Deux ans et demi après son lancement, le programme ITSASOA (Itinéraire Technique de Substitution Agricole pour la Sauvegarde de l’Océan par l’Artisanat) a permis à deux bateaux de pêche de Saint-Jean-de-Luz de naviguer avec de l’huile végétale pure.
Signe de succès, un groupe de chercheurs et d’universitaires finlandais (Université des Sciences Appliquées de Finlande) s’est même rendu au Pays Basque pour rencontrer tous les acteurs ayant participé à ce programme unique en Europe.
Depuis la crise de 2000, le carburant a connu une montée des prix constante passant de 0,35€/ l en 2004 à 0,75€/l aujourd’hui, avec pour conséquence un poste carburant qui contribue à plus de 40% des dépenses de fonctionnement pour certaines entreprises de pêche. D’où la nécessité de réaliser un saut technologique pour limiter la dépendance en utilisant, par exemple, des biocarburants.
Porté par l’Institut Français des Huiles Végétales Pures, et soutenu par le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche et le Fond Européen pour la Pêche (FEP – axe 3 « projets innovants »), le programme ITSASOA lancé fin 2009 a permis à deux unités de pêche, le bolincheur Lapurdi et le ligneur Nahikari de naviguer grâce à de l’huile végétale pure. L’Huile Végétale Pure (HVP) : un « biocarburant » local L’HVP est qualifiée de « Biocarburant » eu égard à sa définition légale (Directive Européenne 2003/30). C’est en effet un produit issu directement de la biomasse, sans aucune transformation chimique. De plus, l’HVP est un carburant qui par ses caractéristiques et son mode de production, présente un très bon bilan énergétique, puisqu’il permet d’obtenir 5 à 6 fois plus d’énergie qu’il n’en faut pour le produire ! A titre indicatif ce rapport est négatif pour le gazole puisqu’il n’est que de 0,917.
Les 30.000 litres de HVP consommés par les navires depuis août 2010 ont été produites par 21 agriculteurs locaux regroupés en coopérative (SCA Nouste Ekilili) avec des cultures en rotation sur 76 hectares. Ces paysans produisaient déjà, avec le soutien de l’IFHVP, de l’huile végétale pure pour le Syndicat d’ordures ménagères Bizi Garbia qui l’utilise, encore aujourd’hui, pour ses camions de ramassage d’ordures ménagères, gros consommateurs en carburant.
Cependant, la production d’huile reste secondaire car ses éleveurs visent principalement la production de tourteaux, résidus de pressage, comme alimentation pour leur bétail : quand localité rime avec traçabilité….
Si l’opération est un vrai succès d’un point de vue environnemental – les deux armateurs navigants ayant considérablement réduit l’émission de gaz à effet de serre liée à leur activité (plus de 75 % équivalent CO² économisés), elle l’est aussi d’un point de vue technique : "les expertises réalisées sur les moteurs ne montrent pas de traces ni d’encrassement après 5000 heures de fonctionnement ni d’usure ou de dysfonctionnement. Aucun problème mécanique n’a été constaté depuis le début de l’expérimentation."
Toutefois, l’huile végétale pure reste, à l’heure actuelle et dans le contexte du projet, plus chère que le gazole maritime. Ce programme vise donc à définir les leviers d’évolution nécessaires afin de pérenniser la filière. Le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie soutient d’ailleurs ce projet, depuis le changement de gouvernement.
Et après ?
Pour trouver de nouvelles pistes de diversification énergétique, l’IFHVP travaille également sur un nouveau projet, AREC, lancé dernièrement sous l’égide de France Filière Pêche.
Ce programme aura pour objectif de définir, dans un premier temps, le bilan carbone de l’activité pêche. Puis, dans un deuxième temps, de faire naviguer un bateau de pêche de Capbreton avec de l’huile de friture recyclée.
Bien que contraint à un cadre réglementaire, fiscal et technique très dense, ce projet revêt un aspect d’économie circulaire important, à l’heure où recyclage et création de nouvelle matière première devient un « leitmotiv » dans bien des professions.
On se fout un peu de notre gueule dans ce publireportage. Le TRE de l’HVP de 5 à 6 déjà ça parait très élevé, mais celui du pétrole c’est dans le pire des cas 10 et non pas 0,917. Ce ne serait alors plus une source d’énergie mais un poste de consommation. Dans le cas des sables bitumineux on doit s’approcher de cette valeur.
