L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a dressé un nouvel inventaire national des sites pollués par la radioactivité à fin 2010.
Les 43 sites terrestres répertoriés dans l’hexagone et matérialisés sur une carte sont répartis en grande majorité en Ile-de-France, dans l’Est et le Sud-Est. Ils sont pour la plupart réhabilités, en attente ou en cours de réhabilitation. A la fin de l’année 2010, il existait en France environ 1.320.000 m3 de déchets radioactifs, soit environ 170.000 m3 de plus par rapport à l’évaluation 2009.
Mais qu’est-ce qu’un site pollué par la radioactivité ?
La circulaire interministérielle du 17 novembre 2008 donne la définition suivante : "Un site de pollution radioactive s’entend de tout site, abandonné ou en exploitation, sur lequel des substances radioactives, naturelles ou artificielles, ont été ou sont manipulées ou entreposées dans des conditions telles que le site présente des risques pour la santé et/ou l’environnement. La pollution constatée doit être imputable à une ou plusieurs substances radioactives" à savoir toute "substance qui contient des radionucléides, naturels ou artificiels, dont l’activité ou la concentration justifie un contrôle de radioprotection".
Un site pollué se caractérise donc par le fait qu’il a abrité des substances radioactives dont les effets ne sont pas conformes aux politiques en vigueur concernant la santé publique et la protection de l’environnement. La radioactivité est utilisée dans cinq principaux secteurs économiques : le secteur électronucléaire, la recherche, la Défense, l’industrie non électronucléaire, et le secteur médical.
Les déchets radioactifs sont classés en cinq catégories :
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Marie-Claude Dupuis, directrice générale de l’Andra a expliqué qu’il s’agissait là pour la grande majorité de lieux ayant été en contact avec du radium au cours de la première moitié du 20ème siècle. "La plupart de ces sites ont abrité des activités du passé, datant de l’entre-deux-guerres, qui ne relevaient pas de l’industrie nucléaire : extraction du radium pour la médecine ou la parapharmacie, fabrication et application de peintures pour la vision nocturne, exploitation de minerais…" a précisé l’Andra sur son site Internet. "Après guerre, la mémoire de ces sites, généralement situés dans des zones urbaines, a été perdue et certains d’entre eux ont été réaménagés en logements ou bâtiments publics par exemple. D’autres sites sont quant à eux restés à l’état de friche" a t-elle ajouté.
Dans la continuité des démarches dépollution déjà entreprises en France dans les années 1990 sur des sites ayant abrité pour la plupart des activités d’extraction de radium et/ou de recherche, les pouvoirs publics français ont poursuivi leur démarche d’identification et de réhabilitation de ces sites. En effet, le radium a été employé dans certaines activités médicales, notamment pour les premiers traitements du cancer.
De même, ce radionucléide a été utilisé dans les activités artisanales telles que la fabrication horlogère (pour ses propriétés radioluminescentes), la fabrication de paratonnerres ou de produits cosmétiques jusque dans les années 1960.
Ces activités ont pu générer des traces de pollution. Sur la base des différents inventaires de sites industriels ayant pu détenir et utiliser du radium et notamment celui remis à jour par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire en 2007 à la demande de l’Autorité de sûreté nucléaire, il apparaît que 134 sites sont aujourd’hui identifiés par les services de l’État comme ayant abrité une activité mettant en œuvre du radium en France. "L’état radiologique de ces sites n’est pas ou mal connu des services de l’État. Les sites peuvent être, d’une part, des logements ou des locaux commerciaux et, d’autre part, des friches industrielles" précise l’inventaire national 2012 des matières et déchets radioactifs.
On trouve également d’anciens sites industriels sur lesquels ont été exploités des minerais naturellement radioactifs, pour en extraire des terres rares, ce qui a conduit à une pollution du site par des résidus à radioactivité naturelle renforcée.
C’est le cas par exemple de l’ancienne usine Or flam-Plast, à Pargny-sur-Saulx (Marne), qui fabriquait des pierres à briquet à partir d’un minerai riche en thorium, au moyen d’un procédé qui concentrait la radioactivité dans les résidus solides.
