Prévue pour une mise en service dans 3 ans, la centrale de Rittershoffen constitue une première mondiale dans l’application de la géothermie profonde à l’alimentation en chaleur d’un process industriel.
Le forage du premier puits d’exploration inauguré le 29 octobre 2012 demeure l’étape technique majeure qui doit révéler le potentiel géothermal du site et ainsi permettre d’engager les prochaines étapes du projet dont le second forage.
Le projet ÉCOGI à Rittershoffen vise à extraire la chaleur du fluide géothermal qui circule dans un réseau faillé à plus de 2.500 m de profondeur pour alimenter, après transport dans une boucle d’eau douce surchauffée, directement les process industriels de l’usine Roquette Frères à Beinheim. A cette profondeur, les géologues s’attendent à trouver une eau approchant les 200 degrés, dans une roche naturellement fracturée. Par ailleurs, la mesure d’un débit à 230 m3/h devrait valider le projet.
Avec une puissance cible estimée à 24 MWth, et le renfort d’une chaudière biomasse, la chaleur géothermique permettra à l’usine Roquette de Beinheim de passer de 100% énergie fossile (gaz) à un mix énergétique à 75% d’énergies renouvelables (EnR) (50% d’origine biomasse, 25% d’origine géothermale). Le projet ÉCOGI permet directement la substitution de 16.000 TEP/an et une réduction des émissions de CO2 de 39.000 t/an.
Initié à l’été 2011 par les sondages de reconnaissance et poursuivi en ce début d’année par l’aménagement de la plateforme de forage sur plus de 2 hectares, le chantier ÉCOGI connaît aujourd’hui une étape majeure avec le forage du premier puits d’exploration.
Un chantier d’exception
Ce chantier reste en effet exceptionnel tant par la mobilisation des moyens techniques (rig de forage avec son mât de 45 m de haut, laboratoires d’analyse géologique et géochimique, production électrique autonome, communications satellitaires) qu’humains (plus de 45 personnes mobilisées réparties en 2 ou 3 postes pour les travaux de forage 24h/24, 7j/7). Avec des enregistrements de tous les paramètres (profondeur, vitesse de l’outil de forage, pression des boues, analyse des gaz…) plusieurs fois par minute, l’ensemble des données sont collectées et analysées afin de piloter et guider le forage vers la ressource géothermale.
Ce premier forage doit permettre de vérifier le potentiel énergétique estimé lors des études préliminaires. La température et le débit du fluide géothermal, mesurés à la fin du forage prévue en novembre, seront déterminants pour la poursuite du projet. Si ceux-ci sont conformes aux attentes, un deuxième puits sera foré pour créer la boucle de production/réinjection de l’eau géothermale. La boucle géothermale fera elle aussi l’objet d’essais et tests de circulation pour valider l’exploitation industrielle de la ressource. Si cette phase est concluante, une centrale sera construite permettant de transférer la chaleur à une boucle d’eau douce surchauffée enterrée de 15 km reliant le site de Rittershoffen à l’usine Roquette à Beinheim. La mise en exploitation est prévue en 2015.
Échelonné sur plus de 3 ans, le projet industriel d’ÉCOGI a été labellisé par le pôle de compétitivité Énergivie qui fédère des acteurs alsaciens dans l’éco-efficacité énergétique et la géothermie. ÉCOGI est la première déclinaison industrielle française de l’expérience réussie de géothermie profonde du site pilote de Soultz-sous-Forêts qui a révélé et confirmé le potentiel géothermique local.
L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) contribue au financement du projet à hauteur de 25 ME et à la garantie du risque géologique associé au chantier pour 4,2 ME. Elle utilise pour ce faire, le « Fonds Chaleur » spécialement créé pour appuyer les projets de développement des EnR. La Région Alsace complète le dispositif de couverture du risque géologique par une garantie maximale mobilisable de 2 ME.
Enfin, SAF Environnement, société auxiliaire de financement et filiale de la Caisse des Dépôts, apporte le socle de la couverture du risque géologique associé au chantier pour un montant mobilisable de 4,7 ME.
