Boeing et la société chinoise COMAC (Commercial Aircraft Corporation of China) ont inauguré mardi un site de démonstration qui aura pour mission de transformer l’huile de cuisson usagée — communément appelée « huile de caniveau » en Chine — en biocarburant durable pour l’aviation.
Selon les deux partenaires, 1,8 milliard de litres de biocarburant pourraient ainsi être produits chaque année en Chine à partir d’huile de cuisson usagée.
"Grâce à la collaboration étroite et continue entre Boeing et COMAC, notre industrie progresse face à des défis environnementaux qu’aucune entreprise, aucun pays, ne peut résoudre seul", a déclaré Ian Thomas, président de Boeing China. "Ce partenariat mutuellement profitable nous permet d’identifier des solutions novatrices pour aider l’industrie aéronautique chinoise et bâtir un avenir durable."
Boeing et COMAC financent ce projet-pilote baptisé « China-U.S. Aviation Biofuel Pilot Project ». Ce site utilisera une technologie développée par Hangzhou Energy & Engineering Technology Co., Ltd. (HEET) pour éliminer les déchets que contient l’huile usagée et convertir l’huile obtenue en combustible aéronautique au rythme de 650 litres par jour. L’objectif du projet est d’évaluer la faisabilité technique et le coût de production de volumes de biocarburant plus importants.
"Nous nous réjouissons des progrès enregistrés dans le cadre de la collaboration entre Boeing et COMAC, et tout particulièrement des réalisations accomplies sur le plan des biocarburants pour l’aviation", a ajouté le Dr. Guangqiu Wang, vice-président de l’Institut de recherche en sciences & technologie aéronautiques de COMAC. "Nous allons poursuivre notre collaboration avec Boeing dans les domaines des économies d’énergie et de la réduction des émissions afin de promouvoir le développement durable de l’industrie aéronautique."
Les biocarburants produits de manière durable permettent de réduire les émissions de dioxyde de carbone de 50 à 80 % par rapport au kérosène tout au long de leur cycle de vie, et devraient jouer un rôle-clé dans un marché aéronautique en pleine croissance tout en répondant aux objectifs environnementaux. Selon les prévisions établies par Boeing pour les vingt prochaines années, la Chine aura besoin de plus de 6.000 nouveaux appareils d’ici à 2033 pour satisfaire la croissance du trafic passagers, tant sur le marché intérieur qu’à l’international.
Situé à Pékin, le centre Boeing-COMAC dédié aux technologies d’économie d’énergie et de réduction des émissions travaille en partenariat avec les universités et les instituts de recherche chinois pour développer les connaissances dans des domaines qui améliorent l’efficience de l’industrie aéronautique, tels que les biocarburants pour l’aviation et la gestion du trafic aérien.
Le biocarburant produit dans le cadre du projet-pilote sino-américain dédié aux biocarburants aéronautiques répondra aux spécifications internationales approuvées en 2011 pour le carburant aéronautique élaboré à partir d’huiles végétales et de graisses animales.
Ce type de biocarburant a déjà été utilisé sur plus de 1.600 vols commerciaux.
L’huile de Caniveau
En chine, un marché parallèle de récupération de l’huile de cuisson usagée s’est mis en place illégalement depuis plusieurs années, un moyen très simple pour certains de gagner de l’argent. Après traitement sommaire, cette huile sera remise dans le circuit à travers de petits vendeurs de rue, ou de restaurants peu scrupuleux. D’ailleurs, ces pratiques sont régulièrement dénoncées par la presse suite à de graves problème sanitaires.
Je ne vois pas comment il pourra y avoir une réduction de 50 à 80 % de CO2 avec la récupération de ces huiles. En fait, il y aura de 50 à 80% de réduction du CO2 d’origine fossile le reste étant du bio carburant. Mais la quantité de CO2 émise par les moteurs restera la même tant qu’on utilisera la combustion hydrocarbures, qu’ils soient d’origine fossile ou végétale ou animale. Pour les reste, c’est une bonne idée. La récupération des huiles de cuisine pour faire des biocarburant est déjà exploitée en France. Les seules différences sont l’application à l’aéronautique et l’exploitation des huiles chinoises qui sont en très grandes quantités.
non ce n’est pas une erreur : 1T de kérosène, qu’il soit d’origine fossile ou « oléo chinoise » émet, une fois brûlé 3,15T de CO2. Bien entendu, pour être parfaitement exact, il faut rajouter l’air (azote + oxygène), et la formule complète rajoute des émissions de H2O (les fameuses trainées vue en altitude) et d’oxydes d’azote (un vrai polluant, celui-ci, contrairement au CO2) Bon, cela dit, entre le démonstrateur à 650 litres par jpur (??? même pas de quoi alimenter les moteurs d’un avion au ralenti pendant quelques minutes), et le potentiel de 1,8 millards de litres, il y a, comme qui dirait, de la marge… de progression.