Avec 465 MW raccordés au 1er semestre 2009, le seuil des 4 000 MW a été franchi dans l’éolien sur le territoire français, soit une progression de +36% par rapport au 1er semestre 2008.
Toujours selon le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer (MEEDDEM), la production d’électricité à partir d’éoliennes a progressé de 22% par rapport à 2008, avec 3.3 TWh (térawatts-heures) produits au 1er semestre 2009. En comparaison, il aurait fallu plus d’un million de tonnes de charbon pour produire une telle quantité d’électricité dans une centrale thermique.
De son côté, le solaire photovoltaïque poursuit sa très forte croissance : 54 MW ont été raccordés au 1er semestre 2009, soit une progression de +265% par rapport au 1er semestre 2008. Au 30 juin 2009, le parc photovoltaïque français comprenait près de 25 000 installations, représentant 135 MW. Le nombre d’installations a plus que doublé en 6 mois.
A la demande de Jean-Louis Borloo, le MEEDDEM a conçu un tableau de bord « éolien-photovoltaïque » destiné à suivre, au niveau national et par région, le développement de l’énergie éolienne et de l’énergie solaire. Ce premier tableau de bord – trimestriel – dresse un état des lieux au 30 juin 2009 et reste consultable en téléchargement (PDF).
"Malgré la conjoncture, nous sommes dans une dynamique de forte croissance des énergies renouvelables, et même dans une croissance exponentielle pour le solaire. Et cela se traduit par des investissements industriels. Le projet de loi « Grenelle 2 » qui sera examiné prochainement par le Sénat est crucial pour conforter cette dynamique, car c’est avec le Grenelle 2 que l’on va supprimer les derniers freins au développement des énergies renouvelables", a déclaré Jean-Louis BORLOO.
Avec 3,3 TWh produit ce semestre pour 4 GW installé, il se confirme que le facteur de charge des éoliennes françaises est inférieur aux 25 % annoncés en boucle sur les médias. Fin 2008, la puissance installée était de 3 GW. Si l’on considère une moyenne de puissance installée de 3,5 GW, le facteur de charge pour ces 6 mois a donc été de 21,5 %! A force de mettre des éoliennes dans des zones peu ventées, sous la pression des démarcheurs ( arrosez les mairies, il pousse des éoliennes), le facteur de charge est en France en constante diminution.
Le taux de charge éolien varie aussi … avec le vent ! D’une année sur l’autre la variation peut être de plusieurs %. Je crois savoir que le premier semestre 2009 est assez médiocre sur ce point mais je n’arrive pas à trouver de statistiques. Qui aurait ça ?
Tient tient, étrange ça, on parle uniquement de la production éolienne mais le nombre de MWh produits par le PV est introuvable… Peut être est-ce pour ne pas ternir l’euphorie ambiante autour du PV qui bénéficie on ne peut plus à une société privée mais que tout le mondre croit publique : EDF EN? Ou pour laisser le champs libre aux traditionnels reproches portés à l’énergie éolienne : ca produit qu’1/4 du temps? Et bien pour compléter et éviter de tomber dans le conccurentiel entre les énergies renouvelables, sachez que le facteur de charge du PV est de l’ordre de 10 à 15%… soit 2 fois moins que l’éolien. Et oui l’avenir du système énergétique passe par la mise en place de ces système permettant d’exploiter les énergies flux qui apparaissent aux yeux des plus réticents comme inutile parceque ca produit moins qu’une bonne centrale nucléaire. Quand comprendra-t-on seulement que c’est pas l’éolien ou le PV qu’il faut développer, mais les deux? L’UN NE VA PAS SANS L’AUTRE et sans les autres ENR!
Il faut tout de même prendre en compte dans ce facteur de charge que certaines éoliennes ont été construites au mois de juin. Et que le facteur de charge est (un peu) plus important en hiver. Ce qui fait monter un peu le facteur de charge moyen. Mais même avec 21.5% ce n’est pas négligeable ! C’est mieux que nos voisins allemand ! Et pour sur c’est bien mieux que le PV !
