L’agence nucléaire russe Rosatom annonce qu’elle signera cet été un accord avec les sociétés d’énergie chinoises pour construire un réacteur à neutrons rapide à vocation commerciale en Chine.
"Nous avons discuté la construction possible d’un réacteur à neutrons rapide grandeur nature. Les compagnies devraient signer cet été les protocoles pour mettre au point l’étape initiale du projet" a déclaré mardi Serguei Kirienko, Directeur Général de Rosatom, après sa rencontre avec les autorités chinoises.
L’an passé, avec l’aide de Rosatom et des ses compagnies (OKBM Afrikantov OKB Gidopress, Nikiet et l’institut Kurchatov) la Chine avait mis en exploitation un réacteur expérimental à neutrons rapides (image ci-contre). Le pays devrait donc franchir une nouvelle étape dans l’accès à l’énergie nucléaire civile, grâce à cette technologie détenue jusqu’alors exclusivement par la Russie, la France et le Japon.
Rosatom et le Commissariat à l’Energie atomique chinois ont également signé une feuille de route de coopération à long terme, couvrant tous les projets bilatéraux dans le domaine de l’énergie nucléaire, dont les prochaines phases de construction de la centrale nucléaire de Tianwan ainsi que d’autres installations énergétiques.
Le lancement du chantier de la tranche 3 de Tianwan commencera officiellement en décembre 2012 et celui de la tranche 4, en août 2013. La compagnie russe Atomstroiexport fournira l’îlot nucléaire des deux tranches. Le premier bloc de la centrale nucléaire de Tianwan – 2 unités VVER de 1000 MGW – construit avec la participation des spécialistes russes est en exploitation depuis 2007. La centrale qui a subi des stress-tests a été reconnue comme "la plus fiable" de Chine.
Sur le plan économique, la coopération énergétique entre les deux puissances se développeront d’abord dans le domaine des hydrocarbures – la Russie est le premier producteur mondial de pétrole et la Chine le premier consommateur d’énergie.
A l’occasion de sa visite en Chine, le chef de l’Etat russe a fait valoir le caractère stratégique de la coopération énergétique russo-chinoise : "Parmi les résultats obtenus, je voudrais citer le lancement de l’oléoduc russo-chinois qui a permis de livrer, l’année passée, 15 millions de tonnes de pétrole. Nous avons également signé un contrat de long terme, pour 25 ans, de livraison d’énergie électrique russe en Chine. En 2011, nous avons livré sur le marché chinois 10,5 millions de tonnes de charbon. Espérons que dans des temps proches, nous allons pouvoir livrer du gaz en Chine", a indiqué Vladimir Poutine.
*** la délégation russe comprenait, notamment le vice-premier ministre Dmitri Rogozine, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, les ministres pour le Développement de l’Extrême Orient, des Transports et de l’Energie, ainsi que le chef du groupe nucléaire public russe Rosatom Sergueï Kirienko, le PDG de Gazprom Alexeï Miller et le président de Rosneft Igor Setchine.
Quelle est la particularite du reacteur a neutrons rapides? Il s’agit toujours de fission d’uranium? Y’en a en France?
La France connaît bien les RNR, puisque qu’elle en a eu trois. Rapsodie à partir de 1957 Phénix à partir de 1968 qui a produit de l’électricité de 1973 à 2009 Enfin SuperPhénix qu’on ne présente plus. L’avenir à moyen terme c’est ASTRID.
a propos de superphoenix ,il est regrettable que le gouvernement de l’epoque ai « sauté au plafond » suite a des avaries a repetitions sur le RNR de creys-malville ; se n’etait pas une raison pour le deconstruire ,il y avait certainement d’autres solutions exploitables pour eviter ce gachis financier ; ce « RNR » etait avant tout une « tête de série » de cette puissance et il devait y avoir des solutions a moyen terme pour palier a ces defauts de jeunesse ; pourtant ,la france en avait besoin pour se debarraser de l’ U238 issu de l’enrichissement et du PU239 ; le but initial etant d’economiser le minerai d’uranium naturel dont la france est dependante des producteurs etrangers.