En fait : avec un litre de pétrole utilisé, on fabrique 0.9 litre d’essence ou de gazole et avec le même litre on peut produire entre 5 et 6 litres d’huile végétale pure utilisable comme carburant. Y a pas photo non !
»…très bon bilan énergétique, puisqu’il permet d’obtenir 5 à 6 fois plus d’énergie qu’il n’en faut pour le produire » Le REX pour le HVP semble intéressant pour ce projet avec mise en appli sur bateaux de pêche à StJean de Luz mais aussi camions poubelle…. A explorer plus largement et ailleurs sur le territoire, da’utant que l’un des sous-produit sert à nourrir des animaux… Et comme dit Ericmor ci-dessus: »YA PAS (besoin de) PHOTO! » Bon vent aux HVPs ! A+ Salutations Guydegif(91)
Avec ses voiles, le économise 140 litres de gazole par semaine soit une économie de 100 euros par semaine.
Voici un article bienveillant et peu critique. Heureusement les contributeurs vont faire ce travail. 1- Biocarburant ? Il me semble plus opportun de parler d’agrocarburant car agricole (suite aux differentes discussions récentes à l’assemblée nationale). 2 Emissions : qu’en pense les tiers (hors IFHVP forcement partisant) comme l’ademe ? 3 ILUC : Le fait de ne pas transformer les huiles en ester ne doit pas faire oublier l’impact sur l’allocation indecte du sol. Et quels impact des engrais et pesticides ? « Cependant, la production d’huile reste secondaire car ses éleveurs visent principalement la production de tourteaux » : cet argument semblait être de mauvaise foix quand il était utilisé par sofiproteol, ici c’est strictement du meme registre. Si le MEDDE est favorable (?!) je doute de l’interet de Bercy sur le sujet (et oui tout le sujet est là) Enfin pour la partie biocarburant déchet la directive européenne ne l’autorise pas (sauf à condition de sortir du statut de déchet sur forme d’ester, déjà 3 usines en France et une dizaine en espagne). L’utilisation de la voile est certes très ancienne mais peu faire partie de la solution, utiliser de l’huile non raffinée est également ancienne (d’ailleurs quelle est la nouveauté ici ?) mais d’un intéret vraiment très très limitée (sauf naturellement pour l’IFHVP)
Je connaissait ce projet et nous, sur la Vendée avions eus aussi l’envie de la même opération. Nous avons pas mal de surfaces en oléagineux et un port de pêche intéressant (les sables d’olonnes). Nous avons été confrontés aux problèmes de réglementations (comme d’hab.) car on devient producteurs d’énergie et les HVP n’étaient pas reconnues comme possibles carburants. A villeneuve sur le lot, lieu d’émergence de l’institut des HVP, ils ont forcé la main à la quirielle de règlements. Bref. Je voulais dire par ce post qu’on pourrait aussi faire tourner les moteurs de pêche avec du Biogaz épuré. Avantage : toute les biomasses disponibles peuvent servir (les fermentescible bien sûr, effluents, graisses; ect). Il y a dans les ports de salaisonneries ou autre industries agroalimentaires qui doivent résorber leur graisses. Il est facile d’imaginer et certainemzent très profitable de construire les méthaniseurs dans les fermes alentours, là où les nuisances sont le moins impactantes et transporter le Biogaz par camion vers un lieu de stockage pour bateaux. Il est plus rentable de transporter beaucoup de carbone avec du biogaz que les effluents qui sont peu chargés en carbone. A vos remarques.
Si cela pouvait réellement aider nos marins pêcheurs ,qui font un métier très difficile et dangereux . Alors Madame Batho ce serait une très bonne occasion de bouger votre gros derrière.
je ne suis pas un spécialiste pointu , mais à mon avis deux obstacles: – le biogaz a un faible pouvoir calorifique s’il n’est pas purifié pour en faire du biométhane ( donc en gros quelque chose qui ressemble fort à du gaz naturel) ça pose un problème de densité energétique (peu d’énergie par unité de volume) – A mon avis pas possible de comprimer du biogaz compte tenu de sa composition a des valeurs permettant son stockage sur un bateau dans des volumes raisonnables. – problème annexe: double carburation ( gaz et gazole). Mon avis sur le biogaz, c’est que son réel avenir c’est la transformation en biométhane et l’injection sur les réseaux. Le reste, y compris la « folie » allemande, ne sont que des états transitoires liés à des mécanismes de subventions inappropriés sur le long terme.
