En juillet dernier, l’Institut Montaigne publiait un rapport polémique, qui mettait en cause le surcoût que représenterait le développement de l’énergie éolienne. Le Syndicat des Energies renouvelables en conteste aujourd’hui les conclusions, et réfute les arguments avancés.
Le rapport de Vincent Le Biez "Eoliennes, nouveau souffle ou vent de folie ?", chiffrait à 1 milliard d’euros par an le surcoût que représenterait l’éolien à l’horizon 2020, dans le cas du développement préconisé par le Grenelle de l’Environnement. Celui-ci fixe comme objectif une capacité installée de 25 000 MW en 2020, ce qui représenterait 10% de l’électricité produite en France.
Le SER dénonce un "parti pris anti-éolien" qui sous-tend le rapport Montaigne. Pour le syndicat, l’énergie éolienne représenterait au contraire une gain net de 1,2 milliards d’euros par an à partir de 2020, soit un "bénéfice pour chaque foyer français évalué à 48 euros par an."
Selon le SER, l’étude de l’Institut Montaigne omet de prendre en compte la dégressivité du tarif de rachat de l’électricité. Celui-ci doit en effet décroître de 2% par an, passant de 82 à 63 euros constants le MWh. Il devrait ainsi faire baisser le coût des installations de 12% d’ici 2012.
Le SER note également que doivent être pris en compte la hausse du prix du charbon et des hydrocarbures, ainsi que les gains en termes de CO2, convertis en bénéfices sur le marché européen du carbone. A cela s’ajoute l’économie de construction de nouvelles centrales thermiques ou nucléaires.
Pour le syndicat, l’Institut Montaigne a par ailleurs "surévalué la part de l’éolien offshore", dont l’évolution d’ici 2020 est impossible à prévoir à l’heure actuelle.
Le document du SER est téléchargeable ICI (format .pdf)
La capacité de production estimée de la France en 2020, de 250 GW, me paraissent un peu forte, aujourd’hui quand les Français tirent très fort sur le réseau, on ne tourne jamais à plus de 90 GW… Il suffit d’aller sur le site de RTE pour le vérifier… par 3 notre consommation d’électricité d’ici 2020, c’est ça le développement durable ?Peut-être alors que « développement » ne rime pas avec « durable ».
Qui a parlé de 250 GW ???L’objectif Grenelle est de 25 000 MW, soit 25 GW, et non pas 250…Par contre, effectivement, les pics de conso française (battus chaque année d’ailleurs) portent sur environ 85 GW.
Pourquoi n’ y a t-il pas de lien vers le rapport complet du SER dans cette article? Il y en a pourtant un dans l’article sur l’institut Montaigne redirigeant vers le rapport de ce même institut.Simple oubli ou « parti pris »?
Je tiens à rassurer nos lecteurs. Enerzine n’a aucun parti pris dans cette petite polémique qui secoue le monde de l’éolien. Le lien téléchargeable a été ajouté … il s’agit là d’un simple oubli de notre partBien cordialement
Me voilà rassuré, le débat de fond va pouvoir commencer. Aller qui tire le premier: centrales thermiques, oiseaux, paysages, CSPE, lobby?
A propos du rapport entre éoliennes et paysage on peut lire la note intituléee:Eoliennes et paysage ,le divorce »Elle se trouve sur le site http://www.environnement durable.fr
Desole , mais Bolton a raison : l’article dit bien que les 25 GW eoliens prevus par le Grenelle correspondraient a 10 % de l’electricite globalement produite en France en 2020 …. soit bien les 250GW qui ont fait sursauter Bolton ! ….. il y a donc bien une co…. quille quelque part ! Ou alors c’est encore une ambiguite entre MW puissance installee et MWh energie produite ! On en sortira donc jamais
Il ne semble pas y avoir de coquille si on prend un parc éolien de 25 GW ayant un facteur de charge moyen annuel de 25 % (ou 2200 heures équivalent pleine puissance sur les 8760 d’une année).Ce parc produirait alors 25 x 2 200 = 55 TWhPartant du principe que la consommation et donc la production n’augmenterait pas, ces 55 TWh serait à comparer au 550 TWh actuels et cela ferait 10 %. C’est donc possible aux limites dans une hypothèse basse de consommation et une hypothèse haute de facteur de charge.Si, comme dans le document de la SER, on évacue l’éolien offshore pour cause de coût trop important (- 1 milliards par rapport au rapport de l’institut Montaigne), il est très peu probable que l’on atteigne un facteur de charge moyen de 25 % (rappel, actuellement en Allemagne, c’est 16 % pour 22 GW).Cela dit, à la page 17 du document du SER, on retrouve effectivement cette présentation de la puissance installée comparée par filière de 2000 à 2007 avec le gaz et l’éolien qui font 85 %. Sauf que ce qui compte en final et surtout vis à vis du climat, c’est le service rendu et les TWh produits. Là, au niveau mondial, la part du lion revient évidemment au charbon et de loin. Pour le gaz, la capacité installée est intéressante mais ne dit pas grand chose pour les TWh produits lorsqu’il s’agit par exemple, en France des TAC comme à Gennevilliers qui ne tournent que quelques centaines d’heures par an (349 heures en 2007). Evidemment en Italie c’est différent !