En termes de classification de ces sites, on distingue trois catégories :
• les sites réhabilités : les sites qui ont été réhabilités depuis la dernière édition ; ceux qui apparaissaient comme réhabilités en 2009 ne font plus l’objet de fiche. Cependant, la mémoire de ces sites est conservée dans la base BASIAS développée par le BRGM ;
• les sites en cours de réhabilitation : les chantiers de réhabilitation de ces sites sont en cours. Ils sont en partie répertoriés dans la base de données BASOL ;
• les sites en attente de réhabilitation : ces sites ont fait l’objet d’un lever de doute positif et sont en attente de réhabi -litation. Certains de ces sites sont répertoriés dans la base de données Basias.
L’Inventaire géographique recense une quarantaine de sites pollués :
• 9 sites réhabilités depuis la précédente édition ;
• 20 sites en cours de réhabilitation ;
• 14 sites en attente de réhabilitation.
► Accéder à la carte intéractive : ici
La France a aussi pratiqué des immersions
On apprend par ailleurs que certains pays nucléarisés ont procédé à l’évacuation en mer de déchets radioactifs, et la France ne fait pas exception. Ainsi, nous avons immergé plus de 14 000 tonnes de déchets radioactifs à la fin des années 1960 dans des fosses de l’Atlantique, avant d’abandonner cette pratique en 1983.
"La solution de l’immersion simple de ces déchets, c’est-à-dire le dépôt sur les fonds marins, sans enfouissement, après conditionnement pour les plus actifs d’entre eux, était
en effet considérée comme sûre par la communauté scientifique car la dilution et la durée présumée d’isolement apportées par le milieu marin étaient suffisantes" a expliqué l’Andra dans sa note de synthèse.
C’est ainsi que cette pratique a été mise en œuvre par de nombreux pays pendant plus de quatre décennies, à partir de 1946.
La France a pris part aux 2 opérations coordonnées par l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) en 1967 et 1969 dans l’Atlantique Nord-Est. Par contre, elle n’aurait pas participé aux campagnes suivantes coordonnées par l’AEN, "l’ouverture du Centre de Stockage de la Manche ayant été autorisée en 1969."
La France a également procédé à des immersions dans le Pacifique afin d’évacuer certains déchets induits par les activités liées aux essais nucléaires réalisés en Polynésie. Trois sites ont été utilisés, tous situés dans les eaux territoriales françaises : 2 au large de l’atoll de Mururoa, 1 au large de l’atoll d’Hao.
Aucune immersion française n’a été pratiquée en Manche a précisé l’Andra : "seuls le Royaume-Uni et la Belgique ont utilisé la fosse des Casquets au nord-ouest du Cap de La Hague (50)."
En ce qui concerne la Méditerranée, le CEA a annoncé en 1962 son intention d’immerger 6.500 fûts de déchets radioactifs, à une profondeur de 2.500 m à 80 km au large des côtes entre Toulon (83) et la Corse mais ce projet a été abandonné à la suite de différentes protestations. Toutefois, afin de vérifier la faisabilité de telles opérations, des fûts inactifs ont été immergés dans cette zone.
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Téléchargez les documents de l’Inventaire national 2012 :
► Inventaire géographique (PDF – 63,4 MO) : ici
►Rapport de synthèse (PDF – 9,7 MO) : ici
1°) document intéressant, à confirmer par des indépendants auxquels il conviendra de donner les moyens pour réaliser cette mission dans de bonnes conditions. Le nuage de tchernobyl s’est arrêté à la frontière, Mr pellerin n’a pas été condamné, et il faut toujours le garder à l’esprit. 2°) les déchets ont augmenté de 10% en 3 ans, c’est remarquable, tout comme le dépôt en mer de 35000 Tbq dans les années 70. Y a-t’il eu un suivi du personnel navigant et une interdiction de pécher dans lez zones concernées? 2°) pour une fois, la centralisation parisienne a du bon puisque de nombreux sites sont accessible de Paris par les trains de banlieue 3°) il me semble avoir entendu parler il y a quelques années de teneurs radoactives trouvées dans les alluvions du Rhone, y at’il quelque chose sur ce point?
