Récemment, l’INSEE a publié une note analytique qui montre que les sites nucléaires du Tricastin et de Marcoule ont un impact économique non négligeable dans la région, faisant vivre environ 50.000 personnes.
Le sud de la vallée du Rhône accueille une forte concentration d’industries nucléaires autour des sites du Tricastin et de Marcoule, aux franges de trois régions et de quatre départements. La modification du process d’enrichissement de l’uranium et les évolutions des projets industriels futurs ont révélé le besoin d’un diagnostic de l’impact territorial des entreprises présentes sur ces sites, afin d’anticiper au mieux les effets socio-économiques éventuels.
Le territoire d’impact compte 208 communes
À la fin de l’année 2010, sur les sites du Tricastin et de Marcoule, l’emploi d’EDF, d’Arva et du CEA est estimé à environ 8 200 salariés. 4 200 travaillent sur le site du Tricastin (Drôme et Vaucluse) et 4 000 sur le site de Marcoule (Gard).
À cet impact direct lié à l’activité de ces trois entreprises, s’ajoute l’effet indirect découlant des commandes passées à leurs sous-traitants, prestataires de services et fournisseurs, localisés dans les quatre départements de l’Ardèche, de la Drôme, du Gard et du Vaucluse : 5 000 salariés sont ainsi concernés pour les deux sites. Enfin, l’effet induit (ou effet multiplicateur) résultant de la consommation des ménages dont les revenus proviennent de cette industrie, représente 5 600 salariés. L’effet global de l’activité des sites du Tricastin et de Marcoule peut donc être évalué à près de 19 000 salariés, qui font vivre environ 50 000 personnes.
Le nucléaire soutient des secteurs d’activités diversifiés de l’économie locale…
La demande des trois donneurs d’ordre principaux mobilise une bonne part de l’activité de leurs sous-traitants : 22,3 % des effectifs de ces derniers sont consacrés aux seules commandes du CEA, d’Areva et d’EDF.
L’activité des deux sites nucléaires ne repose pas seulement sur la production d’énergie. Elle inclut une forte dimension de recherche et d’innovation. Les sous-traitants, prestataires de services et fournisseurs relèvent de secteurs diversifiés. Une forte part de l’emploi indirect appartient à l’industrie (39 %) et, compte tenu des investissements en cours, plus d’un cinquième au secteur de la construction. Enfin, un tiers de l’activité est lié aux services.
… mais trois secteurs spécifiques sont particulièrement concernés
À un niveau plus fin de la nomenclature des secteurs d’activité, l’impact local apparaît concentré sur quelques secteurs spécifiques.
Dans l’industrie, le niveau « réparation et installation de machines et d’équipements » regroupe un emploi sur cinq de l’ensemble de l’emploi indirect ; les 44 établissements correspondants dépendent de leurs donneurs d’ordre pour 47 % de leurs effectifs. De même, dans les services, les 93 établissements du secteur des « activités d’ingénierie, de contrôle et d’analyses techniques » rassemblent 22 % de l’emploi impacté, ce qui correspond à 36 % des emplois de ces établissements. Les « travaux d’installation électrique dans tous locaux » concentrent 62 % de l’emploi de la construction, et les 11 établissements concernés dédient 69 % de leurs effectifs à l’activité des sites nucléaires. D’autres secteurs, moins représentatifs en volume d’emplois, sont cependant caractéristiques de la filière de l’industrie nucléaire et sont très liés à leurs donneurs d’ordre : le « traitement et l’élimination des déchets dangereux » (plus de 500 salariés), la « fabrication d’instrumentation scientifique et technique » (250 salariés) ou le « transport et l’entreposage » (200 salariés).
Une filière très impactante en termes d’emplois indirects locaux
Au total, plus de 700 établissements fournisseurs et sous-traitants sont concernés. Parmi les plus importants figurent Orys Tricastin (réparation, maintenance et installation d’équipements), SPIE Nucléaire (travaux de construction spécialisés), Onectra et Assystem (ingénierie) ; tous appartiennent à des groupes internationaux. Le tissu des fournisseurs est, par ailleurs, principalement formé de PME.