L’information que vous cherchez est disponible gratuitement et librement sur le site web de RTE, c’est le bilan 2008 (sont aussi disponibles les autres années) : On y trouve page 6 : Eolien 2007 : 4045 GWh ; 2008 : 5563 GWh Solaire+thermique à combustibles renouvelables : 2007 : 3789 GWh ; 2008 : 4139 GWh L’éolien représente ainsi environ 1 % de la production intérieure. HTH comme on dit en anglais…
Peut-on connaître les pertes en lignes spécifiques aux éoliennes?Le correspondant qui signe Christian ,connait peut-être le chiffre. Merci.
Je ne vois pas comment on peut attribuer avec certitude une quantité de pertes d’électricité à une seule filière dans un réseau complexe. En effet, il faudrait alors décider du parcours de l’énergie des points de production (facile) aux points de consommations (là c’est nettement plus dur et arbitraire). On peut par contre mesurer les pertes globales sur les réseaux de transport et de distribution et c’est ce que fait RTE (voir page 6) : On voit qu’en 2008, les pertes sur le réseau de transport ont été de 2,18 % (11,24 TWh de pertes pour 516 TWh injectés) et sur le réseau de distribution : 5,6 % (22,3 TWH de pertes pour 397,7 TWh injectés). Donc pour décider des pertes d’une filière, il faut définir le parcours au sein de ces réseaux. Seulement c’est très complexe dans un réseau maillé et l’énergie transférée d’un point A à un point B, n’emprunte pas qu’un seul chemin. Si quelqu’un a la solution ?
Je ne peux pas dire mieux que Dan1… Désolé.
prenne en compte la part des petits producteurs qui passent par ERDF (voir la coupure « TENSION » entre RTE et ERDF)
Le point que vous soulevez est intéressant. La réponse est bel et bien sur la même page 6 du rapport, mais sous le tableau, dans le schéma. On y voit que les 9702 GWh de renouvelables hors hydraulique sont majoritairement injectés dans des réseaux hors RTE (8755 GWh réseaux de distribution et d’industriels) tandis que RTE n’en collecte qu’une minorité (947 GWh). Comprenons nous la même chose ? PS : A quelle coupure faites vous référence ? Autrement dit, même si cela ne transite pas par RTE, c’est dans le bilan, qui est donc bien complet…
RTE gére le réseau HTB (la limite basse est de 50kV) ERDF gére le réseau HTA (en-dessous de 50kV) et BT (1kV max.) la majorité des « petits » producteurs des EnR sont raccordés au réseau ERDF
Pour voir la dernière mise à jour des petits producteurs raccordés à ERDF : Pour ceux qui ont l’habitude de consulter ce tableau vous remarquerez que désormais la puissance du photovoltaïque est exprimée en MW et non plus en kW.
En effet la plupart du temps la production EnR décentralisée, photovoltaïque, éolien etc ne passe pas sur le réseau de transport (RTE). C’est d’ailleurs une des vocations des renouvelables de rapprocher la consommation de la production pour limiter les transports et donc les pertes d’énergie et rendre les régions plus autonomes . La ressource est locale ; vent, soleil, eau la consommation doit être aussi le plus locale possible. C’est comme ça que se créent (on devrait dire que ce recréent car c’était déjà le cas avant EDF) des structures régionales de production et distribution d’électricité. A l’inverse les centrales thermiques à flamme ou nucléaires nécessitent plusieurs opérations en amont ; extraction et traitement du carburant ou du minerai puis transport vers les centrales et en aval pour transporter l’énergie produite au lieu de consommation sur nos chères THT. Tout cela nécessite des d’infrastructures importantes et génère des pertes en lignes effectivement considérables. Toutefois dans le mode thermique les pertes les plus importantes sont dans la transformation de la vapeur en électricité, de l’ordre de 60%. Donc c’est la qu’est le grand gâchis à mon avis, d’autant plus qu’il s’agit de ressources non renouvelables. Plusieurs millions d’année pour constituer ces réserves fossiles ou fissiles, environ deux siècles pour les consommer en en gaspillant les deux tiers.
