’un mix équilibré plus large ». En voilà une phrase qu’elle est claire. L’Ecosse couvrirait plus de 100% de sa consommation à partir de sources renouvelables, donc exporterait de l’énergie, mais n’en dépendrait pas à 100% ! On apprend ensuite que cet objectif serait atteint par (seulement) 500 MW. On apprend surtout que la part du charbon est passée de 23,3% en 2009 à 29,5% en 2010, ce qui montre que l’Ecosse est sur la bonne voie…
Les objectifs du gouvernement seraient : La sécurité de l’approvisionnement électrique Des prix abordables pour les consommateurs Une large décarbonisation d’ici à 2030 Obtenir un avantage économique et compétitif pour l’Ecosse Les moyens sont contradictoires: L’importation de charbon n’est ni une sécurité, ni une décarbonisation: je ne crois pas au captage industriel du carbone. Le vent n’est pas une énergie compétitive et rentable. Les ouvrages hydrauliques sont en place. Les autres énergies renouvelables sont folkloriques.
Il y a effectivement quelque flou dans cet article. 500 MW pour remplacer 80% de leur production, ça paraît très peu. Et le terme « consommation brute » est à préciser.
On ne va pas leur en vouloir d’avoir des objectifs ambitieux! Cependant, leur méthode de calcul (p22 du document) est surprenante. En gros et pour simplifier, tout ce qui est renouvelable reste en Ecosse, le reste ( nucléaire, charbon, gaz) est exporté. Electrons, vos papiers! On notera quand même que ce n’est pas très fair d’enfumer et de nucléariser ainsi ses voisins… A noter également (savoureux) qu’en appliquant la même convention à la France, l’électricité de celle-ci est dès 2011 100% décarbonnée! Bah mince alors, moi qui pensait que le chauffage electrique emettait plein de CO2… PS: bonne suite, moi je disparais des écrans quelques jours.
déjà j’ai appris que le fameux « scotch » (whisky) n’est qu’un détournement du whikey d’origine, c’est à dire irlandais. Maintenant l’on voit que les scotts vont externaliser les énergies « polluantes ». Bravo ! Ils font comme les allemands avec leurs déchéts : « pas de ça chez nous, on est propres, nous ». Bon ceci dit, pour un pays à fort potentiel éolien et marin, pourquoi pas, mais l’éolien au moins reste intermittent, même chez eux. Donc les centrales thermiques, carbonées mais externalisées de préférence, ça représentera réellement quelle part de leur mix énergétique ? 60% ? 70% ? Ah oui, c’est vrai on se donne bonne conscience et on met sous les verrous le délinquant CO2. Si au moins on l’utilisait pour fabriquer des carburants algaux… rêvons un peu…
Il s’agit de 500MW possédés par les collectivités, c’est sans compter les milliers de MW off shore e on shore en développement dans l’éolien. Ils prennent aussi l’objectif de réduire de 80% leurs émissons de GES, donc de réduire la part de leurs énergies fossiles. mais il s’agit d’un objectif peu ambitieux pour 2020, avec le remplacement de 30 à 40% de leur mix seulement.
Pas tout-à-fait la même convention, on garde notre nucéaire et on n’exporte que le fossile pour nos 100% décarbonnés.Plus facile pour les douaniers.
Je suis heureux, à la lecture des commentaires de voir que je ne suis pas le seul à n’avoir rien compris. Je me suis demandé si on n’était pas le premier avril?? Le plus drole, c’est dans les notes concernant les centrales nucléaires: Refroidies au gaz!!!! En France, des radars automatiques sont tombés en panne car la facture d’électricité n’avait pas été payée à temps. Pauvre écossais! Espérons qu’ils n’oublierons pas de payer leur facture de gaz.
Il n’y a rien de drôle, les réacteurs exploités en écosse sont effectivement refroidi par un gaz (du CO2), tout comme l’étaient les réacteurs français de la première génération (Uranium Naturel Graphite Gaz)
Vous êtes insuffisament informés et donc vous avez du mal à comprendre. L’Ecosse produira l’équivalent de 100% de sa consommation d’électricité à partir des renouvelables. Mais cette production sera parfois trop importante et elle en exportera une partie. Parfois ce sera l’inverse et elle importera. Au total, sa production d’électricité renouvelable sera égale à sa consommation d’électricité. D’autre part, une partie de l’excédent d’électricité sera envoyé en Norvège pour échange avec de l’électricité hydraulique norvégienne ou pour stockage dans des STEP, technologie que la Norvège utilise déjà et qu’elle développe en ajoutant des stations de pompage à côté de ses centrales hydrauliques (plusieurs lacs réservoirs étagés).