Air Liquide a annoncé avoir signé un accord de collaboration avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives en France (CEA) qui vise à développer en France une unité pilote de production de biocarburants de seconde génération.
Dans le cadre de ce partenariat, le CEA développera, sur le site de Bure (Meuse) – Saudron (Haute-Marne) et sur le centre du CEA-Grenoble, une chaîne de procédés permettant de broyer, mettre sous pression, doser et convoyer de la biomasse solide (bois notamment) afin de l’injecter dans un brûleur, en visant à minimiser la dépense énergétique de ce prétraitement.
De son côté, Air Liquide développera une nouvelle technologie de combustion qui utilise un brûleur fonctionnant à l’oxygène à la place de l’air. Cette combustion à l’oxygène, sous pression et à haute température, permettra de transformer directement la biomasse solide en gaz de synthèse. Le gaz de synthèse issu de ce procédé pourra ensuite être traité pour produire au final un carburant de synthèse de grande pureté et de grande qualité énergétique.
L’ensemble des travaux de R&D liés à la combustion à l’oxygène et sous pression seront réalisés dans les Centres de Recherche d’Air Liquide à Paris Saclay (France), Francfort (Allemagne) et Newark (Etats-Unis, Delaware) ainsi qu’en collaboration avec des instituts internationaux de recherche.
Ces travaux devrait contribuer à faire émerger, à terme, une nouvelle filière permettant de valoriser cette biomasse pour produire des biocarburants de seconde génération.
"Nous nous réjouissons de cette collaboration de recherche avec le CEA, acteur de référence français dans le domaine de l’énergie. Air Liquide participe à des projets concrets visant à développer les énergies plus propres : les biocarburants de seconde génération ou l’hydrogène-énergie contribueront à réduire les émissions de CO2 dans les années à venir. L’innovation est au cœur de la stratégie d’Air Liquide" a déclaré François Darchis, Directeur de la Société d’Air Liquide.
Les biocarburants de seconde génération ne doivent en aucun cas avoir un impact sur les besoins alimentaires. En effet, leur production ne requiert que des résidus de la production agricole ou forestiers. Ces biocarburants, caractérisés par leur grande pureté et leur absence de soufre, offrent d’excellentes propriétés de carburation aux moteurs et génèrent également moins d’émissions de gaz à effet de serre à l’utilisation que les carburants traditionnels.
Dans sa politique visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de la zone, l’Union européenne a fixé comme objectif la part des énergies renouvelables utilisées au sein de l’espace communautaire à horizon 2020 à 20 %.
ouah, une combustion a l’oxygène!!!! ca cest une nouveauté, ca merite le prix Nobel! une chose est sure: le journaleux qui croit là tenir un scoop devrait retourner en maths sup (maternelle superieure)
Ne blame pas le journaliste, il n’y en a pas Ce communiqué de presse est paru sous la même forme sur plusieurs sites internet (figaro bfmtv etc…) Et c’est quoi au juste ton problème avec le process ? Levé du pied gauche ce matin pour être si hargneux sans raisons ?
techno interessante avec quel potentiel? permettrait d’atteindre les 20% en bio carburant ce qui suppose un potentiel certain. avis bienvenus
Bon, wait and see, mais ce n’est pas tout récent…..
coïncidence: Bure est aussi le futur site d’enfouissement profond de déchets nucléaires curieux, à moins que ça fasse partie d’un accord cadre à plusieurs volets.
Ah, vous avez remarqué aussi? Remarquez, si on ne cherche pas , on trouve rarement…. Mais dans le cas présent, la gazéification de la biomasse, il y en avait déjà plein pendant la seconde guerre mondiale… C’est juste un constat.
le CEA parle notamment d’un innovation de rupture dans le prétraitement mécanique de la biomasse, sans préjuger d’une innovation (pas évidente) de la partie oxycombustion Air Liquide. sûr que le procédé Fischer Tropp, c’est pas une nouveauté, et que ça fait un bail que le CEA lorgne dessus. une pierre dans le jardin des pétroliers en tous cas
à sicetaitsisimple « L’eternel projet syndiese Bon, wait and see, mais ce n’est pas tout récent….. » De ce que j’ai pu voir, le projet a été lancé en 2009, ca ne fait pas une éternité non plus un projet de cette envergure ca prend du temps à sortir de terre à fredo « Bure dans la meuse coïncidence: Bure est aussi le futur site d’enfouissement profond de déchets nucléaires curieux, à moins que ça fasse partie d’un accord cadre à plusieurs volets. » Je cite un vieux pdf trouvé sur le net: « Le choix du site de Bure-Saudron s’inscrit dans les engagements pris en 2006 par les acteurs de la filière nucléaire, d’accompagner le développement économique des territoires qui accueillent le laboratoire de recherche sur le stockage des déchets nucléaires en couche géologique profonde » En tous cas, dans le principe c’est assez séduisant !
Eternel est peut-être un peu fort, mais comme vous le faites remarquer on en parle depuis 2009. Par ailleurs, la relance annoncée porte sur un pilote de 1t/h, l’usine « de démonstration » telle qu’imaginée initialement ( 70000t/an de matièse sêche), c’est début de construction pas avant 2017.
« le CEA parle notamment d’un innovation de rupture dans le prétraitement mécanique de la biomasse, » Il faut certainement la traiter, mais ça ne peut que réduire les « pertes », ce qui est déjà bien: en bref, il faut que toute ou presque la biomasse introduite soit gazéifiée, ce qui n’est pas évident avec ce genre de produit dans un process à temps de réaction très court. A ma connaissance, l’originalité de Syndièse vient plutôt de l’introduction d’hydrogène dans le cycle , hydrogène permettant de maximiser la production de carburants « interessants ».Encore faut-il le produire, mais là comme vous le savez on va en avoir plus qu’il n’en faut! (bonjour Lionel) Rappelons quand même, puisque je joue dans la cour des sceptiques mais que peut-être des plus jeunes pourraient s’extasier devant une « révolution », que la gazéification ( c’était plutôt du charbon) pour la production de carburants a été développée industriellement et avec grand succès en premier lieu par l’Allemagne nazie pour assurer l’approvisionnement de son armée puis par l’Afrique du Sud quand elle était sous régine d’embargo au temps de l’apartheid.
merci pour cet éclairage sur le sujet, je pense que la présence d’hydrogène a déjà fait réagir Lionel sur la brève suivante qui reprend cette annonce CEA – Air Liquide ! Il est certain que la façon dont l’hydrogène sera produit conditionnera le bilan CO2 très amélioré dans l’absolu par l’utilisation de biomasse et non de charbon comme l’Allemagne en 1944.
Dans le projet initial (et certainement dans cette version réduite également), l’hydrogène était produit par electrolyse, l’oxygène coproduit étant utilisé dans la partie » gazéification ». De mémoire, ce n’était pas de la rigolade, 40MW d’électrolyseurs. C’est donc comment faire des combustbles liquides à base de biomasse et d’électricité. C’est bien pour ça que je dit sur le post parallèle qu’il faut faire attention au rendement qu’on pourrait calculer en regardant juste la biomasse entrante et les carburants sortants, le diable est dans le détail….un détail à 40MW….