D’après le dernier livre rouge** publié par l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) et l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), il apparaît que les ressources totales d’uranium identifiées ont augmenté de 12,5% depuis 2008.
Les ressources totales identifiées au 1er janvier 2011 montrent que l’approvisionnement en uranium serait suffisant pour une période de plus de 100 ans, en tenant compte du rythme de consommation de 2010.
La production minière d’uranium a augmenté de plus de 25% entre 2008 et 2010 en raison notamment de la hausse d’extraction au Kazakhstan qui est actuellement le premier pays producteur mondial. Elle devrait encore progresser de 5% cette année, à 57.000 tonnes.
Selon le livre rouge, la demande en uranium devrait continuer à augmenter dans le monde. Bien que les effets de l’accident nucléaire de Fukushima au Japon a provoqué des retards voire des annulations de projets de construction de centrales nucléaires dans certains pays, l’énergie nucléaire restera un élément clé du mix énergétique mondial. Plusieurs gouvernements prévoient de construire de nouvelles centrales nucléaires, avec une forte croissance attendue en Chine, en Inde, en Corée et en Russie.
En l’an 2035, la capacité mondiale d’électricité nucléaire devrait passer de 375 GWe nets (à la fin de 2010) à 540 GWe nets (hypothèse basse) ou à 746 GWe nets (hypothèse haute), soit des hausses respectives de 44% et de 99%. En conséquence, les besoins annuels mondiaux d’uranium à destination des réacteurs devraient passer de 63.875 tonnes d’uranium métal (tU) à la fin de l’année 2010 à une fourchette comprise entre 98.000 tU et 136.000 tU en 2035.
Par ailleurs, l’AIEA et l’AEN précisent que le déploiement de réacteurs nucléaires de nouvelle génération influera positivement sur le cycle du combustible avec pour effet d’allonger la disponibilité temporelle des ressources alors estimée à plusieurs milliers d’années.
** Uranium 2011: Resources, Production and Demand
Les réserves, c’est bien beau, mais encore faut-il aller chercher la bête dans son trou. Au Canada se trouve un gisement d’uranium à la concentration la plus élevée du monde. La mine devait être mise en service en 2007. Problème, cela se trouve entre 400 et 500 mètres en dessous d’une région de multiples lacs, avec une terre gorgée d’eau comme une éponge sortie de la mer. Une muraille de tuyaux réfrigérants à -40°C est utilisée pour geler la terre autour de la mine (comme un batardeau sur une rivière pour construire les piles d’un pont). Deux ans de réfrigération sont nécessaires pour avoir une épaisseur d’une quinzaine de mètres à -10°C. Cependant, une inondation de la mine en construction s’est produite en avril 2006, suivie d’une seconde en octobre 2006 et d’une troisième en août 2008. Aux dernières nouvelles, la production ne commencerait qu’au milieu de 2013, de façon pépère, pour n’atteindre son rythme normal qu’à la fin de 2017 … et décliner brusquement de moitié en 2027. Fin du magot ?
On y va tout doucemement ; dommage d’avoir arreter Superphénix pour des raisons politiques !
