Les députés ont adopté la semaine dernière un projet de loi transposant les directives de l’Union Européenne dans le domaine du développement durable et (ils) ont profité de cette occasion pour remplacer dans les textes législatifs français le terme ’biocarburants’ par ’agrocarburants’.
Pour Philippe Plisson (PS), rapporteur du texte, le terme de biocarburants est "trompeur puisqu’il laisse supposer une provenance ‘verte’ de ces combustibles, et donc un parfait respect de l’environnement." Aussi, selon l’ADEME et d’autres organismes européens, ces combustibles suscitent de fortes interrogations puisque "la culture des plantes mobilise un grand nombre d’intrants et de produits phytosanitaires (…) le bilan carbone du champ à la roue serait ainsi bien moins avantageux qu’on ne le supposait autrefois. Se pose enfin la question de la captation des terres arables, fréquente lorsque le prix du carburant dépasse celui des denrées agricoles, alors même que chacun admet que la vocation première des agriculteurs est de nourrir l’humanité plutôt que le parc automobile."
Il ajoute que "les carburants issus des cultures agricoles présentent un intérêt certain pour la transition énergétique. Il convient toutefois, afin d’éviter les confusions, de les désigner sous le vocable d’agrocarburants, plus précis et moins susceptible de semer la confusion chez le citoyen et le consommateur."
La Ministre de l’écologie, de l’énergie et du développement durable, Delphine Batho s’est montrée quant à elle défavorable à cet amendement. La première raison invoquée est sémantique puisque le terme de "biocarburant" issu de la directive européenne reste la traduction de biofuel : « combustible liquide ou gazeux produit à partir de biomasse ». Sur le fond, elle a indiqué clairement que "ce n’est pas en changeant un mot que l’on réglera les problèmes que posent les biocarburants de première génération." Delphine Batho a insisté sur le fait que l’Union européenne était en train de prendre des dispositions importantes pour encourager le développement des biocarburants de deuxième génération à la place de ceux de première génération.
"Il ne faut pas laisser croire (à nos concitoyens) que ces carburants sont issus de l’agrobiologie, ce sont des carburants agricoles, fabriqués par l’agriculture. Nous soutenons donc avec enthousiasme l’amendement du rapporteur" a rétorqué Denis Baupin, député vert (EELV).
En total désaccord avec D. Batho, c’est finalement Philippe Plisson qui a eu le dernier mot : "nous avons depuis des années un terme impropre, qui sème la confusion. Nous prenons donc nos responsabilités et nous maintenons notre amendement."
Cette ministre paraît bien peu écologiste .Même dans son vocabulaire. Que ne ferait-on pas pour ne pas déplaire au lobby agricole ?
3 points : 1. il ne faut pas etre trop simpliste. Le marché des biocarburants est tourné vers les pétroliers et les fiscalistes. Mr toulemonde ne choisit pas de rouler au biocarburant ou non. Les biocarburants sont autorisés par le service de douanes et aidés par bercy. Et ces personnes là sont très bien informées. 2. Pourquoi une censure sur le préfixe « bio ». NOs députés ont ils que cela a faire en temps de crise ? La prochaine étapes c’est quoi, la réforme de la langue francaise ? si on ne peut plus dire biocarburant qu’en est il de « biomasse » « biochimie » « bioplastique ». Faut il voir la une politique de diversion de notre gouvernement ? En poussant le raisonnement … un groupe politique ecologie les verts a t il de droit de s’appelé ainsi ? est-il certifié ? 3. Attention le terme biocarburant est plus global que simplement agrocarburant. Encore une fois il faut parler de biocarburants au pluriel. Les députés semblent vouloir éviter la confusion…mais je pense qu’ils vont alimenter cette confusion. les carburant à base d’algues ou de déchets sont des biocarburants et non des agrocarburants. Donc il faudra 2, 3 ou 4 termes pour en remplacer 1 seul. Bref une fausse bonne idée et beaucoup d’histoire pour pas grand chose. En attendant le gouvernement poursuit la limitation du développement des carburants les plus propres avec un maximum d’incorporation de biocarburant d’origine déchet à 0,35% !! Lamentable
perso j’ai toujours trouvé le terme bio aussi impropre qu’abusif, et c’est pire pour sa trad anglaise ‘organic’ . (quoi, les autres produits ne seraient pas organiques ? et un porc nourri au soja OGM n’est plus digne de posséder des organes ? l’extension du sens est hallucinnant ) ça veut dire quoi ‘bouffe bio’ . récupérer le préfixe bio, pour signaler qu’on a pas utilisé d’intrant non-végétal (ou naturel, pas forcément vivant d’ailleurs !) est totalement abusif. si je suis bio, c’est par opposition au ‘synthétique’ comme si, parcequ’une fraction inifitésimale de ma production était synthétique, ce que je vendais est non-bio, non-vivant, non digne d’être traité de naturel donc ‘100% de synthèse ‘ quand on y réfléchis c’est déguelasse, littérallement. le bio est sain ? donc 100% de la nourriture apportée au monde et qui est en grande partie responsable de l’explosion de l’espérance de vie du XXeme siècle est juste ‘malsaine’ !? bio fuel, biocarb = produit à partir de biomasse, point barre. c’est déjà hallucinant qu’on oppose l’agriculture actuelle à du ‘Bio’, non, cher bobo, vous n’avez pas le privilège du vivant. ma bouffe ‘tradi’ est à 99,999% vivante, même si vous y trouverez des traces de produits de synthèse, qui ne sont pas pires que vos aflatoxines 100% naturelles
Le cognac est bio, le rhum est agro quand au bourbon allez savoir? Peut-être antibio.