C’est con : on possédait la technologie des réacteurs à neutrons rapides, on aurait pu la vendre aux chinois, mais voilà les écolos sont passés par là. @ Samivel51 : Lorsqu’un neutron rencontre le noyau d’un atome, il peut se passer quatre choses : – il se passe rien – il y a un choc entre eux. Si le noyau est lourd, le neutron va rebondir dessus sans perdre son énergie cinétique. Si le noyau est léger, le neutron lui transmet un peu de son énergie cinétique. Dans certains cas le noyau est alors excité et se débarrassera de cette énergie en trop en émettant un rayonnement gama. – il y a capture radiative. Dans ce cas là soit il se passe rien après, soit le noyau est activé (càd qu’il devient lui même radioactif), soit le noyau est à la base fertile (càd qu’il a la propriété de pouvoir absorber des neutrons et devenir fissile après) et devient alors fissile. – il y a fission du noyau : Le noyau absorbe le neutron, devient instable et résout son instabilité en se cassant en deux moitiés et en émettant d’autres neutrons. Pour que ces deux dernières possibilités se produisent, il faut que le noyau capture le neutron. Pour un noyau d’U235, la probabilité qu’il absorbe un neutron est (en très gros) inversement proportionnelle à l’énergie de ce neutron : Plus un neutron est énergétique, plus il est « rapide », et moins un noyau aura de chance de l' »attraper ». Plus il est lent et plus ce sera facile. Dans une centrale, ce qui nous intéresse, c’est la fission. Cela libère de l’énergie sous forme de chaleur, qu’on utilise pour produire de l’électricité, et cela génère un ou deux autres neutrons qui serviront à la réaction en chaine. Donc pour maximiser les fissions dans notre coeur il nous faut des neutrons « lents ». Or la réaction de fission de l’U235 émet des neutrons rapides. Il nous faut donc ralentir ces neutrons pour qu’ils puissent provoquer d’autres fissions. Pour cela, on utilise un modérateur. Cela peut être les noyaux d’hydrogène de l’eau (pour les technologies REP et REB), ou bien les noyaux de carbone du graphite (pour la technologie UNGG). En rebondissant sur ces noyaux, le neutron pert de l’énergie cinétique et ralentit. C’est donc l’eau (pour les REP) qui permet à la réaction de fission de l’uranium 235 de se produire. On a vu que plus le neutron était ralenti, plus il avait de chance d’être capturé par un noyau d’U235. C’est aussi le cas pour l »U238. Mais l’U238 est fertile, il se transforme en Pu239 en absorbant des neutrons. Et le Pu239, lui, est fissile. Et contrairement à l’U235, le Pu239 fissionne plus facilement avec des neutrons rapides. Un réacteur à neutrons rapides est donc un réacteur sans modérateur qui consomme principalement du plutonium (généré à partir d’U238). L’intérêt du réacteur à neutrons rapide est donc de fournir de l’énergie à partir d’U238, qui est un élément dont on dispose des quantités gigantesques. Ainsi en France on dispose d’assez d’U238 issu des déchets nucléaires ou de l’exploitation du minerais pour faire fonctionner des réacteurs à neutrons rapides pendant des millénaires.
Décidemment le nucléaire à le vent en poupe dans les grandes « démocraties »… Enfin, heureusement que ces pays sont là pour alimenter la propagande du GGP parce qu’ailleurs (dans les pays où la population a le droit de donner son avis…), c’est nettement plus compliqué d’installer ces véritables bombes.
pour repondre a Bachoubouzouc , la probalilite de collision d’un neutron avec un noyau d’uranium s »appelle la » section efficace » ; ton expose est clair et net mais il manquait juste le terme pre-cite ;
Merci pour cet éclairage, et quels sont les inconvénients/risques de cette génération? As-t-on une idée du coût d’un réacteur de 1000MW de ce type?
Pour Rice; Tout se déplace à la vitesse grand V dans notre société, y compris le centre du monde nucléaire. Il va falloir aller manifester en Chine et ça va pas être facile. Vous avez un plan ? Est-ce qu’un pilote Allemand de paramoteur a déjà étudié une intrusion aérienne sur une centrale nucléaire chinoise ? Sans se faire mal évidemment !
