L’Inde pourrait être en 2020 le premier pays au monde à produire de l’énergie nucléaire à partir de thorium, dont elle possède 1/4 des réserves mondiales.
Pour faire face à sa consommation croissante d’énergie, l’Inde entend développer activement son programme nucléaire civil. Elle dispose actuellement de 12 centrales nucléaires, et 4 sont en cours de construction. Problème : le pays, qui ne dispose que de 1% des réserves mondiales d’uranium, soit 70 000 tonnes, est interdit d’importation du combustible depuis 1974, date de son premier essai nucléaire. Le futur du nucléaire indien dépend donc d’un accord sur le nucléaire civil avec les Etats-Unis, politiquement incertain. L’alternative : se passer progressivement de l’uranium et du plutonium en exploitant une ressource bien plus présente dans le pays : le Thorium. L’Inde dispose en effet sur son territoire d’1/4 des réserves mondiales de ce métal convertible en uranium 233, matière fissile introuvable à l’état naturel. Le thorium possède également l’avantage de produire moins de déchets que l’uranium. Actuellement, l’Inde teste un mini-réacteur à thorium d’une puissance de 30 Mw. Elle lance en ce moment un programme de réalisation d’un prototype de centrale, qui pourrait ouvrir la voie à une exploitation commerciale dès 2020. |
(src : Le Monde) |
article du 20/11/2007 . « Actuellement, l’Inde teste un mini-réacteur à thorium d’une puissance de 30 Mw. Elle lance en ce moment un programme de réalisation d’un prototype de centrale, qui pourrait ouvrir la voie à une exploitation commerciale dès 2020. » Ah bon ! Et qu’est-ce qu’il devient ce réacteur au Thorium de 30 MW,actuellement,en l’an 2011 ?? On aimerait avoir des nouvelles ! Ça serait intéressant !
Les « réacteurs au thorium » évoqués par Enerzine sont probablement des réacteurs à neutrons rapides à caloporteur sodium (RNR-Na, en anglais SFR, réacteur type Phénix et Superphénix). Dans ce types de réacteurs rapides, il est envisageable de placer des « couvertures » au thorium (des zones autour du coeur fissile) pour le transmuter en uranium 233 fissile, et ensuite retraiter cet U233 pour l’utiliser comme combustible en RNR-Na voire en réacteur plus classique type REP : c’est le principe de la surgénération. (Pour la filière française cette option couverture thorium était moins intéressante qu’en Inde de par le fait que nous disposons aujourd’hui en France de colossales réserves d’uranium 238, fertile comme le thorium. Autrement dit nous avons à la maison des ressources différentes) L’Inde dispose effectivement au « Indira Gandhi Center for Atomic Research » d’un prototye de RNR-Na de 40 MW thermiques, appelé FBTR (par ailleurs construit sur la base des plans du Rapsodie français actuellement en démantèlement à Cadarache). Sur ce même site nucléaire, l’Inde construit également PFBR, un démonstrateur de 400 MW électriques dont la mise en service pourrait être faite l’année prochaine. Ce sera un grand moment pour l’Inde ! L’Inde envisage également d’en construire 4 PFBR supplémentaires, en fonction des résultats du premier, afin de produire commercialement de l’électricité et de l’uranium 233, avec pour échéance 2020. Cette construction en série permettra de rentabiliser les frais de développement. Puisque les dates concordent, je pense que l’article d’Enerzine évoque bien cette filière RNR-Na avec couvertures au thorium.
Merci Eloi,pour tous ces renseignement !!