Si Superphénix n’avait pas eu autant de problèmes et n’avait pas été aussi dangereux et coûteux, il n’y aurait pas eu besoin de l’arrêter définitivement. Le Japon, à l’avant de la technique (hum!) ne fait pas mieux. « Le Japon a relancé jeudi le surgénérateur controversé de Monju (centre) arrêté depuis quatorze ans pour des raisons de sécurité et malgré les critiques des écologistes. » « Situé dans la préfecture de Fukui, ce prototype avait été arrêté en 1995, à peine deux ans après son lancement, à la suite d’une fuite massive de sodium de refroidissement qui avait provoqué un incendie. » « Des délais dans les réparations et les dernières vérifications ont toutefois repoussé de plusieurs années ce nouveau départ. Le réacteur ne devrait en outre fonctionner à pleine puissance qu’à partir de 2013. » « En relançant ce prototype, la JAEA veut parfaire la mise au point de cette technologie futuriste, bien que décriée car coûteuse et complexe à mettre en oeuvre. Les autorités voudraient pouvoir commercialiser ce type de surgénérateur d’ici 2050. » (autre info) « Le 26 aout 2010, les techniciens de la centrale de Monju manipule des barres de plutonium à l’aide d’une grue qui tiens avec un crochet un tube en acier de 3,3 tonne. Le tube sert à introduire le combustible dans la cuve, c’est pas simple de tripatouiller ces trucs là. Manque de pot le crochet ripe, le tube de 3 tonne tombe au fond de la cuve, l’accident bête quoi. » « Le trou dans un tuyau de sodium c’est la hantise des techniciens, cela c’est déjà produit en Décembre 1995 dans la centrale de………..Monju ! » « La centrale de Monju était en panne depuis 14 ans, elle venait a peine de redémarrer et paf le tube est tombé. »
On peut discuter du cout d’un prototype industriel comme Superphénix , des incidents qui ont émaillé son fonctionnement ,des dangers de cette installation ,mais on ne peut nier que son arret ‘ alors que il avait atteint son régime de croisière ,est un choix politique pour satisfaire à l’arrivée d’une écologiste dans un gouvernement socialiste . Il est malsain de mélanger les combines politiques avec des choix rationnels et techniques . On y reviendra .
Nous n’en sommes plus au 20ième siècle où les écologistes voulaient la mort du nucléaire. Maintenant ils font sagement leur travail dans le gouvernement en s’occupant du logement et de l’économie. Pour sa part la ministre socialiste de l’écologie (qui est une spécialiste de la sécurité, ça tombe bien) lutte mollement contre le nucléaire : Elle prend acte que les « vieux réacteurs » peuvent encore selon les standards actuels de sureté. Et Delphine va même plus loin :
Pour résumer on avait 20 ans d’avance et au final on aura 30 ans de retard … Ca serais un comble que la France soit obligée d’acheter les surgénérateurs à des groupes étrangers 🙁
Entre 1984 et 2004, pendant 20 ans, le prix de l’oxyde d’uranium (uranium oxide U3O8) a oscillé entre 9 et 18 dollars la livre. En mars 2007, a eu lieu l’inondation de la mine à ciel ouvert de Ranger, en Australie, une des plus importantes du monde en 2007, dont la fermeture est maintenant envisagée car déficitaire. Ajouté aux retards évidents de Cigar Lake (six ans au moins maintenant), mine qui devait produire 7.000 tonnes d’uranium par an, soit 16% de la production mondiale de 2007. Le prix de l’oxyde d’uranium est alors monté de 20 dollars (fin 204) et 40 dollars (mars 2006) à 136 dollars (la livre d’U3O8) en juin 2007. Cela a évité de justesse la fermeture de la mine de Rossing en Namibie. Avec sa teneur de 0,021% d’uranium mesuré dans le minerai (210 grammes par tonne), le coût d’exploitation était de façon durable supérieur au prix de vente. La fermeture était envisagée depuis fin 2003. « The Rossing uranium mine, one of the biggest players in the country’s economy, is expected to close down in 2007, the mine’s management announced. » Les données ne sont plus disponibles (ou enfouies dans les profondeurs d’internet), mais cette mine produisait une quantité importante de CO2 pour chaque kg d’uranium produit. Pour ceux que cela intéresse … A propos, lorsqu’il est dit que l’uranium ne compte que pour 5% du prix de l’électricité nucléaire, c’est pour un prix de l’uranium du bon vieux temps, à 10 dollars la livre d’oxide U3O8 (yellow cake). Ensuite, le prix est monté jusqu’à 136 dollars la livre (U3O8) en juin 2007, pour ne jamais redescendre en dessous de 40 $/lb. Depuis un an, le prix est un peu au dessus de 50 $/lb.