Le réacteur à neutrons rapides de Monju, au Japon, n’a pas fait mieux que Superphénix. Pourtant, le Japon, c’est la technologie, la science … Construit entre 1985 et 1991, mMis en service en 1994, arrêté en 1995 à cause d’une fuite de sodium provoquant un important incendie, le réacteur n’a été remis en marche au ralenti qu’en mai 2010. Mais nouveaux problèmes après 3 mois et le réacteur est de nouveau arrêté. Maintenant, il est question d’arrêter les frais et de démanteler cette installation inutile, coûteuse et dangereuse.
Pour compléter, puisque personne ne l’a fait (et bien que je ne sois pas spécialiste), les réacteur à neutrons rapides constituent la principale filière étudiée dans le cadre des centrales dites « de génération IV » (génération II étant par exemple les PWR actuelles, EPR serait une III, en fait II+). Les premiers protos seraient prévus après 2020, le déploiement 2030-40 (?). la plupart des pays nucléarisés (sauf la Chine…) font partie du »Forum International Génération IV » et mènent en commun (?) d’importantes recherches sur le sujet. la France notamment a choisi plutôt la filère RNR-sodium à cause de l’expérience acquise avec superphénix entre autres, et de très nombreuses équipes travaillent sur le sujet. Super-Phénix était donc une trop ambitieuse centrale RNR de génération IV construite à l’époque des génération II. Ce statut de « grand prématuré » peut peut-être expliquer son échec partiel (car sur décision politique aussi…). On peut espérer qu’en 40 ans de gros progrès auront été fait, par exemple dans le domaine des matériaux.
Pkoi on utilise forcément du sodium??? il y a pas autre chose que ce truc qui s’enflamme au contact de l’O2??
Vous allez « rire », le sodium s’enflamme aussi en présence d’eau… Sinon, pourquoi le sodium? (pas spécialiste, merci de compléter…) – L’eau est un modérateur des neutrons rapides (qui ne sont alors plus rapides…) – L’objectif des Géné IV est aussi d’augmenter le rendement de la « machine thermique de Carnot » en augmentant la température (320°C: 33% -> 500 à 800°C: >40%) Les fluides caloporteurs étudiés sont le sodium (pas très sympa…), les sels fondus, l’hélium et même le plomb.
L’énergie c’est un peu compliqué et il faut bien distinguer le sodium noir du du sodium vert : Sinon, pour quoi le sodium ? Est-ce une lubie d’ingénieur des Mines ? Le fait est que c’est un excellent caloporteur qui présente la particularité d’avoir une grande inertie thermique et un point d’ébullition très haut (nettement supérieur à la température de fonctionnement du réacteur). en plus on peut l’utiliser à la pression atmosphérique. L’ennui, c’est qu’il est opaque et qu’il peut s’enflammer.
« quels sont les inconvénients/risques de cette génération? As-t-on une idée du coût d’un réacteur de 1000MW de ce type? » Je ne suis vraiment pas spécialiste sur ce sujet, mais de ce que je sais les inconvénients sont principalement un fluide caloporteur plus délicat que l’eau (sodium, plomb, etc) et donc plus complexe à gérer d’un point de vue technique (et médiatique !), mais aussi une installation plus chère pour la centrale comme pour la production de combustible. Pour les coûts, pareil c’est à prendre avec des pincettes car seules des installations expérimentales ont été construites. Mais on parle couramment de 10-15 milliards d’euros pour le programme superphénix. Rentable quand l’uranium est cher, mais pas lorsqu’il est au prix d’aujourd’hui.
« pour repondre a Bachoubouzouc , la probalilite de collision d’un neutron avec un noyau d’uranium s »appelle la » section efficace « » Effectivement ! Ceux qui veulent en apprendre un peu plus peuvent trouver les courbes section efficace / énergie du neutron sur internet pour différents atomes. Sinon il parait qu’on trouve à la vente des manuels de neutronique très bien faits.
Merci! Si l’on compare ceci au prix d’une centrale nucléaire actuellement en fonctionnement : 1,5Mrds EUR ça fait dans les 10 fois plus cher. Il faut donc que les énergies fossiles voient leur prix serieusement augmenter pour rendre cette génération IV rentable. Si elles sont prévues pour 2040/2050, la « parité » avec les énergies fossiles sera sans doute atteinte, surtout si l’on fixe une vraie taxe carbone.