« …transformation de la vapeur en électricité » idem pour TOUTES les solutions qui utilisent des « combustibles » extraits de la terre. mais difficile de faire des transformations isentropiques…sauf à revisiter la thermodynamique
J’ai toujours un peu de mal avec cette notion d’EnR décentralisée, qui me semble très peu compatible avec la notion de foisonnement que l’on retrouve sur ces énergies fatales (éolien, solaire). Pour l’éolien comme pour le solaire, ce phénomène de foisonnement permet de lisser le facteur de charge en bénéficiant de plusieurs régimes de vent / régimes d’ensoleillement, mais cela suppose que l’on ait ces différents régimes, donc des zones d’installation disséminées sur tout le territoire. Donc soit on considère ce phénomène de foisonnement, les parcs éoliens, pour exemple, ont un facteur de charge de 20 ou 25%, à quelques % de variation, et ces parcs font de la bonne base, mais il faut pouvoir transporter cette électricité sur de grandes distances, soit on considère que ce que l’on produit localement on le consomme localement, mais alors l’éolien ou le PV auraient besoin du soutien d’autres centrales pour alors pallier aux grosses variation d’un unique régime de vent ou de soleil, ce qui n’en fait plus de la base sur le réseau. Non ? Toute clarification ou explication sur ce sujet est la bienvenue.
la vision selon laquelle les EnR vont permettre de s’affranchir des grands réseaux et des lignes THT est très largement démentie par les faits et les chiffres pour au moins deux raisons : 1) le lissage de la production intermittente et aléatoire nécessite de mutualiser les zones et les moyens de production 2) la densité des zones d’habitation est très variable et je vois mal par exemple l’Ile de France et ses 10 millions d’habitants devenir autonome Les allemands l’ont bien compris et étudient le renforcement des lignes hautes tension pour évacuer les dizaines de GW promis par l’éolien offshore au nord du pays Comme je l’ai déjà écrit, la production en masse d’électricité, c’est à consommer sur ou à emporter mais de toute façon très vite ! D’autre part, les pertes sont comparativement plus faible sur les grands réseaux de transport en THT que sur les réseaux de distribution en BT.
Je vois que je ne suis pas le seul à m’interroger sur ces notions de ressources locales !
Pour ceux qui s’intéressent à l’étude des facteurs de charge de l’éolien, lisez ceci : Vous y trouverez des références intéressantes pour les britanniques (site REF). Il y en a beaucoup d’autres qui ont été citées au fil des articles sur Enerzine pour d’autres pays… à l’exception NOTABLE de la France, qui ne publie rien ! Pour ce qui concerne la variabilité mensuelle et interannuelle, je conseille encore une fois le site WINDMONITOR de l’université de Kassel. Même si les mesures sont légèrement en décalage avec la production réelle (que l’on trouve par ailleurs sur les sites des quatre opérateurs allemands), les informations sont précieuses : et Lire et comparer les Wind index 2005 à 2008 mois par mois. Janvier 2009, ne semble pas un bon cru si on prend les données mensuelles publiées. Pour ce qui est des réseaux et de l’éolien, nous nageons dans les contradictions : on nous vend un supergrid (super réseau) alimenté entre autre à l’éolien et on nous vend en même temps l’éolien local qui fait la nique à l’énergie centralisée ringarde. ça ne tient pas debout et si l’éolien veut compter au delà de la figuration dans le mix, il va falloir investir dans les réseaux et le stockage, sinon ça restera de l’artisanat !
Relisez ce que j’ai éctrit et vous verrez que j’en ai tenu compte. Mais ce serait beaucoup mieux de connaître l’évolution à la fois des puissances installées et des quantités d’électricité mises sur le réseau. Pourquoi ce lourd secret en France à ce propos, alors qu’on peut trouver çà pour l’Allemagne, le Danemark ou l’Espagne?