Le GNL parait certainement être une solution plus « simple » pour le maritime, car certes ce n’est pas simple, mais au moins les pb de densité de stockage sous forme gazeuse n’existent plus .
Vous avez raison je me suis mal exprimé. Je parlais bien de biométhane, épuré donc selon les normes GDF donc compressible pour être consommé par des moteurs modifiés pour du GNL. De toutes façons injection réseau ou GNL carburant il faut épurer.
Dans ce cas (biométhane injecté sur le réseau), il n’y a plus de différence avec du gaz naturel… L’huile végétale pure peut par contre (peut-être) conserver pour tout ce qui est consommation locale des régimes d’exceptions. Par principe, je n’y suis pas toujours favorable (…) mais là , s’agissant de ports maritimes qui sont géneralement très proches de zones agricoles ( en moins en France), d’activités qui relèvent du même secteur ou du même ministère, de segments très spécifiques et non de l’energie en général, il y a certainement des choses à inventer.
Tout est possible, mais encore une fois c’est une question de coût final de l’énergie pour l’utilisateur. Il y a des marges de manoeuvre avec les taxes qui dépendent du bon vouloir de l’état, de sa politique énergétique. Imaginons que le gaz de shiste trouve en France un mode d’extraction non polluant (il parait que ça existe, propone…)… Ca dépend aussi de savoir si on accepte de passer des surfaces agricole de l’alimentaire à l’énergie (pour les HVP). C’est pour ça que je pense que le biométhane est une bonne option car on peut utiliser des déchets agroalimentaire et collectifs qu’aujourd ‘hui on nous impose de résorber en station d’épuration (graisses, matières de vidange de fosses eptiques, refus de cuisine…) quand ce n’est pas en le compostant, ce qui à mon avis est aussi un beau gâchis aussi car une partie de la biomasse se perd dans l’atmosphère (azote, carbone), même si c’est neutre pour les GES.
Encore des commentaires qui foisonnent dans toutes les directions et restent attachés à des problèmes puremet formels. Désolé… 1/Consacrer deux ans de travail (et quel budget?) pour un résultat aussi ridicule. Il y a déjà de quoi s’interroger. En quoi bruler de l’huile est innovant ou interessant? On sait déjà que la terre agricole va devenir un enjeux d’indépendance, voire de survie ALIMENTAIRE. On sait déjà bruler de l’huile alimentaire dans tous les moteurs diesel… Est juste une manière de capter de la subvention? Je ne vais pas perdre mon temsp à le prouver mais j’ai un sérieux doute. Le monde de la pêche s’en est fait une spécialité. 2/ le problème n »est pas de savoir ce qu’on va bruler. Là dessus, des réponses sont déjà bien engagées en faveur du GNL, et cela reste du CO² à profusion. Pourquoi ne pas mettre l’effort sur les méthodes pour consommer moins? Elles sont nombreuses mais demandent aussi des afforts plus importants, des changements plus profonds. Les pêcheurs et les institutions sont ils disposés a ces changements? Evidement non. L’anecdote du bateau de pêche à voile est un épouvantail… Les chiffres le prouvent. Mais la voile reste une solution si on arrête les bricolages ridicules, et si on arrête de nous enfumer (jeu de mot). 3/ Bruler des produits agricoles n’est pas vraiment un cycle renouvelable. Cela en a les apparences, mais tout le système agricole reste entièrement basé sur de l’énergie fossile, sans parler des conflits d’usage. L’huile agricole reste un carburant comme un autre, à quelques nuances près, dont l’usage sera unéluctablement marginal. Du marginal ajouté au marginal le tout avec un facteur de marginalité, voilà à quoi se consacre le programme ITSASOA, très joli par son nom mais vide de sens à long terme. Y aura t’il seulement des poissons à pêcher dans quelques années? Ce rpoblème n’est il pas autrement lus urgent et fondamental que de savoir si on peut cramer de « l’huile végétale » dans un bon vieux diesel?
Moi qui voulait faire preuve ( pour une fois diront certains….) d’une certaine ouverture d’esprit vis à vis d’une économie des territoires, alliant pêche (l’huile), cultures ( oléagineux) et élevage (tourtaux) , voilà que je me fais tacler et en plus par Stephsea! Il ne me reste plus qu’à me retirer dans ma résidence secondaire à Hoedic!