« Si l’on compare ceci au prix d’une centrale nucléaire actuellement en fonctionnement : 1,5Mrds EUR ça fait dans les 10 fois plus cher. » Bien sûr ! Mais attention à comparer le prix d’un réacteur totalement expérimental avec celui de réacteurs construits par séries de 30 !
« L’énergie c’est un peu compliqué et il faut bien distinguer le sodium noir du du sodium vert » Effectivement ! De même on imagine déjà les problèmes de doctrine de la foi écologiste avec les premières centrales solaires à concentration utilisant ça…
Je ne comprends pas votre questionnement .. Tout nous laisse penser que l’énergie solaire sera compétitive d’ici moins de 5 ans en Europe. La question du stockage sera résolue .. Le PDG de Renault investit dans la voiture électrique pour cette raison. La voiture électrique sera connectée au rseau quand elle sera au garage et donc elle pourra vendre son énergie stockée à prix élevé .. Les nouveaux réseaux n’ont donc rien à craindre .. Le nucléaire sera trop cher à cette époque. Avec un rendement de plus de 30% les panneaux solaires fourniront plus de 6000 kw.h pour 20 m2 … Les besoins d’une auto élec. sont de 2000 kw.h par an pour env. 15000 km ..
Je ne comprends pas pourquoi on n’utilise pas la technique par irradiation qui offre la sécurité de s’éteindre dès que le courant est coupé. Il est connu que le rendement thermique est inférieur aux filières actuelles mais la sécurité n’a pas de prix. Du moment que les énergies nouvelles restent non compétitives .. seulement eles deviennent compétitives les bougresses ..!
irisyak, penses tu que tout est aussi simple avec le stockage ? Combien de véhicules électriques il y a en france en ce moment (10 000 d’après adème) Le taux de pénétration de véhicules électriques est estimé par RTE à au max 5% sur les nouveaux véhicules mis en service par an (150 000/qn * 5% = +7500 VE/an) Donc dans 5 ans (voir dans 10 ans) on se retrouve, dans un cas optimiste, avec 100 000 VE. Une batterie électrique a une puissance de l’ordre de 10kW et une autonomie de, supposons, 5h. Ton parc de véhicules représente donc une puissance de 100 000 * 10kW = 1GW (si tous les VE sont connectés), il serait évidemment plus raisonnable de prendre un chiffre plus faible. Donc aux alentours de 2020 on arrive avec une puissance de stockage plus faible que 1GW… ça fait peu quand en France ça fluctue de plus de 10GW dans une journée pas trop chargée (sans parler des 20-30GW lors des superpointes d’hiver). Alors, je sais pas où est-ce que tu comptes stoquer ton énergie solaire supposant qu’elle soit devenue à ce point pas chère pour concurrencer le nucléeaire.
Alors que plusieurs options semblent viables pour les réacteurs à neutron rapides les français se sont engagés stupidement dans la voie du sodium. Les russes ont exploré le plomb , ont été explorés avec succés des mélanges à base de sel et différents métaux liquides non explosifs , et plus récemment les gaz comme l’hélium à trés haut rendement. Alors que même la seule station solaire à calopoteur sodium liquide a brulé il est complètement inconscient de continuer cette filière sodium alors que d’autre caloporteurs sont possibles.
« Alors que plusieurs options semblent viables pour les réacteurs à neutron rapides les français se sont engagés stupidement dans la voie du sodium. » Si des gens à priori intelligents sont partis sur cette solution, c’est qu’il doit bien y avoir une raison… Et même si un truc parait dangereux à première vue, cela ne veut pas dire pour autant qu’il soit impossible de l’exploiter en toute sûreté. Ainsi par exemple poser ses fesses sur 80 litres d’essence bien explosive a l’air dangereux à première vue, pourtant on le fait tous les jours dans nos voitures parfois pourries sans qu’il nous arrive grand chose. Le sodium brûle dans l’air et l’eau. Mettez votre circuit de sodium dans un bunker balayé à l’azote de 100m d’épaisseur de béton et le problème est réglé ! La question quand un truc génère un danger, c’est : Combien ça coûte de mettre des barrières pour s’en protéger jusqu’à ce que ce risque devienne raisonnable, et est-ce que malgré ce coût ça reste rentable ? Dans le cas des RNR au sodium, c’est à voir. Et en tout cas on ne peut pas décrêter de but en blanc comme vous le faites que cette solution ne vaut pas le coup.