C’est très bien mais chez nos voisins allemands ils en ont quelques dizaines en en cours ou réalisés, et jusqu’à 4000mètres de profondeur…
Pour le plaisir ou pour regretter que la France s’y mette aussi? Ambiel, pour une fois soyez un peu positif
Pourvu qu’ils ne trouvent pas du gaz de schiste, car c’est bien connu, un forage profond avec injection d’eau est très écologique… s’il soit géothermique !
C’est vrai que c’est très bien qu’on le fasse ! Mais de là à le présentr comme une première mondiale… Dans cette commune et à cette profondeur précise c’est sans doute une « première mondiale » 🙂 Au passage, sur l’électrique, en Italie la plus grande centrale géothermique fait… 754MW et produit 8000 heures par an.
Initiative excellente,une énergie que l’on peut espérer éternelle et sans conséquences lourdes. On aura attendu longtemps pour s’inspirer de Chaudes-Aigues qui se chauffe avec son eau sortant à 83 ° depuis la nuit des temps.
pour Teredral qui nous parle d’Hypocrisie: -le forage profond pour l’extraction de gaz de schiste ce n’est pas 1 forage, mais des centaines de forage, d’où une consomation en eau continue, sans comparaison avec ici où on ne fait que 2 puits et point. -l’eau utilisée ds l’exploitation du gaz de schiste est additionnée de détergents de lubrifiants et de biocides. cette eau toxique à plus d’un titre, injectée en millions de litre, n’est pas récupérée ni traitée et va s’infiltrer dans les nappes phréatiques qui nous alimentent en eau potable. -l’ouverture de centaines de puit provoque la fuite de gaz naturelle (méthane surtout) dans l’atmosphère, car les industriels ne veulement pas dépenser d’argent à empêcher ces rejets trop coutêux à gérer, or le méthane est un des pire gaze du point de vue de l’effet de serre pour la planète sur laquelle vous vivez aussi monsieur. (21 fois plus que le CO2) connaissez vous l’impact de l’effet de serre et la notion de seuil-critique? un emballement de l’effet de serre au-delà de ce seuil critique et c’est l’extinction de masse. c’est un peu désagréable une extinction de masse vous ne croyez pas? Ok la vie survivra peut-être, mais pas vous ni moi. bref, vous comparez deux choses totalement incomparables, et si on se réjouit ici de l’émergence de cette technologie, c’est parceque nous contrairement à vous nous sommes informés et conscients des risques pour la survie de l’espèce humaine et de l’urgence de faire baisser la vapeur. excusez nous de vouloir sauver notre peau et accessoirement la votre. on a qu’une planète hein, si c’est cuit, c’est cuit, il n’y aura pas de seconde chance.
Voilà ce nous écrivions il n’y a pas si longtemps à propos du potentiel énergétique renouvelable de la géothermie en France : Voir notamment ce qu’écrivait Eloi. Ne nous leurrons donc pas, la géothermie profonde à haute température, c’est très bien dans certains endroits du globe… voire de France, mais ce n’est pas cela qui va remplacer le charbon ou autre filière énergétique concentrée demain.
A Chelya. « Ce n’est pas de la géothermie à haute température puisqu’on ne dépasse pas les 200°C. » Ben il paraît que la limite « basse » des hautes températures c’est 150°C, alors 200°C c’est de la haute. C’est bêtement conventionnel.
malgré , d’une façon plus générale, le fait que la géothermie ne peut pas, comme rappelé par le lien de Dan1 sur un débat plus ancien, être considérée comme le Graal. Je note quand même d’après l’article: -que l’Ademe couvre 4,2M€ du risque géologique ( en gros que les résultats de forage ne soient pas à la hauteur des espérances) – la région Alsace couvre 2M€ – et une filiale de la Caisse des Dépots 4,7M€. Vachement risqué pour les développeurs! C’est de l’initiative privée avec parachute dorsal et ventral!