Ce qui est énorme, c’est qu’à l’époque de ces immersions marines, les pro-nucléaires hurlaient au scandale quand des écolos-bobo irréalistes osaient remettre en question ce procédé. Que faisait l’état avec le lobby nucléaire? Envoyer les CRS, envoyer sur les radios et la TV des « spécialistes » dire que cela ne representait aucun danger et envoyer les militaires sur les embarcations des écolos-bobo irréalistes pour les couler. Au final qui avait raison? Comme quoi même les plus bornés des pro-nucléaires peuvent un tout petit peu évoluer, rien n’est perdu. Mais que de temps perdu au passage ! Que d’énergie citoyenne usée sur ces combats face aux pires des conservateurs corporatistes! Et ce sont les mêmes qui aujourd’hui refusent toute évolution, toute baisse de la part du nucléaire dans notre mix et continuent sur les mêmes méthodes pour imposer toujours plus ce modèle gaspilleur, producteur de déchets, porteur d’un grand risque, anti-démocratique et anti-énergies renouvelables. Sur ce dernier point, pourquoi anti-ENR? Réponse d’avance à la cohorte de pro-nucléaire qui ne vont pas tarder à réagir pour défendre leur gagne-pain : allez installer 60GW de PV en France, vous explosez le facteur de charge du nucléaire qui va devoir quasiment s’éteindre entre 10H et 16H d’avril à octobre. Installez 50GW d’éolien terrestre en maritime et en plein hiver comme l’été le nucléaire devra aussi s’adapter et parfois tomber à quasiment 0. Du coup ça tue la compétitivité de nos centrales, et EDF doit donc absolument empêcher que ces ENR intermittentes se développent jusqu’à toucher la production nucléaire. ça ne doit donc pas dépasser l’épaisseur du trait.
Et dans la suite de mon précédent post, aucun des criminel qui ont conduit ces programme n’ont été inquiétés, surement que comme sur l’amiante ils ne connaissent pas les effets de la radioactivité, trop perdus dans leur bulle magique d’une monde tout nucléaire. Ils sont d’ailleurs pour certains surement toujours en activité, ou actif sur les forums comme celui-ci, depuis leur retraite dorée d’empoisonneurs des océans. J’espère qu’on vous paye bien pour l’achat de votre conscience !!
Sur la carte, St-Marcellin en Forez -Loire- se trouve placé en Isère… Espérons que le reste du travail de recensement est plus sérieux.On doute de son exhaustivité .
Bonjour, Y a t’il un suivi, voire des retours d’expérience sur les déchets qui ont été immergés ? Sait-on comment se comportent les fûts quelques décennies plus tard ?
aucun des criminel qui ont conduit ces programme n’ont été inquiétés C’est parceque les victimes n’ont pas porté plainte, faut les prévenir, elles ne savent pas qu’on les a tué ! Du coup ça tue la compétitivité de nos centrales, et EDF doit donc absolument empêcher que ces ENR intermittentes se développent jusqu’à toucher la production nucléaire. C’est pas EdF qui va payer, c’est le contribuable et le client…
Je pense qu’il n’y a pas à s’inquièter. Je doute qu’on ai balancé dans l’eau le plutonium, plutôt les déchets basse activité et vie courte. Quoi qu’il en soit, le sujet est sur la place publique depuis longtemps. Si Greenpeace avait trouvé quelque chose, on les aurait vu s’agiter à la télé avec un compteur geiger devant un tas de poisson.
1) M. Pellerin n’a jamais, au grand jamais dit que le nuage radioactif c’était arrêté à la frontière. C’est tellement vrai que même le supplément du Canard de l’an dernier « Nucléaire, c’est par où la sortie ? » l’a redit !! 2) Pour information, les humains qui reçoivent le moins de radiation sur terre sont les sous-mariniers des sous-marin nucléaire. Ils sont soumis ni aux rayonnements cosmiques, ni au rayonnements telluriques et le blindage de leur réacteur les protège parfaitement. La dose au personnel cumulé d’air France est supérieure à la dose cumulé du personnel d’EDF (sic !) à cause des rayonnements cosmiques. Inutile de rappeler que le personnel air France n’est pas surveillé contrairement à celui de l’opérateur. Tiens, personne pour en parler, curieux !! 3) Sachez le, il y a tellement d’Uranium dans l’eau de badoit que celle-ci doit être décontaminée dans une ICPE. Et pourtant, les gens payent pour la voir. Sachez aussi que lors de la triste affaire de la socatri, la quantité d’uranium relachée (74kg) dans l’environnement est la même que celle contenue dans 73km de bordure de trottoir en granit. Pour info, le Rhône charie 30t d’Uranium (d’origine naturelle) par an.
@nature désolé, mais Saint-Marcellin en Forez est bien placé sur la carte
Non je confirme ce que Nature a écrit, Saint -Marcellin en Forez est placé sur la carte localisation des déchets dans l’Isère alors que cette commune se trouve dans la Loire sous Saint-Etienne.