Une petite clé: Le nuc represente moins de 5% de l’energie mondiale consommée et moins de 15 % de l’electricité produite
A London. Quand vous parlez des fluctuations du prix de l’uranium, vous parlez du prix spot et non des prix à long terme et encore moins des prix pratiqués dans les différents contrats en vigueur. Le prix est un indicateur qui ne représente pas la vraie charge d’approvisionnement en uranium de la plupart des pays et certainement pas de la France où c’est environ 200 millions d’Euros par an. Si vous voulez suivre cela de près je redonne le site si souvent cité : Là, c’est le graphe sur 15 ans, sinon en spot nous sommes à 41,27 Euros la livre d’U3O8 (50 dollars).
C’est une clé importante quand même, par sa régularité et c’est une clé beaucoup grande que les nouvelles EnR…. mais beaucoup moins que le charbon-lignite (qui bat tout les record de progression absolue) !
Jusqu’en février 2007, les prix « spot » et « à long terme » ont été à peu près identiques. Pendant cinq mois, les prix spot ont été supérieurs aux prix à long terme. Depuis août 2007, les prix à long terme ont toujours été supérieurs aux prix spot ( 61$ contre 51$ la livre d’oxyde ces temps-ci). Les prix à long terme sont ceux des contrats pratiqués. Ceux-ci peuvent varier en durée et dans leurs modalités : prix fixe pendant plusieurs années ou le plus souvent prix indexé de façon prévisionnelle ou selon certains indices miniers. Ces prix se retrouvent avec un décalage de deux à quatre ans dans le coût de production de l’électricité (cycle du combustible, dates de rechargement des réacteurs). A noter : Un réacteur nucléaire de 1.000 MWe consomme environ 182 tonnes d’uranium naturel chaque année. Cela permet d’obtenir 22,6 tonnes d’uranium enrichi à 3,6% (valeur classique) en utilisant 102.000 unités de travail de séparation isotopique, dans les conditions habituelles. Avec seulement 115 tonnes d’uranium naturel et autant de « travail », il est possible d’obtenir 500 kg d’uranium enrichi à 95% d’isotope 235 (uranium militaire). Une même installation de centrifugeuses travaillant dans les mêmes conditions pendant la même durée peut donc produire – soit le combustible pour un réacteur de 1.000 MW pendant un an, – soit, avec un tiers d’uranium en moins, l’uranium militaire nécessaire à la fabrication de 20 bombes nucléaires (20 x 25 kg). On peut tout faire avec quelques milliers de centrifugeuses (enfin, presque : pas le café).
Bon, et on en déduit quoi de tout ça ?
Alors pourquoi la france s’obstine a ne pas développer d’autres moyens de production d’électricité. Nous n’avons pas de mine d’uranium en France que je sache ! Alors que l’EPR c’est un peu comme l’arlésienne, on en parle souvent mais seulement pour nous annoncer les retards pour la mise en route ! marchera t’il un jour ?
Si les réacteurs construits aujourd’hui tiennent 100 ans ça vaut encore le coup 😀 Et en attendant on ne rejette pas des million de tonne de merde dans l’atmosphère … Si vous avez une solution qui n’implique pas l’utilisation du fossile (on a pas de gisements non plus je vous rappelle) et la pollution qui va avec (et ne me dite pas EnR il faut du fossile pour que ça fonctionne!), je signe tout de suite …
Si si, les Français se préoccupent des générations futures, la preuve nous avons lancé le RNR ASTRID qui devrait nous permettre d’obtenir entre 3 000 et 5 000 ans d’autonomie avec l’uranium appauvri que nous possédons déjà en réserve sur notre sol. Là, pas besoin de creuser le combustible est déjà en fût : Puis on déjà un peu d’expérience avec les neutrons rapides depuis les cinquante :
A l’inconnu de 18h34. Je n’ai jamais dit et écrit le contraire quand les records sont exprimés en relatif (+ XX %). En revanche, les records de progression signifient quelque chose quand ils sont exprimés en valeur absolue. C’est d’ailleurs ce que je mentionne sans cesse à propos des progrès du charbon dans le monde et notamment en Chine. Ce que je ne cesse d’écrire également c’est que les records exprimés en valeur relative n’ont qu’une portée très limitée s’agissant de filières énergétiques qui partent de rien ou presque. Mais d’autres pensent différemment.