L’impact économique des sites du Tricastin et de Marcoule est important, et plus particulièrement, l’emploi indirect généré. Celui-ci correspond en effet à 59 % de l’emploi direct. Cette part est plus élevée qu’elle ne l’est pour d’autres filières étudiées récemment avec la même méthode par l’Insee, comme la filière de l’énergie en Nord Franche-Comté, la construction automobile par PSA à Sochaux et Mulhouse, ou encore l’appareil universitaire Orléans-Tours. Dans ces trois cas, l’emploi indirect représente environ 30 % de l’emploi direct. Seule la filière de l’aéronautique en Midi-Pyrénées présente un impact sur le tissu économique local supérieur (70 %).
En termes d’emploi global (emploi direct, indirect et induit), l’activité des sites nucléaires concerne près de 19 000 actifs occupés (actifs hors chômage). Cela représente 2,4 % des emplois des départements de l’Ardèche, de la Drôme, du Gard et du Vaucluse. L’activité des sites du Tricastin et de Marcoule fait vivre près de 50 000 habitants correspondant aux ménages des salariés de l’emploi direct, indirect et induit, soit 2,6 % de la population de ces quatre départements.
Définitions :
Emploi ou effet direct : nombre de salariés des établissements des groupes AREVA, EDF et CEA sur les deux sites du Tricastin et de Marcoule. Les informations ont été fournies par les établissements concernés.
Emploi ou effet indirect : nombre de salariés employés par les établissements fournisseurs, sous-traitants et prestataires de services des établissements des deux sites. Les informations ont été collectées par une enquête auprès des établissements fournisseurs, sous-traitants et prestataires des deux sites qui en ont fourni la liste. L’enquête a été réalisée entre octobre et décembre 2011 auprès des 135 principaux établissements parmi les 775 fournisseurs et sous-traitants déclarés par les établissements des sites. Le périmètre géographique retenu pour les établissements concernés est celui des quatre départements, Ardèche, Drôme, Gard et Vaucluse.
Emploi ou effet induit : nombre d’emplois nécessaires pour satisfaire la consommation des salariés et de leur famille. C’est l’effet multiplicateur de toute activité économique.
Actifs au lieu de résidence : il s’agit des emplois directs et indirects ventilés selon le lieu de résidence des salariés.
La fabrication du minitel, du concorde et autres fleurons Français, ainsi que les industries, la métallurgie, le charbon employaient beaucoup de salariés… Et on en a sacrifié des emplois. Le nucléaire serait donc éternellement viable ? On peut faire le pari du maintien à tout prix de la filières, mais vu les enjeux économiques, cela risque de ruiner la France.
La fabrication du minitel, du concorde et autres fleurons Français, ainsi que les industries, la métallurgie, le charbon employaient beaucoup de salariés… Le nucléaire serait donc éternellement viable ? On peut en faire le pari du maintien à tout prix de la filières mais vu les enjeux économiques, cela risque de ruiner la France.
Les industries de la drogue, du racket, de la contrefaçon, de la contrebande et de la prostitution font également vivre des dizaines de milliers de gens ! Doit-on pour autant les tolérer ??????
