Installée en septembre 2011 sur le site de Nogent-sur-Seine, la chaudière biomasse fonctionnant à base de poussières de céréales permettrait selon le Groupe Soufflet une réduction annuelle de la consommation de gaz naturel de l’ordre de 75 %, diminuant fortement l’empreinte carbone du site.
Dans cette nouvelle chaudière biomasse, le Groupe Soufflet utilise pour la première fois un biocombustible jusque là jamais exploité : les procédés connus brulaient des grains, de la paille ou bien des agro-pellets, mais pas encore de la poussière de céréales en l’état. La prouesse a donc consisté à maîtriser la combustion de cette biomasse réputée instable, en mettant au point
un procédé particulier.
La chaudière installée a une puissance de 6 MW. Le pouvoir calorifique moyen du biocombustible utilisé est de 4 MWh/t, ce qui signifie qu’à pleine puissance la chaudière utilise 1,5 tonne de poussières par heure. La constance des performances permet de faire de substantielles économies énergétiques et environnementales.
Des avantages économiques et environnementaux
L’orge de brasserie destinée aux deux malteries du site de Nogent-sur-Seine est au préalable stockée dans des silos et nettoyée. Ce procédé produit sur le site même d’importantes quantités de poussières de céréales, aujourd’hui mal valorisées, qui vont être utilisées sur place comme combustible. Introduites au coeur de la chaudière biomasse et brûlées à 1 000°C, elles chauffent de l’eau, qui à son tour transmet la chaleur par un système d’échangeurs.
Cette chaleur est utilisée en malterie pour la touraille, dernière des trois étapes du processus de maltage, qui consiste à sécher le malt. Traditionnellement, cette étape est assurée par une chaudière au gaz naturel.
Avec 12 000 tonnes de poussières brûlées par an, la nouvelle chaudière biomasse permet de faire une économie de 75 % du gaz naturel jusqu’alors consommé par les deux malteries du site. En outre, cela permet de créer une véritable économie circulaire, puisque les déchets issus du nettoyage des matières premières sont recyclés pour sécher le produit fini.
Recyclage et valorisation des déchets, économies d’énergie, la chaudière biomasse permet aussi de réduire les émissions de CO2. La substitution au gaz naturel permet une économie de 8 700 tonnes auxquelles on peut ajouter les 1 000 tonnes produites habituellement par le transport des déchets. Au total c’est une réduction de 9 700 tonnes annuelles de CO2 qui vient améliorer le bilan carbone du site.
Du fait des premiers résultats extrêmement positifs, le procédé s’apprête à être étendu à d’autres sites de production, en France comme à l’étranger.
Un projet encouragé par l’ADEME
L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) a débloqué en 2009 une aide de 1,6 million d’euros pour cofinancer avec le Groupe Soufflet ce projet de construction d’une chaudière biomasse, dont le montant de l’investissement s’élève à plus de 4 millions d’euros.
Dans le cadre du “Fonds chaleur” créé à la suite du Grenelle de l’environnement, l’ADEME soutient des projets de production de chaleur à partir de biomasse. Les innovations de la filière industrielle qui proposent des solutions pérennes d’utilisation des biomasses dans les processus de fonctionnement et de fabrication font l’objet de toutes leurs attentions.
La qualité du projet proposé par le Groupe Soufflet a convaincu l’ADEME, qui a étudié les détails technicoéconomiques ainsi que la maîtrise des ressources proposées. La chaudière du Groupe Soufflet est l’un des lauréats de l’appel à projets 2009 du Fonds Chaleur (BCIA)
le genre de programme intelligent, de bon sens et économique, par réutilisation des « déchéts » en cycle court. Attention toutefois aux risques d’explosion ! (Mais il a sans doute déjà été pris en compte)