… que London confond prix à long terme avec achat à terme et aussi ces même « prix à long terme » avec le marché de gré à gré qui concerne la majorité des transaction. Gré à gré se dit over the counter en anglais, c’est à dire que les prix sont confidentiels.
Mauvaise supputation. Les informations citées sont bien exactes, il s’agit de prix à long terme et rien d’autre. Si les contrats sont confidentiels, cela n’empêche pas les intervenants du secteur minier d’avoir une petite idée (assez précise au demeurant) et de connaître les prix à long terme. Les prix sur le marché spot sont eux aussi confidentiels, et ils sont pourtant publiés chaque semaine. Mais si le nombre de transactions est trop faible, le prix réel n’est pas publié et c’est le prix de la semaine précédente qui est repris. Cela se fait aussi pour certaines statistiques régionales en France : pas de publication s’il y a moins de quatre fournisseurs ou producteurs, pour des raisons de confidentialité. Un exemple (rapport semi-annuel de la mine de Ranger déjà évoquée) : « For the 2012 half-year, the average long term uranium price indicator for uranium oxide was US$60.67 per pound and the average spot price was US$51.53 per pound, compared to $US69.67 per pound and $US63.59 per pound respectively for the same period in 2011. » Chaque compagnie minière sait tout cela. Si vous estimez que les mines d’uranium sont un bon placement financier, achetez des actions. Mais n’achetez pas celles de Ranger « From a share price of $18.22 in May 2009, the stock lost more than 90 per cent of its value to be languishing at $1.15 earlier this year, with the company’s future being seriously questioned. »
Question : Tous les Peak machin chose sont-ils aussi « fragiles » ? En attendant réjouissons-nous, car la continuation du nuke, en poursuivant l’amélioration constante de la sécurité, (au fait, et la filière Thorium…?) permettra d’aller vers .. la (fameuse et fumeuse) « transition énergétique » (lire enr, rien que enr, mais toutes les enr), de manière plus calme et raisonnée. Après tout l’intermittence de l’éolien ou du PV n’est pas un problème dans les pays electro nucléarisés, les centrales permettant la plupart du temps de « faire la soudure ». Tant il est également vrai que les productions d’énergie « décentralisées » (small is beautiful) ne sont viables que parce qu’il y a une forte part d’énergie… centralisée. Enfin, minerai d’uranium ou de lithium, c’est aussi une question de prix, et oui, il faut « aller le chercher » (voir également pétrole et gaz dits « de schiste ».
« Après tout l’intermittence de l’éolien ou du PV n’est pas un problème dans les pays electro nucléarisés, les centrales permettant la plupart du temps de « faire la soudure ». » J’avais plutôt compris que ça posait un porblème car les centrales nucléaires avaient un rythme de croisière et une certaines inertie (d’où le tarif de nuit EDF pour brader la production nocturne), et dons des difficultés à ajuster repidement et finement le niveau de production, pour répondre à la demande fluctuante (d’autant plus fluctuante du fait de l’intermittence de la production éolien et PV, à compléter). Et l’idée ne serait-elle pas (en France, en tout cas) de limiter l’éolien et le PV (voir le fameux coup du moratoire, pour briser la filière), intermittents par définition, pour ne pas nuire à la production nucléaire, et imposer des ajustements réguliers de la production (ou baisser la production nucléaire, et faire appel au charbon/gaz pour l’ajustement) ?
Citation de London du 27-07-2012 à 21:45:35: « A propos, lorsqu’il est dit que l’uranium ne compte que pour 5% du prix de l’électricité nucléaire, c’est pour un prix de l’uranium du bon vieux temps, à 10 dollars la livre d’oxide U3O8 (yellow cake). Depuis un an, le prix est un peu au dessus de 50 $/lb. » Est-ce que pour un prix de la livre d’U308 multiplié par 5 (passant de 10 à 50 $/lb), la part du coût de l’uranium dans le prix de l’électricité nucléaire passerait de 5 à 25% ?