1 milliard d’euros de surcoût pour l’un, 1,2 milliard de gain pour l’autre. Certes, mais par rapport à quoi ?Dans le rapport Montaigne, ona le détail de calcul suivant : 1 kW (puissance) d’éolien installé fournit 2 100 kWh (énergie) annuellement, et procure une économie de 80 € – ce qui donne un coût moyen du MWh remplacé par l’éolien d’un peu moins de 40 €. On est clairement dans les ordres de grandeur du coût du nucléaire (les « coûts de référence de la production d’électricité DIDEME » – voir http://www.industrie.gouv.fr/energie/nucleair/epr_2_8.htm – disaient un peu moins de 30 €/MWh, mais c’était il y a 5 ans ; EDF a parlé de 46 €/MWh plus récemment ; ce serait un peu plus de 60 €/MWh d’après les références du SER…).Le SER fait la comparaison avec un mix de production remplacé par les éoliennes de 1/3 nucléaire et 2/3 thermique à combustibles fossiles, ce qui donne un coût du MWh bien plus élevé.Donc : les 2 ont raison. Si on pense qu’en 2020, toute (ou presque) l’électricité produite en Europe sera nucléaire, alors les éoliennes coûteront cher. Si on pense qu’il ne serait pas raisonnable de mettre tous ses oeufs dans le même panier (nucléaire), alors les éoliennes ont leur place….
Dans le document de 20 pages du SER intitulé « pour en finir avec les contre-vérités sur le coût de l’énergie éolienne » une analyse critique point par point est présentée. Point N° 1 : le SER critique la prise en compte de l’éolien offshore dans les coûts en arguant de son immaturité. De fait, il ôte 1 milliard au coût retenu. Le problème, c’est que si l’on enlève l’offshore, on ne peut plus se prévaloir de son excellent facteur de charge pour augmenter le nombre de TWh produits. En admettant que l’on parvienne à 25 GW d’éolien terrestre, il est fort peu probable que l’on atteigne 55 TWh (ou 10 %) de production éolienne. C’était quand même plus facile à justifier avec 2/3 de terrestre et 1/3 d’offshore. Point N° 2 : Pages 6 et 7 le SER conteste la non prise en compte de la dégressivité annuelle de 2 % et estime que si on n’en tient pas compte le tarif d’achat du MWh passe, en Euros constant, de 82 Euros maintenant à 63 Euros en 2020. Le SER précise en nota que tous les calculs son réalisés hors inflation comme le fait l’institut Montaigne. Première interrogation : comment peut-on parler en Euros constants « hors inflation » puisque par définition, l’Euro constant prend en compte l’effet de l’inflation. Regardons comment on passe de 82 Euros à 63. On prend 82 Euros pour référence en 2007 et on applique jusqu’en 2020 la dégressivité de 2 %/an (application du coefficient 0,98), en final on a 63,1 Euros. Et là, à mon avis on est en Euros courants ! Cela veut dire que si il y a une légère inflation de 2 % par an, pour passer en Euros constants il faudra encore minorer ces 63 Euros de l’inflation pour arriver à environ 48,5 Euros en 2020. A première vue, en Euros constants, le MWh heure éolien est encore moins cher en 2020 que ce qu’écrit le SER. Seulement l’actualisation du MWh éolien est un peu plus compliquée que cela (voir l’arrêté du 10 juillet 2006). La formule tient compte de la dégressivité annuelle de 2 %, traduite dans l’arrêté par le coefficient (0,98) à la puissance n (Nb d’années après 2007, 2008 étant égal à 1), mais aussi du coefficient K, qui prend en compte une partie de l’inflation. En réalité K n’est pas l’inflation, il est constitué de deux indices (salaire et prix de production) à pondération égale, 50 % (0,5 dans la formule). Il s’agit de l’indice ICHTTS (Indice du coût horaire du travail – Tous salariés des industries