Au brésil on embauche pour Fukushima …
« Tout nous laisse penser que l’énergie solaire sera compétitive d’ici moins de 5 ans en Europe. La question du stockage sera résolue .. » Probablement vrai pour le début, mais… Archi faux pour la fin: on ne voit pas le début du commencement d’une solution de stckage viable à très grande échelle: problèmes de rendement, de cout, de durée de vie et surtout de rareté des matériaux (ex: le lithium) Et même si miraculeusement la rupture technologique en stockage électrique que nous attendons tous arrivait, il faudrait largement plus de 5 ans pour la généraliser.
Je viens de retrouver un document qui synthétise bien le projet ASTRID :
Pour ceux qui rêve du stockage facile dans cinq ans : A irisyak : Pouvez-vous nous dire comment vous stockez 1 TWh avec une constante de temps de stockage et de restitution adaptable à la demande ?
Amusant l’article que vous mettez en lien. Il parle d’un fait divers et ne cite pour seule source… qu’un site qui n’en parle pas (site qui, dans le genre ragots infondés et manipulations diverses, semble contenir quelques perles). En tout cas un article très bien écrit, qui réussit en à peine 10 lignes à délivrer une impression anxiogène à souhait, avec forces passages entre guillemets pour bien nous montrer quel milieu sombre et diabolique est le nucléaire. Petite mention spéciale pour le « viande à rem », expression apparemment bien connue dans le milieu mais que pourtant je ne connaissais pas. Peut être qu’elle date de l’époque où on utilisait encore le rem comme unité, il y a quelques décénies.
Avantage principal du sodium : c’est un excellent caloporteur. Il est nécessaire car la densité de puissance thermique d’un RNR est élevée. Le choix se restreint aux métaux liquides, et éventuellement aux gaz. Mais les gaz (He, CO2) posent d’autres problèmes, en particulier au niveau de la difficulté à faire des échangeurs de chaleur intermédiaires efficaces. Personne ne sait faire un IHX efficace en He, sauf à faire un échange He-He… et construire une turbine à He que personne ne sait faire ! (et puis il doit bien y avoir des captures neutroniques par He, je vous raconte pas la galère). Restent donc les métaux, et les sels fondus. Les métaux qui fondent dans les bonnes plages de températures, sans s’évaporer en cas d’échauffement intempestif : Na, Pb, Pb-Bi. Il faut une certaine « fluidité » (fonction de la viscosité et de la densité). Donc pas de plomb liquide. Le sodium permet une configuration du réacteur dite « piscine » : le coeur est petit par rapport à une piscine remplie de sodium dans laquelle il baigne. C’est très différent des coeurs de REP engoncés dans leur cuve. La pompe primaire est intégrée à la piscine, alors que les GMPP de REP sont à l’extérieur, entre l’échangeur et la cuve. Les échangeurs de chaleur plongent dans la cuve primaire, alors que dans les REP, ils sont à l’extérieur, avec plein de tuyauteries. Moins de tuyaux = plus de sûreté. Pourquoi faire une piscine : cela permet un refroidissement passif par thermosiphon très efficace, et des refroidissements passifs de la cuve par le dessous. Autrement dit : en cas de perte des alimentations électriques, le caloporteur continue d’évacuer la chaleur malgré l’arrêt des pompes. C’est donc un facteur sacrément important pour la sûreté. Le sodium a aussi des avantages vis-à-vis des métaux, contrairement à ce que l’on voit écrit ici ou là. Ce qui pose problème, c’est les impuretés qui s’y accumulent. Mais tout réacteur nécessite un contrôle chimique fin de son circuit primaire, à commencer par les REP ! Les mésaventures qu’on eu les uns ou les autres avec les centrales solaires vient de la compositions des équipes qui les ont développées : que des physiciens, pas de chimistes… Concernant Astrid, le CEA a réussi à définir des configurations géométriques du coeur qui garantissent des coefficients de rétroaction négatifs. Autrement dit : – le réacteur chauffe, la réactivité baisse, et le coeur se refroidit (= coefficient de température
