Des bassins d’expérimentation du Salinalgue à Gruissan basés dans le sud de la France qui permettront d’étendre et de valoriser la production de microalgues à des fins énergétiques, notamment la production de biocarburants, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, ont fait l’objet d’une inauguration officielle le 5 avril dernier.
Mis en service en octobre 2011, les bassins d’expérimentation de Salinalgue sont destinés à produire des microalgues pour une valorisation en bioénergies (biodiesel et biométhane) et autres bioproduits (colorant, oméga 3, alimentation aquacole), dans le respect de l’environnement. L’objectif de Salinalgue est de démontrer la faisabilité technico-économique de cette filière énergétique durable et innovante, à travers l’étude de la culture des microalgues sur des surfaces allant de 1 à 10 hectares.
En cas d’essais concluants, la mise en œuvre d’un prototype industriel pourrait intervenir à partir de 2015. Salinalgue est développé sur le site des salines de Gruissan (Aude) par treize partenaires académiques et industriels*, pour majorité originaires des régions Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
Salinalgue a été sélectionné au 9ème appel à projets du Fonds Unique Interministériel (FUI) et bénéficie à ce titre d’un financement de 3,9 millions d’euros (sur un budget total de 7,5 millions d’euros) par le Ministère de l’Ecologie, les Régions Languedoc- Roussillon et Provence-Alpes- Côte-d’Azur, OSEO et le Fonds européen de développement régional (FEDER). Le projet est également labellisé par les pôles de compétitivité Trimatec, Pôle Mer PACA, Derbi et Cap Energies.
Le salin de Gruissan offre le cadre idéal à cette expérimentation de culture de la micro-algue (Dunaliella salina) hautement valorisable à très grande échelle en milieu ouvert. En effet, cette culture s’inscrit dans une démarche durable et innovante qui nécessite à la fois un milieu de culture salin préservé naturellement des contaminations, et un milieu ouvert sur de grandes surfaces en bord de mer.
Les effets induits par cette culture permettront à la filière de revaloriser des salines et de maintenir l’écosystème existant. Mais ce n’est pas tout. Les micro-algues pourront aussi se nourrir de CO2 industriel et joueront à ce titre un rôle de dépollueur. Enfin, le projet s’articulera autour d’une démarche d’éco-conception qui se base sur des études environnementales et énergétiques.
"La ville s’engage dans une politique volontariste de valorisation des Salins dans ses dimensions patrimoniale, culturelle et économique : production de sel, culture des huîtres et écomusée du sel. Maintenant elle se tourne vers l’avenir par la biomasse avec cette recherche de haut niveau sur la production de micro-algues hautement valorisables. Une démarche Agenda 21 qui met en synergie l’environnement, l’économie et le social" a indiqué le Maire de Gruissan.
Dunaliella salina est une espèce d’algue verte halophile que l’on trouve généralement dans les marais salants et les zones dont la salinité est moyenne.
Connue pour ses qualités antioxydantes, elle est utilisée en cosmétique et dans des suppléments diététiques. Les organismes pouvant survivre dans de telles conditions de salinité sont peu nombreux. La résistance au sel de cette algue vient de la forte concentration de ß-carotène qui la protège de la lumière et des teneurs élevées en glycérol. Les pigments de bétacarotène offrent une alternative aux colorants chimiques entrant dans la composition de nombre de produits du marché alimentaire. Grâce au bioraffinage, Dunaliella salina entrerait dans la production de biogaz et biocarburant de 3ème génération, avec à la clé un rendement de production élevé à l’hectare.
"Après avoir été pionnière dans l’énergie éolienne en France, après avoir participé à un projet de développement de l’éolien en mer et s’être diversifiée dans le solaire photovoltaïque, La Compagnie du Vent est fière d’ouvrir la voie à une nouvelle énergie durable avec le projet Salinalgue. A terme, la culture de microalgues pourrait constituer un nouveau moyen de produire de l’énergie en évitant l’émission de gaz à effet de serre" a déclaré Thierry Conil, président de La Compagnie du Vent.
"Le projet Salinalgue, auquel nous participons en collaboration avec des partenaires reconnus, ouvre la voie à une nouvelle filière différenciante qui utilisera le CO2 industriel pour produire des biocarburants de demain et des bioproduits. Ce procédé innovant, durable et respectueux de l’écosystème local, est aligné avec la volonté d’Air Liquide d’être un acteur majeur dans l’innovation face aux défis énergétiques et environnementaux à relever" a précisé pour sa part Dominique Gruson, directeur du Centre de Recherche Claude-Delorme Paris-Saclay d’Air Liquide.
(*) La Compagnie du Vent, Air Liquide l’Ifremer, le CEA, Naskeo, IDEE aquaculture, l’INRIA, l’INRA, l’université d’Avignon, l’université d’Aix-Marseille, l’INSA Toulouse, la Tour du Valat et SOMEVAL.
prototype industriel 2015 rendement « élevé » ??? « entrerait dans le production de biogaz » … heureusement que l’espor fait vivre. Bref, on attend encore une véritable percée technologique pour la production « économique » de carburant (et autres produits) algal !
Super ! Excellent ! encourageant ! prometteur ! …. Que de bonnes idées et pistes ! YA+KA ! mais ASAP ! »…revaloriser des salines et de maintenir l’écosystème existant….micro-algues pourront aussi se nourrir de CO2 industriel et joueront à ce titre un rôle de dépollueur. ….démarche d’éco-conception qui se base sur des études environnementales et énergétiques. » »Une démarche Agenda 21 qui met en synergie l’environnement, l’économie et le social » Faudrait un agenda plus structurant des étapes d’ici 2015…avec des évaluations quantitatives & qualitatives périodiques d’étapes fin 2012, fin 2013, fin 2014, ou intermédiaires,….2015 étant loin pour avoir REACTIVITE EFFICACE corrective, au besoin ! Bonne mise en place et continuation à SalinAlgue ! A+ Salutations Guydegif(91)
Le glycerol n’est pas un carburant très énergétique à cause de sa forte proportion d’oxygène (C3H8O3) Plus proche des glucides et manquant d’acides gras, il peut être transoformé par esterification.(cf.wiki le serveur n’accepte pas plus d’un lien par post) Dommage que les articles en provenance de France soient tellement moins documentés que tout ce qui vient des usa : Dommage que le secteur militaire ne s’y intéresse pas ici comme si l’enjeu était trop gros pour notre secteur militaire et que seul un pays prescripteur comme les USA puisse vraiment le développer à une échalle compatible avec le besoin. Okay , c’est un projet pilote mais prometteur.. à quand le partenariat avec le DOE pour lui donner un peu de visibilité ?