Le gouvernement allemand prévoit de dépenser près de 5 milliards d’euros d’ici 2035 pour l’arrêt, le démantèlement et le stockage des installations de recherche nucléaire. Pour faire face aux imprévus, une somme supplémentaire de 20% de ce montant doit être mise de côté.
C’est ce qui ressort d’un rapport du ministère fédéral de l’enseignement et de la recherche (BMBF) adressé à la commission du budget du Bundestag. Environ deux tiers de l’ensemble des déchets à faible et moyenne radioactivité en Allemagne proviennent d’installations de recherche et de médecine. C’est pourquoi le Bund est responsable de la prise en charge de la majorité des résidus. Les centres de recherche les plus importants sont ceux de Karlsruhe et Jülich. Selon le ministère de la recherche, il est économiquement souhaitable d’investir rapidement dans la mise en place de capacités de stockage définitif. L’ancienne mine de fer "Schacht Konrad" dans la Saxe -qui présente des conditions de stockage très favorables- pourrait alors rentrer en fonction dès 2014. Si rien n’était entrepris dans cette voie, il faudrait stocker les résidus dans des entrepôts temporaires à la gestion coûteuse. Au BMBF, on espère par ailleurs qu’un terrain d’enfouissement pour déchets à haute radioactivité sera disponible vers 2035. Mais le manque de personnel qualifié rend la tâche ardue. Dans les projets d’arrêt et de démantèlement, les coûts du travail des experts dans le cas de FZK (centre de recherche de Karlsruhe) qui représentaient autrefois déjà 4% du total, s’élèvent dorénavant à 8%. Pour cette raison, "nous avons la ferme intention de fournir un effort important dans le maintien de nos compétences", a déclaré Frieder Meyer-Krahmer, secrétaire d’Etat au BMBF. Il se réjouit d’ailleurs que des fournisseurs d’énergie financent actuellement le travail de dix doctorants effectuant leur doctorat dans le secteur nucléaire. L’Allemagne pourrait même envisager de tourner le problème à son avantage. Le FZK a en effet breveté un procédé de vitrification pour déchets fluides hautement radioactifs. Cette technique encore inégalée pourrait être exportée de part le monde. |
Cette information est un extrait du BE Allemagne numéro 311 du 15/11/2006 rédigé par l’Ambassade de France en Allemagne. Les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur www.bulletins-electroniques.com |