Simplement parce que le sodium est « transparant » au neutron, il n’y a pas de diffusion comme sur l’Hydrogène. Dès lors le neutron né rapide, ne passe pas dans le domaine thermique ou épithermique, et meurt rapide en ayant créé une fission. Le sodium, est dangereux, au cotact de l’oxygène ou de l’eau, mais il ne faut pas oublier qu’il cré en s’enflammant une couche de « passivation » qui le protège, de la même sorte que l’aluminium cré de l’alumine pour se protéger. La réaction est exactement du au même phénomène, sauf que cette oxydation est rapide sur le sodium et lente sur l’aluminium L’avantage de ce type de réacteur, c’est qu’il y a moins de capture stérile, et donc pas besoin d’enrichir le combustible en U5. Autre avantage, qui peut être considéré comme inconvénient au premier abord: le fait que qu’il y ai beaucoup de neutrons de fuite, permettant de l’utiliser en surgénérateur, afin de transmuter des nucléides en atomes utiles. Et ne pas oublier que le sodium liquide a une capacité calorifique supérieure au capacités de chaleur latente de vaporisation de l’H2O. Ce qui nous permet d’augmenter la fluence par cm², la compacité de l’installation, et surtout avoir une marge dans la capacité d’évacuation de la puissance, actuellement problème récurrent dans les REP, en fonctionnant avec des marges de pressurisation élevées afin d’assurer la protection de la gaine de conbustible. Néanmoins le sodium, les francais le maitrise, mais on focalise pas dessus, le Bismuth allié, c’est un bon compromis également 😉
Simplement parce que le sodium est « transparant » au neutron, il n’y a pas de diffusion comme sur l’Hydrogène. Dès lors le neutron né rapide, ne passe pas dans le domaine thermique ou épithermique, et meurt rapide en ayant créé une fission. Le sodium, est dangereux, au cotact de l’oxygène ou de l’eau, mais il ne faut pas oublier qu’il cré en s’enflammant une couche de « passivation » qui le protège, de la même sorte que l’aluminium cré de l’alumine pour se protéger. La réaction est exactement du au même phénomène, sauf que cette oxydation est rapide sur le sodium et lente sur l’aluminium L’avantage de ce type de réacteur, c’est qu’il y a moins de capture stérile, et donc pas besoin d’enrichir le combustible en U5. Autre avantage, qui peut être considéré comme inconvénient au premier abord: le fait que qu’il y ai beaucoup de neutrons de fuite, permettant de l’utiliser en surgénérateur, afin de transmuter des nucléides en atomes utiles. Et ne pas oublier que le sodium liquide a une capacité calorifique supérieure au capacités de chaleur latente de vaporisation de l’H2O. Ce qui nous permet d’augmenter la fluence par cm², la compacité de l’installation, et surtout avoir une marge dans la capacité d’évacuation de la puissance, actuellement problème récurrent dans les REP, en fonctionnant avec des marges de pressurisation élevées afin d’assurer la protection de la gaine de conbustible. Néanmoins le sodium, les francais le maitrise, mais on focalise pas dessus, le Bismuth allié, c’est un bon compromis également 😉
Cher Deut, Je vais pinailler un peu. Je ne suis pas d’accord pour l’argument de l’absence de besoin d’enrichissement. Certes, les premières piles avaient comme avantage de tourner à l’uranium naturel. Mais c’est un argument des années 50… Aujourd’hui, partout dans le monde, les pays déjà nucléaires qui veulent développer des RNR-sodium ont déjà accès à de l’U enrichi en 235. Tous ont déjà un stock de Pu. Tous feraient tourner les RNR-Na avec UOX/MOX. C’est un tantinet plus compliqué. L’argument de la simplicité est trompeur, je trouve… Même si ce que vous dites sur la marge de protection des gaines est juste, en parler comme d’un problème récurrent des REP, c’est exagérer : il n’y a pas des ruptures tous les jours, suite à arrêt de refroidissement, loin de là ! Enfin, sur le Pb-Bi, il n’y a aucun programme public civil sur le sujet. Ni au CEA, ni au CNRS-IN2P3. Peut-être au CEA-DAM, chez Areva ou EDF… mais franchement, c’est pas l’option de référence… Mais je suis d’accord pour dire que la France n’est pas exclusivement focalisée sur les RNR-Na. Il y a des participations aux programmes européens RNR-gaz, réacteur à sels fondus rapides, et ADS. Cependant, le gros morceau, budgétairement et en terme d’effectifs, c’est bien Astrid, un RNR-Na flexible pour la démonstration de faisabilité de la transmutation, l’étude de viabilité économique, et la recherche.