Non le « nuke » n’est pas aussi raide que veulent le faire croire les anti-nuke. mais c’est une de leurs vaches sacrées. On peut d’ailleurs le constater en permanence sur RTE avec de belles amplitudes journalière dans les adaptations à la consommation. Maintenant RTE diffuse la puissance instantanée de chaque réacteur nucléaire. Le « nuke » français avec ses 63 GW s’adapte aussi au niveau saisonnier en concentrant les maintenances en été. Ceci dit, comme le nucléaire français ne peut presque jamais fonctionner exclusivement en base, il est obligé de s’adapter en faisant du suivi de charge, ce qui dégrade son rendement économique. Techniquement le suivi de charge sera encore amélioré avec l’EPR qui pourra faire des variations très amples et rapides : Le hic c’est que la technique ne change rien à l’économie. Un REP 2G ou un EPR sous utilisé (par exemple à 70% ou environ 6 000 heures/an) est moins rentable qu’un REP utilisé à 90% (7 900 heures/an).
Une partie de la réponse datant de 2008 (il y en a d’autres plus récentes) :
Il est effectivement bien ancré dans certains esprits que le nucléaire est incapable de faire du suivi de charge. Il y a comme ça des légendes tenaces, mais une légende est une légende… J’avais identifié un cas certes spécifique, celui du 2/01/2012. Ce jour là, le nucléaire francais était passé de 38181MW à 3h45 à 57013MW à 09h30, et même à plus de 60000MW à 19h30. Alors certes ce n’est pas comme le souligne Dan1 un optimum économique, mais c’est faisable le jour où les francais commencent réellement leur nouvelle année.
Rappelons que EDF possède en stock l’équivalent de quatre années de production électrique, sous forme de minerai d’uranium et de combustible fini (Rapport de la Cours des Comptes, en bas de la p50). De quoi absorber pas mal de yoyo sur les cours… Et de plus, EDF se fournit en combustible et en minerai auprès d’Areva et auprès de ses concurrents sur des contrats à moyen et long terme ( ). Toujours de quoi se prémunir contre les yoyo du marché.
Pour ceux que cela intéresse, un groupe nucléaire peut baisser en général jusqu’à environ 20% de sa puissance nominale, ce qui permet une grande amplitude de suivi de charge. Cette aptitude à moduler se réduit avec l’usure du combustible. Un coeur usé, proche de son arrêt pour rechargement, ne pourra plus moduler aussi facilement. De plus, le fait de faire varier la puissance continuellement va provoquer une augmentation des contraintes mécaniques sur le matériel, ce qui entraine une hausse des maintenances, d’où un faible coefficient d’utilisation pour EDF par rapport aux centrales d’autres pays qui fonctionnent en base. Comme souligné précédemment par certains, le problème est plus d’ordre économique que technique. C’est la raison des tarifs heures creuses.
L’immense avantage du nucléaire est préciser de pouvoir stocker 3 à 4ans de combustibles d’abord dans les réacteurs et un peu à côté. Aucune autre filière électrogène de masse ne peut le faire. Et en prime quand on décharge le réacteur de ses « déchets » 95% du combustible est réutilisable (c’est nettement plus dur pour le pétrole le gaz et le charbon). La France dépend de l’étranger pour l’uranium naturel (bien qu’elle en ait produit 70 000 tonnes en France). Mais chaque fois qu’elle importe de l’uranium étranger, elle en consomme une part et conserve précieusement une part (l’uranium appauvri) qui pourra servir dans les réacteurs de la génération 4. Avec plus de 250 000 tonnes riche en U238 et un peu plus pauvre en U235, nous avons plusieurs milliers d’année d’électricité devant nous. Chacun son truc : sur son sol l’Allemagne possède 350 à 400 ans d’électricité au lignite, la France possède 3 500 à 4 000 ans d’électricité à l’uranium.