La préservation de l’emploi a aussi été utilisé comme argument ultime pour la conservation des sites de production d’amiante dans les années 1970… A cette éopoque et dans cette hsitoire, patrons et syndicats main dans la main ! Résultat ? Donc, dire que telle activité ne peut pas être remise en cause car d’elle dépend beaucoup d’emploi, incite à l’immobilisme et ne pousse guère au changement. @Fopadec : en poussant le raisonnement, la contre-façon fait vivre les agents des douanes (j’exagère bien sûr…)
Pour info, fidèle à lui-même, Claude Allègre avait décrit en 1996 (!) le scandale de l’amiante comme un « phénomène de psychose collective » Voir fiche « Scandale de l’amiante » sur Wikipédia
… combien nos amis antinucléaires de service s’excitent pour un article qui ne fait que rapporter la place du nucléaire dans l’économie française. Ont-ils peur que cela fasse hésiter le public ? Ou bien que cela mette en évidence la vacuité de leurs propres promesses de « million » d’emplois verts ? Et tellement drôle, de comparer à l’amiante ou au trafic de drogue une industrie dont ils sont bien en peine de montrer les dommages pour la santé ou l’environnement… Les voilà réduits à hurler à la catastrophe nucléaire lorsque deux chimistes se font un bobo à l’eau oxygénée à Fessenheim ! Ou lorsqu’une étude met en évidence une « surmortalité » de 7 personnes pour 19 centrales, pendant une période de quatre ans sur les vingt ans qu’étudient les auteurs !
Prendre le nombre d’emplois dépendant d’une activité industrielle comme critère pour justifier de son existance et son futur est bien simpliste. Ce n’est pas exclusivement à l’emploi de conditionner le soutient à un modèle économique. D’accord, de nombreux emplois sont liés au nucléaire et alors ? Il faut donc que chacun achète une voiture pour soutenir les 700 000 emplois liés à l’automobile en France ?
On pourrait aussi parler de l’évasion fiscale qui fait vivre de nombreuses banques d’affaires et leur sympathiques traders… Les milliers d’emplois bancaires représentent-ils une raison suffisante pour permettre à des voyous de nous priver de plusieurs milliards de recettes fiscales ? Il en est de même pour le nucléaire surtout quand on sait que de supprimer cette filière pour la remplacer par des énergies renouvelables couterait aussi chère qu’elle ne coûte actuellement (mais pas plus !) et remplacerait très largement les emplois concernés (et bien au delà).
« Il en est de même pour le nucléaire surtout quand on sait que » Dans n’importe quel argumentaire, « on sait que » est toujours suivi par un bobard. « de supprimer cette filière pour la remplacer par des énergies renouvelables couterait aussi chère qu’elle ne coûte actuellement (mais pas plus !) et remplacerait très largement les emplois concernés (et bien au delà). » Et ça n’a pas loupé ! On ne « sait » pas que les ENR permettraient de remplacer le nucléaire car on « sait » que cela est techniquement impossible (du fait de l’intermittence) et par ce qu’on « sait » que remplacer ne serait-ce que partiellement le nucléaire coûterait beaucoup plus cher (cf étude UFE).
On sait que la Terre est plate. On sait que l’on ne fera jamais voler un homme. On sait que l’on ira jamais sur la Lune. On sait que l’on ne pourra jamais parler à des gens au bout du Monde. On sait que Bachoubouzouc a gardé son Minitel. (ce qui explique pourquoi il ne comprend rien au monde qui l’entoure et qui ne s’est pas arrête (lui…) en 1970).
Les antinucléaires sont-ils donc tous restés au stade de l’adolescence ? La même difficulté à construire un raisonnement scientifique, d’appuyer des argumentaires chiffrés par des sources, et pourtant la même croyance aveugle (contre toute évidence) qu’ils comprennent mieux que tout le monde un univers qu’ils viennent juste de découvrir, et la même posture de victime lorsqu’on leur explique que c’est plus compliqué que cela.
Dommage que le minitel ait disparu car il était beaucoup plus sur pour les opérations bancaires(et pour d’autres types d’opérations aussi) que l’internet. Jamais eu a combattre(ni même été inquiété) sur le minitel par le moindre pirate ni le moindre virus ni le moindre spyware ou le moindre ver, ni le moindre escroc ni le moindre cheval de troie . En plus le minitel ne m’a jamais empéché(ni moi,ni personne)d’être un fervent utilisateur d’internet.Il n’y avait aucune contradiction entre les deux. ils étaient pour moi parfaitement complémentaires. Par conséquent ceux qui se moquent du minitel ne sont que des sombres idiots ne méritant que le plus profond mépris.