On peut se réjouir de cet acte de transparence. Vaut-il mieux une info qui dérange ou pas d’info (voire un mensonge) qui nous laisse tranquille ? Mais quid des autres pays ? E-U, Japon, Russie et ex-bloc soviétique,… ?
Le lien votre article antinucléaire n’éclaire rien du tout. je vous en propose un plus éclaircissant, mais aussi beaucoup plus long : Quel avenir pour le nucléaire ? – YouTube Parce que rarement le savoir s’acquiert sur de courtes durées : Un vrai lien aurait été de nous refiler le fameux canard qui comme chacun sait est une revue scientifique a comité de lecture. Rien que la photo de couverture est une épouvantable manipulation. Ce ciel rouge sera bien plus le résultat des émission de CO2 et autres cochonneries rejetées dans l’atmosphère par la combustion des fossiles que par la vapeur qui s’échappe des tours aéroréfrigérantes. Les déchets sont le combustible de demain, et ceux qui refusent de l’entendre en argumentant sur une sortie du nucléaire le comprendront assez vite. L’accélérateur de type ADS pour le projet MYRRHA (PDF)
de tels bilans,j’espère que c’est aussi fait pour les industries chimiques ,les fabrications de goudron ,les traitements de métaux …
« La plupart de ces sites ont abrité des activités du passé, datant de l’entre-deux-guerres, qui ne relevaient pas de l’industrie nucléaire : extraction du radium pour la médecine ou la parapharmacie, fabrication et application de peintures pour la vision nocturne, exploitation de minerais… » Les gens qui commentent de savent donc pas lire ? La TRES grosse majorité des déchets HA (de haute activité, nucléaires ou pas) sont produits par les industries autres que le nucléaire. Peut-être pourrait-on penser à s’occuper de ceux là plutôt que des quelques centaines de m³ de déchets nucléaires que l’on produit chaque année … A bon entendeur.
L’inventaire de l’Andra est l’outil indispensable au Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs. Or, ce plan est élaboré conjointement par l’ASN, la DGEC, les producteurs, et les ONG… et l’Andra bien sûr. Parmi les ONG on trouve (de mémoire), l’ACRO, Wise Paris, France Nature Environnement, et l’Association Nationale des CLI (dans l’édtion précédente, participait aussi Robin des Bois) Les commentateurs amnésiques (ceux qui ont oublié l’Histoire -connue- du radium aux années 60) comprendront que l’on trouve les commentaires de Monique Séné ou Maryse Arditi plus percutants que les leurs… Ces grandes dames sont à la fois plus instruites, plus raisonnables, et plus acharnées… Au final, l’inventaire résulte de leurs requêtes tatillonnes, et c’est bien comme ça. Chacun appréciera que l’on en soit à recenser les fûts inactifs immergés « afin de vérifier la faisabilité »… Chacun appréciera aussi que dans le cadre du PNGMDR, on en soit à se poser des questions sur les « déchets à radioactivité naturelle renforcée » (c’est-à-dire les cendres de centrales à combustibles fossiles).
tellement chouette le nucléaire, y a pas à dire c’est le top, les océans poubelles, ça c’est une vision énergétique innovante. le plus marrant c’est le tuyau de la Hague. parceque ça, c’est aujourd’hui, et c’est tout les jours.
Et l’atmosphère poubelle, vous en pensez quoi ? Parce que là aujourd’hui et tous les jours, je peux vous en donner des milliers d’exemples dont tout le monde se fout !
En parlant de tuyau : Un mot pour le tuyau de M. Rio Tinto Alcan et les boues rouges dans les calanques ? Un mot pour les tuyaux de Rhodia à la Rochelle ? Etes-vous sur de vous attaquer aux vrais problèmes environnementaux en parlant de la hague ??? @moise44 : Mon commentaire allait dans le même sens. En revanche je ne mets ni ne regarde jamais les sources vidéos (que les pourfendeurs du nucléaire adorent, ils y mettent en scène le destin tragique du nucléaire d’une manière remarquable). Le but était juste d’illustrer que l’histoire du nuage à la frontière est une légende urbaine, et que Pellerin n’a jamais dit ça (mais un journaliste l’a interprété de la sorte). Le fait que le canard (dont la ferveur anti nuc n’est plus à démontrer) le reconnaisse dans un article prouve bien la véracité de mes propos.