Si c’était vrai.. Mai aujourd’hui c’est surtout ( pour le PV au moins) un moyen de subventionner l’industrie chinoise … En parlant d’OMC, vous avez vu, les chinois attaquent sur les « bonus » à l’industrie europenne:
Subventionner l’industrie chinoise vous y allez un peu fort.. Uneinstallation solaire aujourd’hui c’est 1 à 1,2€ du watt dont 0,3 à 0,5 pour le module, et dans ce module la proportion de VA qui reste en chine varie entre à peine 10% (assemblage à 80/90%), sachant que dans la majorité des cas on est à peine à la moitié. D’ailleurs la Chine vient de porter plainte pour dumping contre l’UE à qui elle importe une grande partie de sa matière première pour le PV. Pour la maintenance et l’exploitation, la rémunération du financement (qui represente aujourd’hui plus que le prix du module) c’est français la plupart du temps et parfois européen. Pour la Balance of systeme qui représente aujourd’hui plus que le module c’est aussi français ou européen. Pour l’installation (toiture comme sol), le raccordement électrique, le génie civil (centrales au sol) c’est français et parfois européen. Et ensuite le courant produit rapporte à des entreprises françaises et parfois européennes, les taxes, charges et impots vont eux dans les caisses de l’état français.
Je me suis mal exprimé, je vous l’accorde. On va plutôt dire les consommateurs européens et notamment no voisins ont payé très cher et vont continuer à payer très cher pendant 20 ans des tarifs d’achat qui ont permis en développant une demande au-delà du raisonnable à la Chine de devenir et de très loin le premier producteur de panneaux au monde, Chine qui maintenant tue les producteurs de panneaux européens qui auraient ( peut-être) un peu mieux résisté dans un marché à la croissance mieux régulée. C’est mieux comme ça?
Ca sent pas très bon pour Bosch. Ne croyez surtout pas que je m’en réjouisse.
Par bêtise on va permettre principalement à EDF de toucher des TRI monstre sur le premier GW de PV français qui est la cause de la bulle. C’est ce 1er GW qui aurait du être dégonflé à l’espagnole (taxe a posteriori) et le marché laissé ouvert mais en baissant les tarifs régulièrement sur toutes les tranches de puissance plutot que de faire un moratoire sur toutes les moyennes et grandes installations. Bref. Si les chinois s’amusent à nous subventionner les panneaux qu’ils nous bradent, tant mieux pour nous. De toute façon cette bataille de la production des panneaux est perdue et n’a pas grand interet à être menée. On ne va pas se battre pour refabriquer en France nos écrans d’ordinateur, nos TV ou surtout les produits à très faible valeur ajoutée qu el’on peut y produire en masse. Ou alors on se bat pour changer TOUTES les règles et faire du protectionnisme à l’échelle européenne. Se focaliser sur les seuls panneaux solaires n’a aucun sens. Bosch s’en rend compte et il est certain qu’une partie de ses usines n’ont que peu d’avenir en Europe dans le contexte des règles économiques actuelles. Aujourd’hui à moins de 1€ tout compris le Wc solaire on peut déjà sortir du MWh à 100€ dans le sud de la France, ce malgré des conditions de financement très défavorables. Grace aux allemands qui ont enclenché la machine et aux chinois qui ont investi des milliards pour que ça devienne cheap. Aujourd’hui les chinois ont d’énormes surcapacités, ils ont réaji avec deux mesures fortes : Un tarif d’achat de 12 à 17c$ et la gratuité pour les raccordements électriques. Ils visent 50% d’absorption locale de leur production pour 2015 (10% actuellement), ce qui signifierait qu’ils comptent installer 20GW par an à partir de 2015. Du délire….
Effectivement, d’ailleurs pour info la région parisienne est située sur une nappe géothermique qui permet de chauffer des milliers de logements et de nouveaux projets sont encore à l’étude. Potentiel par région sur ce site :
En fait c’est environ 100 000 équivalents logements qui sont chauffés à partir du « Dogger » avec une eau entre 55 et 80°.
… le potentiel identifié dans les années 70 n’est exploité qu’en partie. Pourquoi préférer construire à grands frais quelques ruineux zeupéhères pour faire bouillir de l’eau et et la transformer en électricité puis en chaleur en gaspillant les 2/3 plutôt que d’utiliser directement tout le potentiel de cette source d’eau chaude gratuite ? Mystère et GGP.