mécaniques et électrique, identifiant : 000630215) et de l’indice PPEI (Production française commercialisée sur le marché français, identifiant : 000850418). Les identifiants INSEE permettent un accès direct aux séries. Pour évaluer le tarif d’achat du MWh éolien en 2020, il faut donc impérativement prendre en compte la dégressivité et le coefficient K puisque que c’est le produit des deux qui donne l’indexation année par année (c’est la loi). Personne n’étant devin, il faut regarder l’évolution de ces indices sur les dix dernières années pour espérer se projeter en 2020. Pour ICHTTS, on constate que de janvier 1996 à janvier 2008, l’indice a augmenté en moyenne de 3,2 % par an en passant de 95,7 à 139. Pour PPEI, de janvier 1999 à janvier 2008, l’augmentation est d’environ 2,3 % par an en passant de 95 à 116,9. S’il l’on applique les pondérations, on trouve un coefficient K de 1,0275 pour une année soit une augmentation pondérée annuelle de 2,75 %. En se projetant en 2020, cela veut dire que lorsque la dégressivité fait chuter le tarif de 2 % par an, le coefficient K l’augmente de 2,75 %. En combinant les deux, on obtient un coefficient global qui fait augmenter le tarif de 82 Euros en 2007 à 92, 4 Euros en 2020 (soit + 12,7 %) en Euros courants. Cependant, le tarif d’achat n’est déjà plus de 82 Euros, puisque, selon la CRE, il était de 84,6 Euros en 2006 et prévu à 85,15 Euros en 2008. C’est donc de cette référence connue qu’il faut partir. Conclusion : là ou le SER voit une baisse de 12 % en Euros constants en omettant la moitié de la formule, je vois une augmentation de 12 % en Euros pas constants. En effet, pour parler en « constant », on peut au choix faire 2 opérations : 1) « Désactualiser » les 92,4 Euros à un taux d’inflation (pour le consommateur, c’est l’indice global qui compte) moindre que 2,75 % par an. Pour les 10 dernières années, la moyenne est d’environ 1,5 % par an. Appliqué entre 2008 et 2020, cela veut dire que 92,4 Euros de 2020 sont l’équivalent, pour celui qui paye la CSPE, de 77 Euros de 2008. Autrement dit, le tarif d’achat de l’éolien passerait en Euros constant de 82 Euros (valeur de référence l’arrêté) à 77 Euros (- 6,1 % en constant) et non 63 comme indiqué, si on prend 85 Euros . 2) Faire l’inverse et actualiser 82 Euros à 1,5 % l’an jusqu’en 2020 et conclure que le tarif « constant » devrait être de 101 Euros. Dans ce cas le tarif de 92,4 Euros serait effectivement 8,5 % moins cher qu’aujourd’hui en 2020.Le biais vient donc de la difficulté à parler en Euros constants, surtout lorsque les tarifs sont indexés sur des indices particuliers qui, en l’occurrence, sont assez favorables aux vendeurs puisqu’ayant évolués systématiquement au dessus de l’inflation dans le passé.De toute façon, le tarif du MWh éolien ne sera pas de 63 Euros en 2020.
Tout cela est bien confus jeune homme. Apprenez qu’un euro constant est une unité de mesure fixe déflatée, c’est-à-dire en déduisant l’inflation de la valeur en euros courants. On ne pourrait pas faire de comparaisons économiques si l’on raisonnait en valeur courante (euros courants) alors que la valeur de chaque bien aurait augmenté artificiellement du fait de l’inflation sans que sa valeur réelle (en euros constants) n’augmente. Dans les prévisions économiques ou les investissements, on raisonne toujours en monnaie constante pour avoir une base stable de comparaison. Faire des supputations sur l’inflation ou sur l’évolution de tel ou tel indice de prix n’est pas opératoire et ne ferait qu’introduire de la confusion, comme vous le faites si bien.