D’autre part en alternatif, EDF ne nous livre pas des électrons du haut vers le bas, mais de l’énergie (c’est à dire un certain niveau d’agitation). les électrons voyagent peu et lentement, ils bougent par aller retour au rythme du 50 Hz. En ce qui concerne la remontée d’énergie entre le 20 kV et le réseau au dessus, il me semble qu’EDF ou ERDF peut demander à un producteur (par exemple une entreprise qui possède sa propre centrale électrique) de limiter sa production pour éviter la réinjection sur le réseau qui aurait lieu si la consommation est inférieure à la production. Est-ce juste ?
Ce refoulement est possible mais… en changeant la manière dont fonctionne la majeure partie du réseau ce qui est exactement ce que je disais 🙂 Les transformateurs peuvent fonctionner dans les deux sens, certes, mais un poste de livraison ce n’est pas qu’un transformateur, il y a également toutes les protections qui empêchent d’envoyer de la puissance du réseau de distribution au réseau de transport. Dans la vision centralisée le coté basse tension a juste pour but de récupérer la puissance du réseau électrique au dessus de lui et si l’inverse se produit c’est qu’il y a un problème… Ce n’est plus le cas avec les productions décentralisées (dans lesquelles on classe également le stockage), il faut nécessairement plus de sécurité et de contrôle si on veut mettre en place des échanges bi-directionnels et donc des DER de façon plus massives. L’avantage aussi de dépenser ce milliards d’euros (à comparer aux trillions, oui, oui trillions d’euros qui vont être dépensé dans les infrastructures énergétiques en l’espace d’une génération) c’est la possibilité d’améliorer la qualité du courant électrique.
Je n’utilise jamais le trillion… J’ai été obligé d’aller voir Wikipedia pour comprendre. Soit c’est un anglicisme, et vous voudriez dire 1012 soit mille milliards. Soit vous parlez français et c’est 1018, un milliard de milliards. Dans les deux cas, c’est, à l’échelle française du moins, lofoque. A l’échelle mondiale, c’est probablement juste. Mais pourquoi dans ce cas comparer notre petit milliard franco-français à cela ?
Considèrons comme Chelya qu’aujourd’hui notre réseau fonctionne du haut vers le bas. L’énergie part du réseau de transport en THT vers le réseau de distribution. Soit, alors pourquoi certains nous vendent l’éolien à l’échelle européenne et notamment la complémentarité des zones de vent en France et le transfert de l’énergie éolienne de pays à pays ? C’est un gros mensonge ?? Lisez ceci :
A propos du PV, vous me demandiez si je savais lire. Bon, et vous, vous avez lu la brochure du SER de mars 2009 dont je donne le lien. C’est pourtant clair et martelé et écrit au présent, l’énergie éolienne se transporte sur les réseaux d’une région à l’autre et au-delà des frontières. Le SER écrit même que : « les interconnexions permettent de répartir la production au niveau de l’Europe entière : lorsque le vent souffle fort en France, une partie de l’électricité produite peut être exportée en Espagne, en Allemagne ou en Italie. Cette mutualisation des capacités permet une meilleure régularité de la production éolienne. A l’inverse, lorsque le vent souffle plus chez nos voisins que chez nous, les importations nous permettent de bénéficier d’une électricité à moindre coût et sans émission de CO2. Avec 33 lignes transfrontalièresà très haute tension (dont 17 en 400 000 Volts), soit plus de 13 000 MW de capacité d’interconnexion avec ses voisins, la France dispose d’une marge de manoeuvre importante pour utiliser au mieux l’énergie du vent. » Fin de citation. C’est très clair le SER affirme que l’énergie éolienne se transporte aujourd’hui sur le réseau en place et pas dans 10 ou 20 ans sur un réseau modernisé. Dans le même, il fait l’éloge des lignes THT qui sont très bonne pour l’éolien ! Grâce à votre intervention nous savons désormais que les affirmations du SER sont des mensonges puisque l’énergie électrique ne remonte pas du bas vers le haut dans le réseau de transport et ne franchit pas les frontières !! On nous a donc copieusement vendu du vent.