Le Japon, les Etats-Unis et la France (via le Commissariat à l’Energie Atomique, CEA) ont signé un accord en vue d’harmoniser les projets des trois pays relatifs au développement de prototypes de réacteurs nucléaires à neutrons rapides refroidis au sodium.
Les trois pays coopèrent déjà dans le cadre du Partenariat GNEP (Global Nuclear Energy Partnership), destiné à permettre un nouvel essor de l’énergie nucléaire dans le monde tout en garantissant la sécurité et la non prolifération, ainsi que dans le cadre du Forum International Génération IV (GIF), qui vise au développement des systèmes nucléaires du futur.
Ces trois pays, qui ont chacun engagé des programmes nationaux de réalisation de prototype, se sont accordés dans le but d’éviter toute duplication de développements technologiques en matière de réacteur rapide refroidi au sodium. Une telle coopération permettra en particulier d’identifier les complémentarités, ce qui devrait conduire à une optimisation des ressources nécessaires au déploiement des prototypes correspondants.
La coopération portera sur les objectifs de conception, les standards de haut niveau à appliquer à ces prototypes, l’identification des règles communes de sûreté ainsi que sur les innovations techniques clés à même de réduire les coûts de construction, d’exploitation et de maintenance. Elle donnera lieu à des échanges sur les niveaux de puissance, les types de réacteur, de combustible, ainsi que sur un calendrier de déploiement des prototypes.
Par ailleurs, les trois parties ont également convenu de poursuivre, de façon conjointe, des études d’optimisation, afin de disposer des installations nécessaires au déploiement des prototypes et de la R&D afférente : des installations expérimentales dédiées à la sûreté, à des tests de composants, de développement de combustibles, d’irradiation des matériaux.
Un comité de pilotage a été créé afin d’assurer la coordination des activités définies par ce Memorandum of Understanding (MOU)
D’autres pays pourraient à terme se joindre à cette coopération, précise le CEA.
Ce MOU illustre la stratégie française en matière de recherche nucléaire sur les réacteurs de 4e génération, qui repose notamment sur une coopération internationale. Le CEA en profite pour rappeler que les réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération seront conçus pour utiliser de façon optimale les ressources en combustible nucléaire. Ils devront permettre en outre une gestion optimisée de fin de cycle du combustible, en appliquant les résultats acquis en matière de séparation/transmutation. Ces réacteurs pourraient être déployés à partir de 2040.
A la suite d’une décision présidentielle de janvier 2006, le CEA a engagé l’étude d’un prototype de quatrième génération, destiné à entrer en exploitation en 2020. Conformément à la loi du 28 juin 2006 sur la gestion durable des matières radioactives et des déchets, les options technologiques requises pour la construction du prototype devraient être définies en 2012.