Encore un document intéressant qui montre notamment que nous aurons peut être des échangeurs sodium-gaz en remplacement des sodium-eau :
Bah voilà : on a nos spécialistes. 😀 En tout cas, Michel123, vous voyez que c’est pas si simple que ça. La question ne se résume pas à « le sodium c’est bête, ça brûle ».
Merci pour votre explication très complète. « Concernant Astrid, le CEA a réussi à définir des configurations géométriques du coeur qui garantissent des coefficients de rétroaction négatifs. » Vous savez comment ils s’y prennent ? Pour info pour les non familiers du domaine, le coeff de rétroaction négatif décrit un phénomène bien pratique et recherché dans un réacteur : Plus il y a de réactions de fission dans votre coeur, plus il y a de neutrons émis et plus cela va entrainer de nouvelles fissions. Si on ne contrôle pas cela, la réaction en chaine s’emballe. Or sur les réacteurs à neutrons lents comme les nôtres, les neutrons ont besoin de taper dans une molécule d’eau pour « ralentir » et provoquer d’autres fissions. Dans nos REP, lorsqu’il y a de plus en plus de réactions de fission, cela dégage de plus en plus de chaleur. L’eau présente dans le coeur (en tant que modérateur ET fluide caloporteur) chauffe de plus en plus et se dilate de plus en plus. Il y a alors de moins en moins de molécules d’eau par unité de volume, donc moins de chance pour un neutron de taper dedans et d’être ralenti. Il se passe alors le phénomène décrit par Devoirderéserve : Quand la puissance augmente, la température du coeur augmente, puis la puissance se stabilise d’elle même et la température aussi.
Début de réponse ici :
Comme d’habitude, Dan1 nous trouve les documents qui vont bien. De ce que j’ai compris, la géométrie du coeur favorise la fuite des neutrons vers le haut en cas de fuite du caloporteur, et ainsi diminue la réactivité. C’est en gros ça ? En tout cas pour ce concept de coeur là, ils ont été chercher loin…
le choix du sodium a bien sûr une cause connue : bon caloporteur faible ralentissement des neutrons . Il n’en demeure pas moins que le sodium reste trés dangereux à manipuler et trés corrosif . Dans la mesure ou existent d’autres solutions dont une bien avancée et de meilleur rendement énergétique (hélium haute température ) il est idiot de vouloir continuer une filière qui a connu tant de problèmes. Il faut parfois savoir prendre un virage technologique et dire stop , nous nous sommes trompés , faisons autrement au lieu de s’entêter .
