Désaffecté et laissé à l’abandon depuis 1987, le cinéma "Le Louxor" qui possède la particularité d’être le seul cinéma parisien à utiliser l’énergie géothermique a rouvert ses portes, après plus de trois ans de travaux.
"La principale contrainte était de travailler dans un bâtiment en réhabilitation, et inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques" a déclaré la société internationale d’ingénierie et de conseil en environnement, Antea Group. Cette dernière a été sélectionnée par la ville de Paris pour réaliser les forages géothermiques, permettant de capter la nappe phréatique du calcaire grossier du Lutétien.
Cette installation a été mise en place dans le cadre d’une prestation clé en main incluant : "l’étude de faisabilité hydrogéologique, la rédaction de dossiers réglementaires au titre du Code de l’Environnement, la réalisation d’un doublet de forages et des tests associés, l’interprétation des résultats et les recommandations d’exploitation et de maintenance."
En matière de maîtrise des consommations énergétiques, l’installation d’une thermo-frigo pompe sur la nappe phréatique située à environ 80 mètres de profondeur permet de chauffer le bâtiment en hiver et de le rafraîchir en été, répondant ainsi aux objectifs du Plan climat de la Ville de Paris.
Grâce à la géothermie, le bâtiment aura une consommation maximale inférieure à 80 kWhep / m² / an et un bilan carbone répondant aux normes en vigueur.
Le cinéma compte 334 places.
Le terme « géothermique » est complètement faux: Cette nappe n’est qu’un grand réservoir d’eau et de roche très bien isolé de l’atmosphère dont les variations de température annuelles ne se font plus sentir au delà de 15mètres. En effet la vraie chaleur d’origine géothermique en provenance d’en dessous du sous-sol n’est que de 300watts par hectare en moyenne, rien du tout dans un bilan annuel se chiffrant au dessus de 150 000KWh. En été ce réservoir est réchauffé de la chaleur extraite du cinéma (projecteurs, éclairage et 100w par visiteur) augmentée d’un petit tiers de l’électricité consommée par la pompe à chaleur. En hiver c’est l’inverse sauf que la pompe absorbe du courant. C’est donc un cas quasi-idéal de chauffage/climatisation à partir d’un réservoir d’eau très grand et très bien isolé thermiquement dont il faut encourager l’utilisation. Le vrai Géothermique va chercher la chaleur naturelle de l’écorce terrestre au moins à 1000 mètres de profondeur ou davantage pour obtenir 40-50°C nécessaires à une utilisation directe. Cette chaleur fossile (eh oui!) ne se reconstitue qu’au rythme moyen de 3000KWh par hectare / an. Mais comme le stock est énorme, on peut pomper dessus durant des décennies. Dans les régions thermales anciennement volcaniques les profondeurs sont bien moindres mais les poches bien plus localisées.