Le Projet FUTUROL qui vise à mettre au point et à commercialiser un procédé complet de production de bioéthanol de deuxième génération a atteint une nouvelle étape de son développement : la mise en fonction de la première usine pilote française sur le site de Pomacle-Bazancourt.
Cette étape décisive soutenue par l’Office national des forêts (ONF), concrétise la production de bioéthanol de deuxième génération, et permettra de valider à l’échelle préindustrielle les résultats des recherches entreprises depuis 2008. Trois années d’essais seront désormais nécessaires pour déterminer les choix technologiques qui permettront le passage à l’échelle industrielle.
Lancé en 2008, le Projet FUTUROL regroupe 11 acteurs qui couvrent l’ensemble de la filière, du végétal à la pompe. Ce sont aussi bien des financiers, que des industriels ou encore des laboratoires de recherche qui apportent au projet leurs compétences et expertises, issues de plusieurs années d’implication dans le domaine des biocarburants.
S’approvisionner localement et durablement
Le Projet FUTUROL privilégie une approche multi-ressources des matières premières. Dans une perspective d’approvisionnement durable et de non-concurrence avec l’alimentation, il vise l’utilisation de matières premières végétales diversifiées : co-produits de l’agriculture, ressources forestières, déchets, etc. Il a aussi pour vocation de développer une filière de production adaptable au contexte local. Selon les promoteurs du projet, "la production de bioéthanol de deuxième génération doit pouvoir être localisée n’importe où dans le monde, alterner les matières premières utilisées selon les saisons et être, le cas échéant, mise en oeuvre dans les unités de première génération."
L’usine pilote : vers la deuxième génération
La construction de l’usine pilote a débuté à l’automne 2008 sur le site de Pomacle, dans la Marne, au coeur du complexe agro-industriel de Bazancourt. L’usine pilote constitue aujourd’hui un ensemble de 5 000 m2.
Ce site permettra de tester, à l’échelle 1/1000è soit 180 000 litres/an, la mise en cohérence des avancées technologiques. L’objectif est de valider à l’échelle préindustrielle les résultats obtenus en laboratoire et de choisir les technologies à mettre en oeuvre à l’échelle industrielle. Les sources d’optimisation possibles, notamment les consommations énergétiques ou la gestion des flux de matières seront également étudiées lors de cette étape.
Inauguré le 11 octobre 2011, le pilote est mis à la disposition des équipes de recherches impliquées dans le Projet FUTUROL.
« Je me réjouis que l’ONF s’inscrive dans cette démarche. C’est un projet exemplaire et porteur d’avenir pour les territoires et le développement local. C’est également un nouvel enjeu pour le développement de la biomasse forestière, dans le respect de la gestion durable des forêts » a déclaré Pascal Viné (en photo), directeur général de l’Office national des forêts.
** Porté par la société PROCETHOL 2G, le PROJET FUTUROL est porté par 11 partenaires : acteurs R&D (ARD, IFP Energies Nouvelles, INRA et Lesaffre), acteurs industriels (Champagne Céréales, ONF, TEREOS, TOTAL) et acteurs financiers (Crédit Agricole Nord Est, CGB, Unigrains). Le projet vise à mettre au point et commercialiser un procédé complet de production de bioéthanol de deuxième génération.
»…l’utilisation de matières premières végétales diversifiées : co-produits de l’agriculture, ressources forestières, déchets, etc. » Objectifs nobles mais explications de l’article un peu spartiates et mystérieuses sur le procédé ! En clair, on ne nous en dit rien ! Dommage ! Merci à Enerzine de compléter/corriger…. A+ Salutations Guydegif(91)
Je crois que la guerre des brvets est tellement dure en ce moment que les articles de fond disparaissent les uns après les autres. L’éthanol 2G est théoriquement d’origine cellulosique càd que des levures « mutantes » sont capables de transformer le cellulose en C2H5OH avec probablement une première étape d’hydrolyse enzymatique. Qu’il s’agisse des bactéries digestives de la thermite ou d’enzymes extra-terrestres capables de transmuter le cellulose en glucose, le procédé est de toutes façons assez consommateur d’énergie Cela dit , l’éthanol a beaucoup d’atouts et le besoin de carburants liquides stables est tellement criant que l’enjeu dépasse et de très loin celui de la production électrique. L’atome d’oxygène qu’on trouve dans la molécule d’éthanol oxyde partiellement un des 6 atomes d’hydrogène ce qui explique la moindre quantité d’énergie par litre d’éthanol par rapport aux hydrocarbures fossiles (-25% environ) tandis que la combustion d’alcool est tellement parfaite que la flamme est parfois invisible ou très difficile à voir (flamme bleue). Cette qualité de combustion associée à l’unicité de la molécule – alors que les carburants fossiles sont constitués de nombreuses molécules différentes de masses atomiques voisines – permet d’utiliser l’éthanol pur comme carburant de chauffage sans avoir besoin de cheminée (jusqu’à un certain volume en tous cas) sans danger pour la santé. Les promesses de l’éthanol 2.0 sont donc importantes en termes de volume produit et de non-concurrence avec les cultures alimentaires. Deux objectifs hautement attendus de cette technologie. Cela dit , je me demande dans quelle mesure cette production entre en concurrence avec le biogaz qui utilise les mêmes matières premières dont la quantité est quand même limitée en europe. Certains pays très vastes par contre pourraient bien en tirer un avantage décisif, c’est déjà le cas du Brésil mais le canada, la russie, les usa, la chine et l’australie pourraient y trouver un avantage majeur dans leur croissance dans les 20 ans à venir. Pour mémoire : le productible mondial pétrolier est en chute libre de 5% par an selon le directeur de Shell et les combustibles liquides n’ont actuellement aucun concurrent crédible dans de nombreuses applications.