Nous sommes bien d’accord sur la définition de l’Euro constant et sur l’impossibilité de faire des comparaisons dans le temps à des dates éloignées en raisonnant en valeur courante. C’est d’ailleurs pour cela que l’on explique parfois que le litre d’essence n’est guère plus cher aujourd’hui que mi 80 si on raisonne en Euro ou franc constant… ce que personne neveut entendre ! Dans ce cas, on raisonne sur le passé et on connaît déjà la variation de l’indice des prix à la consommation (IPC). Pour l’avenir, c’est évidemment plus incertain. Là, il s’agit de comparer 2008 et 2020, comment fait-on ? sinon en prenant des hypothèses, à moins que quelqu’un connaisse précisément l’avenir et la valeur de l’IPC.Vous aurez remarqué que le premier à parler en Euros constant est le SER, cela veut dire qu’il a donc déjà intégré, dans son calcul, la déduction de l’inflation de la valeur en Euros courants. Comme je suppose qu’il ne connaît pas plus que moi la valeur de l’inflation de 2008 à 2020, il a donc fait des supputations sur l’inflation.Question N° 1 : qui a introduit la confusion ?Question N° 2 : comment faites vous pour calculer en Euros constants de 2008 à 2020 ?Question N° 3 : selon vous, quelle serait la valeur probable du MWh éolien en 2020 ? est-ce 63 Euros ? peut-on seulement la prédire raisonnablement ? Question N° 4 : pensez-vous qu’il soit honnête de ne parler que de la dégressivité et pas de du coefficient K qui est partie intégrante de la formule d’indexation ?
Une petite note pour situer les choses entre nucléaire et énergies renouvelables. Non seulement le nucléaire a bénéficié d’importants moyens financiers de l’Etat depuis plus de 50 ans, avec l’argent des citoyens et sans demander leur avis, mais il reçoit encore DIX fois plus de crédits de recherche et développement que toutes les énergies renouvelables. > En moyenne entre 2002 et 2006, les dépenses publiques de recherche et développement ont été de 496 millions d’euros par an pour le nucléaire et de 36 millions par an pour l’ensemble des énergies renouvelables. Quatorze fois plus pour le nucléaire chaque année. (source : ministère de l’industrie, derniers chiffres).
Certains sont des marchands (le SER) qui feraient n’importe quoi pour vendre leurs éoliennes qui rapportent beaucoup, beaucoup d’argentet les autres sont desscientifiques bénévoles (Montaigne) qui n’ont rien à y gagner ou à y perdre.Entre les deux , mon choix quant à la vérité objective est vite fait.
Certains sont des marchands (le SER) qui feraient n’importe quoi pour vendre leurs éoliennes qui rapportent beaucoup, beaucoup d’argentet les autres sont desscientifiques bénévoles (Montaigne) qui n’ont rien à y gagner ou à y perdre.Entre les deux , mon choix quant à la vérité objective est vite fait.
Lorsque l’on sait par qui est financé l’institut Montaigne, avec Areva et EDF comme « généreux donateurs » entre autres entreprises, on commence à voir une différence. Et ce ne sont pas de gentils scientifiques bénévoles qui font le boulot à l’institut Montaigne, mais des gens qui travaillent sur les sujets choisis par les généreux donateurs et en suivant les orientations définies par ceux-ci. L’institut Montaigne, qui se prétend indépendant mais ne l’est pas de ses commanditaires, a surtout pour vocation de promouvoir l’ultra-libéralisme. Vous savez, ceux qui refusent que l’Etat règlemente et joue un rôle économique, sauf quand c’est pour consolider les banques et compagnies au bord de la faillite avec l’argent des contribuables. Les profits pour le privé, les pertes pour le public.
C’est vrai qu’il est important de le noter.Pour un Institut qui se revendique Independant, c’est un peu limite.
C’est vrai qu’il est important de le noter.Pour un Institut qui se revendique Independant, c’est un peu limite.
La principale cause de mortalité des chauves-souris n’est pas les éoliennes, mais elle est sans doute la plus visible. C’est l’agriculture au sens général du terme (les pesticides et la destruction des milieux favorables) et la route (le Muséum de Bourges a recensé 38 chauves-souris percutées par un petit camion circulant de nuit dans le Cher pendant 63 nuits de conduite ; ce camion livrait le quotidien local). D’autres informations ici :
Débat passionnant : A quand la riposte de l’Institut Montaigne ?
qui retrouve-t-on dans le SER ? via des filiales : edf – areva et Cie….