Le prix de l’uranium pourrait augmenter. On se demande pourquoi dans la mesure où c’est une filière « moribonde » mais admettons. Alors aujourd’hui on nous dit que les importations d’uranium c’est 200M€/an ( je n’ai pas identifié la source précise mais il m’étonnerait fort que Dan1 se laisse aller à des chiffres non vérifiables). Allez hop, on double, + 200M€/an! Scandale… Alors en CSPE PV, aux nouveaux tarifs, ça donne quoi? Mettons 200€/MWh de tarif d’achat et un prix de marché de 50€/MWh, donc 150€/MWh de différentiel. 200.000.000./150, ça fait 1.333.000 MWh. Donc environ 1300MW installés…. 1300MW de PV installés aux tarifs actuels coute donc autant (sur 20 ans) qu’un doublement potentiel de la facture d’uranium au consommateur d’électricité francais.
J’ai cité la source des fameux 200 millions d’euros dès le mois de décembre 2011 quand le rapport a été diffusé. Comme le lien ne fonctionne plus, je le redonne : Il s’agit donc du rapport n° 4097/AN et n° 199/Sénat du 15 décembre 2011 intitulé « L’avenir de la filière nucléaire en France » Vous trouverez les 200 millions à la page 28 : « Les approvisionnements français en uranium, environ 8.000 tonnes par an pour un montant de 200 millions d’euros, sont sécurisés par une provenance depuis plusieurs régions du monde : Afrique, Australie, Canada. Le groupe Areva détient ainsi 16 % de la production mondiale d’uranium. » Cela nous donne 25 Euros le kg ou encore 11,3 Euros la Livre. A Bon, admettons que la France paye le prix spot actuel (41,27 Euros), cela lui demanderait un effort considérable de 728 millions d’Euros pour une production finale de 420 TWh. Et c’est où l’on constate que l’importation d’uranium nous coûterait 1,73 Euros par MWh. Autant dire un montant insoutenable pour notre économie.
Merci de ce rappel sur la source des 200M€. 1,73€/MWh si le prix était le prix spot, c’est effectivement insoutenable…. « Nos couilles » (dixit Chelya 3 posts plus haut) sont en danger immédiat.
C’est qui l’inconnu ? J’ai bien une idée… M’enfin avec l’uranium, la France est toujours plus autonome qu’avec le pétrole, le gaz et le charbon qui produisent l’immense majorité de l’électricité mondiale. Pour ce qui est de la demande qui excède l’offre, je ne me fais aucun soucis puisqu’il est bien connu que le nucléaire n’a aucun avenir sauf dans le village gaulois des 58 réacteurs où des élites conservatrices tentent vainement de préserver un système dont le déclin est inéluctable partout ailleurs. Nous n’aurons donc pas de concurrence féroce à affronter car ce que disent les antinucléaires est vrai… je ne peux pas en douter ! S’il advenait, chose fort improbable, que les antinucléaires aient tord, voire qu’ils aient carrément menti, la tension résultant de l’expansion mondiale du nucléaire pourrait alors accélérer l’avénement de la 4ième génération. Dans ce cas, nous reviendrons sur Enerzine dans 3000 ou 5000 ans pour discuter de l’épuisement des réserves françaises en uranium appauvri.
D’un coté, un inconnu nous prédit une forte augmentation des cours de l’uranium. De l’autre Chelya , le 10/07 à 17:54(c’est pas vieux) nous prédit « un déclin de la production (nucléaire) en volume » et des « problème énormes pour la fin du nucléaire ». Qui faut-il croire?
Sur le petit dessin de la synthèse je vois que la 4ème génération commencerait à être installée à partir de 2060 seulement, dans 50 ans. Les deux rapporteurs sont pourtant connus pour leurs opinions pronucléaires. On nous racontait que cela commencerait en 2040. On nous aurait menti ?
longue (demi ?) vie au nuke !
Tant que c’est vous qui me le dites ( que je suis nul en économie), ça ne me gène absolument pas!
Vous oubliez un detail: Si la generation 4 est maitrisée hors demonstrateur, ce qui n’est pas encore le cas Par contre il n’y a aucun doute: La France a quatre milliards d’années d’energie solaire devant elle