ce sont ceux qui avouent ne rien y connaître du tout qui critiquent le plus fort..! Un conseil d’ami aux inconditionnels du PV et éolien: Enregistrez vos tonitruantes déclarations dans un disque dur et relisez-les dans 15ans: rire garanti pour vos amis, mais pas vous. Sotez du cocon ecolo-français et ouvrez les yeux sur l’étranger qui contient 99% de la population mondiale. Le nucléaire pousse de partout depuis que le pétrole a bondi en 2006 ainsi que le charbon. On accuse le sodium? il brûle cent fois moins vite que l’essence et dégage 3 fois moins de chaleur qu’elle tout en étant bien moins volatil. Nous avons des dépôts de 50 000 tonnes de celle là aux alentours de grandes villes, des centaines de km de pipe lines et des milliers de camions ravitailleurs sur les routes. Alors où est le commentaire honnête et intelligent? Bien sur le sodium fait de la fumée irritante mais pas toxique, les hydrocarbures aussi mais un feu de benzène ou de cyanogène aussi: et il y a bien davantage de cyanogène liquide stocké en France qu’il n’y aura jamais de sodium dans les centrales du pays, à 2000t/tranche nous resteront sous la barre des 100,000tonnes. Mais il a d’immenses avantages et n’aime pas du tout l’eau, d’où les projets Gen IV qui remplaceront la boucle intermédiaire par du CO²: falliat y penser en 1975
Il faut relire l’histoire de superphénix, le gouvernement n’a pas sauté au plafond suite aux problème, Jospin a appliqué de manière mécanique son accord avec les verts, et a fermé sans qu’il y ait d’enquéte sur ce choix (les verts qui avait passé des années à dénoncer le manque d’enquète avant de l’ouvrir ont bien entendu totalement approuvé cela). Vu qu’on venait de recharger du combustible, vu que cela nous obligeait à payer de lourdes indemnités à nos partenaires, indemnités qui arrivaient à leur fin quelques années après, c’était complètement absurde par rapport au fait de continuer le cycle en court jusqu’à ce que le combustible déjà chargé doive être rechargé. Mais il y avait urgence de le fermer, Superphénix si on l’avait laissé tourner encore 2 ou 3 ans aurait bien pu démontrer qu’il fonctionnait enfin correctement. En effet, peu avant sa fermeture il avait finalement réussi à fonctionner une année complète sans incident, et il semblait bien que les défauts de jeunesse étaient enfin corrigés.
Au pourfendeur du sodium. Comme je le soulignais, il faut distinguer le sodium noir (celui du nucléaire) et le sodium vert (celui des batteries géantes régulant les EnR). Le sodium noir est très corrosif, inflammable, explosif…. alors que le sodium vert est beaucoup plus vertueux et ne pose aucun problème aux écovigilants arpentant les forums. Pour ma part, comme tous les jours depuis des dizaines d’année, ce midi, j’ai mangé du sodium (avec un peu de chlore). Je vais peut être rouiller ou m’enflammer. Advienne que pourra !
qui n’a rien à voir avec le sujet, mais je pense que vous avez été absent (ou du moins pas intervenant) sur Enerzine ces derniers jours. Vous m’aviez posé une question, à laquelle j’avais un peu tardé à répondre, à propos des prix de marché. J’avais tenté une explication, je ne sais pas si vous l’avez vue. Si non, c’est ici: C’est le 2/06 à 12h07 puis le post qui suit.
Malheureusement le sodium vert ( les batteris Na-S) semblent avoir connu et connaitre quelques problèmes: Ceci dit, je n’ai aucune explication, comparaison ou enseignement à tirer vis-à-vis d’un RNR, car je n’y connais (presque) rien. Je ne vais pas devenir Ministre des RNR….( trop compliqué à expliquer pour ceux qui ne font que passer).
Que de science ! Je suis vraiment impressionné par tous ces commentaires intelligents, documentés, savants… bref tout ce que nous les bobos verts on ne peut pas comprendre, comme la très grande majorité des populations concernées. Résultat : Tepco et Fukushima…. Décidémment, il ne faut absolument pas confier des choses aussi dangereuses à des gens aussi cupides (et je ne parle que des bombes installées dans de « vraies » démocraties…). Bref, j’enregistre tout et dans 15 ans on en rigole avec mes amis bobos-verts devant des champs d’éoliennes….
Voilà des exemples pas vraiment lié au nucléaire :
… pendant ce temps, en Allemagne au moi sde mai….on produit 10 % de l’électricité à partir de photovoltaïque. cqfd : quand on veut, on peut…. 🙂
vous évoquez 100 000 VE pour 1GWh de stokage. Ok avec vous. Mais là où vous vous trompez c’est sur vos 100 000 ds 10ans ! Sans conccurence ni aucun vrai VE sorti, on frole les 1% de part de marché et les 7500 sont déjà atteint cette année (2012). Avec 37 millions de vehicules en circulation en france, ne prenez donc que 1%, ca nous donne déjà 370k VE, soit 3.7GWh ce qui sera à mon avis le chiffre ds 5ans, alors dans 10ans, on approchera des 10GWh … toujours aussi insignifiant ??